Auteur : Jelubay
Posté le 28 août 2015
Télécharger | Éditer | Reposter | Largeur fixe

Journal d'une Adolescente

Chapitre 21 :
Contrairement à ce que j’imaginais, tout va bien, voir Courtney et Mike ensemble ne me gêne plus tant que ça et je vais mieux (je crois bien que Pierre y est pour quelque chose).
En physique, c’est lui qui me taquine pendant une heure et demie. Il enchaîne des blagues plus nulles les unes que les autres, pourtant ça me fait rire, je ne sais pas pourquoi. J’ai l’impression de renaître avec lui, que rien ne me posera jamais problème, que les moments les plus durs de ma vie sont passés.
Nous allons en récréation. Le jeune garçon que j’avais remarqué ce matin est encore avec ses amis. C’est fou, je suis sûre de ne jamais l’avoir vu auparavant. Je le fixe, il est si...mystérieux. Je suis sûre que c’est lui...mais cela fait si longtemps...
Je me retourne brusquement en le voyant me regarder à son tour. Pourvu qu’il ne m’ait pas remarqué ! Je rougis tout à coup, gênée de ma curiosité.
« Laura, demande Courtney, je peux te voir en privé, s’il te plait ?
- Oui, j’arrive. »
Nous nous éloignons des autres.
« Laura, je sais pourquoi tu es partie de mon goûter la semaine dernière. Je m’en veux, tu sais, je ne voulais pas que cela tourne ainsi, et crois-moi, j’ai d’abord essayé de le repousser.
- Courtney...
- Vas-y, que veux-tu me dire ?
- Je...enfin tu...tu l’aimes ?
- Oui, je l’aime vraiment.
- Alors profite du présent. Je ne t’en veux pas, je suis heureuse pour toi. Tu es ma meilleure amie, comment peux-tu croire que je puisse te faire la tête.
- Pourquoi es-tu partie de la fête alors ?
- Je pleurais, mais quand je vous ai vu ce matin, j’ai compris que tu étais heureuse. Et puis, tu sais, j’aime beaucoup Pierre, il sait toujours me consoler. »
Je m’éloigne, mon amie reste étonnée face à ce que je viens de dire, elle ne sait pas ce qu’il s’est passé à la montagne.
Nous revenons vers le petit coin d’herbe où nous avons tous pris place. Le reste de la matinée passe rapidement, le midi je rentre chez moi et assiste aux baisers du petit couple dans le bus.
L’après-midi, nous avons de l’accompagnement personnalisé, c’est un peu comme du soutient. C’est naze, on ne révise que des choses évidentes (additions, soustractions...car aujourd’hui cela portait sur les mathématiques).
Nous sortons en récréation et là encore, je vois ce garçon que j’ai tant l’impression de connaître...comme si je le connaissais avant Courtney, comme si notre amitié remontait à...toujours. Je dois savoir qui il est.
« Eh, Courtney, l’interrogé-je, tu connais ce jeune garçon là ?
- Non, pourquoi ?
- J’ai l’impression de le connaitre, pas toi ?
- Non vraiment, il ne me dit rien, par contre j’ai cru comprendre que les premières S avaient un nouvel élève.
- Ah bon ?
- Oui, mais elle me l’a dit avant qu’il n’arrive donc je ne sais pas quel est son nom, son âge, ou même la raison de sa venue.
- Ah...je me demande si...s’il n’est pas mon...
- Ton quoi ?
- Non, laisse, ce n’est pas possible.
- Va vérifier, au pire tu lui dis que tu t’es trompé et tu t’excuses.
- Oui, tu as raison ! »
Je prends une grande respiration, et m’avance vers le petit groupe. Cette fois-ci, ils me voient arriver et se retournent. Le garçon blond aux yeux verts (et plutôt mignon) me dévisage puis soupire :
« J’ai bien cru que tu n’allais pas me reconnaitre Laura. »


Chapitre 22 :
Il ouvre ses bras et je saute sur lui, folle de joie.
« Hugo ! J’ai cru que je ne te reverrai jamais !
- Je suis si heureux de te revoir !
- Et moi donc, tu ne sais pas depuis combien de temps j’attends ce moment, j’ai eu si peur que nous nous soyons quittés à jamais !
- Viens, allons parler un peu plus loin. »
Nous nous écartons de sa bande qui nous jetait d’étrange regard, un peu perdue, et il s’exclame :
« Tu n’étais pas facile à retrouver, mais je t’avais promis que nous nous reverrions et quand ma mère à proposer de déménager, j’ai sauté sur l’occasion pour proposer notre ville natale.
- C’est génial, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse.
- Tu sais, j’avais peur que tu ne me reconnaisses pas.
- On a grandis ensemble, que crois-tu, je n’allais pas t’oublier ainsi !
- Tu me combles de joie, murmure-t-il en souriant.
- Tu es en quelle classe ?
- En première S.
- Et tu y arrives ?
- J’ai toujours eu des facilités en sciences, cette classé était faite pour moi.
- Tant mieux alors. Moi je suis en seconde générale.
- L’année prochaine tu vas en quoi ?
- J’espère aller en première L, je me débrouille bien en français et en langue après tout.
- C’est cool, j’espère que tu y arriveras.
- C’est gentil. Qu’est-ce que tu as fait toutes ces années alors ?
- Je me suis mis à la danse, le hip hop. C’est très physique, du coup je fais un peu de musculation à côté. J’ai un abonnement pour la salle de sport qui se trouve près de lycée.
- Ah oui, je vois, je passe devant en bus.
- Tu habites loin ?
- Non, répondis-je, c’est à dix minutes en bus, à peine.
- Je pourrais passer un jour chez toi ? J’aimerai passer un petit coucou à tes parents. Ils étaient si gentils.
- Oui, je suis sûre qu’ils seront ravis de te rencontrer.
- Super, tu me rediras alors.
- Pas de problème. Tu veux que je te présente mes amis, j’en serais si heureuse !
- D’accord.
- Viens vite, ça va bientôt sonner ! »
Je prends ça main et le train jusqu’à un banc où tous se sont installés. Pierre discute avec les autres qui sont arrivés peu après mon départ. Lorsque j’arrive vers eux, ils dévisagent Hugo étrangement, surtout Pierre. Trop mignon !
« Coucou Laura, me salue Courtney un peu tendue (elle pense que je lui en veux et que je ne vais plus lui parler).
- Salut, lui dis-je en souriant pour la rassurer, j’ai quelqu’un à vous présenter. Voici Hugo. Hugo, voici Pierre, Joan, Charles, Tom, Mike, Courtney et Nathan.
- Bonjour, les salut-il. Heureux de vous rencontrer. »
Tous lui disent bonjour à leur tour.
« Tu es un ami de Laura, demande Mike.
- En quelques sortes, je suis son grand frère. »


Chapitre 23 :
Je lance un regard amusé à Hugo avant de rectifier :
« C’est comme ça que nous nous qualifiions étant petits car nos mères étaient si proches que nous étions toujours ensemble. Hugo est âgé d’un an de plus que moi et depuis toujours, je l’appelle grand frère. C’est un ami très proche et comme un grand frère, il me protégeait quand les autres m’embêtaient.
- Je ne savais pas, déclare Courtney, tu ne m’as jamais parlé de lui.
- Nous n’étions pas dans la même école lui et moi et bien sûr, tu ne l’as jamais vu. Je n’avais pas le droit d’inviter plus d’une personne à la fois chez moi donc là non plus tu ne l’as pas vu. Sa mère et lui ont déménagé dans le sud de la France quand j’étais en CE1 et je ne l’ai plus jamais revu, jusqu’à aujourd’hui.
- Comment tu l’as reconnu ?
- Il a toujours eu des yeux très verts, et un regard protecteur. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps avant de réaliser qui il était. C’est mon grand frère après tout, non ?
- Petite sœur ! »
Hugo me prend de nouveau dans ses bras. Je suis trop contente de le revoir !
Ça sonne. Je soupire :
« Bon, nous devons y aller. Passe une bonne soirée.
- Toi aussi, et n’oublie pas de demander à ta mère.
- T’inquiète, je n’y manquerai pas.
- Super. Á plus sœurette. »
Il me fait un clin d’œil et repart. J’ai l’impression d’avoir six ans et de revoir nos moments ensemble.
« Eh bien, quelle histoire mignonne, commente Mike tandis que nous marchons jusqu’à notre salle.
- Ah bon, tu trouves ?
- Ouais, en plus vous vous ressemblez un peu je trouve. Les mêmes cheveux blonds, les mêmes yeux verts. J’ai bien faillit le croire quand il a dit qu’il était ton frère.
- Je suis une enfant unique, je n’ai jamais eu ni frère, ni sœur, je n’avais que lui et Courtney. Il était toujours là pour moi, je ne l’ai jamais oublié. C’est aussi parce que l’on se ressemblait que nous nous étions donné ces surnoms. Son départ m’avait anéanti. Je suis si heureuse de le revoir. J’ai bien cru ne jamais croiser son chemin...jamais plus...mais il ne m’a pas oublié.
- C’est trop chou et si bouleversant !
- Tu trouves ?
- Sincèrement, oui. »
Le soir même, c’est-à-dire après une heure de français, je rentre chez moi. Je suis avec Courtney et Mike avec qui je rigole beaucoup !
Pourtant, Hugo ne quitte pas mes songes et j’avoue être assez perdue quant aux sentiments que je ressens pour lui. Non, en fait, non, c’est vraiment Mike que j’aime. Il est beau, gentil, et je m’entends bien avec lui. Dommage qu’il soit prit. Tant pis, j’attendrai.
Chez moi, ma mère est devant la télé en train de faire un peu de ménage. Je pose mon sac, elle se retourne et me lance joyeusement :
« Bonsoir !
- Coucou maman.
- Tu as passé une bonne journée ?
- Si tu savais !
- Vraiment ?
- J’ai rencontré quelqu’un qui m’a beaucoup manqué !
- Ah, c’est bien. »
Puis après avoir compris qu’elle ne savait pas de qui il s’agissait, elle demande :
« Qui ?
- Grand frère ! »
Un lourd silence s’installe. Ma mère lâche ensuite :
« Hugo et ses parents sont revenus ?
- Oui, et il est dans mon lycée, en première S. Il est même bon à ce qu’on m’a dit. Et puis, il voudrait passer un jour, tu veux bien ? »
Ma mère ne dit rien, plongée dans ses pensées. Elle s’exclame alors :
« Mais avec grand plaisir, et pourquoi pas ce week-end là ?
- Oh oui, ce serait génial !
- Tu lui diras que ce serait bien que ses parents viennent aussi.
- Bien sûr maman ! »
La semaine passe si lentement que j’avais l’impression qu’elle ne se terminerait jamais. J’ai revu quelques fois Hugo et lui ai fait part de notre invitation. Évidemment, il a accepté avec plaisir et a promis que ses parents viendraient. Aujourd’hui, c’est samedi midi, il est onze heure trente. Dans une demi-heure, ils seront là. Je me suis fait belle : je ne suis fait une jolie natte, et j’ai mis un t-shirt plutôt mignon avec un slim qui me va bien.
Vers midi, on sonne à la porte. J’ai hâte, j’ai hâte, oh mon dieu qu’est-ce que j’ai hâte !


Chapitre 24 :
Hugo est encadré par deux adultes, son père et sa mère. Tous trois se ressemblent beaucoup ! Je fais la bise à mon ami et ses parents. Ce midi, ma mère s’est surpassé pour nous préparer un plat délicieux (je l’ai un peu aidé, bien sûr).
Nous nous installons à la table et discutons pendant que maman va chercher les apéritifs.
« Je suis heureuse de vous revoir, commence la mère de Hugo.
- Et moi donc, renchérit mon père, vous m’avez manqué tous les deux.
- Vous vous souvenez de nos belles années ici ?
- Et comment ? Pourrais-je un jour les oublier ?
- Ah, les enfants, vous ne vous en souvenez peut-être pas, vous.
- J’ai encore quelques souvenirs, dis-je.
- Moi aussi, ajoute Hugo.
- Chéri, tu te souviens ce que tu disais toujours quand tu étais petit ? »
C’est à cet instant que ma mère débarque avec un bol contenant quelques petits gâteaux secs, un plat avec des apéricubes, et des fruits secs (typiquement ce que je déteste...). Mince, j’aurais bien aimé savoir quelle genre d’idiotie disait mon ami quand il était jeune...moi ma mère mettrait des jours à raconter toutes mes gaffes ! J’en ai fais tellement (oui, j’étais une enfant très maladroite...).
Nous nous servons, prenons des boissons... C’est délicieux ! Puis ma mère s’éclipse une nouvelle fois, pour aller chercher le plat principal. Nous discutons tous ensemble de nos souvenirs.
« Maman, demande poliment Hugo, est-ce que je peux monter voir la chambre de Laura, si elle est d’accord bien sûr.
- Oui, je veux bien, répondis-je.
- Alors allez-y, nous vous appellerons pour le repas.
- Merci. »
Je prends la main de mon ami et l’amène jusqu’à ma chambre, mon sanctuaire (bon, faut peut-être pas exagérer).
« Ce n’est pas très bien rangé, soupiré-je en voyant l’état de la pièce, mais j’aime bien mon petit bazar.
- Je comprends, moi aussi je n’ai pas une chambre parfaite. Mais...oh tu l’as gardé ?!
- Comment aurais-je pu m’en séparer ? »
Nous nous approchons des quatre peluches qui trônent sur mon lit, un chien, deux chats et un lapin. Le petit chat tricolore semble nous dévisager tous deux. Hugo le prend dans ses mains.
« Tu te souviens de son prénom, demandé-je.
- Comment l’oublier ? Notre petit Chaplati (c’est un gros délire entre lui et moi). Tu te souviens pourquoi nous l’avions appelé ainsi ?
- Parce que la première fois que j’ai dormi avec, je l’avais écrasé pendant mon sommeil, me rappelé-je en riant, la pauvre était tout aplati après cela. Ensuite, moins de trois semaines après, tu partais pour le sud de la France. Je ne m’en suis jamais séparée, il est bien trop précieux pour moi.
- J’ai un cadeau pour toi.
- Ah bon ? Quoi ?
- Sa petite sœur. »
Il sort de sa poche un chat en peluche minuscule et adorable. Il est identique en tout point au premier sauf qu’il est vraiment petit et qu’elle a des cils, c’est trop mignon !
« Oh merci, elle est trop adorable ! Je l’adore ! Mais tu lui as trouvé un petit nom, demandé-je amusée.
- Oui.
- Vas-y, dis.
- Elle se prénomme...Chatouilleuse (toujours dans le délire du jeu de mot avec les chats).
- Ah bon ? Pourquoi ? »
Il se jette sur moi, et me chatouille, je me tords dans tous les sens, en riant bruyamment.
« J’ai compris, arrête.
- Voilà, ce n’était pas dur.
- Ouais, ouais.
- Les ados, c’est prêt, venez manger. »
Nous descendons et nous installons.
« Donc, je disais, reprends la mère de mon ami (qui avait du s’arrêter en plein milieu d’une phrase), j’avais beau essayer de le raisonner, rien à faire, il ne voulait rien écouter.
- Quoi donc, demandé-je.
- Ah, c’est vrai que quand ta mère est arrivée, nous avions changé de sujet. Je disais donc que quand il était petit, Hugo répétait sans cesse qu’un jour, il se marierait avec toi. »


Chapitre 25 :
Je reste étonnée par ce détail dont je n’ai pas le souvenir.
« Ne sois pas étonnée, rit la femme, il ne le disait jamais devant toi, il était bien trop timide, hein mon grand. Tu t’en souviens ?
- Maman, c’est affreusement embarrassant.
- Mais vous étiez petit, c’est mignon.
- Oui, dis-je amusée, je trouve ça adorable !
- Bon, bon, je m’en fiche de toute façon.
- Un grand boudeur mon fils, chuchote sa mère, mais par-dessus ça, c’est un garçon fantastique.
- Donc il n’a pas changé, murmuré-je, n’est-ce pas ? »
Je le fixe, le regard chargé d’amour. Mon grand frère, je suis si heureuse de le revoir enfin. J’avais perdu espoir. Mais après tout, Albert Camus disait « Le soucis de liberté et d’indépendance ne se conçoit que chez un être qui vit encore d’espoir. » (oui, j’aime beaucoup les citations, elles sont belles). Nous mangeons le repas en discutant et ma mère demande :
« Que fais-tu maintenant comme métier ?
- Eh bien, déclare son amie, je gère un petit salon de beauté en ville. On y fait un peu tout, c’est plutôt sympa.
- Et pourquoi être revenu ici ?
- Notre petit Hugo a retrouvé il y a un an des photos de lui avec Laura. Il nous a alors confié vouloir repartir du sud car elle lui manquait. Je le comprends, vous étiez si proches tous les deux. D’ailleurs, vous nous manquiez vous aussi et nous comme nous devions de toute façon déménager nous avons décidé de revenir dans cette ville.
- C’est mignon. »
Alors...si Hugo est revenu, c’était...pour moi ? Je savais qu’il m’aimait bien, mais à ce point, je ne m’en serais pas douté.
« Tiens, déclare-t-il, je les ai amené. Tu veux les regarder ?
- Oh oui, avec plaisir ! »
Nous regardons chacune de photos. Il fait des commentaires du genre « T’as vu comme t’étais mignonne ici ! » ou bien « Tu te souviens de ce jour ?! », même nos parents les regardent, l’air amusé.
« Vous avez toujours été très complice, sourit ma mère, je crois même que tu préférais passer du temps avec lui plutôt qu’avec Courtney.
- Ça ne m’étonne pas, ris-je, c’était mon grand frère après tout, non ?
- Si tu le dis. Ça m’a toujours ému que tu l’appelle ainsi. »
Puis nous basculons sur un autre sujet et mangeons le dessert. Nous finissons de manger vers deux heures de l’après-midi. Hugo et ses parents repartent. Je le prends dans mes bras et lui fais la bise (bon, comme il fait un mètre quatre-vingt, soit environ dix centimètres de plus que moi, c’est mieux quand il se baisse). Il est beau, et musclé...c’est bien mon frère ça !
Le lundi qui suit, je vais au lycée plus tôt et rencontre Hugo dans la cour. Ses amis ne sont pas arrivés et il est tout seul. Je vais vers lui :
« Alors, tu as passé un bon week-end ?
- Oui, et toi ?
- Oui, j’ai bien aimé samedi.
- Moi aussi, c’était bon ce qu’avait préparé ta mère.
- C’est gentil.
- Alors c’est vrai qu’étant petit tu voulais qu’on se marie ?
- Ben ouais.
- Oh, c’est trop chou ! »
Je souris, lui aussi.
« Tu trouves vraiment ? Quand j’y repense, je me trouve un peu ridicule.
- Vraiment ? Pourquoi ?
- Parce que je sais bien que tu ne m’aimais pas comme ça. Mais c’est vrai que c’est mignon d’entendre dire un enfant que plus tard il voudra se marier avec son amie.
- Et tu es revenu ici pour moi ?
- Oui, j’ai toujours admiré ta joie de vivre Laura, tu as toujours le sourire, et tu es si gentille. Enfin, j’aime bien ton petit côté timide, ça m’amuse de te voir rougir pour pas grand-chose. Je t’aime bien, tu sais. »
Ses amis arrivent et il s’en va en me faisant un signe de la main. Pierre vient vers moi.
« J’ai bien cru que vous alliez discuter toute la matinée.
- Peut-être pas non plus...
- Ouais, faut pas exagérer.
- Je ne l’avais jamais oublié, et le voilà qui revient d’un coup, qui débarque ici, et tous ces souvenirs qui ressurgissent avec lui.
- J’imagine... »
Ce matin, Mike et Courtney arrivent en se tenant la main. Ils sont mignons tous les deux, je trouve.
En physique, Pierre s’amuse à dessiner sur ma main, mais comme je bouge, ça ne ressemble à rien. Il m’écrase le bras pour que je ne fasse plus ne serait-ce qu’un seul mouvement. Je me décide à ne plus bouger, mais son dessin ayant mal commencé, il ressemble à un gribouillis d’enfant de maternelle.
« Tu dessines bien, ironisé-je.
- Merci, j’avoue avoir un certain talent.
- Tu ne peux pas t’en empêcher. T’aime bien me dessiner dessus ou quoi.
- Ouais, ça m’occupe. »
J’essaie de le convaincre de dessiner sur une feuille, mais il s’obsède à vouloir mettre du bleu sur ma peau...je crois que je vais galérer à laver tout ça.
Je me retourne et constate que Nathan nous regarde.
« Eh bien, commente-t-il bêtement, ça sent l’amour ici, vous ne trouvez pas ?
- Oui, répondis-je, mais t’inquiète, je ne dirais à personne que tu aimes Joan. »
Nathan me regarde étrangement, Pierre et moi éclatons de rire ! Il l’avait cherché après tout.
Finalement, Pierre abandonne son dessin, et à la récréation, Nathan me confie qu’il voudrait me parler en privé. J’accepte et nous nous éloignons des autres.


Chapitre 26 :
Il commence :
« Est-ce que tu aimes Pierre ?
- Euh, hésité-je un peu étonnée par cette question si directe, dans quel sens ?
- Tu voudrais sortir avec lui ?
- Non. Pourquoi ?
- Comme ça. Mais lui est-ce qu’il t’aime ?
- Je ne crois pas. C’est à lui qu’il faudra demander ça.
- Faut dire, tu es tellement gentille avec tout le monde que c’est difficile de savoir qui tu aimes ou non.
- Eh ouais, une tactique parfaite, n’est-ce pas ?
- Oui, c’est vrai. »
Je retourne vers les autres et Nathan nous rejoint peu après. Hugo vient me saluer, je m’éclipse et je parle un peu avec lui de sa journée et de la mienne. Il me dit bien se débrouiller et qu’en plus, il s’est déjà fait beaucoup d’amis. Je suis heureuse pour lui et il m’invite à visiter sa maison ce soir, avant de rentrer.
« Je n’ai pas beaucoup de devoir, déclare-t-il, et puis, on finit tous les deux à la même heure.
- D’accord, j’envoie un message à ma mère pour la prévenir...voilà, c’est bon, je pourrai venir.
- Cool, on se retrouve devant le lycée à la sonnerie.
- Super... »
Il part, je ne le quitte pas des yeux. Lorsque j’entends la sonnerie, je me décide enfin à bouger.
L’après-midi, je n’écoute pas les cours, plongée dans mes pensées. Mike, je l’aime, mais il sort avec Courtney, Pierre m’aime mais j’ai peur de lui faire du mal, car j’aime Mike. Nathan est trop beau, mais je le trouve un peu idiot. Hugo...je ne sais pas quels sont les sentiments que je ressens pour lui. Je suis perplexe.
Le reste de la journée est désespérément ennuyant. Les cours se succèdent, tous plus nuls les uns que les autres. Le soir, je laisse les deux amoureux rentrer seuls et attends mon grand frère. Il n’y a personne car toutes les autres classes finissent plus tard le lundi, et que ce quartier en temps normal est plutôt calme.
Là, je sens quelqu’un me tapoter l’épaule. Je me retourne et découvre avec horreur qu’il s’agit de cette bande de mecs qui nous détestent. Ils ont dû sécher les cours !
« Aïe, murmuré-je en constatant que je suis seule contre les cinq gaillards. Je dois y aller, à plus les mecs !
- Attends un peu fillette, m’arrête le plus massif, j’ai un compte à régler avec ton amoureux.
- Qui ?
- Le mec qui m’a explosé le nez.
- Dommage, il n’est pas là.
- Je crois qu’il serait encore plus embêté si c’était ton joli visage qui prenait les coups, non ?
- J’ai un doute, et puis attention, je rappelle qu’il fait de la boxe, tu vas souffrir.
- Tant pis, je prends le risque. »
Il me donne un premier coup de poing. Je pousse un cri et sens une douleur lancinante dans mon ventre. J’en ai presque l’envie de vomir ! Je ne peux plus m’enfuir en courant et comme une andouille, je n’ai pas agis avant lui !
Encore trop longue à réagir, je ne remarque pas qu’un autre des garçons est derrière moi. Je reçois un coup de pied à la rotule et tombe par terre dans un hurlement de douleur.
« Alors gamine, tu fais moins ta maligne, on va tellement te frapper que tu ne vas plus ressembler à rien. Tu seras aux portes de la mort, mais encore en vie, ne t’en fais pas. »
Super, ça me rassure...tant pis, solution d’urgence : j’attrape la jambe de celui qui se tient devant moi et lui mord le mollet le plus fort possible. Il crie puis secoue sa jambe, je suis projetée à un mètre de lui. Mes vêtements sont tâchés de terre, du sang coule de ma bouche, j’ai l’impression que ma mâchoire est décrochée.
« Tu veux vraiment que je me fâche ?!
- Je ne me laisserai pas faire, dis-je d’un souffle, je suis une fille forte.
- Vérifions ça. »
Il s’approche et me donne un coup de pied à la tête : dans le front. Je perds connaissance.


Chapitre 27 :
Noir, c’est tout noir. Je me sens sale et humide à cause du sang qui s’échappe de mon corps. Je me sens...non, je suis faible, sans défense, nulle. J’ai l’impression que tout tourne autour de moi.
J’ouvre les yeux et me sens bouger, je sens mes bras se balancer, comme ceux d’une marionnette de chiffon que l’on baladerait un peu partout. J’ouvre les yeux avec difficulté, poussant un faible soupire presque inaudible. Je lève la tête mais m’immobilise quand je sens une douleur brûlante dans mon cou.
Puis je commence à distinguer ce qui m’entoure. J’avance, dans la rue. Il n’y a personne. Je sens quelque chose de dur au niveau de mon dos et de ma rotule qui me fait toujours mal d’ailleurs, mais je n’ai plus la force de crier.
Je remarque alors qu’en fait, quelqu’un me porte, ce que je sens contre mon dos et ma jambe, ce sont les bras de la personne qui me tient.
Malgré la douleur, je lève la tête et constate alors que c’est Hugo qui me porte. Son visage est couvert de sang et de bleus, comme ses épaules d’ailleurs, des larmes perlent le long de son visage. Ses yeux fixent l’horizon et semblent s’y perdre. Je suis contre lui, contre son corps chaud, je suis bien. Je susurre alors, encore endormie :
« Hu...Hugo ? »
Il s’arrête et son regard se pose sur moi. J’ai les yeux entrouverts, je suis sale, moche. Pourtant il murmure :
« Tu es si mignonne petite sœur. »
Puis il reprend son chemin. Nous arrivons devant chez lui peu après et nous entrons. Entre temps, j’ai refermé les yeux. J’entends un cri strident puis reconnais la voix de sa mère qui s’exclame :
« Que s’est-il passé ?! »
Je sens que Hugo me pose sur quelque chose de moelleux, un canapé ou un lit, sûrement, puis il explique :
« J’ai trouvé des gars en train de la tabasser, elle était inconsciente. Après m’être débarrassé d’eux, je l’ai ramené ici : dans la bagarre, mon portable s’est cassé et le sien a été littéralement broyé. Les portes du lycée étaient refermées et j’avais peur d’être accusé de coups et blessure si dans la rue je demandais de l’aide. Heureusement que personne ne nous a vu dehors. Je pensais que tu pourrais appeler les urgences.
- Bien sûr. Et toi, tu vas bien ?
- Ces types sont en terminale, mais je n’ai pas eu de mal à les faire partir. Je vais bien. Il faut juste que j’aille me laver un peu le visage.
- D’accord, j’appelle des secours et les parents de Laura. »
J’ouvre les yeux et vois Hugo, penché au-dessus de moi. Je sens son souffle chaud contre ma peau...
« J’ai cru que tu allais nous quitter, j’ai eu si peur. »
Doucement, il passe son bras derrière mon dos et me redresse légèrement, puis il me prend dans ses bras et blottis sa tête dans mon cou, alors que je suis couverte de terre et de sang. Cela m’arrache quelques larmes de soulagement.
Il s’en va et je reperds connaissance.
Lorsque je me réveille à nouveau, je découvre que je suis dans une chambre d’hôpital. J’ai quelques pansements et un bandage au genou. Je n’ai plus mal au cou, ni au ventre, cela n’était que passager, tant mieux.
« Alors petite sœur, tu es réveillée ? »
Je tourne la tête et constate que Hugo est assis sur une chaise près de moi. Il se lève et s’approche.
« Tu sais, le docteur a dit que tu étais passé à rien d’un traumatisme crânien et que si je n’étais pas arrivé à temps, c’était la mort encéphalique.
- Tu m’as sauvé la vie...
- Oui, d’ailleurs, j’ai identifié au commissariat les jeunes, ils avaient déjà été condamnés pour violences sur mineur.
- Et mes parents, où sont-ils, demandé-je avec une voix très faible.
- Ils sont encore avec les policiers. Ils ne comptent pas porter plainte car c’est un peu compliqué toutes cette paperasse, mais les flics ont assez de preuve pour les faire virer du lycée et les mettre sous surveillance judiciaire.
- D’accord.
- Mais je ne suis pas seul ici, attends, j’arrive. »
Il sort de ma chambre et revient quelques secondes après. J’entends alors crier :
« Laura ! »
Et Courtney se précipite sur moi, m’enlaçant dans ses bras si fort que j’ai l’impression d’étouffer.
« Courtney, soupire Pierre qui vient d’entrer lui aussi, elle n’est peut-être pas morte à cause de ces gars, mais toi tu risque tu la tuer si tu continues de la serrer comme ça.
- Ah, oui, c’est vrai. »
Elle se recule un peu et c’est Mike qui déclare ensuite :
« Dès que nous avons appris ce qu’il t’était arrivé, nous sommes venus directement te voir ici. Nous avons tous eu très peur, tu sais.
- Je m’en doute bien, désolée pour ça.
- Eh, l’important, c’est que tu sois toujours en vie. »
Le docteur entre et m’informe que je peux partir, mais me recommande de faire attention à mon genou qui est relativement fragile : deux mois sans sport.
Mes amis partent et Hugo reste jusqu’à ce que mes parents reviennent me chercher.
« Raconte-moi en détail ce qu’il s’est passé devant le lycée.
- Je suis sortit un peu en retard, le prof voulait me parler, alors je me suis dépêché de venir mais en arrivant, je t’ai vu te prendre un coup dans la tête et perdre conscience. Je suis entré dans une rage incontrôlable et j’ai explosé la tête du premier sur le sol. Ayant pris peur au bout du second, les autres sont partis. Tu respirais encore et je t’ai pris dans mes bras pour te ramener chez moi.
- Je ne te remercierai jamais assez pour ça.
- En tous cas, il est déjà huit heures du soir. Le temps m’a parut long car cela fait environ trois heures que tu dormais ici. Tu es arrivée vers cinq heures moins dix.
- Donc une demi-heure après la sonnerie du lycée.
- Ouais, approximativement. »
Je le prends dans mes bras, reconnaissante.


Chapitre 28 :
Mes parents sont arrivés peu après, avec ceux de mon ami. Nous sommes rentrés et j’ai une dispense de sport pour trois mois à cause de mon genou.
Je m’endors rapidement et le lendemain, je vais en cours, comme d’habitude. Dans la cour, je retrouve Hugo. Il vient vers moi et me fait la bise :
« Coucou Laura, ça va mieux ?
- Oui, largement mieux, même. Encore merci pour hier.
- C’est normal, je ne pouvais pas te laisser mourir. »
Je vois de loin Pierre arriver et je le rejoins. Il me salue et nous nous asseyons ensemble. La journée passe et en récréation, Hugo m’invite à venir chez lui le soir même. J’accepte : je vais enfin découvrir sa maison !
Á l’heure où nous sommes censés nous retrouver, il n’est pas encore sorti et Mike et Pierre décident de rester près de moi, au cas où...
Finalement, je vois mon ami venir vers moi et nous saluons les deux garçons qui s’éloignent après m’avoir fait la bise
Hugo et moi allons chez lui, ce n’est pas très loin et nous marchons donc à peine une dizaine de minutes (c’est pour cela qu’il m’a ramené chez lui hier pour appeler les urgences : le trajet n’est pas long et les rues sont calmes). Nous arrivons devant une maison très jolie et il ouvre un petit portail de bois. Nous entrons dans un jardin charmant près de la bâtisse qui semble neuve.
« C’est une très belle maison, le complimenté-je.
- Tu trouves ? Tant mieux. »
Je lui souris et après avoir sonné, j’attends que l’on nous ouvre. C’est la mère de Hugo qui nous fait entrer.
« Bonjour les jeunes, comment allez-vous ?
- Bien maman.
- Très bien madame, dis-je à mon tour.
- Super, alors allez profiter de ce beau temps.
- Bof, soupire Hugo, ça ne me tente pas. Et toi Laura ?
- J’avoue ne pas aimer sortir.
- On pourrait jouer à un jeu vidéo.
- Si tu veux. »
La femme hausse les épaules et s’éloigne. Hugo me prend la main et déclare impatient :
« Viens vite, j’ai un jeu super à te montrer, je suis sûr que ça te plaira ! »
Je n’ai pas tellement le choix et le suis.
Nous montons des escaliers et arrivons dans sa chambre. Elle est bien rangée, sûrement mieux que la mienne. Je m’assois sur le lit, juste en face d’une télé sous laquelle se trouve une console de jeu.
« Alors, à quoi tu veux jouer Hugo ?
- Un bon vieux Mario, ça te va ?
- Je suis partante ! »
Il met le CD et nous jouons. Je suis un peu nulle à ce jeu, j’avoue : je saute toujours dans les ravins ou à côté des ennemis quand je suis censée les écraser...oui, je suis très nulle. Il soupire (parce que du coup lui aussi est ralenti) et vient se placer plus près de moi. Il me montre du doigt les touches et tente de m’expliquer.
« Celle-ci sert à sauter, celle-là à lancer des boules de feu et...
- Je le sais ! C’est juste que je n’appuie pas au bon moment.
- Attend, on va essayer ensemble. »
Mon ami pose sa manette puis vient s’asseoir derrière moi. Il pose ses mains sur la manette, par-dessus les miennes.
Nous jouons ainsi, et on joue même bien, le petit plombier saute pile au bon moment. Je m’amuse beaucoup !
« Alors, c’est beaucoup plus facile quand je suis là pour aider, se vante-t-il, hein ?
- Ouais, ouais, c’est ça. Et moi je ne compte pas ?
- Pas encore, mais ça, c’est normal : tu es encore jeune petite sœur, et c’est mon devoir de t’apprendre à jouer correctement.
- Enfant. »
Je pose la manette, me lève et lui tourne le dos.
« Tu fais du boudin, me demande-t-il.
- Je boude !
- J’avais remarqué, c’est pour ça que je te posais la question... »
Je lève la tête, l’air digne, et ne réponds rien.
« Allez ma Laura, je n’aime pas quand tu es en colère. »
Je sens ses bras m’enlacer et sa joue contre la mienne. Il est tout chaud, un vrai radiateur !
« On se retrouve à peine et toi tu m’en veux déjà, soupire-t-il.
- Je ne t’en voudrais jamais, voyons. »


Chapitre 29 :
Nous restons ainsi assez longtemps pour que sa joue chauffe la mienne, après quoi je me défais de sa douce étreinte et me poste devant lui. Je murmure tout bas :
« Il faut que j’y aille, je vais être en retard et ma mère va s’inquiéter.
- Je tiens à te raccompagner.
- Vraiment ? Bon, si tu veux, un peu de compagnie n’est pas de refus. »
Il me sourit et nous sortons. Dans les rues, en ce beau milieu d’automne (nous sommes en octobre), il fait encore jour : il est environ six heures et demie.
Instant magique : dans la rue tombent en tourbillonnant quelques feuilles jaunies par la saison, une légère brise soulève mes cheveux, je peux sentir l’odeur de l’automne que je ne pourrais décrire tant elle est particulière bien que familière. Ma main frôle celle de Pierre, l’effleurant doucement par moments. Pas un mot n’est prononcé, cet instant restera à tout jamais gravé dans ma mémoire.
Nous arrivons devant chez moi, trop vite à mon goût d’ailleurs. Je rentre, adressant un dernier signe à Hugo.
Le jeudi de la semaine suivante, je reviens en cours, complètement guérie, mon genou va beaucoup mieux, le docteur n’avait jamais vu une guérison si rapide. Je ne peux toutefois pas faire sport pour encore un petit bout de temps car ma jambe reste fragile.
Le cours de français est ennuyeux, mais bon, tant pis, je dois ramener de bons résultats...
Je décide de rester, le temps de la récréation, avec mes amis. Je m’en irai quand ils partiront en sport. Nous nous asseyons sur un banc et parlons un peu de nous, de notre avenir. Beaucoup vont poursuivre de longues études. Personnellement, je voudrais travailler dans le domaine des langues. J’adore voyager et voir de nouvelles villes !
Je rentre chez moi et me pose devant la télévision.
L’après-midi en anglais, rien d’intéressant ne se passe. Je m’endors littéralement sur ma chaise...
En sortant, je croise Hugo. Il rentre chez lui aussi. Nous décidons d’aller au parc ensemble. Là, nous nous asseyons dans l’herbe.
« Tu as déjà eu une petite amie, lui demandé-je sans retenue.
- Oui, pourquoi ?
- Et vous êtes resté combien de temps ensemble ?
- Environ trois mois.
- Ah, ok.
- Et toi ?
- Je n’ai jamais eu de copine, je préfère les garçons, dis-je en riant.
- Alors de copain ?
- Non plus.
- Vraiment ? Pourquoi ?
- Je ne suis pas aimée, soupiré-je amusée mais gênée.
- Mais non, c’est ridicule ! Tu as vu le regard de ton copain là...euh...quel est son nom déjà...Pierre ! Il t’aime c’est évident.
- Tu crois ?
- Mais oui.
- Je pense aussi, mais je ne partage hélas pas ce sentiment. Il est mon meilleur ami, et c’est tout.
- Je suis sûre que tu aimes quelqu’un qui t’aime, et si ce n’est pas le cas aujourd’hui ce le sera bientôt.
- Je...je, balbutié-je.
- Quoi ?
- Non, rien. Laisse tomber. »
Il ne me demande rien de plus, je me relève et repars. Une question me tiraille : qui est celui que j’aime ? Est-ce Mike qui, hélas, sort avec Courtney ? Est-ce Pierre qui m’a embrassé ? Est-ce Hugo avec qui j’ai partagé de si beaux moments étant petite ? Après tout, chacun de ces trois garçons est beau, sympathique, intelligent... Je...je suis perdue, ce ne sais pas quoi penser.


Chapitre 30 :
Quelques jours après, Courtney et Mike se sont séparés alors que tout semblait aller très bien entre eux, j’avoue avoir été un peu perturbée. Lorsque j’ai questionnée mon amie, sa réponse est restée vague, j’ai cru comprendre qu’ils n’avaient plus de sentiments l’un pour l’autre. Enfin, je crois...
Tout de suite après leur rupture, Mike et Courtney se sont tous deux rapprochés de moi, mon amie est souvent avec Hugo et moi les soirs, nous nous amusons toujours beaucoup ! En classe, Mike fait beaucoup d’effort pour m’en mettre plein la vue, il va presque me rattraper en espagnol (mais ça, c’est parce que je suis une bonne prof de langue, non). Il aime bien discuter avec moi pendant les exercices.
Pierre est resté très proche de moi, nous sommes vraiment de grands amis. Nous rions toujours beaucoup ensemble.
Hugo et moi passons pas mal de temps tous deux, c’est plutôt sympa, j’aime bien. Il me montre ce qu’il apprend en première scientifique et je n’y comprends rien ! J’apprends beaucoup de choses avec lui, c’est formidable ! Sa famille m’apprécie beaucoup et c’est réciproque, ils viennent souvent manger chez nous.
J’ai fais une petite ellipse de quelque mois, aujourd’hui nous sommes en avril. L’hiver froid n’est pas totalement passé, il y a encore des matins où nous avons des températures avoisinant les quatre degrés. Les arbres fleurissent quand même, ainsi que les tous les végétaux, nous offrant un décor sublime !
Pendant l’hiver, nous avons beaucoup rit avec quelques batailles de boules de neiges et de la luge aussi, le long des collines qui bordent notre quartier.

x
Éditer le texte

Merci d'entrer le mot de passe que vous avez indiqué à la création du texte.

x
Télécharger le texte

Merci de choisir le format du fichier à télécharger.