La nuit fût bien trop courte à mon goût. Les premières lueurs de l'aube me réveillèrent, et je préparais rapidement mes quelques affaires pour partir à l'aventure avec quatre inconnus à la santé mentale plus que douteuse. M'enfin, avec les pigeons, se serait rapide au moins, et je n'aurais pas à rester trop longtemps.
J'arrivais rapidement au lieu de rendez-vous, Ewell était déjà présente et peu s'en fallait pour qu'elle saute de joie, vu son expression. Elle avait pris tout comme moi peu d'affaires, mais elles semblaient d'assez bonnes factures. Le suivant, à mon grand étonnement, fût Vyx. Le sauvageon n'avait pas plus d'affaires qu'hier, mais il avait probablement refait ses bandages et le sac dans son dos paraissait plus rempli que la veille. Il nous fit un bonjour de la main, avant de s'affaisser par terre en soupirant.
Ewell prit la parole :
"Combien serons-nous ?
- Cinq, en me comptant. Nous avons une dresseuse de pigeons, le voyage devrait se faire sans encombres ou autres combats désagréables.
- Oh, dommage... Ça aurait pu être marrant..."
Elle se tut quand la concernée arriva, quatre volatiles la suivant. Quand elle s'approcha, je me fis la réflexion que ses pigeons semblaient un peu maigrichons... Avant que mon cerveau pense l'impensable.
"DES MOINEAUX ?!
- Moineaux, pigeons, c'est la même non ? murmura Vyx.
- ..."
Kayaleeo s'approcha un peu plus, me regardant de son air innocent propre à son âge. Je me retins de hurler une fois encore.
"Ecoute-moi bien...Ça, ce sont des MOINEAUX.
- Et alors ? demanda-t-elle
- Nous sommes trop lourds pour qu'ils puissent voler, ou même marcher !
- C'est pas grave, ils peuvent transporter nos affaires !"
Ma face se décomposa. Mes rêves d'un voyage rapide et en sûreté s'envolaient comme les pigeons que nous n'avions pas. Ewell, ravie au possible, commença à accrocher son sac à dos et celui du sauvageon aux moineaux, tandis que Rose apparut soudainement avec les vivres que j'avais prit pour les installer eux aussi.
Dans un état secondaire, je me mis en marche vers la grande Plaine avec le reste de la troupe derrière moi, et un de ces maudits piafs qui commençaient à chanter.
Relativisons : au moins on pourrait en bouffer un si on avait la dalle.