Posté le 17 juillet 2015
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A ces mots, le corps de Nyda frissonna et l'ambiance dans la pièce devint électrique. Des éclairs crépitants jaillissaient dans toutes les directions, et le jeune souriceau se transformait peu à peu en une autre créature. Des ailes lui poussaient sur le dos, et il grandissait à vue d’œil. Nyda était devenu Nok'Karosh, la vouivre gardienne de la terre. Tous en restèrent bouche bée. Elle était beaucoup plus grande que les souriceaux, qui ne lui arrivaient qu'à la cheville. Ses écailles étaient de couleur marron foncé, sa bouche ornée de crocs tranchants, et son dos comportait trois rangées de pointes hérissées vers le haut. Il ne valait mieux pas l'énerver.
- Alors te voilà sous ton vrai visage. Dit enfin Matt.
- Oui. Pardonne moi de ne pas te l'avoir dit plus tôt, mais c'était pour ton bien. Répondit la vouivre.
- Mon bien ? Questionna Matt, agacé.
- Tu comprendras bien assez tôt.
- Oh non, je veux comprendre maintenant. Dis-moi une bonne fois pour tou...
La terre trembla. Des râles guerriers et des miaulements affamés raisonnèrent à la surface. On pouvait distinguer, de par le bruit engendré, une grande armée lourdement équipée. Akudundir mit un terme à l'entrevue.
- Il vous faut rejoindre la surface. Il y a une ancienne porte qui donne sur le bord de l'abîme, je vais l'ouvrir, et Nok'Karosh vous portera jusqu'au champ de bataille. Pas le temps de discuter, mettez-vous en route.

Le groupe s'harnacha donc sur le dos de l'imposante vouivre, et la porte fut ouverte. Ils s'envolèrent au dessus de l'abîme, et lorsqu'ils arrivèrent au dessus de l'armée qui s'était postée juste devant les deux ponts de l'entrée de la ville, ils purent contempler le combat qui allait s'en suivre. L'armée était composé d'au moins un millier de félins, tous équipés d'armures lourdes. Au centre de la foule, on pouvait apercevoir Taïg et Luc qui supervisaient l'organisation de la bataille. On pouvait remarquer que la patte de l'atroce commandant avait été soigneusement remplacée par une horrible prothèse en fer, munie de cinq griffes acérées.
- Comment allons-nous venir à bout d'une armée pareille ? Dit Ethelle, angoissée.
- Si c'est la bataille que ces vermines cherchent, ils vont la trouver. Jura Maya.
Matt n'avait jamais vu celle-ci aussi déterminée. L'épilogue de sa presque-exécution l'avait probablement plongée dans une colère noire vis-à-vis des félins. Une voix caverneuse retentit alors.
- Je vais atterrir sur le pont de gauche, accrochez-vous. Dit Nok'Karosh.
La vouivre piqua et démontra une fabuleuse maîtrise du vol en gonflant ses ailes pour amortir le choc. Une fois l'atterrissage réussi, le cortège descendit et rejoignit l'armée alliée, postée du côté de la ville.

Là-bas, ils retrouvèrent le garde croisé plus tôt dans la journée, qui chevauchait un lièvre au poil argenté magnifique.
- Vous voilà enfin. Dit-il, soulagé. Nous n'avons plus beaucoup de temps, l'armée féline va charger.
Maya s'équipa de son arc, et encocha une flèche.
- Pour ma part, je suis prête.
On livra à Kazhe une armure semblable à celle de leurs ennemis, bien que celle-ci était brillante comme le platine. Le casque rappelait la forme de la gueule des vouivres gardiennes, avec deux énormes lames de chaque côté qui s'avançaient en avant de celui-ci. Avec cet habillage, la gentille Kazhe était davantage semblable à une machine de guerre, prête à tout pour défendre son clan. Chaque membre du groupe retrouva alors sa monture, elles aussi équipées de lourdes armures. A peine les derniers préparatifs achevées et les dernières armes dégainées, les félins s'élancèrent sur le large pont. Le garde qui chevauchait le lièvre argenté hurla, et toute l'armée alliée s'enfonça à son tour sur la passerelle. Matt, qui chevauchait Plume, suivit le mouvement, accompagné de toute la troupe. Le choc allait être imminent. Matt avait peur. Nok'Karosh avait déjà fondu sur l'emplacement ennemi, et de nombreux corps inertes volaient au dessus du carnage. Matt regarda à sa gauche et put voir Maya, qui le gratifia d'un sourire apaisant. Il orienta de nouveau son regard vers l'opposant, et il sut à ce moment que la bataille allait être beaucoup plus acharnée qu'il ne l'avait cru. Et c'est enfin que le moment crucial arriva.

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