Après une courte nuit, tout le groupe se réveilla à l'aube, comme décrété la veille. Les quatre compagnons se préparèrent et descendirent aux pied du grand arbre, accompagnés du grand Penseur et de son escorte personnelle, leurs montures étant déjà harnachées en bas. Chacun avait prit le temps de choisir la sienne : Maya montait un lièvre de couleur noire, qu'elle avait appelé Nocturne. Nyda, lui, chevauchait Draco, un lièvre blanc aux multiples tâches grises. Pour Ethelle, le choix avait été rapide, comme elle possédait déjà sa monture, qui n'était autre que Mousson. Et enfin, Matt avait hérité de la hase la plus vigoureuse des écuries, qu'il avait nommé Plume. Elle avait le poil brun, parsemé de grosses tâches marrons, mais elle gardait cependant le bout des pattes blanc comme neige.

Avant de partir, Matt se renseigna sur les problèmes qu'ils pourraient rencontrer durant leur voyage. Il s'approcha du grand Penseur.
- Dîtes moi, pourriez vous m'informer du trajet le plus sécurisé que nous pourrions prendre, grand sage ?
- Ma foi, oui. Bien entendu. Le mieux serait que vous partiez plein ouest, directement vers l'Abîme Sans Fin. C'est un grand canyon quasiment impossible à traverser, mais une cité troglodyte s'est construite en sa paroi. Certes elle est en plein territoire félin, mais ces derniers ne s'en approchent pas.
- Pourquoi donc ? S'étonna Matt.
- La ville abrite une vouivre ancestrale en ses murs, endormie depuis des siècles.
- Une vouivre ?! Mais ça existe ? Cria Matt, choqué.
- Oh que oui. La déesse s'en servait comme d'une garde rapprochée, il y a de cela des millénaires.
D'accord, je comprends mieux les félins à présent.
Tout le groupe rit, à l'exception de Maya, occupée à enduire ses flèches d'on-ne-sait quel liquide. Probablement du poison.
Le sage reprit la parole.
- La cité se nomme Auchindoun, et la vouivre, Akudundir. Comme les félins préfèrent ne pas s'en approcher, vous pourrez y faire escale. Les habitants ont déjà été prévenus de votre arrivée, nous leur avons envoyé un colibri messager. Vous êtes fins prêts.
Matt acquiesça. Il était temps de se mettre en route.

Après de nombreux aux revoirs, la marche débuta enfin. Comme annoncé plus tôt, la troupe prit la direction plein ouest, de façon à sortir de la forêt qui entourait Shattrath. Une fois la lisière atteinte, ils pourraient admirer les plaines arides, étape qui marquerait leur entrée sur le territoire des félins. Pendant qu'ils marchaient, Matt vint se ranger à côté de Maya, en tête de file.
- Hey, une question me titille l'esprit depuis tout à l'heure, quel était ce liquide dans lequel tu as trempé tes flèches ?
- Du nectar d'Ulsidée. Répondit-elle sèchement. C'est un poison mortel en grande quantité, mais bien dosé il ne fera que paralyser sa cible.
- Ah, ingénieux. Tu t'y connais en herbologie, je me trompe ?
- Oui. J'ai quelques connaissances.
Nyda rejoignit la conversation.
- Eh, je voudrais pas être lourd, mais j'ai faim là.
Matt hocha la tête.
- Tu as raison, le soleil est déjà haut dans le ciel, arrêtons nous pour grignoter un peu.

Sur ces mots, le groupe trouva un petit rocher pour se cacher des prédateurs, et déballa ses affaires. Ethelle alluma un feu, avec lequel on fit cuire une ration de fromage pour chacun. Ainsi, tous mangèrent à leur faim, pendant que les montures se reposaient, fatiguées de leur marche déjà longue. Soudain, un félin surgit des fourrées un peu plus loin. Il aperçut Maya, et lui fonça dessus. Maya saisit son arc et décocha une flèche qui atteignit le prédateur à l'oeil droit. L'agresseur lâcha un râle de douleur, mais le poison ne semblait pas le ralentir. Il fonçait maintenant vers Ethelle, paralysée par la peur. Sentant la catastrophe arriver, Matt dégaina sa griffe, courut vers le félin et lui planta son arme dans la patte avant gauche. Un nouveau cri déchirant se fit entendre. Énervé, la bête fixa Matt dans les yeux, elle allait le réduire en miettes. C'est alors qu'un horrible bruit de chaire tranchée retentit, et la vie quitta les yeux du félin. Il tomba à la renverse, et ne bougea plus. Le prédateur n'était plus. Matt reconnut Nyda, son estramaçon maculé de sang tenu par ses deux pattes. Il releva calmement son ami.
- Tu m'en dois une, mon pote. Dit-il, dans le plus grand des calmes.
- Oui... Merci. Souffla Matt.
De peur d'avoir été pisté, le cortège reprit sa route, en direction de la lisière ouest. Ils marchèrent tout l'après-midi, avant de prendre une pause à nouveau. Il était tard, et tout le monde avait besoin de repos. Bonne nouvelle, ils n'étaient qu'à quelques jours de la lisière.