Karen venait d’entrer dans sa chambre. Elle se posta tout de suite devant le plus beau tableau, celui qui trônait au-dessus d’une petite étagère. Il représentait une femme vêtue richement, elle était assez belle et le cadre était doré. D’ailleurs, même s’il était poussiéreux, il brillait encore. Karen observa longtemps chaque tableau, détaillant dans sa tête l’époque à laquelle ils avaient été peints, l’auteur qui avait pu faire ce chef-d’œuvre...
La jeune fille regarda sa montre : dix heures et demie du soir. Elle désirait se coucher au plus vite, n’ayant pas envie d’avoir à faire à un quelconque esprit, même si elle était convaincue qu’ils n’existaient pas. L’adolescente se coucha sur le sol et recouvrit son corps d’une petite couverture qu’elle avait prise chez elle. Elle s’endormit finalement au bout de quelques minutes, exténuée.
« Bam ! »
Karen se réveilla en sursaut. Elle regarda sa montre : minuit moins le quart. Les bougies brûlaient encore, la pièce baignait dans une chaleur et une lumière rassurante. La jeune fille n’osa pas aller voir à la fenêtre s’il y avait quelqu’un dehors, elle se leva et s’assit sur une chaise. Elle contempla de nouveau le tableau posé au-dessus de l’étagère Quel belle peinture !
« Oh non... »
Son souffle se fit tout à coup très court, des larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’elle constata avec horreur que le cadre du tableau, qui était poussiéreux il y a à peine deux heures, était propre, pas un grain de poussière. Il brillait de mille feux.
Karen s’agrippait à la chaise, comme si le meuble pouvait bouger seul à tout moment, elle serrait les accoudoirs d’une poignée de fer. Son cœur battait deux fois plus vite que d’habitude. Elle était terrorisée : qui avait pu laver ce cadre ? Jamais elle n’avait été somnambule, elle ne pouvait pas l’avoir fait, et la porte était verrouillée de l’intérieur, personne n’aurait pu entrer...à moins que cette personne ne soit pas matérielle.
« Non, s’exclame-t-elle, les fantômes n’existent pas ! »
Elle prit un air déterminé et s’approcha du tableau pour l’étudier de plus près, mais à ce moment, la jeune femme du tableau, qui semblait la fixer depuis son réveil, changea brusquement : son visage et tout son corps se couvrirent peu à peu d’horribles blessures et au lieu du lac au troisième plan, on voyait un cimetière au sol recouvert de sang.
« Ahhh ! »
Horrifiée, Karen recula et trébucha sur le sol, elle s’étala sur le tapis et souleva un petit nuage de poussière. Elle tenta de sortir de la chambre, mais se rendit vite compte que le verrou était bloqué. Elle eut beau tirer, rien n’y fit.
« Á l’aide ! Jenny, je t’en prie, vient m’ouvrir ! Jenny, à l’aide ! »
Karen criait, elle s’époumonait pour rien : entre chaque chambre il y avait tant d’écart que son amie ne pouvait pas l’entendre.
La jeune fille se retourna, le tableau changeait toujours : les vêtements de la jeune femme étaient devenus des lambeaux, dévoilant alors une partie de son épaule d’où sortait une partie de l’omoplate. Cette peinture semblait si réelle que l’adolescente en eut un haut le cœur. La transformation du tableau était terminée, un bruit métallique résonna, Karen se précipita à la porte et l’ouvrit sans mal. Elle sortit, les yeux larmoyants, et courut dans le couloir, elle devait retrouver ses amis avant qu’il ne leur arrive malheur à eux aussi...si ce n’était pas déjà fait.
Message de l’auteure :
Désolée, ce chapitre est très court, mais la description principale a sautée à cause de certains passages que je jugeais trop violent pour les plus jeunes ou les plus « impressionnables » d’entre vous.
Merci de votre compréhension.