Auteur : Lusso
Posté le 18 mars 2015
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[ Aller au parc ]



À la vu du parc, Sofian soupira bruyamment. Autrefois verdoyant, l'attraction principale de Mérouville était maintenant dévastée. Kunja et Karen, alias le duo du Néant, n'étaient pas allés de main morte hier. Le Bourdon du Ninjask de Karen avait purement et simplement dénudé chaque arbre de lieu de repos.
Décidant que, en l'état, ce n'était pas tout à fait un lieu normal pour sa journée normale, Sofian s’apprêtait à partir vers d'autres horizons plus normaux lorsqu'une puissante voix pas très normale capta son attention.

– Vous vous prenez pour qui au juste, sombre être insignifiant ?
– … bah... un policier ?

Un jeune homme d'affaire au costard blanc purement impeccable semblait avoir une discussion pour le moins houleuse avec un policier. À noter que l'homme d'affaire aux cheveux élégamment gominés aurait pu avoir un potentiel charmeur capable de faire renverser le cœur de nombre de demoiselles, s'il n'avait dans ces yeux cette espèce d'éclat colérique et condescendant extrême...

– Écoutez-moi bien, petit fonctionnaire sans avenir, reprit plus ou moins calmement l'homme en costard. Je me nomme Prosper Nassy. Même dans votre petit monde de prolétaire, vous devez au moins avoir entendu ce nom, je me trompe ?!
– … bah..., plissa le policier des yeux. Nassy ? Comme le monstre du Lock Nass ?

Le dénommé Prosper fit des gros yeux de Barpeau, complètement sidéré.

– … et vous OSEZ vous moquez de moi ?!
– … bah... non ?
– Grmnn... vous savez répondre par autre chose que des questions sans âmes ?!
– … bah... oui ?
– Seigneur Arceus, se retint Prosper, accordez-moi votre sainte patience...

Après avoir fini ses prières, l'homme d'affaire toisa comme jamais le policier qui songeait ardemment à ce qu'il allait bien pouvoir manger ce midi.

– Bieen, souffla Prosper, puisque visiblement vos parents ne s'en sont pas occupés, je vais approfondir votre pitoyable éducation. Je suis Prosper Nassy, le manager de stars le plus célèbre et réputé du monde entier. Les plus grandes célébrités mangent littéralement dans ma main. Je suis celui qui a fait de la grande Dianthéa Carnet la star incontournable qu'elle est aujourd'hui. Sachez, misérable fonctionnaire, que sans moi, strictement personne au monde n'aurait entendu parler d'elle, pas même ses propres parents !
– … bah... c'est cool ?
– Grmmm..., commença Prosper à perdre patience. J'espère que vous comprenez à présent qu'il n'y a pas qu'un monde qui nous sépare, mais un univers !
– … bah... à vu de nez je dirais à peine plus vingt centimètres, non ?
– C'était une métaphore, imbécile ! Vous vous croyez malin à vous payez ma tête ?!
– … bah... ça s'achète pas une tête, si ?
– Grrrmm... je veux parler à votre supérieur ! Il doit bien avoir un individu un minimum compétent qui s'occupe de ce parc ! Cela ne se passera pas comme ça, c'est moi qui vous le dit !
– … bah… faut aller le chercher mais...
– Hé bien ! s'impatienta Prosper. Faîtes !
– … bah... l'problème, c'est que je ne peux pas aller me chercher moi-même...
– … pardon ?
– … bah... c'est moi le chef ici...

Prosper faillit se fêler le crâne tellement il serra les dents.

– C-c'est un cauchemar... oui, un cauchemar..., divagua t-il.
– … bah... non ?

Décidant qu'il en avait trop entendu, Sofian s'esquiva en plissant les yeux, ne sachant vraiment s'il devait plaindre ce malheureux homme d'affaire ou pas...


Se balader normalement

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