Auteur : Jelubay
Posté le 17 août 2014  | Édité le 28 août 2016
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Chapitre 7

Karen venait d’entrer dans sa chambre. Elle se posta tout de suite devant le plus beau tableau, celui qui trônait au-dessus d’une petite étagère. Il représentait une femme vêtue richement, elle était assez belle et le cadre était doré. D’ailleurs, même s’il était poussiéreux, il brillait encore. Karen observa longtemps chaque tableau, détaillant dans sa tête l’époque à laquelle ils avaient été peints, l’auteur qui avait pu faire ce chef-d’œuvre...
La jeune fille regarda sa montre : dix heures et demie du soir. Elle désirait se coucher au plus vite, n’ayant pas envie d’avoir à faire à un quelconque esprit, même si elle était convaincue qu’ils n’existaient pas. L’adolescente se coucha sur le sol et recouvrit son corps d’une petite couverture qu’elle avait prise chez elle. Elle s’endormit finalement au bout de quelques minutes, exténuée.
« Bam ! »
Karen se réveilla en sursaut. Elle regarda sa montre : minuit moins le quart. Les bougies brûlaient encore, la pièce baignait dans une chaleur et une lumière rassurante. La jeune fille n’osa pas aller voir à la fenêtre s’il y avait quelqu’un dehors, elle se leva et s’assit sur une chaise. Elle contempla de nouveau le tableau posé au-dessus de l’étagère Quel belle peinture !
« Oh non... »
Son souffle se fit tout à coup très court, des larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle constata avec horreur que le cadre du tableau, qui était poussiéreux il y a à peine deux heures, était propre, pas un grain de poussière. Il brillait de mille feux.
Karen s’agrippait à la chaise, comme si le meuble pouvait bouger seul à tout moment, elle serrait les accoudoirs d’une poignée de fer. Son cœur battait deux fois plus vite que d’habitude. Elle était terrorisée : qui avait pu laver ce cadre ? Jamais elle n’avait été somnambule, elle ne pouvait pas l’avoir fait, et la porte était verrouillée de l’intérieur, personne n’aurait pu entrer...à moins que cette personne ne soit pas matérielle.
« Non, s’exclame-t-elle, les fantômes n’existent pas ! »
Elle prit un air déterminé et s’approcha du tableau pour l’étudier de plus près, mais à ce moment, la jeune femme du tableau, qui semblait la fixer depuis son réveil, changea brusquement : plusieurs mèches de ses cheveux étaient brûlées, une large cicatrice se dessina sur son front, un de ses yeux disparut, remplacé par un orbite noir coupé par une terrifiante cicatrice encore saignante. Une de ses oreilles, la droite, était tranchée et une étrange matière s'échappait de la blessure. Le nez de la pauvre femme n’avait plus qu’une narine, la séparation du milieu ayant été coupée avec sauvagerie. La pauvre avait un large sourire, du aux deux longues coupures aux extrémités gauches et droites de ses lèvres où la peau était ensanglantée et pendouillait d'une manière tout simplement affreuse. Sur son cou on pouvait voir une longue cicatrice, comme si on avait essayé de la tuer en lui tranchant la gorge. On voyait ensuite que la jeune femme portait une robe, mais les manches courtes ne cachaient pas les terrifiantes blessures sur ses bras et ses mains : ses bras étaient mutilés, coupés par endroits, portant aussi des marques de brûlures qui avaient complètement dévoré l'épiderme à ces endroits, la chaire de son avant-bras gauche était à vif et il lui manquait deux doigt à la main ; on pouvait voir l'intérieur de ces deux doigts. Les ongles de sa main droite avaient été sauvagement arrachés, ce qui laissait s'écouler un flot de sang impressionnant pour la taille des plaies et au lieu du lac au troisième plan, on voyait un cimetière au sol recouvert de sang.
« Ahhh ! »
Horrifiée, Karen recula et trébucha sur le sol, elle s’étala sur le tapis et souleva un petit nuage de poussière. Elle tenta de sortir de la chambre, mais se rendit vite compte que le verrou était bloqué. Elle eut beau tirer, rien n’y fit.
« Á l’aide ! Jenny, je t’en prie, vient m’ouvrir ! Jenny, à l’aide ! »
Karen criait, elle s’époumonait pour rien : entre chaque chambre il y avait tant d’écart que son amie ne pouvait pas l’entendre.
La jeune fille se retourna, le tableau changeait toujours : les vêtements de la jeune femme étaient devenus des lambeaux, dévoilant alors une partie de son épaule d’où sortait une partie de l’omoplate. Cette peinture semblait si réelle que l’adolescente en eut un haut le cœur. La transformation du tableau était terminée, un bruit métallique résonna, Karen se précipita à la porte et l’ouvrit sans mal. Elle sortit, les yeux larmoyants, et courut dans le couloir, elle devait retrouver ses amis avant qu’il ne leur arrive malheur à eux aussi...si ce n’était pas déjà fait.

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