[Pendant ce temps...]

– Bon, je n'allais pas me la couler douce non plus !

Sofian Aaken déambulait lui aussi dans les rues de Mérouville, dans la partie ouest, résidentielle.

– J'ai inventé cette histoire d'investigation à la dernière minute pour qu'elles puissent régler leur différent... j'espère que tout se passe bien. Mas ce n'est pas pour ça que je dois rester en retrait, je suis le chef de ce club tout de même ! Alors, trouver quelque chose d'intéressant... trouver quelque chose d'intéressant...

Le beau brun observait autour de lui de son regard expérimenté. Un seul verdict : rien. C'était juste un quartier résidentiel désespérément normal, absolument tout se ressemblait, les maisons, les couleurs, les jardins... le terme même d'identité semblait avoir disparu en ses lieux.

– ... j'aurais dû choisir un entre endroit... et il n'y a même pas un Pokémon ou un passant dans le coin... pfff, je sais que Mérouville est ennuyeuse, mais là c'est le pompon...

Sauf que quelque chose d'inespérée et d'inimaginable se produit.

– ... !!

Sofian était comme tétanisé. Ce qui se trouvait devant lui le paralysait.

– Qu... qu'est-ce que ... ?! Pourquoi ?!

Le brun regarda à droite et à gauche, méfiant. Personne. Il était vraiment le seul à se balader dans le coin. Dans ce cas... pas de problème, n'est-ce pas ?

– Qu'est-ce qu'il m'arrive... c'est... c'est instinctif... je ... je ne peux pas m'arrêter... il faut que je le fasse... mon corps bouge de lui-même...

Sofian avança prudemment, contrôla pour une millième fois ses angles morts, se baissa et... ramassa une jolie petite culotte noir qui traînait au sol.

– POURQUOI J'AI FAIT ÇAAAAA ?!!

Sofian voulu lâcher l'objet, mais ce fut impossible.

– Et pourquoi je peux pas m'en débarrasser ?! Aaah ! Mon téléphone vibre !! Comme ci c'était le moment !! Bon voyons voir quand-même... mmmh... un nouveau message, hop, ouvrir...

À la vu du SMS, le brun plissa les yeux, incrédule.

– ... «  [ Félicitation ! Vous avez obtenu un fragment de la relique légendaire ! (1/5)  ]» ....... PARDON ?!

Sofian regarda une nouvelle fois la petite culotte dont il ne pouvait s'en défaire.

– ... c'est quoi ça encore ?! Ne me dites pas que...

Le ciel s'assombrit soudainement, et une faible lumière semblait éclairer le brun.

«  Parfaitement ! C'est un fragment de la relique légendaire !  »

– ..... je rêve où j'ai entendu une voix bizarre venue du ciel là  ?

« Oh cher Sofian Aaken, vous avez été choisis ! »

– Q...qui êtes-vous ?! Et comment vous connaissez mon nom ?

«  Chaque chose en son temps, futur héros ! Je t'en conjure, tu dois retrouver les quatre autres fragments de reliques légendaire ! Le destin de notre royaume magique en dépend ! »

– ...... plaît-il ? ... et c'est quoi cette histoire de royaume magique ?

«  Toi seul peux le faire, Sofian Aaken ! Retrouve les fragments et sauve notre monde de la destruction !  Malheureusement, Je ne peux pas te parler plus longtemps, mais rappelles-toi ! Mon royaume, non, tout mon peuple compte sur toi ! »

– ....

Sofian activa instinctivement son mode Psystigri, et resta immobile de longues minutes avec une jolie petite culotte noir dans la main.

– ...... j'ai l'impression d'être dans un mauvais RPG !! s'exclama t-il finalement. Et en plus si on me voit me balader avec ça...
– ... Sofian ?!

Une voix très – voir même trop – connue résonna derrière lui. L'adolescent à la petite culotte sursauta.

«  ... Thomas ?!, songea Sofian. Mais qu'est-ce qu'il fout là, il n'est pas dans son bar ?! Et pourquoi maintenant ?! »

Le blondinet se rapprocha. Sofian se retourna, tout transpirant, cachant son « trésor secret » derrière son dos.

– Quelle surprise ! J'allais rendre visite à un fournisseur, je ne m'attendais pas à te trouver ici ! Comme quoi, nous sommes réellement liés par le fil inéluctable du destin...
– T-...Thomas Raibolt... marmonna péniblement le brun.
– ... ? Quelque chose ne va pas ? ... oh, qu'est-ce que tu caches derrière toi ?

«  GASP !! Je n'ai vraiment pas envie qu'il me voit avec ça !! Mais que faire ?! Il est beaucoup plus malin qu'il en a l'air... il faut que je trouve un moyen de m'en sortir... »


[ Dire la vérité, après tout, la situation est déjà assez idiote comme ça...]

[ Courage, fuyons ! ]

[ Oh, et puis zut... ]

***

Retour à la salle de club. Tout le monde était réuni.

– Alors, commença Sofian. Vous vous êtes calmé ? Assistante N°1 et N°3 ?

Camélia fit la moue. Ilyana soupira :

– Humf, ça va, j'arrêterais de dire que la planche à pain est une chienne folle des règles. On aurait pu avoir pire...
– Gnnn..., se retint Camélia.

Sofian plissa les yeux, pas trop convaincu, surtout que les deux demoiselles étaient couvertes de coups.

– Mouais, assistante N° 2 et N°4 ?
– La grande perche est trop cool ! Miya n'a jamais vu quelqu'un massacrer quelqu'un d'autre avec autant de force !
– Hm, grinça trop gentiment Nelly.

Sofian fit la grimace.

– .... je vais éviter de demander des détails... Bref ! L'essentiel est que vos rapports se sont améliorés !
... et sinon vous avez trouvé quelque chose ?
– Un abruti, soupirèrent Camélia et Ilyana en même temps.
– Je vois... et vous deux ?
– Miya n'a rien trouvé d'intéressant chef !
– Ce n'est pas grave, signifia le brun. L'important, c'est que l'intention y était !

Nelly leva la main.

– Oh ? Assistante N°2 ?
– ... il a parlé d'un mystérieux magasin de bonbons...
– Qui ça « il » ? s'étonna le brun.
– Un magasin de bonbons ? sursauta Ilyana.

Nelly acquiesça.

– Au nord de la ville.
– Elle... elle m'a ignoré ! recula dramatiquement Sofian.
– .......... humf, c'est le quartier industriel, réfléchit Ilyana. Pas de magasin dans le coin, et encore moins de bonbons.
– Waah, tenta Sofian de se rattraper. Impressionnant assistante N°3 ! Tu connais tous les magasins de bonbon de la ville ?!

La délinquante haussa un sourcil courroucé.

– Tsst, évidement abruti, tu me prends pour qui ?! Je sais absolument TOUT ce qu'il y a savoir sur des friandises ! De la liste des colorantes élémentaires des friandises comme le Curcumine – E100 – , l'acide carminique – E120 – , bleu brillant FCF – E133 – ou encore les classiques chlorophylles – E140 ; E140a ; E140b – , au dosage EXACTE de sucre dans chaque biscuit ! D'ailleurs, saviez-vous que dès que l'on consomme du sucre, l'un de ses composants, le glucose, l'insuline libérée provoque la glycolyse, bloque la lipolyse et favorise la lipogenèse ? Ce qui en fait un élément essentiel pour le développement musculaire !!

Regards médusés en pagaille. La petite délinquante grommela.

– ... quoi ? Z'avez un problème ?!
– A...absolument pas..., geignit Sofian. Bref, en tout cas, ce magasin de bonbons est bien mystérieux, si même Ilyana n'est pas au courant de son existence...
– Humf.

Sofian se redressa et regarda Camélia.

– Tu es là seule qui n'a servi à rien aujourd'hui assistante N°1 ! Bon, je n'attendais pas grand-chose de toi, certes, mais tout de même !

Camélia eut irrésistible envie d'arracher la tête du brun et de jouer au golf avec. Mais elle se limita d'un simple :

– ... toi... tu veux te battre ?!
– J'expose juste les faits, assistante N°1 ! tonna fièrement le brun.
– Gnnnn !! Ilyana et moi on a rencontré l'ex-président du conseil des élèves ! C'était déjà assez éprouvant comme ça !

Sofian fit mine de réfléchir.

– Mmmh... ah oui c'est vrai, il y avait quelqu'un avant toi... étrange, je n'arrive plus du tout à m'en souvenir...
– C'est pas une grosse perte, soupira longuement l'actuelle présidente, et le pire, c'est que cet idiot était à la recherche du « Faucheur qui hante les nuits de Mérouville. ». Alors que ce problème est réglé depuis bien longtemps...

Sofian haussa un sourcil.

– « Le Faucheur qui hante les nuits de Mérouville » ?
– Nelly, quoi..., conclut Camélia.
– Mmmh... c'est peu probable.
– ... hein ?
– Voyons assistante N°1 c'est évident ! Il a parlé du « Faucheur » ! Or, la « légende urbaine » de notre lycée fait référence à une « Faucheuse » ! De plus, notre « Faucheuse » se déplaçait en plein jour au lycée. Or, le « Faucheur », cette fois-ci, se déplace la nuit, et dans la ville ! Ce n'est clairement pas la même chose !

Camélia soupira.

– Pfff, la source de l'information en elle-même est aussi fiable qu'un Magicarpe, il a dû s'emmêler les pinceaux tout seul...
– Peut-être, mais ça mérite qu'on s'y attarde !
– ... si tu as du temps à perdre...
– C'est avec ce genre d'attitude que l'humanité est en perpétuel déclin, assistante N°1 ! Un peu plus de volonté, que diable !

Camélia prit son air le plus blasé. Nelly leva la main.

– Prend exemple, assistante N°1 ! N°2 au moins, est motivé ! Tu as quelques choses à rajouter, Nelly ?
– ... et toi ? marmonna t-elle.
– ... moi ? s'étonna le brun.
– Tu as trouvé quelque chose ?
– ... !

De très récents et étranges souvenirs – concernant entre autre une jolie petite culotte noir – envahirent soudainement Sofian.

– Euuh !! paniqua t-il. O..Oui, enfin ... n..non ! Euh... tu vois quoi ! Hahah ! Héhéhé !!
– ... hm ? s'interrogea judicieusement Nelly .

Le brun chercha désespérément un moyen de changer de sujet, qu'il trouva miraculeusement en la personne de ... Miya, assise dans un coin.

– OOOH ! exagéra Sofian. Qu'est-ce que tu fais, assistante N°4 ! Tu as été étonnement silencieuse !

La rousse se tourna vers le brun, révélant un ordinateur portable.

– Nyaah ! Ne vous occupez pas de Miya pour l'instant chef ! Miya s'occupe de tenir un journal !
– ... un... journal ?
– Nyaah ! Miya note tout ce qui est utile ! Regardez chef !

Sofian se pencha sur l'engin électrique.

– ... Mmmh..., réfléchit le brun avant de lire : «  Mystère à résoudre : " Le mystérieux magasin de Bonbon "  ; " Le Faucheur de Mérouville ". »
– Comme ça, on n'oubliera pas absolument rien ! Et on pourra s'en occuper quand on aura du temps !
– OH ! Mais c'est génial, assistante N°4 ! Tenir, un journal, évidement ! Typiquement le genre d'idée que Camélia ne pourrait jamais avoir !
– ... tu le veux tant que ça, mon poing dans la gueule ?! grommela l'intéressée.
– Nyaah ! C'est naturel chef, Miya sera toujours à 100 % avec vous !

Sofian acquiesça.

– Bien ! Vous avez toutes bien travaillées aujourd'hui ! Nelly, Ilyana et Miya ! Je suis fier de vous !!
– Hm, sourit Nelly.
– Nyaah ! s'enthousiasma Miya.
– ... humf, se lassa Ilyana. On peut se casser maintenant ?
– Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me fait plaisir de voir TROIS assistantes aussi efficaces !
– ... crève, jura une Camélia ultra-gavée.
– Quoiqu'il en soit, l'ignora le brun. Il commence à se faire tard, alors vous pouvez rentrer chez vous !
– ... enfin, grogna Ilyana.
– A demain !

Et le groupe se sépara, d'abord Ilyana, puis Camélia, Nelly et enfin Miya. Encore une fois, Sofian se retrouva seul, mais cette fois-ci, il avait l'assurance de retrouver son illusion de bonheur aussi souvent qu'il le souhaitait.