Auteur : Jelubay
Posté le 20 septembre 2014
Télécharger | Éditer | Reposter | Largeur fixe

Chapitre 24

- Non, ce fut pire encore... Je l’aimais, et il m’aimait, nous avions tout pour être heureux, et tant pis pour l’argent. Alors un matin, il a dit à sa femme qu’il la quittait, il avait fait ses paquets, et il ne lui restait plus qu’à partir avec moi loin de ce lieu de malheur.
- Toutes ces tombes...
- Ce sont les servantes avec qui il avait couché au moins une fois.
- Il était chaud du slip ce mec.
- Vic, le rabroua Jenny, ça ne se dit pas !
- Pardon, continuez.
- Mais quand il a dit que c’était avec une servante qu’il voulait partir, son épouse est devenue folle, elle l’aimait plus que tout, et même si elle savait qu’il la trompait, elle savait aussi qu’il était à ses côtés. Hélas, son mari m’aimait, moi, et avec lui, j’ai même eu un enfant, un garçon, c’est aussi ce qui a précipité notre décision : la duchesse était stérile, et il n’aurait jamais de descendance avec elle. J’étais sa dernière chance. Pourtant, comme je vous l’ai dit, son épouse est devenue complètement folle, alors que j’étais chez mon frère, j’ai reçu un courrier du duc qui m’apprenait qu’elle avait entièrement détruit ma chambre, et qu’elle était folle de rage contre moi. J’ai laissé mon fils à mon frère, le priant de la garder s’il m’arrivait malheur. Je suis partie au château où j’ai découvert mon amant mort. Alors que je le pleurais, j’ai vu une ombre s’approcher de moi. C’était la duchesse. »
Les trois jeunes étaient pendus aux lèvres de la revenante. Cette dernière hésita quelques instants avant de reprendre.
« Elle était armée d’un couteau, j’ai couru à travers le château, elle me poursuivait. Je me suis cachée dans ma chambre, mais elle m’a retrouvé, elle m’a torturé des heures durant puis m’a achevé d’une coupure à la gorge. Depuis, voici mon aspect réel. »
Elle se changea en une femme monstrueuse, celle que Victor et Karen étaient, jusqu’à présent, les seuls à avoir vu.
« Elle a tranché chaque tableau qui me représentait, a détruit la sépulture que m’avait réservé le duc quand il a couché avec moi la première fois, et a enfermé mon corps dans l’armoire. La duchesse a ensuite enterré son mari dans un caveau, sur le côté du château, après quoi elle s’est suicidée en se jetant de la plus haute tour du château, la tour de l’aile sud.
- Et que voulez-vous que l’on fasse, la questionna Jenny.
- Victor, dit la femme en se tournant vers le garçon, mon fils était un de tes ancêtres. J’attendais ta venue depuis si longtemps...te voir me comble de bonheur. Je ferais tout pour te protéger.
- Est-ce que cette lumière était l’esprit de votre amant, demanda l’adolescent.
- Oui, j’ai voulu l’en empêcher, mais il m’a dit qu’il allait se venger de ma famille maudite. En s’attaquant à toi et tes amis, il veut se venger de moi. »
Après ces quelques mots, la revenante reprit sa forme normale.
« Tu dois lever la malédiction Victor, je t’en prie, les âmes des servantes doivent monter au ciel...ainsi que celle de ton amie. Pour cela, tu devras te rendre à la tour sud et vaincre le fantôme de celle qui m’a tué. La duchesse a jeté une malédiction sur ce château en mourant : quiconque oserait entrer dans cette demeure est condamné à périr sous ses maléfices. Et si tu réussis à fuir, tu subiras une grave maladie qui te tuera, ou bien tu deviendras fou. Je ne peux pas entrer dans la tour de l’aile sud, un maléfice m’en empêche. Si vous ne m’aidez pas, vous ne ressortirez jamais de ce château, même si j’aimerais que ce soit le cas.
- Attendez, s’exclama Léna, vous êtes morte depuis près de six cents ans, vous avez du en voir passer des gens, mais personne n’a pu vous aider, et vous pensez que trois ados comme nous pourraient vous sauver ?!
- Je n’apparais pas devant n’importe qui...
- Super, qu’insinuez-vous ?
- J’insinue simplement que je sais que VOUS pouvez y arriver.
- Comment ?
- Laissez parler votre cœur. »
Ses yeux blancs se posèrent sur son descendant, elle lui sourit avant de disparaitre.
« N’oubliez pas que je ne pourrais vous protéger que jusqu’à la tour, après quoi vous serez seuls. »
Les trois échangèrent un regard.
« Alors, interrogea Jenny, que fait-on ?
- Avons-nous vraiment le choix, lui demanda Léna à son tour.
- Allons à l’aile sud, décida Victor, c’est notre seule chance de sortir vivants.
- D’accord. »

x
Éditer le texte

Merci d'entrer le mot de passe que vous avez indiqué à la création du texte.

x
Télécharger le texte

Merci de choisir le format du fichier à télécharger.