« Léna, murmura Karen les yeux fixés sur l’apparition, c’est cette lumière que j’ai vu depuis les meurtrières.
- Je te crois... »
Victor, comme fasciné par l’apparition fantomatique, avança sa main. La boule lumineuse recula puis s’éloigna.
« Suivons-la, décida Victor sans consulter ses amies.
- Tu sais, commença Jenny, je crois que... »
Mais le garçon s’éloignait déjà.
« Il m’énerve... »
Elle le suivit, accompagnée par Karen et Léna.
L’étrange lumière les guidait vers le château, chacun avait reconnu le chemin. Derrière eux, on ne voyait plus que des arbres, le portail n’était dors et déjà plus visible. La boue collait aux chaussures des adolescents, et Jenny ne semblait pas apprécier cela, elle qui avait acheté ces chaussures il y a deux jours...en rentrant, elles seront bonnes pour la lessive, et quelle explication donnera-t-elle à sa mère ?
Á travers les branches dénudées, tous voyaient le château, mais où allait les mener ce fantôme ? Chacun cachait son appréhension, mais au fond, aucun n’avait envie de retourner dans cette sombre demeure.
Pourtant, lorsqu’elle arriva près des escaliers menant à l’entrée, la lumière prit un autre chemin et passa par un sentier sur le côté du château, longeant les murs de pierres. Un peu étonnés, mais surtout anxieux, tous la suivirent sans dire mot. Ils avaient si peur qu’ils restaient muets.
La lumière se stabilisa devant une porte de bois. Victor l’ouvrit avec difficulté, elle était plus épaisse qu’un des murs du château qui, pourtant, étaient faits de blocs de pierre.
Victor entra le premier en se frictionnant l’épaule : il avait du forcer la porte pour entrer.
Les jeunes firent converger les rayons de leurs lampes sur un même point, le seul meuble de cette cave sombre et humide : un tombeau.
« Tu crois que c’est un caveau, demanda Karen tendue.
- Oui, répondit Léna, il me semble bien que c’est le cas.
- Il fait froid ici, murmura Jenny, on peut sortir ?
- Attends, insista Victor, je veux savoir ce qu’il va se passer.
- Moi je peux te dire ce qu’il va se passer : on va crever.
- Mais non, fais moi confiance. »
La lumière avança jusqu’au cercueil de pierre et s’arrêta juste au-dessus de ce dernier.
« Qu’est-ce qu’il y a, demanda Victor.
- Je n’en sais rien, soupira Jenny, partons.
- Je parlais à la lumière, pas à toi.
- Ah, ok... »
La boule lumineuse devint tout à coup rouge, chacun eut un mouvement de recul. Elle plongea dans le tombeau et celui-ci se mit à trembler de façon menaçante.
« Vic, reprit Jenny, je crois vraiment que nous devrions y aller.
- Deux secondes, je veux savoir ce qui va se passer. »
Jenny recula vers la porte, imitée par Léna. Karen et Victor restaient près du gros cercueil de pierre.
Doucement, le couvercle se souleva. Une main squelettique surgit des ténèbres et tâtonna le tombeau.
« Courrez, s’exclama Léna, vite ! »
Elle et Jenny furent les premières à sortir. Victor couru à son tour vers la porte qu’il franchit. Il s’arrêta, jeta un œil derrière lui.
« Putain, Karen, sors, vite ! »
Paralysée, celle-ci ne pouvait plus bouger, elle était figée. La main terrifiante ouvrait peu à peu le cercueil.
« Je vais chercher Karen, repartez vers la porte, n’entrez pas dans le château, nous vous rejoignons très vite. »
Tandis que les deux filles hésitaient, Victor retournait vers le caveau. Mais lorsqu’il arriva vers la porte, celle-ci se ferma.
« Non, Karen ! »
Il frappa à la porte, mais elle ne s’ouvrait pas. Il entendit tout à coup la voix de Karen :
« Victor ! Au secours ! Jenny, prends ta hache, pitié ! Aidez-moi ! AH ! »
La pauvre frappait la porte de toutes ses forces...mais elle était si faible, si fatiguée, si triste.
Jenny, alertée par les cris, revint vers la porte et brandit sa hache.
« Je vais la défoncer cette porte ! Recule Karen ! »
Un premier coup fut donner, mais la hache était désormais coincée par le bois de la porte. Jenny appuya son pied droit contre la porte et tira l’arme. Lorsqu’elle la récupéra, Léna arrivait. Karen cria de nouveau.
« Victor, s’exclama Léna, tu es plus fort, vas-y.
- Je ne peux pas, je suis blessé, as-tu oublié ?
- Merde ! Passe-moi cette hache ! »
Sans rechigner, Jenny donna son arme à la jeune fille. Celle-ci donna un violent coup à la porte qui ne cédait toujours pas.
« Au secours ! »
Des coups résonnaient, on entendait que Karen frappait contre la porte.
« AHHHHHHH ! »