« Il est en vie, il a juste le pouls très bas. »
Jenny lâcha son arme et prit son visage dans ses mains. Elle avait eu si peur, et elle était si soulagée. Karen souriait, elle était heureuse de savoir que leur ami était encore parmi les vivants.
Victor bougea la main qu’avait touchée Léna puis ouvrit les yeux. Il prit une grande inspiration et toussa : la chambre était très poussiéreuse, et quand ce mystérieux fantôme a l’a traversé, Victor était entouré d’air irrespirable, ne pouvant, l’espace de quelques dizaine de secondes, plus respirer à un rythme normal.
« Les filles, demanda-t-il, qu’est-ce que vous faites ici ? Il est déjà l’heure de partir ?
- Non, lui répondit Karen, il est minuit sept.
- Seulement ? Que faites-vous ici ?
- Il nous est arrivé des trucs de barge, lui assura Léna, pendant que toi tu dormais...
- Eh, la coupa-t-il, moi j’ai été attaqué par un vrai fantôme brumeux et blanc, je ne dormais pas. »
Les filles échangèrent un regard mais ne parlèrent pas de leurs histoires, ne désirant pas avouer à quel point elles avaient eu peur.
« Enfin, continua Victor, si vous voulez partir, allez-y, moi je vais prouver que je n’ai pas peur.
- Moi aussi, répondit Jenny du tac au tac, tu viens Karen ?
- D’acc.
- Moi aussi, hésita Léna, je viens. Mais que va-t-on faire ?
- On visite, proposa Victor, j’ai envie de voir d’où venait ce truc, je suis sûr qu’un con nous fait une blague.
- Reste à savoir qui et comment.
- Allons le découvrir.
- Ok. »
Les quatre se mirent en marche et s’éloignèrent des chambres. Victor était devant, Jenny le suivait, Karen était juste derrière eux, à côté de Léna.
Les quatre camarades arrivent devant deux escaliers, l’un monte, l’autre descend.
« Alors, demanda Léna, par où va-t-on ?
- On monte, proposa Victor.
- D’accord. »
Tous montèrent et se retrouvèrent dans une impasse, face à une porte.
« On entre, questionna Jenny.
- Ouais, se réjouit Victor, j’ai hâte. »
Il poussa la porte et entra. La pièce était vide, totalement vide, ce qui piqua la curiosité de garçon. Une pièce vide dans un château si joliment meublé...non, ce n’était pas normal. Victor était persuadé que cette pièce cachait quelque chose. Il poussa les murs en s’appuyant dessus et brusquement, le mur du fond céda, entraînant le garçon.
« Vic, lâcha Jenny paniquée, Vic ! Où es-tu ?! »
Une ombre avança vers elle et un soupir la fit sursauter.
« Ouf, il n’y avait rien derrière.
- Vic...je suis si soulagée ! J’ai eu peur !
- Fallait pas. Tu vois que je vais bien.
- Oui. Il y a quoi ici ?
- Rien, on dirait que ce n’est qu’un débarras. Il n’y a pas de meubles mais de nombreux tableaux.
- Oh, d’accord.
- Je peux les voir, intervint Karen.
- Oui, si tu veux.
- Merci. »
Karen se faufila dans la pièce et observa un à un chaque portrait.
« Venez voir ! »
Les trois jeunes rejoignirent leur amie.
« Qu’est-ce qu’il y a, demanda Jenny.
- Ces tableaux...regardez-les. »
Karen leur montra une première peinture, un second, puis une dizaine.
« Qui a pu faire ça, demanda Victor étonné.
- Je n’en sais rien, répondit l’adolescente, mais ce qui est sûr, c’est que la femme sur ce tableau était vénérée ici, mais désormais, quelqu’un lui en veux vraiment. »
Chaque tableau représentait la jeune femme vue par Karen et Victor, sur chacun, elle était splendide, richement vêtue, et quelqu’un avait écorché chaque tableau, sûrement avec un couteau ou un objet tranchant dans le même genre.
« Partons, soupira Léna, il n’y a rien d’intéressant dans cette pièce. On va en bas ?
- D’accord, approuva Jenny, j’aimerais aller visiter l’aile nord du château.
- Non, il faut commencer par le début : le jardin. En plus, j’y ai fait tombé ma lampe de poche, j’aimerais la récupérer, ce n’est pas la mienne et je dois la rendre à ma mère.
- On n’a qu’à se séparer, proposa Victor, Jenny et moi allons à la tour et toi et Karen allez dans la cour. Nous n’avons rencontré personne, c’était sûrement une mauvaise farce que l’on nous a fait dans nos chambres. »
Non, pensa Karen, ce n’était pas une mauvaise blague. Même avec la meilleure technologie du monde, on ne peut pas remplacer un tableau par un autre, surtout dans un endroit où il n’y a ni électricité, ni technologie. Cet endroit n’est pas commun, et j’ai hâte d’en repartir.