Chapitre 71 :
J’acquiesce et avance dans l’eau. Peu à peu, mon corps s’enfonce dans la piscine jusqu’à ce que l’eau m’arrive au cou. Là, je soupire :
« Hugo, je ne peux te rejoindre, je suis trop petite.
- Tu ne sais pas nager ?
- Si, mais c’est mieux quand tu es vers moi et que l’on a pied, on peut jouer.
- Ah, tu veux jouer, me demande-t-il d’un air taquin.
- Ouais.
- Alors jouons ! »
Il plonge, je le suis des yeux, il ressort juste derrière moi et me chatouille. J’essaie de me retenir de rire, mais je n’y arrive pas donc juste avant de craquer, je pousse sur le fond de la piscine et me « propulse » un peu plus loin. Là, je lui jette de l’eau sur le visage. Il s’essuie et contre-attaque.
Bref, de gros enfants, vous voyez le genre ! Nous profitons de cette belle matinée pour sortir un peu nager dehors, c’est agréable ! Mais ni Hugo ni moi n’avons de crème solaire...tant pis !
Le midi nous mangeons sur une des tables de pique-nique des sandwichs préparés par ma mère. Ils sont délicieux ! J’adore !
Comme peu de gens nagent à midi, nous décidons de finir rapidement notre déjeuner pour profiter des toboggans à notre guise.
« Eh, Laura, me lance Hugo, je parie que je vais plus vite que toi.
- Pari tenu. Quel tuyau prends-tu ?
- Le bleu.
- Mais non, j’adore le bleu ! Prends le vert.
- D’accord, mais c’est bien parce que tu es une princesse.
- Je suis TA princesse, précisé-je en l’embrassant tendrement.
- Montons. »
Je hoche la tête et nous montons des escaliers qui ne semblent pas finir. Une fois arrivés en haut (oui, ils se sont finalement terminés) nous nous mettons devant les toboggans. Pour des raisons de sécurité, une lumière nous indique si l’on peut y aller (dans ce cas elle s’allume en vert) ou non (en rouge).
Nos lumières sont rouges, il n’y a sûrement personne, mais on ne sait jamais alors nous attendons. Nos regards se croisent. Je détourne les yeux et m’exclame en fixant le voyant vert :
« C’est partit ! »
Nous nous élançons, mon tuyau est plus long que le sien, mais tellement plus drôle ! L’eau qui coule dans le toboggan le rend glissant à souhait !
Tout d’abord, je dois utiliser mes mains pour prendre de la vitesse, mais très vite, je vois que ma « piste » s’apprête à descendre. Je reste assise et...YOUPIIIIIII ! Trop fun ! Je glisse à une vitesse que je ne pourrais estimer, faisant des virages, descendant encore, et encore. Puis le tuyau forme...comment dire...en gros, il tourne, encore et encore, formant des ronds. Après cela, j’atterris dans un bassin d’un mètre quarante (c’est ce qu’il y a marqué sur le petit panneau). Lorsque je lève la tête et m’essuie les yeux, tout est flou, mais rapidement, je distingue Hugo, assis sur le bord. Il baille puis souffle se plaint :
« Je t’attends ici depuis des heures, tu es très lente.
- Normal, mon prince n’était pas avec moi.
- Tu veux qu’on le fasse ensemble ?
- Oui, j’aimerais bien, ça te dit ?
- Ouais, ça me va. »
Nous remontons donc ces fameux escaliers et arrivons en haut au moment où c’est vert (on se croirait au code de la route...). Je m’assois en me tenant fermement à la barre de fer pour ne pas partir sans mon prince. Il s’assoit derrière moi, en gros je suis entre ses jambes...non mais vous voyez le mal partout aussi ! On est juste à la piscine pff, vous croyez quoi ?!
Nous nous élançons. Pour que je n’avance pas sans lui, il me tient fermement (sans pour autant me faire mal) par les épaules. Nous descendons le tuyau vert à la vitesse grand V, c’est trop bien. En tous cas, je préfère quand même le tuyau bleu...donc nous refaisons un tour et cette fois sans le bleu.
« Bon, demandé-je après avoir essuyé toute l’eau de mon visage avec mes mains (elles-mêmes mouillées...ce qui n’a au final pas servi à grand-chose), on fait quoi maintenant ?
- Toi, qu’est-ce que tu veux faire ?
- Á toi de choisir.
- Bon...alors...euh...on profite un peu de l’extérieur ?
- D’accord, mais on dirait que le temps se couvre, si on a froid il faudra rentrer ici, ok ?
- T’inquiète, je pensais justement la même chose.
- Super, alors allons-y ! »
Nous allons dehors, en effet, le ciel est gris, les nuages s’amoncellent peu à peu et le vent est frais. Je saute dans la piscine et Hugo me rejoint avec un plongeon si magnifique qu’il n’a pas fait de bruit...alors que moi j’ai fais la bombe...l’harmonie quoi !
Nous jouons un peu (tels de joyeux petits bambins) mais très vite, je commence à grelotter.
« Aller, on rentre, décide Hugo.
- Non, si ça te plait d’être ici...
- On repart aux toboggans, ça me plairait beaucoup.
- Vraiment ?
- Oui. »
Pourtant, vu son ton froid, l’idée n’avait pas l’air de lui plaire plus que ça...il avait surtout l’air d’avoir peur que je prenne froid.
Il sort, je l’imite, nous allons dans les piscines couvertes. Je retourne au transat et m’enroule dans ma serviette.
« Va nager, dis-je à Hugo, je te regarde.
- On dirait que tu parles à ton gosse.
- Je sais, c’est fait exprès... »
Il m’envoie un bisou et s’en va nager. Je le regarde de loin, mes yeux perdus dans le vide, mes pensées tournées sur lui. Á chaque fois que je l’ai surpris en train de me fixer, il me regardait dans les yeux et non ailleurs. Il est sincère, c’est évident. Je ne l’avais pas remarqué avant, mais là, si, c’est sûr.
Perdue dans mes pensées, je ne fais pas attention et une phrase me ramène à la réalité :
« Tiens, ne serait-ce pas notre chère amie Laura ! »
Je me retourne et m’exclame, surprise :
« Mike ?! »
Chapitre 72 :
Oui, c’était bien lui, là, face à moi, avec un garçon que je ne connais pas.
« Que fais-tu ici, demandé-je.
- Je suis venu nager un peu que crois-tu ?
- Non, ici face à moi je veux dire.
- Je suis venu discuter. »
Je frissonne et ressers un peu ma serviette autour de moi.
« Je te présente Grégory, mon cousin. Il n’est pas d’ici, il vient du Pays Basque, au sud ouest. Il aime le surf et comme il y a une vague à surf (une vague artificielle sur laquelle on fait plutôt du body board et non du surf, avec Hugo on voulait essayer ça vers quatre heures, rappel : il est trois heures vingt) j’ai pensé que ce serait bien qu’il essaie.
- Vous êtes là depuis longtemps, les questionné-je.
- Depuis midi mais nous étions en train de bronzer dehors c’est pour cela qu’on ne vous a pas croisé. Or le temps se couvre et nous avons décidé de rentrer. Lorsque l’on s’est levé, on vous a vu Hugo et toi, je vous ai reconnu, et me voici.
- D’accord...
- Ne fais pas cette tête, ce n’est pas la mort quand même.
- Oui, oui. Bon, ben bon surf les garçons.
- Tu veux venir avec nous ?
- Non, merci.
- Je vais demander à Hugo.
- Tu ne penses pas qu’il t’aime encore plus que moi, dis-je ironique.
- On verra bien. Je vais le chercher, faites connaissance tous les deux. »
Avant que je n’aie le temps de répliquer, Mike s’en va en direction de Hugo. C’est irrécupérable, comment peut-il croire que je vais entrer dans son jeu ?
« Coucou, me salue Grégory.
- Salut.
- Donc...tu t’appelles Laura...
- Ouais.
- Je vois que tu ne t’entends pas très bien avec Mike, pourquoi ?
- C’est très long à expliquer.
- Écoute, Mike, je ne le vois pas souvent, et j’aimerais que la journée se passe bien, tu es sûre que tu ne veux pas profiter de cet après-midi avec nous ? Plus on est de fous, plus on rit.
- C’est gentil, mais Mike, je ne veux plus en entendre parler.
- D’accord... »
Je vous vois déjà arriver : « Comment il est Grégory ? Il est mignon ? ». Alors, en fait, il ressemble beaucoup à son cousin : les cheveux courts et bruns, les yeux bleus, un peu plus petit que Mike (donc plus grand que moi de cinq centimètres environ) et assez musclé (faut dire, un surfeur obèse, c’est moyen pour l’équilibre quand même...).
Mike revient avec Hugo peu après. Ce dernier me demande :
« Tu voudrais aller sur la vague à surf avec eux ?
- Euh, non pas vraiment, et toi ?
- J’aimerais bien essayer. Je pourrais me mesurer à Mike pour voir qui est le meilleur. »
Je le prends par le bras et l’attire un peu plus loin, là je demande :
« Je croyais que tu détestait Mike.
- Tant qu’il ne te fait rien, ça va, c’est un mec sympa.
- C’est vrai qu’il peut se montrer gentil, et puis, il est avec son cousin...
- Ouais, Grégory, c’est ça ?
- Oui. Mais d’un autre côté, je ne peux oublier le mal qu’il m’a fait.
- Mais maintenant, entre vous c’est finit. Il m’a dit qu’il voulait juste que tu lui pardonnes ses erreurs. Redeviens son amie, comme avant. »
C’est vrai que de toute façon, nous ne sommes plus ensemble...et puis Mike peut se montrer gentil, et s’il a ne serait-ce qu’un geste déplacé, Hugo lui fera comprendre qu’il ne vaut mieux pas se frotter à moi. De toute façon il y a son cousin et je suis sûre que devant lui il ne veut pas avoir l’air du plus gros pervers du monde. Je soupire finalement :
« Tu as raison, le passé, c’est le passé. Aujourd’hui est un autre jour. Je le pardonne.
- Allez, viens, allons profiter de ce parc aquatique avec eux.
- D’accord ! »
Nous nous levons et rejoignons les garçons. Pendant que Hugo et Grégory vont barboter un peu en jouant à la bataille d’eau, je demande à Mike une petite discussion.
« Que veux-tu me dire Laura ?
- Je te pardonne tes fautes, et j’aimerais que nous soyons amis.
- C’est vrai ?
- Oui, mais juste amis, n’oublie pas.
- T’inquiète. »
Je retire ma serviette et nous rejoignons les deux qui se battaient dans l’eau. Nous nous rendons à la vague à surf tous les quatre. Mike commence. Sous l’œil du maitre nageur, nous prenons chacun une planche et il se jette sur la vague. Mike reste allongé sur sa planche mais tombe dans l’eau et est envoyé en arrière par la puissance de la vague artificielle. C’est au tour de Hugo qui s’élance et tient un peu plus longtemps. Trop fort Hugo !
C’est à moi. Je serre la planche contre moi, un peu stressée. Je saute et atterris bien droite, trop forte ! Je reste allongée, cramponnée, mais je tombe rapidement.
Je rejoins les garçons et Hugo murmure :
« C’est normal que tu ne sois pas très doué, une princesse, ça ne fait pas de surf. »
Après quoi il m’embrasse.
Grégory s’élance à son tour. Il reste allongé sur la planche parvenant garder son équilibre (ça ne doit pas être dur pour lui qui aime surfer). Il se redresse alors peu à peu, posant d’abord son pied droit sur la planche, puis le gauche, il se tient accroupis sans aucun mal. Il se relève doucement et est debout. Pas mal. Il fait alors des allés retours à gauche, puis à droite...
Il saute alors de sa planche et atterris dessus sans mal. Ouah, comment fait-il ça ?! Il tourne sur lui-même, cette figure semble compliquée !
Il tombe peu après. Nous l’applaudissons et il nous rejoint.
Nous continuons de « surfer » et montons aux toboggans. Nous décidons de faire des courses en équipe (mais Mike et Grégory refusent sous prétexte que ce sont deux mecs...).
Chapitre 73 :
Je me mets avec Hugo dans le toboggan bleu. Nous nous installons. Nous sommes contre Mike. Allant plus vite (ben oui on est plus lourds) nous parvenons à prendre de l’avance et nous gagnons largement. Nous sommes ensuite contre Grégory, mais dans le vert. Là aussi nous gagnons (équipe de choc !). Mike demande alors :
« Et si nous changions les équipes : Laura se met avec moi et Hugo seul.
- Non, dis-je catégorique, je refuse.
- Ok, alors elle vient avec moi, intervient Grégory.
- Bon, ça, ça va. »
Je me mets donc avec Grégory, contre Hugo. Nous gagnons.
Nous faisons toutes les combinaisons possibles (moi seule, moi avec Grégory et Hugo, seulement avec l’un, puis avec l’autre...mais jamais avec Mike) ! Ce fut très amusant, j’ai adoré ! Mike est resté seul mais a beaucoup rit quand même.
Nous arrêtons finalement car beaucoup de gens font une dernière fois les toboggans avant de partir et ce n’est pas très pratique. Il est déjà six heures du soir ! Cela fait près de trois heures que nous sommes tous les quatre ! Que le temps passe vite ! Plus qu’une heure avant la fermeture.
Nous allons nous baigner dans le bassin principal, je reste assise là où l’eau n’est pas très profonde. Les trois garçons nagent un peu plus loin, je crois qu’ils font une compétition. Hugo s’arrête et me fait signe. Il n’est pas très loin et je décide de la rejoindre.
« Oui, demandé-je, qu’y a-t-il ?
- On veut faire une bataille.
- Une quoi ? »
Mais déjà il avait plongé. Je le suis des yeux, il passe derrière moi, je me sens soudain soulevée. Je suis sur ses épaules !
Grégory s’élève lui aussi, il est sur les épaules de son cousin. Ils s’approchent de nous. Je dois pousser Grégory pour le faire tomber et gagner (ce n’est pas difficile).
Je pose mes mains sur ses épaules et lui aussi. Nous nous poussons le plus fort possible, et forcément, ils gagnent. Mais à la partie qui suit, pendant que j’essaie de pousser mon adversaire, je pousse Mike avec le pied droit. Les deux tombent à l’eau et crient au scandale. Nous sommes morts de rire !
Une annonce est passée par un micro. Nous reprenons nos serviettes et allons nous changer. Lorsque je retrouve les garçons, ils sont en train de se remettre du gel (pire que moi). Je passe vite-fait sous un sèche-cheveux et abandonne rapidement : ça ne sert à rien...
Nous nous rendons ensemble à l’accueil puis ils nous saluent. Je fais la bise à Grégory et à Mike (sans y faire attention) puis Hugo et moi rentrons ensemble. Il me raccompagne chez moi. Arrivée devant la porte, il me lâche la main. Je l’embrasse et nous nous quittons là-dessus.
Le soir même, je reçois un message de Mike : « J’espère que cet après-midi t’aura plu, pour ma part, j’ai adoré passer du temps avec toi en ami. »
Je ne réponds pas. Pourquoi ai-je accepté d’être de nouveau son amie ?! J’étais dans un trop bon jour et j’ai tout pardonné, quelle idiote ! Bon, tant pis. Et puis, après tout, nous sommes juste amis, non ? Comme je sors avec Hugo il n’osera pas m’approcher...enfin, j’espère.
Cette nuit, je me lève, il est minuit moins dix. Mon ventre ! J’ai super mal au ventre ! Je me fonce dans les toilettes et là, pas besoin de détailler plus : je vomis...charmant vous me direz, n’est-ce pas ? Pff, ça m’apprendra à me baigner dehors quand il fait froid...
Ma mère se réveille en m’entendant et me donne je ne sais plus quel médicament. Je me recouche et la nuit passe lentement, très lentement. C’est l’horreur !
Le lendemain matin, je reçois un message de Hugo qui me demande si je veux sortir un peu aujourd’hui. Je lui dis que ça ne va pas bien et il demande s’il peut venir me voir. Je réponds que je ne veux pas qu’il attrape ce que j’ai (je n’aime pas partager...blague pourrie, je sais...). Je reste au lit toute la journée avec un seau à côté de moi. Je ne mange rien, je n’ai pas faim. Je dois avoir perdu pas mal de poids...cool !
Non, sans blague, faut voir les côtés positifs, même s’il n’y en a pas beaucoup : je vais maigrir et j’ai un super prétexte pour rester dans mon lit toute la journée (je sais, ce n’est pas génial, mais essayez de faire mieux pour une maladie contagieuse pendant les vacances d’été...).
Je dors toute la journée, c’est assez ennuyeux. L’après-midi, pendant une heure, je me suis levée et je suis allé sur mon ordinateur mais sinon, je n’ai rien fait du tout...l’ennui total.
Chapitre 74 :
Ce matin, cela fait trois jours que je suis revenue de la piscine et donc que je suis malade. J’ai encore très froid alors que mes parents meurent de chaud, mais j’ai retrouvé l’appétit et ne vomis plus (charmant, tout simplement charmant...). Hugo a insisté et ma mère m’a dit que de toute façon je n’étais plus contagieuse. Il va donc venir d’ici peu pour regarder un film avec moi.
Trois jours que je ne le vois plus. Il me manque déjà. J’aimerais le prendre dans mes bras, mais bien que je ne sois plus contagieuse, j’ai toujours peur de lui refiler ma maladie. Je vais donc m’installer sur un matelas que j’ai posé par terre et lui pourra prendre mon lit. Comme film, j’ai choisit le dessin animé que je préfère, j’espère que ça lui plaira (j’ai un doute, mais de toute façon il va me dire que c’était bien donc pas de panique...) !
J’entends quelqu’un sonner à la porte. J’ouvre et vois Hugo. Je le salue de loin.
« Ben, demande-t-il étonné et légèrement vexé, pourquoi tu ne m’embrasses pas ?
- J’ai peur de te donner mes microbes.
- Je croyais que ce n’était plus contagieux.
- C’est ce que le médecin a dit, mais je ne suis pas sûre donc je préfère ne pas avoir trop de contact.
- Trois jours que je ne t’ai pas fais de câlin et ça me manque, je me fiche de tomber malade ou non. C’est toi que j’aime ma Laura. »
Merci, ça je le savais déjà... Il me prend dans ses bras et me fait un baiser. Je le repousse doucement et soupire :
« Je ne veux pas que tu vives ce que j’ai dû supporter. On n’est jamais trop prudent.
- Bon, alors quel film va t’on regarder ?
- Ce ne sera pas un film...mais un dessin animé.
- Ah bon ?
- Oui, mais il est bien, ne t’en fais pas. Allons-y. »
Nous montons dans ma chambre. Hugo s’assoit sur mon lit. Après avoir allumé le lecteur DVD et sélectionné l’option lecture, je m’allonge par terre et me couvre d’une couverture en grelottant.
Le film, ou plutôt le film d’animation, est bientôt finit. Nous en sommes au moment où les deux protagonistes se dévoilent leurs sentiments, c’est trop mignon. Là, je me retourne en entendant mon lit grincer. Hugo s’approche de moi et s’assoit sur le matelas où je me trouve, à quelques centimètres de moi. Je m’éloigne un peu et soupire :
« Ne viens pas trop près, tu le sais bien.
- Je veux être vers toi.
- Non, je ne peux pas accepter. »
Il semble un peu déçu.
« Je suis désolée de t’avoir ainsi parlé. Je ne voulais pas te blesser.
- Tu te souviens comment on faisait pour savoir qui avait raison quand nous étions plus jeunes.
- Oui, mais quand nous étions sûrs d’avoir raison, nous continuions quand même à nous chamailler.
- Oui, mais on peut toujours essayer.
- Non.
- Allez, pour moi...
- Mais nous avions cinq ans ! Nous avons grandi.
- Pas moi, rit Hugo.
- Tu vas voir si j’ai raison, dis-je amusée, je vais gagner cette fois-ci ! »
Je mets mes mains sur ses épaules et lui les siennes sur les miennes. Nous nous poussons et il finit par gagner (logique en même temps). Lui est au-dessus de moi, à quatre pattes, ses bras au niveau de mes épaules et ses genoux au niveau de miens. Il baisse un peu sa tête, amenant son visage près du mien, puis il m’embrasse dans le cou, avant de m’embrasser sur la bouche.
Il n’est pas comme Mike, ça se voit tout de suite. Lui il m’aime pour moi, et c’est pour cela qu’il m’a toujours beaucoup aimé et c’est pour ça que je ressens de si grands sentiments envers lui...Hugo...qu’est-ce qu’il m’avait manqué pendant toutes ces années. Et là, nous nous retrouvons et j’apprends qu’il m’aime...je sors avec lui, je l’embrasse.
Nous nous embrassons encore, laissant nos sentiments s’exprimer. Je prends son visage dans mes mains et dépose encore quelques bisous sur ses lèvres.
ATTENTION, LA SCENE QUI VA SUIVRE PEUT CHOQUER LES PLUS JEUNES...mais non, je rigole, tu crois quoi ! C’est juste un baiser. T’y as cru, hein ? XD
Il prend mon menton entre son pouce et son indexe et l’amène très doucement vers le bas, ce qui m’oblige à entrouvrir légèrement la bouche, et au final, je n’aime pas le dire, mais nos langues se trouvent et nos baisers deviennent magiques. Nous nous embrassons passionnément, genre french kiss. Il embrasse mieux que Mike (alors que ce dernier devait sans doute avoir beaucoup d’expérience), c’est fabuleux, je vis un rêve ! J’ai l’impression de voir des films d’amour ! J’ai honte de ce que je suis en train de faire, vraiment, mais...je ne peux m’en empêcher ! Que m’arrive-t-il ?!
Je me recule alors soudainement, et murmure :
« Non, je...je suis désolée, je n’ai pas fais attention, je n’aurais pas dû, pardonne-moi ! J’ai honte de moi.
- Eh, me coupe-t-il soudainement.
- Oui ?
- C’est moi qui t’ai forcé à le faire, c’est à moi de m’excuser de t’avoir tant gêné.
- Oui, mais...ça, je ne peux pas, je me suis laissé emporter. Si tu es malade, ne viens pas te plaindre.
- Je comprends, ne t’inquiète pas, j’avoue aussi que je ne m’attendais pas à t’embrasser ainsi, mais ce n’était pas si mal.
- Arrête, c’est déjà assez gênant...
- Désolé. »
Un moment de silence s’installe ainsi qu’un certain embarras. Je m’exclame tout à coup :
« Regarde, c’est mon passage préféré ! »
Il me regarde en souriant, je rougis et nous éclatons de rire.
« Une vraie gamine, murmure Hugo.
- J’ai entendu. »
Nous terminons le film tranquillement et nous mangeons, après quoi il repart.
Je me remets dans mon lit devant un autre dessin animé. Je repasse notre baiser dans ma tête une bonne dizaine de fois. Quelle idiote, pourquoi ai-je fais cela, nous sortons ensemble depuis à peine deux mois ! Je suis vraiment nulle...
Chapitre 75 :
Les jours qui suivent, je ne fais rien J’ai totalement guérit, c’est cool !
Hugo m’a invité chez lui, il veut me monter un film qu’il aime bien. Je suis sur le chemin, il fait un peu frais aujourd’hui, et je n’ai qu’un t-shirt (oui, pour moi, le débardeur est définitivement condamné ainsi que le short et tout autre vêtement qui me fait avoir des complexes. Mike n’a eu raison qu’une fois, c’est lorsqu’il m’a dit que je devais rester moi-même), un jean et mes ballerines. J’aurais dû prendre un gilet.
Hugo m’ouvre et j’entre. Nous allons dans sa chambre, je m’assois sur le lit tandis qu’il met le DVD.
En tous cas, je ne sais pas s’il a mit l’air climatisé ou quoi que ce soit, mais il fait ici encore plus froid que dehors !
Pendant le film, je sans que j’ai des frissons. Cela ne passe pas inaperçu aux yeux de Hugo qui m’apprend :
« Mon père ne supporte pas la chaleur, c’est pour ça qu’il ne fait pas chaud. D’habitude tu viens en gilet donc tu ne t’en rends pas forcément compte mais j’avoue que ce fois, ma mère a un peu poussé la clim.
- Tu n’as pas froid toi ?
- Non, je m’y habitue. »
Je frotte mes bras qui se réchauffent un peu puis je sens quelque chose qui se pose sur moi : Hugo m’a mis une couverture dessus. Je suis bien dedans. Ses bras passent alors au niveau de mes épaules, il m’enlace et se sert contre moi. Je suis entre ses jambes, c’est un peu gênant, mais sur le coup, ce n’est pas ça qui me préoccupe : cet idiot nous a mis un film d’horreur auquel je suis suspendu tant il est bien fait et ce moment est assez stressant.
Hugo pose sa tête sur mon épaule, les yeux rivés sur la télé. Quand j’y pense : nos deux chambres se ressemblent un peu : le lit en face de la télé, une armoire, un bureau. Moi par contre j’ai aussi une étagère et un coffre remplit des jouets de mon enfance.
Un moment du film me fait sursauter, Hugo est assez amusé de ça.
« Ce n’est qu’un film, me chuchote-t-il à l’oreille.
- Ben ouais, mais il fait peur.
- Je suis là, moi. »
Puis après ces mots, il m’embrasse sur le coin de la lèvre (j’avais la flemme de tourner la tête).
Une dizaine de minutes après, son portable se met à sonner (ce qui me fait sursauter et le fait rire). Il regarde qui l’appelle, se lève puis soupire :
« C’est important, je vais décrocher. Ne mets pas de pause, de toute façon, je connais la fin. »
Je n’ai même pas le temps de répondre qu’il part dans la pièce d’à côté. Hugo, ne me laisse pas seule, ce film me fait super peur !
Je mets une pause et décide d’aller prendre un verre d’eau. Je me lève, retire la couverture que je portais et sors de la chambre. De là, j’entends quelques phrases. Hugo et la personne à qui il téléphone parlent de quelqu’un, mais je ne saisis que « oui, je l’aime ». C’est de moi qu’il parle ? Ou peut-être de sa famille...ou d’une de ses amies ! Non, je dois lui faire confiance, je ne peux pas écouter aux portes, c’est impoli.
Je descends donc dans la cuisine et me sers un verre d’eau. Je remonte dans la chambre, là, je vois Hugo sur le lit.
« Tu étais où, me demande-t-il.
- J’étais allé boire un coup.
- D’accord. J’aurais aimé terminer ce film avec toi, mais je dois y aller.
- Vraiment ?
- Oui, je pars dans dix minutes donc on peut le continuer un peu.
- Ah...et où vas-tu ?
- Je rejoins quelqu’un devant le lycée.
- Bon...je partirai en même temps que toi.
- Je suis vraiment désolé. On terminera le film ensemble un autre jour.
- Ce n’est rien, t’inquiète, et puis, ça fait longtemps que je n’ai pas vu mes amis. Je téléphonerai à Pierre.
- Il m’a dit qu’il était occupé cet après-midi.
- Ah...je ne savais pas...bon, tant pis. »
Nous arrêtons le film une dizaine de minutes après et nous séparons. Je me demande bien qui est la personne qu’il va retrouver devant le lycée. Il me le dirait de toute façon si j’étais concernée. C’est sûr, oui.
Donc je décide d’aller au parc. Je passe par chez moi où je prends un gilet et vais tranquillement au square.
Je marche en regardant les jeux pour enfant, quels souvenirs...
« Ouais, j’avoue, mais ça m’attriste un peu quand même. »
Cette voix...que fait Courtney ici ? Depuis le temps que je voulais lui parler, ce serait sûrement une bonne occasion.
Ah, la voilà, elle est un peu plus loin. Je m’approche et vois qu’elle est avec Mike. Eux ? Ensemble ? Mais pourquoi ne pas m’en avoir parlé ? En plus je trouve qu’ils sont bien ensemble.
Je reste sans bouger et me décide finalement à aller les saluer. Mais je vois alors quelqu’un d’autre les rejoindre...Pierre ? Mais c’est quoi ça, une réunion ? En plus il est accompagné par Hugo qui devait être devant le lycée.
Pourquoi m’avoir menti ?
Je m’apprête repartir, quand j’entends :
« Hugo, j’ai besoin de te parler d’elle...de Laura. »
Chapitre 76 :
Ils parlent de moi...dans mon dos ? Je ne comprends plus rien ! Je ne suis pas de nature curieuse, mais là, il faut que je sache !
« J’écoute, réponds Hugo, mais dépêche, je viens de la planter, nous regardions un film.
- C’est très mignon, dit Mike avec ironie. Hélas, Courtney m’a tout raconté.
- Quoi ?! Pourquoi tu as fait ça, lui demande-t-il.
- Il me menaçait, dit Courtney sur le point de pleurer, il m’a dit qu’il raconterait tout à ma mère si je ne lui disais pas la vérité.
- Tu vois, dit Mike avec un sourire vainqueur, maintenant c’est prouvé. Ce n’est pas très joli de faire ça.
- Toi, tu la fermes, s’exclame Hugo furieux.
- En tous cas, tu te souviens de ce que je te demandais ?
- Redis.
- J’aimerais bien sortir avec Laura, elle m’intrigue, je ne pense qu’à elle. C’est simple : je ne dis rien, mais tu la plaques avant la fin des vacances.
- Espèce de... »
Hugo saisit Mike par le col et le plaque contre un arbre. Pierre s’interpose :
« Arrêtez, calme-vous !
- Laisse-nous, de toute façon, Laura ne t’aime pas, rit Mike, tu n’es rien pour elle, tu crois vraiment qu’elle t’a aimé ne serait-ce qu’une seconde ? Mon pauvre, tu me fais pitié.
- Oui, dit-il sans se démonter, elle ne m’aime pas, mais moi au moins, je n’ai pas essayé de coucher avec elle...et je ne l’ai pas trompée avec sa meilleure amie alors qu’elle était malade, finit-il en regardant Hugo sévèrement.
- Je te préviens, hurle Hugo, si tu lui parles de ça, t’es mort !
- Je préfère crever que de la laisser sortir avec un déchet comme toi ! J’ai promis de ne rien dire lorsque tu es sorti avec Courtney alors que la pauvre était clouée au lit, mais là, je ne sais pas si je vais encore garder ça pour moi bien longtemps.
- Allez les gars, soupire Mike, moi j’ai un arrangement : personne ne dit rien à Laura, mais Hugo, tu devras la plaquer, et vous Courtney et Pierre, vous essayez de la convaincre de sortir avec moi.
- Oui, répond faiblement Courtney, mais ne dis rien à ma mère de ce que nous avons fait.
- Si Laura accepte de ressortir avec moi, alors jamais plus je ne te demanderai quoi que ce soit.
- Non, répond fermement Pierre, je lui dirai tout.
- D’accord, mais dis-lui aussi que tu l’as laissé croire que Hugo était un type bien alors qu’il venait de sortir avec Courtney.
- Tu n’oserais pas...
- Si, et tu le sais.
- T’es vraiment un pauvre type.
- Super, ça m’intéresse. Tout le monde a bien compris ? Super.
- Je dois te parler, intervient Hugo, en privé. »
Courtney et Pierre s’en vont. J’entends Hugo qui commence :
« Je ne veux pas la plaquer.
- Et pourquoi ?
- Je l’aime, Laura.
- Ben moi aussi.
- Et ?
- Et ça se voit que tu l’aimes, puisque tu es sorti avec Courtney sans lui dire, sourit Mike.
- C’est du passé, et puis ce n’était que trois jours.
- Pendant que la pauvre était dans son lit, toi tu étais en train d’embrasser sa meilleure amie, et elle m’a dit que vos baisers n’étaient pas juste de petits bisous...
- Oui, je suis sorti avec Courtney et alors, c’est passé, j’aime Laura et c’est pour ça que je ne l’ai pas plaqué pour aller avec Courtney.
- Alors je vais tout lui dire.
- ...
- Bon, c’est d’accord.
- Non, attends...je...je vais la plaquer, mais ne lui dis jamais rien sur ce qu’il s’est passé.
- J’aime mieux ça Hugo. Bon, alors à plus. »
Mike s’en va, Hugo reste seul, il donne un violent coup de pied à un arbre puis s’en va.
Alors...quand j’étais malade, Hugo sortait avec Courtney, et Pierre le savait. Aucun ne m’a rien dit. En plus, mon copain a accepté de me larguer. Tous m’ont lâché, je me sens nulle, idiote.
J’entends tout à coup des pas. Je ne bouge plus. J’entends Pierre soupirer :
« Je t’ai vu, Laura, je suis désolé. »
Je me retourne et le vois, là, juste devant moi. Je suis si triste. Je murmure, les larmes aux yeux :
« Dis-moi tout.
- D’accord, dit-il avec une brève hésitation. Mais ne m’en veux pas.
- Oui.
- Tout a commencé un peu avant que tu sortes avec Mike, quand Courtney était avec lui. Elle a cédé aux avances de Mike, mais l’a supplié de ne rien dire à sa mère. Il a docilement accepté et leur relation a pris fin. J’étais le seul à être dans la confidence car Mike me faisait confiance, mais quand Hugo a remarqué que quelque chose n’allait pas, je lui ai expliqué, ce qui n’a pas plu ni à Mike ni à Courtney. Longtemps après, tu as plaqué Mike. Il voulait à tout prix te récupérer. Courtney, elle, était tombée amoureuse de Hugo mais a eu le cœur brisé en le voyant toujours avec toi. Elle s’est rapprochée d’Axelle pour oublier sa peine. Ensuite, Hugo et toi êtes sortis ensemble, Mike et Courtney étaient furieux. Profitant que tu sois malade, Courtney a embrassé Hugo et les deux sont sortis ensemble. Quand tu allais mieux, Hugo a décidé que c’était toi qu’il aimait, alors lorsqu’il est venu t’annoncer votre rupture, il a changé d’avis et votre historie a continué. Courtney a pourtant mis Mike au courant et Joan, Charles et moi avons entendu. Mike nous a fait promettre de ne rien dire, nous menaçant tous : si Courtney parlait, alors il dirait tout à sa mère sur ce qu’ils ont fait ensemble, si Hugo refusait, il te révélait sa tromperie, si je refusais, il te dirait que je n’ai pas été honnête avec toi. Mais je ne pouvais plus te le cacher, je suis désolé de ne rien t’avoir dit. Pardonne-moi.
- Laisse-moi seule, dis-je d’un souffle en sentant les larmes me monter aux yeux.
- D’accord. »
Pierre s’en va. Je suis toujours contre le tronc de l’arbre, adossée. Je me laisse glisser sur l’herbe puis me mets à pleurer. Je me lève et cours, où ? Je n’en sais rien, quelque part, c’est tout. Mes larmes coulent le long de ma joue, mais je ne les essuie pas, je n’en ai pas la force, je cours, je fuis, je ne sais pas où je vais. Je suis perdue dans un monde où les humains me trahissent, où ils ne sont présents que pour se moquer de moi dans mon dos. Je n’ai rien vu, rien du tout. Je suis si naïve, je croyais que tout allait bien entre Hugo et moi, que Mike redevenait mon ami, que Pierre ne voulait que mon bien et que Courtney était heureuse avec son amie. Je suis si bête ! Je n’ai aucun ami, tous se sont moqués de moi, je me sens trahie. Je suis bête, bête, si bête ! Je me demandais aussi pourquoi, lorsqu’il est venu voir un dessin animé, Hugo m’a dit « C’est toi que j’aime ». C’est parce qu’il hésitait ! Je suis si naïve, il est si facile de me berner ! Je m’en veux !
« Je vous hais tous, m’écrié-je, je vous hais ! »
Plus jamais je ne me laisserai piéger par mes sentiments, j’ai compris la leçon ! Tous...ils m’ont tous abandonnés...je ne veux plus jamais avoir de sentiments...je veux oublier.