Auteur : Jelubay
Posté le 29 août 2015
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Journal d'une Adolescente

Chapitre 61 :
Là, il recule un peu sa tête, me lance un bref regard, après quoi je vois son visage s’approcher du mien, mon cœur bondit dans ma poitrine ! Oh mon dieu ! Devant tous les élèves en plus !
J’approche mon visage du sien, sous les yeux de tous, et, lorsque nous sommes à quelques millimètres l’un de l’autre, je ferme les yeux et sens ses lèvres entrer en contact avec les miennes.
J’entends de longs « Ouhhhh ! » genre « Oulala ils se sont embrassés ! » pas genre « Ouh c’est nul ! ».
Je me laisse porter par la douceur de ce baiser, par l’odeur du parfum de Hugo et par l’ambiance magique de la soirée.
Lorsque nos lèvres se séparent, j’avoue être un peu triste. Hugo me relève (oui, nous étions toujours dans la même position : lui penché au-dessus de moi qui n’étais retenue que par son bras et nous deux nous tenant encore par l’autre main...c’est si romantique !) et nous nous retrouvons face à face, tout gênés, en position pour danser la valse. Quel gros cliché ! D’un côté, ça m’amuse, je me doutais un peu.
« Je, bégaie-t-il, je...
- Chut, le coupé-je en posant mon index sur ses lèvres magnifiques, parfois, les gestes signifient plus que les mots... »
Sur ces mots, je passe mon bras droit (qui était sur son épaule) derrière son cou, tenant toujours son autre main dans la mienne. J’approche son visage du mien et nous échangeons un nouveau baiser. C’est...magique ! Fantastique, fabuleux, inimaginable...c’est la vie.
Je suis dans mon propre rêve de petite fille : je porte une robe de princesse, un diadème qui accentue encore cette idée, je danse pour la première fois de ma vie une valse avec un prince merveilleux et si beau ! Puis, après cela, il va me ramener chez moi dans une limousine splendide... Un vrai rêve de gamine !
Les élèves sourient face à ce spectacle. Après tout, nous sommes venus en tant que simples amis et nous voilà, en train de nous embrasser sur la piste de danse...j’adore !
Nous reprenons la danse et rapidement, elle se termine.
Un nouveau slow débute, d’autres élèves nous rejoignent sur la piste de danse. Anthony et Cécile viennent vers nous.
« C’était trop mignon, s’exclame-t-elle. Vous êtes vraiment le roi et la reine de cette soirée !
- Merci, dit Hugo encore un peu gêné.
- Et depuis quand tu es amoureux d’elle ?
- Depuis...toujours. »
Il devient tout rouge et n’ose pas croiser mon regard, c’est vraiment adorable !
« Et toi Laura ?
- Je ne l’ai toujours considéré que comme mon frère, mais les mentalités évoluent et maintenant, je l’aime plus que tout. »
Un grand sourire orne le visage de l’adolescente. Hugo est encore rouge. Je prends sa main et lorsqu’il tourne sa tête vers moi, j’en profite pour l’embrasser encore. Qu’est-ce que c’est bon (même si je préfère le baiser que Mike m’a montré...mais chut, c’est un secret) !
Je retire mes lèvres des siennes. Il est encore tout timide mon petit Hugo !
« T’es trop mignon, lui murmuré-je à l’oreille.
- Je t’aime.
- Et moi encore plus. »
Il n’ose pas m’embrasser. Le fait qu’il y ait tant de monde doit l’intimider je suppose. C’est vraiment trop chou, ça me fait fondre.
Après cela, il ne se passe plus grand-chose. Je n’embrasse plus Hugo car lui ne m’embrasse pas...je veux qu’il fasse le premier pas. Il faut qu’il ait le cran de la faire, qu’il surmonte pour moi sa timidité. Je sais qu’il pourra le faire, mais je dois lui donner le temps, après tout, ce n’est pas la mort.
Vers deux heures du matin, les premiers couples s’en vont. Je commence à fatiguer et Hugo, le remarquant, me propose de rentrer.
« Merci, dis-je mais si tu veux rester, ça ne me pose pas de problème.
- Tu m’as fait vivre une soirée magique, dix minutes de plus n’y changeront plus grand-chose.
- Alors ça ne t’embête pas ?
- Non, vraiment. Viens, on rentre. »
Il m’aide à me relever (la flemme de le faire seule) et nous nous rendons au parking. Le chauffeur de la limousine est dans la voiture en train de laver. Ça se voit : l’intérieur est allumé et le chauffeur n’est plus au volant.
Hugo va vers lui, le salut et lui demande de nous ramener...en faisant un détour. Il lui chuchote quelques mots pendant que j’observe le parking. Il y a beaucoup de belles voitures et de limousines. Tous ont fait très fort cette année !
Le chauffeur monte à sa place et Hugo m’ouvre la portière. Je monte et m’installe sur le canapé. Il se place près, mais près au point de vue de l’espace, parce qu’il était à un mètre et demi de moi en vrai. Pierre aurait carrément pu s’allonger entre nous. Super l’ambiance. Il est un peu trop timide à mon goût.
« Je te dérange, demandé-je finalement en rompant le silence.
- Non, mais...je...j’ai peur qu’une telle relation gâche notre amitié.
- Mais non voyons...je te promets que si l’on se sépare, on restera amis, d’accord.
- Promis ?
- On sera toujours ami Hugo. »
Je me rapproche de lui et m’allonge contre son épaule. Vas-y Hugo, je te laisse l’occasion de m’embrasser par toi-même ! Je t’en prie, montre-moi que ton amour est réel, que ce ne sont pas que des mots ! Bon, je préfère quand même ça a un gros pervers...oui, je parle de Mike.
Durant le trajet en voiture, rien ne se passe, nous discutons un peu, il me sert à boire et l’on rigole. Je suis un peu déçue, mais je passe un bon moment avec lui...nous sommes entre amis, quoi.
Tout à coup, le chauffeur change de route. C’est vrai que Hugo voulait faire un détour...mais, où va-t-on ?


Chapitre 62 :
Je sens que la voiture grimpe un peu et que le chemin est mauvais. Avant que je puisse réfléchir à l’endroit où nous sommes, le haut de la voiture s’ouvre, dévoilant alors le superbe ciel étoilé que je n’avais pas remarqué jusqu’à maintenant. Je reste émerveillée devant ce merveilleux spectacle. Hugo me prend la main. Que fait-il ?
Doucement, je sens qu’il saisit de son autre main mon menton. Il tourne ma tête vers la sienne. Nous sommes si proches l’un de l’autre. C’est à mon tour de me sentir un peu gênée.
« Je ne voulais pas tout dévoiler à la fête, susurre alors Hugo, j’en garde un peu pour toi seulement. Mais tu n’as pas peur qu’avec moi ton quotidien soit triste ? Tu ne veux pas rester un peu célibataire pour réfléchir un peu ?
- Si je suis avec toi, il ne le sera jamais. »
Il attire peu à peu mon visage vers le sien puis m’embrasse : un léger baiser déposé sur mes lèvres. Puis il recule légèrement sa tête, me tenant toujours le menton. Il passe sa main sur ma joue et je ferme les yeux, heureuse. Sa main glisse peu à peu sur ma nuque et il m’attire de nouveau vers lui pour m’embrasser.
Lorsqu’il me lâche, je me tourne vers le ciel et observe ce si joli plafond étoilé. Je le contemple, émerveillée, j'ai l'impression de revenir à mes six ans, quand je regardais les jouets dans les vitrines, les yeux remplis d'étoiles.
« C’est si beau, murmuré-je.
- Ce soir, je fais les choses bien pour ma princesse.
- Je t’aime.
- C’est moi qui t’aime le plus.
- Non, ce n’est pas juste ! »
Je lui saute dessus, le faisant tomber en arrière (heureusement que c’est un grand canapé) mais il contre-attaque en me chatouillant. J’explose de rire en me tortillant dans tous les sens.
« J’abandonne, m’écrié-je, tu as gagné ! Tu as gagné !
- J’aime mieux ça. »
Il est tout rouge, le pauvre, en même temps, je le comprends, on a bien dansé et il ne fait pas froid dehors. Il retire sa veste et la pose un peu plus loin.
« Eh mais t’es trop beau en chemise, lui fis-je remarquer.
- Merci, dit-il en rougissant.
- On repart quand ?
- Tu as tellement hâte de me quitter ?
- Non, mais je sens que je vais m’endormir, je te signal qu’il est environ deux heures du matin et que d’habitude je me couche à onze heure du soir au plus tard.
- Mademoiselle est une fille sage, c’est bien.
- Ouais, réponds juste à ma question patate, dis-je amusée.
- Je ne sais pas, j’ai loué la limousine jusqu’à trois heure et demie du mat’ donc on peu rester encore un peu.
- D’accord. »
Je m’allonge, posant ma tête sur sa jambe. Je suis bien contre lui. Il commence à passe sa main dans mes cheveux, j’aime bien, ça m’apaise. Tout devient noir, je crois que je m’endors à ce moment.
Je me réveille...je ne sais pas combien de temps après. Á ma montre, ça fait une heure que je dors. La lumière est toujours allumée et je sens la main d’Hugo dans mes cheveux. Je le pousse doucement et m’assois. Il dort...c’est trop mignon ! Il est trois heures cinq du matin. Je meurs de fatigue, et je voudrais rentrer. Mais je ne veux pas lui crier dessus pour qu’il se réveille. Du coup je fais comme Mike avait fait pour moi : je me mets à côté de lui et l’embrasse doucement sur la joue. Il ouvre les yeux et murmure :
« Ce n’est pas censé être le prince qui réveille la princesse en lui donnant un baiser d’amour sincère.
- On s’en fiche...et puis, tu vois, j’éprouve pour toi un amour sincère.
- Je n’en doutais pas une seconde. »
Il me donne à son tour un petit baiser sur le front et me prend dans ses bras.
Nous repartons cinq minutes après et arrivons rapidement devant chez moi.
« Alors...à plus ma Laura.
- Salut Hugo ! »
Nous échangeons encore un baiser et je rentre chez moi. Mes parents sont devant la télé, endormis. Je me démaquille, me change et me fait une natte. Voilà, maintenant, je peux aller me coucher.
Je réveille mes parents et leur souhaite bonne nuit.
Le lendemain, dimanche, ils me demandent comment c’est passé ma soirée. Mes parents me font confiance et c’est réciproque, je n’ai rien à leur caché, et en ce qui concerne ma relation avec Mike, ils savaient que ça allait de moins en moins bien (mais j’avais un peu honte et je n’ai pas dit pourquoi). Lorsque je leur dit que je sors avec Hugo, ils en restent bouche-bée.
« J’ai toujours cru qu’il te considérait plus comme sa petite sœur, dit mon père.
- Moi aussi, mais en fait, il m’aimait bien.
- Et vous vous êtes...embrassé, demande ma mère embarrassée.
- Euh...ben oui, pourquoi ?
- Non, rien, laisse tomber. C’est un bon garçon, ne l’oublie pas.
- Je le sais, maman. T’inquiète. »
Ils sont sympa quand même mes parents...
Le lundi matin, je me rends au lycée. Mike n’est pas dans le bus, ouf ! Courtney par contre y est. Elle ne m’adresse pas un mot. Sympa l’amie...
J’arrive au lycée et attend sur un banc Hugo et Pierre. C’est ce dernier qui arrive le premier.
« Hello Laura !
- Salut ! »
Je me lève et lui fais la bise. D’ailleurs, quand j’y pense, Hugo et moi n’avons parlé à personne de notre relation : seuls ceux qui étaient au bal le savent...que vont dire mes amis lorsqu’ils vont l’apprendre ? Et Pierre, j’ai peur de l’avoir blessé, le doute commence à s’immiscer en moi, et avec, la honte. J’ai si peur qu’il ne veule plus me voir, mais d’un côté, je le comprendrais. C’est vrai, quoi, je n’ai pas été très sympa avec lui ces temps-ci, mais Pierre restera quand même à tout jamais dans mon cœur comme étant mon meilleur ami...et j’espère qu’il ne l’oubliera pas.


Chapitre 63 :
Je discute un tout petit peu avec Pierre, très vite Hugo arrive et s’exclame :
« Laura ! »
Je me retourne, le vois et cours dans ses bras. Il se penche, prend mon menton dans sa main et m’amène à lui, je le repousse, un peu gênée : je...je ne suis pas à l’aise de savoir que Pierre est près de nous. Des têtes se tournent dans notre direction, les élèves nous trouvent tous les deux trop mignons ensemble à ce que j’ai compris samedi au bal. D’ailleurs, j’ai mis ma couronne sur mon bureau pour ne jamais oublier cette soirée magique.
Nous revenons vers Pierre. Il n’est pas bête, le geste de Hugo l’a aidé à comprendre et il demande :
« Vous êtes ensemble depuis longtemps ?
- Depuis samedi, répondis-je, mais j’ai oublié de te prévenir.
- Bof, pas grave, t’inquiète.
- Je suis désolée, je ne voulais pas que tu l’apprennes ainsi, c’est méchant de ma part et je voulais m’excuser pour...
- Tant que t’es heureuse alors...tant mieux. »
Je reste sans voix. Il me sourit et je comprends alors qu’il m’aime vraiment et c’est pour cela qu’il est heureux que je sois avec Hugo...il ne veut que mon bonheur. Je me sens un peu triste pour lui, je culpabilise un peu.
Toute la semaine, je vais chez Hugo, lui il a terminé les cours lundi soir, quelle chance ! Moi je ne les termine que vendredi...du coup, il m’a envoyé un très gentil message jeudi : « Eh tu veux passer cet après-midi...oups, j’avais oublié, t’es pas en vacances toi. XD ». Un gros plaisantin mon Hugo...ah, ah (rire ironique)...
Mais bon, le jeudi soir, il m’a dit de venir chez lui et j’ai honnêtement passé une bonne soirée.
Le vendredi, c’est le dernier jour de classe. J’ai appris récemment que Pierre et la plupart de mes autres amis iraient dans d’autres établissements l’année prochaine. Un chagrin énorme me serre le cœur, mais je n’aime pas trop pleurer devant les autres, donc je me retiens. De toute façon nous aurons toujours le téléphone, et j’ai ma photo de classe...mais rien ne sera jamais plus pareil. J’aimais bien m’éclater avec Pierre en classe et regarder les garçons me chercher un mec à la récré. C’était drôle...c’était...
La sonnerie retentit, nous sommes en vacances. Je retrouve Pierre, Charles, Joan, Jérémy, Tom et Nathan. Jérémy est certainement celui duquel j’étais le moins proche, mais ça me fait mal de me dire que lui et les autres ne seront plus là : nous ne faisons pas la même première et Nathan part en Belgique pour toujours. Pierre et Jérémy vont dans une première spécifique : ST2A (Sciences et Technologie des Arts Appliqués) et Tom et Jérémy vont faire je ne sais plus quoi qui n’est pas dans ce lycée non plus. Je vais être seule l’année prochaine...
Nous sommes devant le lycée. Je vois beaucoup de filles pleurer, les garçons, eux, se serrent la main en souriant. Eux au moins sont heureux, ils ne pensent qu’aux vacances, quelle chance, si seulement je pouvais avoir leur insouciance. Mes amis discutent, puis nous décidons d’y aller. Chacun leur tour, les garçons me font la bise et m’adressent un dernier au revoir. Ils sont sur le point de partir quand les larmes me montent aux yeux. Je baisse la tête pour qu’ils ne le voient pas, mais ça ne sert à rien car lorsque la première larme que je verse roule sur ma joue et s’écrase sur le sol, Nathan me fixe un peu plus intensément. Voyant que mon ami me regarde étrangement, Pierre l’imite, intrigué, puis tous me regardent. Lorsque ma seconde larme tombe par terre, ils comprennent tous.
« Eh, Laura, commence Pierre, nous ne serons peut-être plus avec toi, mais nous serons toujours dans ton cœur, ok ? »
Á ces mots, ma douleur s’accentue. Nathan prend ma tête dans ses mains, écrasant au passage quelques unes de mes larmes, puis il m’oblige à lever la tête. Je dois être affreuse...mais là je n’en ai rien à faire. Il me prend alors dans ses bras.
Je ne veux pas que nous nous quittions, même si l’on peut toujours se parler par téléphone, ce ne sera plus jamais pareil...je ne veux pas...
Contre Nathan, j’oublie presque qu’on va devoir se dire au revoir...
Mais lorsqu’il me lâche pour s’en aller, je sens que je vais pleurer longtemps. Ils vont tous tellement me manquer, particulièrement leur bonne humeur et leur humour. Je les connais depuis quatre ans pour certains, j’ai l’impression qu’une partie de moi va me quitter. C’est si douloureux ! C’est grâce à eux que je me sentais importante, c’est grâce à eux que j’avais confiance en ce que je faisais : au début de l’année, j’étais toute perdue, toute timide, mais plus maintenant, pourtant, mon monde semble s’effondrer autour de moi. J’ai toujours eu l’air être une fille confiante, mais là...je ne peux plus faire comme si rien n’arrivait et ignorer leur départ. Je pleurs, j’ai l’air d’une fillette qui a perdu sa mère. Ces garçons m’ont soutenu et m’ont aidé à vaincre la timidité. Ces mêmes garçons s’en vont loin de moi, et pour longtemps.
Je sèche mes larmes et recule. Soudain, je sens quelqu’un qui m’enlace.


Chapitre 64 :
Sans sursauter, je me retourne et vois Hugo. En découvrant mon visage, il semble hébété mais ne dit rien. Il écrase une de mes larmes et me serre contre lui. Là, je fonds en sanglots. La tristesse me submerge. Il sera toujours dans ce lycée l’année prochaine lui au moins. Je recule.
« Eh, dit-il tout bas, revient dans mes bras.
- Je ne veux pas te salir avec mes larmes.
- Tiens, j’ai un mouchoir. »
Il me passe un paquet. Lorsque je me retourne, mes amis me font un signe et partent. Je me jette sur Hugo. Je suis si heureuse qu’il soit venu...
« Si tu savais à quel point ils vont me manquer !
- Je me doute bien...mais tu ne peux pas les inviter pendant les vacances ?
- Non, ma mère refusera autant de monde, dis-je en pleurant, en plus, demain, Nathan part en Belgique car son père y a été muté...il ne reviendra jamais en France !
- Ça va aller, ça va aller. »
Je suis dans ses bras, il me caresse doucement le dos. Apaisée, je cesse de pleurer. Je me console en me disant que lui au moins sera toujours là pour moi et comme nous n’habitons pas très loin, c’est encore mieux.
Il me regarde et déclare :
« Si je suis venu te voir à la sortie, c’était pour te proposer de venir chez moi pour fêter les vacances. Ça te dirait ?
- D’accord, allons-y. »
Il passe sa main derrière ma nuque, sur mon épaule et nous allons chez lui. Là, nous nous asseyons autour d’une table et nous mangeons un petit goûter, c’est délicieux ! Hugo nous met un film assez comique qui me fait oublier ma peine. Nous allons ensuite dans sa chambre.
« Regarde ce que j’ai trouvé dans mes cartons, dit joyeusement mon petit ami. Je suis sûr que tu vas tout de suite les reconnaître. »
Il sort un paquet de papiers...des photos. Je les regarde : nous étions si jeunes à cette époque ! Lui est trop chou !
« T’es trop mignon sur les photos, dis-je amusée.
- Et toi alors, regarde celle-ci, c’est ma préférée. »
Il me tend une photo. Sur celle-ci, nous étions dans un parc, sur un toboggan, prêts à nous élancer. Il était assis dessus et moi j’étais entre ses jambes. C’est vrai que c’est choupinou !
Nous finissons de les regarder et je m’assois par terre.
« Je ne tiens plus debout moi, soupiré-je, je suis crevée.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci, ça va.
- Ok. »
Il s’assoit à côté de moi. Je pose ma tête contre son épaule, mais il se relève.
« Qu’est-ce qu’il y a, demandé-je.
- Je n’aime pas te voir triste.
- Et que comptes-tu y faire ?
- Quand nous étions petits, il n’y avait qu’une méthode pour te redonner le sourire en toute circonstance.
- Ah bon ? Je ne m’en souviens plus.
- Si, si, et ça marchait toujours, crois-moi.
- Alors vas-y, dit, qu’est-ce que c’est ? »
Il saisit un oreiller et me le lance dessus :
« Une bonne bataille d’oreiller pardi ! »
J’attrape à mon tour un coussin et lui lance dessus. Je me souviens maintenant de nos batailles qui pouvaient durer une demi-heure ! Quels bons souvenirs !
Il n’y a que nous chez Hugo mais sa mère ne va pas tarder. En attendant, je ris, crie et m’éclate avec lui, même si le départ de mes amis restera à jamais en moi comme un très mauvais souvenir...mes amis...
Au bout de quelques minutes, je lève la main et m’exclame :
« C’est bon, je meurs, t’as gagné ! »
Il me lance un grand sourire vainqueur. Tu verras la prochaine fois, je gagnerai.
Je m’assois sur son lit, à côté de lui. Nous échangeons un regard puis un doux baiser. Je me relève et me place devant lui, passant mes bras au niveau de sa nuque. Je dépose quelques minis bisous sur son cou puis un plus long sur ses lèvres. Il se laisse tomber en arrière, m’entrainant avec lui par la même occasion.
Ouais, je suis étalée sur lui. Mais bon, ce n’est pas comme si c’était désagréable, après tout. Un peu embarrassée quand même, je me redresse et me pousse, le laissant s’asseoir près de moi, il se met en tailleur et ouvre ses bras. Je lui fais un gros câlin et lui me fait un petit bisou.


Chapitre 65 :
Quand tout à coup, la porte s’ouvre alors que nous ne nous y attendions pas et là mère de Hugo entre. Voyant ça, nous nous séparons tout de suite, rougissants, les yeux baissés...mais elle a tout vu. Après, ça va encore, si elle était tombée il y a une minute par contre...
« Coucou maman, lance Hugo sans parvenir à cacher sa gêne.
- Qu’est-ce que vous...
- Maman, t’inquiète, la coupe Hugo, tout va bien.
- Je vois ça...
- Non, c’est juste que Laura et moi sortons ensemble maintenant.
- J’avais cru comprendre ça, oui.
- Allez, ça va, on s’embrassait, c’est tout.
- Ouais, vous vous embrassiez sur un lit et en vous faisant un gros câlin à ce que je vois.
- Mais non, nous n’allions pas le faire, tu es folle, elle est trop jeune, et moi aussi. Ce ne serait pas très...comment dire...moralement correct.
- Tu sais, aujourd’hui les jeunes font tout très tôt.
- T’inquiète maman, on ne le fera pas.
- Bon, je t’avais ramené des pizzas pour ce soir. Laura, tu veux rester manger ?
- Oui, enfin, si ça ne vous dérange pas.
- Non, ne t’en fais pas. Et puis, il fallait bien que Hugo se décide à avoir une petite amie un jour ou l’autre. Je ne peux pas vous interdire de vous voir les jeunes. Allez, je vous appellerai quand ce sera prêt, d’accord ?
- Oui maman, répond Hugo.
- Merci madame, dis-je à mon tour. J’appelle ma mère pour la prévenir que je dîne ici. »
Je prends mon portable et préviens ma maman chérie. Elle est d’accord pour que je reste. Je range mon téléphone et retourne vers Hugo, sur le lit où il est toujours assis.
« Alors, on n’a pas eu l’air bête, dis-je amusée.
- Heureusement qu’elle est compréhensive, soupire Hugo.
- Ouais, elle est sympa. »
Il hoche la tête, me lance un regard amusé. Je souris et il dépose un petit bisou sur me joue avant de se lever et de déclarer :
« Alors ce soir pizza...tant mieux, j’aime bien ça.
- Moi aussi, je suis heureuse d’avoir pu rester.
- Aller princesse, ça va bientôt être prêt, descendons.
- J’arrive. »
Je me lève à mon tour et descends avec Hugo jusqu’à la cuisine, main dans la main. Une jolie table est dressée avec des assiettes et des couverts pour quatre. Le père de Hugo va sûrement arriver. La pizza est en train de chauffer, nous nous asseyons à côté et attendons. Très vite, nous sommes servis. La femme n’a même pas besoin de nous appeler, nous sommes déjà là.
Le père de Hugo rentre alors. En me voyant, il dit joyeusement :
« Laura, je suis heureux de te voir, tu manges avec nous ce soir ?
- Oui, monsieur.
- Je suis heureux que mon fils ait des amis comme toi.
- Figure-toi, intervient sa mère, que j’ai surpris ces deux là dans la chambre de Hugo en train d’échanger un baiser ma foi agréable (faut dire, elle est mal tombée quand même !).
- Vous êtes ensemble, nous questionne-t-il étonné.
- Oui, déclare Hugo.
- Ah, et depuis longtemps ?
- Depuis le bal de samedi dernier.
- Pourquoi tu ne nous a rien dit ?
- Va savoir, tu sais bien que je ne parle pas trop des gens que je connais.
- Il s’agit quand même de ta petite amie...et toi Laura, demande-t-il en s’adressant à moi, tu en as parlé à tes parents ?
- Oui, je ne vois pas pourquoi je leur aurais caché ça.
- C’est bien. »
Hugo et moi échangeons un regard amusé et terminons de manger. C’était bon en tous cas !
Je prends mon sac, fais la bise aux parents de Hugo et dépose sur les lèvres de mon copain un petit bisou.
Je rentre chez moi, mes parents me demandent comment ça c’est passé.
« Bien, répondis-je, mais ses parents ne savaient pas que nous étions ensemble.
- Ah bon ?
- Oui, ils l’ont su quand nous nous sommes embrassé...pas top quand même, non ?
- Il fallait bien qu’ils vous voient un jour ou l’autre de toute façon.
- Ouais, si tu le dis...je vais dans ma chambre. »
Je monte et m’allonge sur mon lit, me repassant dans ma tête le visage de mes amis lorsqu’ils ont remarqué que je pleurais...ils avaient l’air si ému, et même s’ils n’ont pas pleuré, je voyais que ça les attristait eux aussi car ils seraient séparé désormais.


Chapitre 66 :
Le lendemain, je me réveille tard car je suis en vacance. Ma tristesse est passée, pleurer ne changera rien à la situation de toute façon.
Les jours passent, Hugo et moi sommes de plus en plus proches l’un de l’autre, je l’aime tellement, ce qui est réciproque. Lorsque nous nous voyons, il me prend dans ses bras, m’embrasse, et peu à peu, sa timidité s’estompe. Ses parents s’habituent à me voir de temps en temps et savent que je suis une fille bien donc ça ne pose pas de problème.
Mes amis m’envoient rarement des messages, je suis heureuse d’avoir de leurs nouvelles. Courtney par contre ne m’envoie jamais rien, de toute façon, j’ai supprimé son numéro de mon répertoire. Et quand je demande à Pierre s'il veut bien qu'on aille se balader ou qu'on joue chez moi à un jeu de société, il refuse toujours.
Qu’est-ce que je fais de mes journées... ? Deux fois par semaine, je vais chez Hugo ou lui vient chez moi, ça dépend des jours. Je passe la plupart de mon temps à jouer à l’ordinateur. J’aime bien aussi sortir avec Hugo...par contre, nos sorties sont légèrement différentes de ceux à quoi vous vous attendez.
Aujourd’hui par exemple, je l’appelle pour savoir s’il voudrait bien sortir avec moi. Il accepte et je me prépare : legging noir de marque, t-shirt blanc de la même marque et des baskets.
J’attache mes cheveux et prends une gourde d’eau. Voilà, je suis prête !
Hugo arrive très vite et je sors mon vélo de mon garage. J’ai tellement hâte de rouler en sa compagnie !
Je ne tiens pas à décrire mon vélo, il est simple et c’est un VTT, ce n’est pas plus compliqué. Je préfère celui que j’avais avant...bref, cela n’a pas d’importance.
Nous roulons sur de petits chemin de la colline près de chez moi, ce n’est pas très compliqué comme c’est un chemin de terre et qu’il n’a pas plu depuis longtemps. Je suis devant car je suis de loin la plus lente, mais je tiens quand même un bon rythme.
Nous arrivons dans une petite plaine, là où Pierre et moi étions après le goûter de Courtney. Vous vous souvenez ? C’est inoubliable bien sûr...
Je m’assois dans le tas d’herbe où je m’étais laissé tomber la première fois. Je suis crevée et mes jambes me font mal. Je prends ma gourde et bois un peu. Hugo ? Lui, ça va, il n’a pas trop galéré, je vous avais dit qu’il était endurant. Il est assis près de moi. Qu’est-ce que c’est beau ici. Je ne peux détourner mon regard de cet endroit. Les arbres sont d’un vert si beau qu’ils me rappellent les yeux de Hugo.
Il me prend la main et murmure :
« C’est vraiment superbe ici.
- Oui, je ne regrette pas d’être fatiguée.
- Moi non plus.
- Tu es fatigué ?
- Un peu, mais sûrement moins que toi.
- Non, moi ça va, je ne peux juste plus me lever, mais à part ça, tout va bien.
- Génial, ça me rassure ça.
- Tu vois. »
Nous nous sourions et remontons à vélo peu après. En descente, je ne vais pas beaucoup pédaler, ouf !
Je suis rentrée chez moi peu après, je remercie Hugo de m’avoir accompagné et vais me laver puis me changer.
J’échange quelques messages avec Pierre et le soir, c’est un repos bien mérité qui m’attend.
Toute l’année, j’ai eu des notes correctes et, selon un « contrat » avec mes parents, je suis censée y gagner un cadeau. Je me couche rêvant de ce que mes parents vont m’offrir. J’ai tellement hâte de voir ce que c’est ! Enfin, j’espère au moins qu’ils m’offriront quelque chose. Au pire, ce n’est pas très grave.
Le lendemain je me lève et trouve mes parents dans la cuisine. Ils discutent. Sur la table se trouve un gros paquet cadeau. Trop cool ! Mon père me tend mon cadeau que j’ouvre avec les mêmes étoiles dans les yeux que qu’un enfant lorsqu’il ouvre les cadeaux du père noël.
Je découvre alors avec étonnement une grosse boîte de carton. Je l’ouvre et là...il y a deux feuilles. Je sais bien que ma robe a coûté cher, mais là c’est un peu abusé quand même...


Chapitre 67 :
Euh...ouais, et puis quoi encore, prenez moi pour une idiote... Attendez, il y a quelque chose de marqué dessus. Je les prends et vois alors avec émerveillement le nom de mon parc d’attraction préféré. Il y a deux billets ! Euh...deux billets...ils sont nuls en calcul ou je ne viens pas ? Je leur lance un regard interrogateur.
« Heu, c’est une blague, commencé-je, maman ne vient pas ?
- Non, répond mon père. C’est juste qu’on a décidé de t’offrir une petite journée avec Hugo.
- Quoi ?!
- J’en ai parlé avec ses parents et nous avons trouvé qu’une journée pour vous deux au parc d’attraction était une bonne idée. Nous vous amènerons et, pendant que nous nous baladerons à Paris, vous serez là-bas. Nous viendrons vous chercher à onze heures le soir, c’est d’accord ?
- T’es sérieux ?!
- Bien sûr, d’ailleurs, regarde quand est-ce que vous y allez.
- Le seize...demain ! C’est trop génial ! Oh merci beaucoup ! Mais je croyais que vous ne vouliez pas m’offrir de cadeau.
- Oui, à la base, c’est ce qui était prévu, intervient ma mère, mais ces billets qui sont programmés pour un jour précis doivent s’acheter des mois à l’avance et quand nous t’avons donné l’argent pour ta robe, les billets étaient déjà achetés. Mais nous pensions que tu serais toujours avec Mike, or ce ne fut pas le cas. Nous avons donc proposé ça aux parents de Hugo, un peu avant que tu ne sortes avec lui.
- Je suis trop contente, merci ! »
Je leur saute dans les bras à tous les deux ! Hugo et moi allons passer une journée ensemble dans un parc d’attraction, ça va être vraiment super ! C’est le plus beau cadeau de ma vie !
Mes parents me disent que les parents de Hugo ont prévenu ce dernier et que sa réaction a été de les serrer dans ses bras aussi. Je suis heureuse que ça lui plaise de venir avec moi à ce parc. En même temps, s’il était allé bouder dans son coin, ça m’aurait étonné...
Je compte bien aller remercier ses parents. Je sais que cet après-midi sa mère ne travaille pas, je vais aller la voir. Bon j’avoue, je veux aussi aller voir Hugo, mais au moins ça fait une excuse.
Je me prépare et vers quatre heures, je me rends chez Hugo. Sa mère m’ouvre. Je lui fais la bise et la remercie d’avoir accepté que Hugo vienne avec moi demain.
Je monte ensuite dans la chambre de Hugo qui me serre dans ses bras et murmure dans mon oreille :
« Alors, demain ce sera moi l’adulte.
- Tu es ridicule.
- Désolé d’être plus grand, plus fort et plus vieux que toi.
- T’inquiète papy, je te pardonne.
- Puisque c’est comme ça, tu t’en vas, tu m’as appelé papy, tu assumes.
- Mais non, soupiré-je avec une petite tête toute mignonne. Pitié... »
Je me sers contre lui et chuchote :
« Un papy n’est pas aussi beau et musclé que toi.
- T’es pardonnée. »
Il m’enlace et pose sa tête sur la mienne. Il me fait me sentir encore plus petite...mais tellement bien. Je souris, ça me fait du bien d’être avec lui. Car Mike me disait toujours que j’étais belle, mais il n’a dû me dire qu’une ou deux fois qu’il me trouvait sympa et intelligente. Pourquoi je ne m’en suis pas rendu compte avant.
« Tu penses à quoi, me questionne Hugo en me tirant de mes pensées.
- Á rien, laisse.
- Écoute, dit-il en prenant mon visage dans ses mains, tant que je ne saurais pas la vérité, tu ne pourras pas bouger.
J’essaie de le repousser, mais il me tient et me force à le regarder dans les yeux.
« Dis-moi tout.
- Mais non, ce n’est pas très important.
- Dis-le-moi quand même.
- Tu y tiens vraiment ?
- Oui, tu as l’air triste, je veux savoir.
- Je me disais que j’ai été idiote d’accepter de sortir avec Mike.
- Mais non, tu étais amoureuse, c’est tout à fait normal ne t’en fais pas.
- Merci Hugo. »
Je fixe ses yeux si beaux, ne détachant pas mon regard du sien.
« Tu me lâches maintenant, demandé-je finalement un sourire aux lèvres.
- Comme tu veux petite Laura.
- Grande banane.
- Je ne vois qu’une façon de régler ce litige jeune fille.
- Oh oui, je vois, alors c’est comme ça... »
Nos regards se posent sur le lit de Hugo et nous nous exclamons en chœur :
« Bataille d’oreillers ! »
Je saisis un des coussins du lit de Hugo mais trop tard, j’en reçois un sur la tête. Je l’attrape et me voilà armée de deux oreillers. Bon, étant un peu nulle au lancer de polochons, je ne touche mon copain qu’une fois, mais c’est déjà pas mal, même si, depuis tout ce temps je devrais savoir lancer un coussin...
Au bout de quinze minutes, il ‘incline devant moi, j’ai gagné, mais...c’est trop beau pour être vrai.
« Tu me laisses gagner, dis-je un peu déçue avec une petite tête mignonne, c’est ça ?
- Mais non voyons !
- Prouve-le.
- Me crois-tu capable de te mentir ?
- Oui.
- C’n’est pas sympa...
- Je sais.
- Je vais bouder.
- Mais non ! »
Il dépose sur mon front un baiser et descend à la cuisine. J’attends quelques minutes mais il ne remonte pas. Je le rejoins dans la cuisine.


Chapitre 68 :
Je le suis, descends, et entends du bruit dans la cuisine. J’entre et vois qu’il m’a préparé un gâteau qui trône sur la table avec fierté. Hugo m’adresse un large sourire, tout fier de lui.
Nous mangeons en riant, nous avons passé une super journée ! Et demain, je vais au parc d’attraction avec mon Hugo à moi ! C’est trop cool ! J’ai tellement hâte d’y être !
Le soir, je me couche très tôt, genre neuf heures, pour être en forme car demain je dois me réveiller tôt pour arriver à l’ouverture du parc, à neuf heures.
Cette nuit, je rêve que nous sommes au parc Hugo et moi et que nous nous amusons comme des fous...pourvu que ce rêve soit prémonitoire...
Le lendemain, ma mère me réveille, il est cinq heures moins vingt. Bien que je me sois couché tôt, ça reste dur de me lever à cette heure. Dehors, le soleil n’est pas encore au rendez-vous mais presque. Je me lève et me prépare. Je me fais une natte, laisse quelques mèches tomber sur mon visage et mange. Je préfère ne pas mettre de maquillage, cette nuit je ne vais pas avoir que ça à faire de me démaquiller à deux heures du matin...
Je monte en voiture (oui, nous y allons séparément car nous n’avons pas une assez grande voiture pour nous tous, dommage). Le trajet dure près de deux heures et demie, nous sommes allés vite, c’est cool.
Une voiture nous klaxonne et Hugo en descend. Je me jette dans ses bras et l’embrasse, heureuse de le retrouver par une si belle journée d’été. En effet, il fait déjà chaud alors qu’il n’est même pas neuf heures, je suis sûre que la journée va être magique !
Nos parents nous donnent les deux billets et de l’argent pour manger dans un des restaurants du parc ce midi.
Nous nous plaçons dans une des files d’attentes et discutons tandis que nous patientons :
« Tu crois qu’ils vont faire quoi aujourd’hui, lui demandé-je.
- Ils veulent faire les magasins, mais je pense qu’ils vont aller se balader un peu dans la capitale.
- Bof, je n’aime pas les grandes villes. C’est pollué, ça pue c’est l’horreur.
- Moi j’aime bien, ça peut-être sympa.
- Si tu le dis...et puis, Paris est mal réputée ces temps-ci.
- Ah bon ?
- Oui, beaucoup de vols y sont commis. Ma tante y a « perdu » son portefeuille. Je pense plutôt qu’on lui a piqué.
- Peut-être l’a-t’elle égaré.
- Crois-moi, je la connais, ce n’est pas son genre, surtout qu’en voyage elle redouble d’attention. »
Il s’apprête à répliquer lorsque je m’exclame :
« Le parc ouvre ! »
Les gens devant nous commencent à avancer pour faire valider leur ticket. C’est au tour de Hugo et moi. Nous passons sans mal et entrons dans le parc. Cet univers est magique, c’est génial, j’adore ! J’ai l’impression d’avoir sept ans quand je viens ici, j’ai l’impression que tout est possible : voler, avoir des pouvoirs... C’est un endroit merveilleux ! J’adore, et Hugo semble aussi emballé que moi.
Le parc est vraiment bien décoré en plus, c’est si beau !
Je me tourne vers mon copain et demande :
« Alors, on commence par quoi ?
- Je ne sais pas...Ça te dit le grand huit ?
- Euh...d’accord, si tu veux. »
Nous allons en direction de l’attraction, il est tout sourire, tant mieux, je ne veux pas gâcher son bonheur en lui disant...que j’ai une peur bleue des manèges à sensation !
Une fois arrivés devant le grand huit, je lève les yeux en direction des rails...ils sont haut, très haut...et le manège va vite...très vite... Allez Laura, respire, tout va bien se passer, tout va bien se passer !
Nous nous installons dans le wagon qui peut contenir huit personnes. Je suis tout devant avec Hugo. Nous ne partons pas, il y a une panne ?
Je regarde sur le côté et vois un compte à rebours. 5...4...3...2...1...0 !


Chapitre 69 :
Le wagon part si rapidement que je suis collée au siège. Je n’étais jamais venue dans cette attraction, et j’ai terriblement peur !
Je crie, comme les autres personnes près de nous. Une fois que je peux me redresser, je me cramponne au bras de Hugo en hurlant, j’ai super peur ! Après le premier looping, je serre encore plus son bras (comme si je lui faisais un garrot avec mes mains).
Lorsque nous sortons, je suis paralysée, mes jambes tremblent. Hugo me regarde bizarrement et me demande :
« Tu es pâle, tout va bien ?
- Je...n’ai comme qui dirait pas l’habitude des sensations fortes.
- Pourquoi ne m’avoir rien dit ?
- Tu semblais si heureux à l’idée de la faire. Je ne voulais pas gâcher ton plaisir.
- Mon plaisir c’est d’être avec toi, peu importe où nous sommes.
- Vraiment ?
- Bien sûr, qu’est-ce que tu croyais ?
- Laisse tomber, j’ai cru que ça t’embêterais.
- Pas grave, allez, viens, on va refaire un tour.
- ...
- Mais non ! Je rigole ! Détends-toi un peu.
- Oui, oui, d’accord. Tu veux faire quoi ?
- Laura, c’est à ton tour de choisir.
- Je...je ne sais pas trop. Toi, tu voudrais faire quoi ?
- Choisis.
- Euh...le labyrinthe ?
- D’accord. »
Il me sourit, je suis contente qu’il ne me critique pas sur ma peur des sensations. Nous nous dirigeons donc vers le labyrinthe. Nous entrons et il pose ses mains sur mes yeux.
« Bon, on va faire un jeu.
- Quoi ?
- Tu comptes jusqu’à vingt et tu viens me chercher.
- Mais on pourrait se perdre.
- Nous avons nos téléphones, et puis, au pire, on s’attend à la sortie.
- D’accord, dans ce cas. »
Je compte dans me tête et, une fois arrivée à vingt, j’ouvre les yeux. Il n’y a personne et aucune emprunte de pas quelconque. Je marche, contournant certains passages, il n’y a pas beaucoup de monde et très vite, je me retrouve au centre du labyrinthe (reconnaissable par le fait qu’il soit en forme de cercle avec quelques bancs en son centre) et je m’assois. Il va sûrement passer par là, à moins qu’il ne s’arrête dans un coin.
Je me relève et continue de me balader. Au bout de vingt minutes, je sors du labyrinthe, convaincue que c’est ici qu’il m’attend car je ne l’ai pas trouvé.
Et en effet, Hugo était ici, j’ai eu peur de le perdre dans ce parc immense. En plus, je n’avais pas de réseau ici.
Nous passons une journée merveilleuse, c’est trop génial : nous avons passé notre matinée à faire des attractions, le midi nous avons déjeuné dans un petit restaurant plutôt classe et après, pour digérer, nous nous sommes baladé dans le parc, nous avons joué à nous poursuivre sur les diverses attractions qui ne nécessitent pas d’attente, ni de ceinture, ni de wagon (comme le labyrinthe)... Nous nous sommes alors rendus à la parade où nous avons vu défiler des danseurs, des chars décorés comme dans les plus beaux contes de fée... Nous avons fait quelques autres attractions et à quatre heures, Hugo m’a acheté une barbe à papa à un des stands de sucrerie. Vers la fin de la journée, nous nous sommes installés dans l’herbe pour regarder un spectacle nocturne qui ne passe que l’été et qui se terminait en feux d’artifices. Ce fut réellement une journée magique ! Nous sommes allés dans un magasin où je me suis acheté un petit souvenir : une photo de Hugo et moi dans un cadre de cristal avec l’inscription :
Love 4 Ever
C’est trop beau !
Je le remercie et nous montons tous les deux dans les voitures de nos parents avant de se faire un petit signe de la main.
Nous rentrons, il est affreusement tard, dans la voiture, j’ai même dormi. Ce jour sera pour moi inoubliable. Il ne s’y est pas passé grand-chose, mais ce fut magique, comme un retour en enfance ! En plus, j’étais avec Hugo : un rêve qui se réalise !
Je me couche, la tête chargée de souvenirs, le sourire aux lèvres. Merci papa, merci maman, c’est grâce à vous que j’ai pu vivre cela.


Chapitre 70 :
Aujourd’hui, nous sommes le premier août, Hugo m’a invité à la piscine (enfin, ça ressemble beaucoup à un parc aquatique vu tout ce qu’il y a dedans) qui ne se trouve pas très loin du lycée. Je n’aime pas trop y aller, mais je pense que si lui est là, alors ça ira mieux. Par contre, je suis toujours aussi complexée qu’avant : je trouve mes jambes grosses et disgracieuses, mais bon, Hugo a accepté de passer une journée en ma compagnie au parc d’attraction l’autre jour, donc je lui dois bien ça.
Je mets mon maillot de bain sous mes vêtements, je préfère encore faire ça plutôt que de me changer dans de minuscules cabines individuelles. Je vais quand même devoir m’y changer pour repartir de toute façon... Ça, c’est l’horreur, on se cogne partout, en plus on a les chaussettes trempées en sortant parce que l’andouille qui était passée avant n’a pas eu la présence d’esprit d’essuyer ses pieds, mes longs cheveux mettent des heures à sécher, même si j’utilise leur sèche-cheveux tout pourris qui semblent toujours occupés par je ne sais quelle idiote qui y passe dix minutes sans penser aux autres. En plus, l’eau est toujours trop froide et quand on est dedans, il y a toujours un truc qui va pas (une mèche dans l’œil, l’étiquette du maillot qui ressort, un mec un peu c*n qui te fonce dedans...). Non, décidément, je déteste les piscines publiques...
Après un soupir, je sors de chez moi, Hugo m’attend. Je mets mon sac sur mon épaule et le salut avec, comme il se doit, un petit bisou.
« Coucou ma Laura, alors, tu es prête ?
- On ne peut plus, j’ai hâte d’y être, dis-je en essayant de simuler de l’entrain.
- Eh bien, tu joues mal. Tu n’aimes pas nager ?
- Ben si, mais pas en public, je suis super mal à l’aise.
- T’inquiète, à dix hures du matin, à l’ouverture, il n’y a qu’une dizaine de personnes réparties dans toute la piscine qui, je te rappelle, comporte plusieurs bassins.
- D’accord, t’inquiète, je le fais pour toi.
- Ce n’est pas drôle si tu ne t’amuses pas.
- Ne t’en fais pas, je resterai vers toi.
- J’espère bien.
- Patate va.
- Bon allons-y avant de rater l’ouverture. Cela vous va princesse ?
- Oui. »         
Je le suis jusqu’au lycée après quoi nous traversons quelques rues et arrivons devant le grand bâtiment autour duquel se trouve un parc immense digne d’un château ! Des fleurs, une piscine assez reculée (de façon à ce que les passants ne voient pas les baigneurs), de l’herbe verte, des bancs, encore des fleurs, des tables pour déjeuner et goûter et un espace pour ceux qui veulent bronzer (là aussi il est assez reculé).
Nous entrons et après avoir payé, nous allons dans les vestiaires (ces fameux vestiaires que je déteste).
Je ressors rapidement et me rends à l’escalier qui mène à la piscine. Hugo arrive peu après, pendant que je me fais un chignon... Ah oui, je savais bien que j’oubliais de me plaindre de quelque chose : le bonnet de bain. Attends, honnêtement, on est d’accord : avec un bonnet de bain on n’a pas l’air c*n tiens... vous êtes d’accord non ? On dirait qu’on n’a pas de cheveux, une vraie tête d’œuf le truc quoi ! Donc je préfère encore avoir les cheveux mouillés et je me fais un chignon pour éviter de les avoir dans les yeux.
Ouah, je n’avais pas fais attention mais en fait Hugo n’est pas mal en maillot (l’autre qui ne pense qu’à ça, ah ah !). En fait, lui et Mike sont à peu près pareil...non Laura, arrête de songer à Mike, tout ce que tu vas ressentir, ce sera de la honte et des regrets...n’y pense pas, n’y pense pas !
« Laura ?
- Euh, oui ?
- Tout va bien ?
- Oui, ça va. On va se baigner ?
- Avec plaisir. »
Il me tend la main, je la prends avec plaisir, juste après avoir enroulé ma serviette autour de moi. Je ne suis pas allé à la piscine depuis...depuis cette fois avec Mike qui reste bien sûr inoubliable. Attendez, quand j’y repense...il ne regardait pas que mon visage ce gros pervers ! Oh non, je me sens sale, comment ai-je pu me laisser faire ! Inconsciemment, je le savais, mais Mike...je fondais pour ses yeux si doux (allez savoir pour quoi il fondait lui...). Non Laura, pense à Hugo, Hugo, Hugo, Hugo !
Nous nous arrêtons près d’un transat sur lequel je pose ma serviette. Hugo balance la sienne sans me jeter ne serait-ce qu’un regard et court dans la piscine (en gros, je vous explique : cette piscine n’est pas un simple rectangle creusé dans le sol à deux mètres de profondeur, en fait, ça commence avec aucune profondeur, et lorsque l’on entre, ça devient de plus en plus profond, vous voyez ce que je veux dire ? En gros si l’on est petit on reste vers le bord et si l’on est plus grand, le fond de la piscine fait environ deux mètres cinquante donc on peut en profiter...ça c’est de la longue parenthèse !). Arrivé à bonne distance du bord, il se permet un petit plongeon sous l’eau. Lorsque sa tête ressort, ses cheveux blonds sont devenus châtains, presque bruns (lui non plus n’aime pas les bonnets de bain). J’avoue que ça me fait pareil, mais sur lui je trouve ça bizarre.
« Tu viens, s’exclame-t-il pour se faire entendre, elle est bonne ! »

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