Auteur : Lusso
Posté le 23 mai 2015  | Édité le 22 juin 2015
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[Aller voir Camélia]

– Brr... mais qu'est ce que je fais ici...

Légèrement tremblante et inquiète, Camélia Rozelia furetait rapidement à droite et à gauche comme si elle craignait qu'un quelconque démon du pandémonium ne fasse soudainement une apparition.
Et lorsque brusquement, la porte grinça, la pauvre faillit faire une crise cardiaque.

– KYAAAAH !! Un Fantôme !!

Complètement terrifiée, Camélia ramassa en désespoir de cause tout ce qui lui passait sous la main et le balança sans pitié vers la porte.

– Waaah ! Caméli..aïe !! Arrête, c'est moi !

Reconnaissant la voix, la forcenée s'immobilisa.

– S-Sofian ?!

Mais ayant quand même, un doute, Camélia lança le dernier projectile qu'elle possédait, histoire d'être sûre.

– Héé ! protesta Sofian. Ça va pas ?!
– C-c'est vraiment toi ? geignit Camélia encore quelque peu paniquée.
– Évidement ! Tu connais quelqu'un d'autre avec cette même tête de raté ?! Nanméoh !
– … effectivement !
– … étrangement je ne suis pas très satisfait de cette réponse...

Enfin calmée, Camélia soupira longuement.

– Pfff, franchement, arriver de nulle part comme ça...
– Je suis simplement entré par le porte, souffla Sofian. Tu es facilement impressionnable !
– N-n'importe quoi ! rougit la présidente. J-je n'ai absolument pas eu peur !
– … et pourquoi tu m'as balancé tous ces trucs alors ?
– Ehm... hé bien je... voilà, je faisais juste un peu de ménage j'étais en train de jeter les déchets dans un coin c'est tout...
– … tu sais que tu n'es absolument pas crédible ?

Vu que Camélia ne répondait pas, de plus en plus gênée, Sofian eut soudain une idée. Une idée quelque peu sournoise.

– Mais tu sais, souffla t-il doucement, tu as toutes tes raisons d'avoir peur...
– … c-comment ça ?
– Héhéhé... je me suis un peu renseigné sur ce manoir et j'ai appris certaines choses... terribles.

Livide, Camélia déglutit.

– D-des choses terribles ?!
– Ouiii..., exagéra Sofian. Figure-toi qu'avant d'être un manoir, cet endroit était un orphelinat...
– U-un orphelinat...
– Oui, mais cet orphelinat n'était qu'une couverture, en réalité... c'était un laboratoire secret caché par le clan des adorateurs de Lord Helix !
– … h-hein ?!

Sofian se rapprocha encore plus de son interlocutrice, menaçant.

– Un groupuscule terrifiant, croyant que l'humanité ne pouvait que mener le monde à sa perte. Et que par conséquent moyen de sauver la planète serait... d’anéantir l'espèce humaine !
– … !!
– Et quel meilleur moyen d’annihiler l'humanité que de s'en prendre aux enfants, les représentants de notre avenir ?

Désormais, Sofian susurrait doucement et directement à l’oreille de Camélia.

– La secte recueillait ici des jeunes enfants, purs, innocent. Tout le monde leur faisait confiance. Mais dans l'ombre, ces pauvres jeunes âmes subissaient milles tourments. Affamés, malmenés, brisés... ils n'échappaient à rien. Cependant, ce n'était pas le pire, loin de là.
– …
– Non, en réalité les adorateurs voulaient créer un virus, un poison mortel uniquement pour l'Homme. Une implacable toxine qu'ils auraient ensuite simplement libéré dans la nature, causant ainsi des milliers, de millions, des milliards de morts affreuses et douloureuses... jusqu'à l'extinction complète de l'humanité. Et pour arriver à ce sombre résultat, l'orphelinat se servait de ses enfants. Il en usait comme du vulgaire bétail, afin de tester leurs horribles expériences. On raconte même que les scientifiques coupaient la langue de leurs pensionnaires, pour ne plus entendre leurs cris d'agonie.

Camélia buvait chacune de ses paroles, pétrifiée et suant à grosses gouttes.

– Tout le vocabulaire de l'univers ne saurait décrire l'enfer que ces jeunes enfants innocents ont vécu. Couchant dans la boue, attendant fébrilement le moment où l'un des hommes en blanc viendraient les chercher. Attendant fébrilement leur destin. Attendant fébrilement que la seringue venimeuse perce leur peau juvénile, injectant ce feu terrible qui les consumera pendant de très longues heures d'agonie avant de finalement périr comme de simples rats de laboratoire. Il paraît même que les enfants morts servaient de nourriture aux survivants, par souci d'économie.

Sofian fit une petite pause, il constata avec satisfaction l'expression d'horreur absolu sur le visage de Camélia.

– Mais bien évidement, les autorités s'en rendirent rapidement compte. Le gouvernement fit discrètement fermer l'orphelinat, détruisit toutes les preuves et le transforma en un simple manoir de luxe.
Mais la légende raconte que les anciens orphelins avaient été la proie de tant de monstruosités que leur âme ne trouva jamais le repos. Et qu'aujourd'hui encore, ils rôdent à travers les murs, hurlant leur colère et réclamant vengeance...
– ...
– D'après toi, Camélia Rozelia, pourquoi est-ce qu'un si grand manoir est abandonné ? Parce qu'il est maudit, tout simplement. Nombre d'inconscients ont tenté de s'y installer autrefois, mais ils partaient tous au bout de quelques jours, méconnaissables. Leur sourire joyeux des premiers jours laissait la place à l’effroi le plus total. Personne n'a jamais su ce qui leur était arrivé, ils n'avaient jamais eu le courage délier leurs lèvres. Et même de nos jours, il est impossible de savoir exactement de quoi ils ont été témoins puisque... ils sont tous morts. Ils se sont tous suicidés.
– ...qu...

Sofian fit quelques pas en arrière, toisa Camélia avec un grand sourire carnassier et leva les bras au ciel.

– Tu comprends, Camélia Rozelia ?! tonna t-il. Ce manoir est maudit ! Quiconque pénètre ses murs est condamné à une mort terrible et cauchemardesque ! Personne n'échappe à la malédiction de l'orphelinat ! Personne ! Même toi, Camélia ! Écoute! Tu les entends-toi aussi, n'est-ce pas ?! Ces murmures de haine, ces plaintes affreuses, les suppliques de vengeance ! Ils arrivent, Camélia Rozelia, ils arrivent, pour nous ! Les âmes de ces pauvres enfants torturés réclament la justice, leur justice ! ILS RÉCLAMENT NOTRE MORT ! MOUAHAHAHAHA !
– KYAAAAAAAH !

Et la réaction ne se fit pas attendre. Camélia devint comme folle et telle une forcenée, elle se mit à mitrailler Sofian de coups de poings.

– KYAAAH ! Nonononon !! S-Silence !! A-Arrête !! KYAAAAH !!
– Wouaïïïïe !! C-Camélia ! geignit le martyr. Stop, stop ! Je plaisantais, je plaisantais !
– …. t-tu... tu plaisantais ? s'arrêta finalement Camélia.
– O-oui ! avoua Sofian. Je voulais juste te faire un peu peur, héhéhé...
– M-mais alors... l'histoire de l'orphelinat, les enfants morts...
– Tout inventé ! Allons Camélia, réfléchis un instant ce n'était absolument pas crédible !
– T-tout inventé..., répéta fébrilement la présidente.

Camélia recula, choquée. Sofian serra les dents. Peut-être était-il allé trop loin ? Maintenant qu'il y repensait, il s'était un peu laissé emporter par son histoire. Maintenant, Camélia allait sûrement rentrer dans une rage Ilyanienne et le réduire à l'état de pulpe sanglante...
Cependant, contrairement à ses prévisions, ce ne fut pas un éclat de rage teinta le visage de la présidente, mais deux énormes larmes luisantes.

– Idiot !! cracha t-elle. J'ai vraiment eu peur ! Snif... j-j'ai vraiment eu peur...
– C-Camélia..., geignit Sofian.
– Silence !! Sors d'ici tout de suite, crétin !!
– J-je suis désol...
– Silence j'ai dit !! Dégage, j'veux plus te voir !!
– Waaah !!

A la vu de l'énorme morceau de poutre voltigeant vers lui, Sofian s'enfuit brusquement. Une fois hors de la salle et du danger, il soupira.

– ... mince ! Je ne m'attendais pas à ce qu'elle pleure... j-je devrais m'excuser proprement la prochaine fois que je la verrais...

Sofian resta dos à la porte un moment, quelque peu rongé par les remords. Surtout qu'il pouvait entendre les sanglots et les insultes de la demoiselle à travers la porte.

– …. je... je devrais partir...


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