Auteur : Jelubay
Posté le 29 août 2015
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Journal d'une Adolescente

Chapitre 11 :
« L’amour n’est qu’une simple illusion, un sentiment dont il faut se méfier : il nous fait souffrir et nous détourne de nos activités et de nos devoirs. C’est un sentiment qui nous blesse encore plus que l’amitié, c’est pour cela que des certains tuent et se suicident. L’amour ne sert à rien d’autre qu’à vous briser, on ne sait jamais que cette tristesse va frapper, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle le fera tôt ou tard. L’amour, c’est comme un verre, une fois brisé, il peut être recollé, mais il y aura toujours des fissures. Pauline, selon moi ta vision de l’amour est celle d’une gamine de huit ans qui rêve de son prince charmant. Si tu crois au prince, alors jamais tu ne trouveras l’amour. Dans tous les cas, ne compte pas sur moi pour jouer le rôle de ce prince. »
Ce qu’il a dit...nous pensons la même chose ! Et la tête de Pauline ! C’est si drôle ! C’est inoubliable, même moi je n’aurais jamais pu lui tirer une telle expression ! J’ai un grand sourire sur le visage, ça me fait tellement plaisir de la voir comme ça ! Je jubile, je jubile ! J’ai trop envie de rire.
Pas un mot, la classe est silencieuse. Ça reste comme ça pendant une ou deux minutes puis ça sonne. Grégory se lève et part. Je l’imite après que mon sourire a enfin quitté mon visage.
Ah la la, quelle belle journée. Á l’arrêt de bus, je me repasse encore l’expression indifférente de Grégory lorsqu’il a dit ça : nous sommes vraiment pareils. Il est là, assis un peu plus loin, moi je suis débout avec un livre en attendant le bus.
Pendant le trajet, je reste à l’écart et lis. Je sens le regard de Grégory sur moi, ce qui, je l’avoue, me perturbe. Pourquoi me regarde-t-il ainsi, je lis, ça ne se voit pas...enfin, je fais comme si je lisais, mais c’est pareil.
Cette semaine, rien de nouveau ne se passe, la semaine suivante, à quelques jours du voyage à Paris (qui se déroule donc vendredi), tout le monde ne parle que de ça. Nous sommes en décembre. Le temps passe vraiment vite...
J’avance encore un peu et nous voici à la veille du voyage. En classe, ça parle de partout « tu vas acheter quoi », « on va voir la tour Eiffel, trop bien », « j’ai hâte d’y être »... Que des trucs de sixième, si ce n’est pire. J’ai même entendu une fille demander comment se maquiller pour faire bonne impression aux parisiens...j’ai pitié, franchement. Vous vous êtes déjà dit, vous « Oh trop cool, je vais à Paris, je vais voir la tour Eiffel, voir une émission de radio...eh, comment je me maquille ? », sans rire, c’est complètement idiot...
Bref, trêve de commentaire, ce soir, je prépare mon sac pour demain, je prends quelques cookies, un livre pour lire pendant le trajet et c’est bon, je peux aller me coucher.
Le jour qui suit, je me lève très tôt, grâce à ma mère qui m’appelle pour prendre mon petit déjeuner. Merci maman...je suis heureuse d’aller à Paris (alerte ironie).
Je me lève et me prépare, un jean, un chignon et un t-shirt blanc uni. Je sors, il fait nuit dehors. Comme à cette heure il n’y a pas de bus et que c’est le jour de congé de mon père, c’est ma mère qui m’amène en voiture...sauf que le pare-brise à gelé.
« Super, j’adore l’hiver, ironisé-je.
- Ne te plains pas et aide moi. »
Elle me tend cette sorte de petite raclette pour...ben pour racler le pare-brise à ton avis, tu croyais quoi ?
« Alors, lance-t-elle pour commencer la conversation, tu t’es fait des amis ?
- Beaucoup, dis-je ironique (combo ironie !).
- Allez, essaie de sourire aux autres et ils te le rendront.
- Je n’ai besoin de personne.
- On a tous besoin de quelqu’un lorsque c’est dur pour nous. »
Je ne réponds pas. On dirait une réplique de cinéma, je suis sûre qu’elle a pioché ça dans je ne sais quel film de romance.
Lors du trajet, je ne parle pas, en arrivant à la gare, je vois que quelques élèves sont déjà présents. Je salue ma mère et m’approche du groupe en restant quand même à bonne distance.
Peu à peu tous arrivent et les profs nous rejoignent.
Après quelques minutes, nous montons dans le train. Les profs nous donnent nos places, pourvu que je ne sois pas à côté de Pauline, de Grégory ou de Nina. Je veux être seule.


Chapitre 12 :
Les profs mettent Pauline à côté d’une de ses amies, Nina à côté de Grégory et moi, je suis seule, cool !
Je lis en paix mais j’entends les discussions d’autres élèves, dont celle de Nina et Grégory. Je crois qu’elle lui parle comme elle m’a parlé, lui expliquant qu’il devrait s’ouvrir aux autres... Nina est vraiment tenace, je ne m’attendais pas à rencontrer quelqu’un comme elle. Je me pose tant de questions à son sujet...
Je finis par me replonger dans ma lecture lorsque nous arrivons à la capitale. Les élèves sortent du train, l’air émerveillé par la grande gare dans laquelle nous nous trouvons. Pff, ce n’est qu’une gare. En plus c’est moche, pas coloré, ça pue, les gens sont serrés comme des sardines et on bouscule tout le monde quand on marche (ça au moins, c’est drôle).
Nous sortons, nous sommes dans la ville. C’est si grand, si vide de verdure, si puant, si pollué ! J’en ai des nausées...
Nous nous mettons en marche...je déteste marcher. Je déteste tout en fait. Pourquoi est-ce que désormais je n’aime plus rien ? Quelle est la chose que j’aimerais le plus au monde ? Heu...prendre des cours particuliers pour ne plus jamais voir personne ? Non. Savoir toutes les choses du monde ? Non plus... Pouvoir être tranquille jusqu’à la fin de mes jours ? Non, ce n’est pas ça. C’est fou quand même, je ne sais pas quelle est la chose que je désir le plus, quel est mon rêve...c’est assez perturbant. Je tâcherai d’y réfléchir.
Nous commençons par la visite de l’assemblée nationale. C’est tellement chiant que dès qu’il y a un endroit où s’asseoir, je m’y place. La prof me reproche d’être désintéressée de la politique. Faut dire, je suis tellement heureuse d’avoir le privilège de m’ennuyer ailleurs qu’à l’école...
Tout ce qui est dit, je le savais déjà, je n’apprends rien du tout, et c’est juste horrible de subir ça, on aurait dû nous laisser choisir entre l’assemblée nationale ou un banc. On sait déjà ce qu’aurait choisit les trois quarts de la classe...le banc.
Nous terminons la visite, je ne parle à personne et me taille vite fait pendant que les autres saluent les membres de l’assemblée. Merci mais je n’ai pas envie de serrer la main de personnes que je ne connais pas et que je n’aime pas (disons qu’ils ne sont pas forcément très compétents, y’a qu’à voir comment va le pays en ce moment...).
L’émission de radio est nulle, c’est un débat et des nouvelles politiques dont je me fiche royalement. Je me demande si les profs savent que ce genre de chose ne nous intéresse pas...
Il est deux heures de l’après-midi, nous pouvons (enfin) déjeuner. Je mange ce que m’a préparé ma mère en restant à l’écart. Grégory mange avec Pauline. Je ne pensais pas qu’elle lui pardonnerait ce qu’il lui a dit l’autre jour en philo, mais visiblement elle a su pardonner.
Même Pauline a su oublier ce qu’il s’était passé alors que Grégory lui a bien fait comprendre qu’il la rejetait. Pourquoi s’obstiner ? Pourquoi moi je ne parviens pas à oublier ce que mes anciens amis m’ont fait ? Pourquoi je ne peux pas faire barrage de ça ? Pourquoi je leur en veux après un an ? Pourquoi ?! Je veux juste grandir normalement, pourquoi en suis-je incapable ?! Chaque jour, lorsque je me lève, je pense à Hugo et Courtney et ma rage ne fait que monter, je n’arrive pas à leur pardonner, et je crois que lorsque j’ai constaté qu’ils m’oubliaient, je ne l’ai pas supporté. Je n’arrive plus à faire confiance et j’ai l’impression que tous ceux à qui je vais faire confiance vont à leur tour me poignarder...
Je n’ai même plus faim maintenant...
L’après-midi, nous allons voir la tour Eiffel, ma mère voulait que je prenne une photo ou deux avec mon portable comme souvenir donc j’en prends, mais elles sont toutes floues. Tant pis, je ne veux pas être photographe plus tard moi.
Nous nous rendons après au pont des arts. Les couples de la classe mettent des cadenas aux grilles du pont. Ceux qui sont là sans leur copain ou copine aussi. Je trouve ça mignon. Je sens soudain que quelqu’un me bouscule. Je parie Pauline. Et lorsque je me retourne, c’est bien elle que je vois derrière moi, l’air fier de son idiotie. Tant mieux si ça lui fait plaisir à cette gamine.
Elle s’approche de moi et me murmure à l’oreille :
« Tu vas enfin payer pour m’avoir humilié.
- Tu vas faire quoi, mettre un cadenas avec ton prénom et celui de Grégory ?
- Oui. »
Je suis assez étonnée, mais elle sort un cadenas en cœur avec son prénom de celui de son ami. Ok, là elle a pété un câble, elle croit vraiment que Grégory va être si bête ?! Je la surestimais un peu je pense.
Je la vois s’éloigner en souriant, elle va vers Grégory, lui montre son cadenas et l’accroche au pont, là, elle lui prend la main et l’embrasse, quel culot...je suis sûre qu’il va s’éloigner d’elle l’air dégoûté, ça va être drôle.
Il se sépare d’elle, l’air étonné, je le savais ! J’ai tellement envie de rire !


Chapitre 13 :
Mais tout à coup, il l’embrasse à son tour. J’ai alors l’impression que ce qui restait de joie en moi s’effondre. Qu’est-ce qu’il m’arrive ?!
J’ai le sentiment que la faible portion de joie qui restait en moi se volatilise totalement. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ressens ça ? Est-ce que j’appréciais Grégory sans le savoir ? Le voir avec cette peste me rendrait-il triste ? Je me sens mal tout à coup, j’ai des sortes de vertiges. Je m’appuie sur la grille du pont et respire. Étant à l’écart des autres, je ne suis vue par personne, pas même par Pauline. Pourquoi ai-je l’impression d’être jalouse d’elle ? Non, pourtant Grégory, je ne l’aime pas, pas même comme un ami alors pourquoi est-ce que je réagis si mal ? Est-ce que finalement je l’appréciais sans m’en rendre compte ? Je n’y comprends plus rien !
Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. C’est bien fait, ça m’apprendra à apprécier les autres !
Nous partons, je reste pensive. Je songe à tout et à rien en même temps, c’est assez compliqué à exprimer. Nous traversons la route, je suis tout derrière, je ferme le rang que nous formons, seule. Je regarde droit devant moi, les yeux perdus dans le vague. Je suis bêtement les autres.
Je me demande toujours comment j’ai pu me lier à Grégory, pourtant je l’ignorais le plus possible, mais cela n’a pas fonctionné. Est-ce parce que je me sentais proche moralement de lui ? Après tout, nous sommes...ou plutôt nous étions, assez similaires. Lui rejetais les autres, moi aussi, mais à force de rejeter les autres et de les ignorer, je n’ai pas remarqué que je n’arrivais plus à différencier mes propres sentiments. Je voulais vraiment apprendre à connaître Grégory, et maintenant, c’est trop tard. Je ne pourrais jamais l’approcher en sachant qu’il aime Pauline. Je ne pourrais pas oublier que même quand je ne veux pas me lier aux autres, un lien que je ne sens pas se tisser apparait malgré tout. J’ai beau essayer de rester dans mon coin, jamais je ne pourrais éviter les autres, il y aura toujours quelqu’un qui viendra près de moi. Et je ne peux pas décider de mes sentiments, j’essaye de les contrôler, mais c’est plus fort que moi, je n’y arrive pas.
Tout à coup, j’entends Grégory, qui était à quelques mètres de moi, crier :
« Bouge ! »
Je sursaute et tourne la tête. Le feu est au rouge pour les voitures, mais un quatre-quatre fonce droit sur moi à toute allure. Ayant perdu la totalité de mes réflexes à cause de la peur que je ressens soudainement, je me fige tout à coup.
La voiture ne freine pas, oh mon dieu je vais me faire percuter ! Je sens soudain une main saisir la mienne et me tirer violemment. Mes pieds s’emmêlent et je trébuche, atterrissant sur la personne qui venait de me sauver la vie : Grégory. Il me retient, me prenant dans ses bras. Ça fait plus d’un an que personne ne m’a prit dans ses bras...c’est si...nouveau mais si ancien à la fois. Je ferme les yeux et pousse un soupir de soulagement : je suis saine et sauve. Quelle joie ! J’ai failli mourir !
Le chauffard qui aurait pu me tuer passe à une vitesse hallucinante à l’endroit où je me tenais, grillant ainsi le feu rouge. Il ne se serait pas arrêté...
Je ne sais pourquoi, mais une larme coule le long de ma joue, si discrète que personne ne la voit.
« Tu vas bien, me demande Grégory à l’oreille.
- Oui. »
Je réalise soudain que je suis toujours dans ses bras. Mon cœur se met à battre à 500 à la minute (et oui, si vous dites que votre cœur bat à 200 à l’heure pour dire qu’il va vite, ben c’est n’importe quoi, parce qu’à raison de 80 battements par minute en moyenne pour une personne assez jeune, ça fait 80x60=4800 battements par heure, donc avec vos 200 à l’heure, votre cœur est presque arrêté : 200 :60=entre 3 et 4 battements par minutes...en gros vous êtes quasiment morts...). Je le repousse brusquement, sous les yeux de toute la classe (oui forcément quand Grégory a hurlé, tous se sont retournés et ont assisté à la scène). Il me regarde lui aussi, l’air étonné.


Chapitre 14 :
Je m’empourpre très rapidement et m’éloigne de quelques pas, gênée. Qu’est-ce qui lui prend de venir vers moi après avoir embrassé une garce comme Pauline, qu’il parte cet idiot ! Je ne veux pas le voir ! Je ne veux plus jamais le revoir ! La honte ! Pourquoi ne m’a-t-il pas lâché ?! Qu’il retourne avec Pauline non mais !
Nous reprenons notre route et arrivons bien vite à la gare. Nous prenons le train et rentrons. Je me couche direct. Je suis morte ! Pourtant je ne parviens à m’endormir. Pourquoi cela m’affecte tant ? Pourquoi j’ai l’impression qu’il me manque une part de moi ? Peut-être parce que j’avais l’impression que finalement, je n’étais pas seule au monde...alors que maintenant, plus les secondes passent, plus cette impression se renforce.
Il est minuit, il fait nuit noire dehors. Dans ma chambre, tout est calme, mais je grelotte, il fait froid. Je n’arrive pas à dormir. Je suis si retournée par ce qu’il s’est passé, en plus Grégory est plutôt beau, il aime le surf et il semble assez intelligent qui plus est. Aurais-je du éviter de le rejeter ?
Je cherche la réponse à ma question et m’endors.
Je reçois un message de Grégory le matin suivant, il me demande comment je vais, si l’accident de voiture ne m’a pas trop marqué. Comme je trouve ça sympa de s’inquiéter, je lui réponds pour la première fois de l’année : « Non, ça va. Plus de peur que de mal. ». Il me répond par un petit smiley : =).
Le mardi suivant, au lycée, nous recevons nos bulletins de notes du premier trimestre. J’ai 18,6/20 de moyenne. Trop forte...quoique...y aurait-il une erreur ? Non, c’est impossible ! La meilleure moyenne est de 18,65/20 ! Comment est-ce possible ?! Qui a pu avoir une telle moyenne ?! C’est impossible, il faudrait travailler des heures pour avoir ne serait-ce que 17 ! Alors qui a pu avoir plus de dix-huit et demi ?! Moi je travaille chaque jour comme une dingue et ce n’est pas suffisant, et aucun autre de mes camarades ne travaille autant...ce doit être une erreur.
Á la récré, je m’isole, comme toujours. Grégory a l’air déçu de son bulletin, donc ce n’est pas lui qui a eu cette moyenne. Nina en revanche...non en fait, elle m’a confié ne pas avoir de très bonnes notes. Qui a pu avoir ces notes ?! Qui ?!
Oui, ça m’énerve de ne pas être la première, ça m’énerve de savoir que j’ai bossé comme une malade et que pourtant, quelqu’un a été meilleur que moi.
Je vais voir Grégory : lui il connait du monde et il pourra sûrement me dire qui c’est. Je ne pense plus qu’à ça, même le couple Pauline Grégory ne me perturbe plus désormais. Je ferme mon livre et me lève. C’est lui qui me rejoint sans même que je n’ai besoin d’aller vers lui. Il engage la conversation :
« Je peux te parler un instant ?
- Oui, pourquoi ?
- Je voulais simplement savoir pourquoi tu avais l’air amer en cours alors que tu as dû avoir une bonne moyenne vu le travail acharner que tu fournies.
- Je ne suis pas la première de la classe, c’est quelqu’un d’autre.
- C’est juste parce que tu es deuxième que tu te plains ?
- Effectivement, pourquoi ?
- Pour moi, être deuxième c’est bien.
- Ah bon ? Pourquoi ? Tu as eu combien ?
- Normalement, c’est marqué sur ton bulletin aussi...j’ai eu 18,65 ce trimestre. »
Je ne trouve rien à répondre. C’est Grégory le premier ?! C’est lui qui m’a dépassé ?! Comment ?! Je reste bouche-bée.
« Comment tu as fait ? lui demandé-je.
- Je ne sais pas...j’écoute en classe et hop, tout me revient au contrôle. Tout est noté dans un coin de ma tête (ouais, il écoute en classe, prends-moi pour une idiote aussi...).
- Alors tu veux dire que tu n’as même pas besoin de réviser ?!
- C’est ça, ouais. Chez moi je préfère la musculation, les jeux vidéo et les livres. J’aime bien lire, mais ça tu le savais déjà.
- Ouah, je suis impressionnée... »
Qu’est-ce qu’il peut m’énerver ce mec ! Déjà qu’il embrasse Pauline sous mes yeux, alors si en plus il est le meilleur de la classe...ah ! Ça m’énerve ! En plus il commence à être un élève populaire et ses amis sont de plus en plus bêtes. Sa moyenne va peut-être baisser, ainsi je serai la première ! Oui, c’est tout ce qui compte pour moi : si je suis la meilleure, je serai heureuse. J’ai hâte de voir ma moyenne du deuxième trimestre...
Ce qu’il peut m’énerver ce mec !


Chapitre 15 :
Je retourne en classe, je suis devant, Grégory et Pauline sont derrière. Ils discutent, ça me gonfle, c’est fou ! Je n’arrive pas à me concentrer avec tout ce bruit ! Et si je veux être meilleure, j’ai besoin de concentration !
Ça fait maintenant une demi heure que le cours à commencé et j’entends toujours les deux idiots derrière moi en train de roucouler. Le prof est aveugle et sourd ou quoi ?!
Je me lève et pars de la classe sans un mot. Dans la cour à cette heure, il n’y a personne. Je m’assois sur un banc et tente de me calmer. Pourquoi est-ce que je ne supporte pas de voir Grégory et Pauline ensemble ? Á chaque fois que je les vois s’embrasser j’ai envie de les frapper ! Pourquoi il sort avec elle, que lui trouve-t-il ?!
Bon, je dois arrêter de penser à eux, après tout, si je m’éloigne de mes préoccupations je vais finir par les oublier et je dois penser à mes études. Je me repasse ce que le prof a dit dans ma tête une dizaine de fois pour bien l’avoir en mémoire. Je suis sûre que tout le monde se fiche de savoir où je suis, et même si je suis en vie ou non. Si j’avais sauté par la fenêtre, personne n’aurait été triste à part mes parents.
Après m’être convaincue que j’étais totalement inutile, je me lève et me balade un peu dans la cour. Un élève s’approche de moi. Je crois l’avoir déjà vu, il est sûrement dans ma classe.
« Laura, qu’est-ce que tu fais ? Tout le monde te cherche.
- C’est quoi déjà ton prénom ?
- Melvin. Reviens en classe.
- Et pourquoi je reviendrais ? Pour entendre ces deux crétins derrière moi pendant une heure ? Je n’ai quasiment rien entendu de ce que le prof a dit à cause d’eux alors tant qu’à faire, autant que je reste au calme.
- Le prof m’a envoyé te chercher.
- Pourquoi toi ?
- Je suis le délégué, c’est tout.
- Écoute, on ne s’est encore jamais parlé donc je ne vois pas pourquoi tu viens me déranger.
- Je viens te déranger parce que le prof me l’a demandé, et en plus, on s’est déjà parlé.
- Ah bon ?
- Oui, tu ne t’en souviens plus ?
- Visiblement ma mémoire est courte.
- Mais si, tu ne t’en souviens vraiment plus ? »
Je réfléchis un peu. Melvin...je n’avais jamais entendu ce prénom avant, et ce mec, je ne l’ai vu que dans ma classe. Je ne lui ai jamais parlé, qu’est-ce qu’il raconte ?
« Non, vraiment, je ne vois pas, soupiré-je.
- Je suis le mec que tu as aidé à trouver la salle de cours en début d’année, j’étais paumé et tu m’as accompagné. Tu te souviens ?
- Ah oui, maintenant que tu le dis, je me rappelle !
- Tu avais l’air glacial à ce moment.
- Et je n’ai pas changé, alors rentre en classe et laisse-moi tranquille.
- Mais...
- Dis au prof que je reviendrai dans quelques minutes. J’ai besoin de réfléchir un peu pour l’instant.
- Bon...d’accord... »
Il s’en va. Ouf, un pot de colle en moins ! Je me place dans un endroit un peu à l’écart de la cour. Là, personne ne viendra me chercher. Melvin...oui, je me souviens de lui maintenant. C’est un garçon qui, à mon goût, n’est pas moche, mais pas très beau non plus (il n’est pas mal quand même faut dire...): il a une taille moyenne, les cheveux bruns très noirs, la peau assez claire, les yeux marrons et il semble plus fin que musclé. En plus j’ai entendu dire que c’était le premier des abrutis et un des potes de Grégory.
Bref, ce n’est pas gentil de dire ça, donc je m’abstiens d’y penser. Mes songes se focalisent sur Grégory. Pourquoi est-ce qu’il sort avec elle alors qu’il l’avait humilié devant tout le monde quelques jours avant ? Je passe toutes les probabilités dans ma tête, même les plus folles (genre il veut me rendre jalouse...des trucs idiots quoi !), mais rien ne semble logique. Parfois, l’amour ne s’explique pas... C’est le cas cette fois-ci. Bon, ben moi je vais repartir en classe.
Je me lève et retourne dans la salle à dix minutes de la sonnerie. Le prof ne fait pas attention à moi et ne me dis rien. Ce mec est vraiment le dernier des crétins...
Grégory et Pauline discutent toujours. Mais ils ont bientôt fini oui ou merde ?! Je bouche mes oreilles et essaie d’oublier que j’existe. En ce moment tout m’énerve, je n’arrive plus à me concentrer ni à dormir. J’oublie ce que le prof dit et je suis crevée. Ça n’énerve de me focaliser sur des problèmes qui ne me concernent pas. Je ne suis plus moi-même ces temps-ci.


Chapitre 16 :
Je respire et me calme finalement. Oui, ça va déjà mieux. Allez Laura, reste concentrée. Tout va bien se passer. Oui, je vais regagner mon rang de première de la classe. Et ce mec sera dégoûté, j’ai hâte de voir sa tête quand je vais le dépasser et que ce sera moi la meilleure !
Le soir, à l’arrêt de bus, j’y retrouve celui que je commençais à apprécier. Il a tellement changé depuis le début de l’année. Tant mieux pour lui, il a des amis populaires et est lui-même apprécié.
Il s’approche de moi et déclare en souriant :
« Dure journée, n’est-ce pas.
- Ouais, faut dire, deux crétins n’arrêtaient pas de perturber le cours derrière moi.
- Qui ?
- Un garçon que j’appréciais et une fille que je hais un peu plus chaque jour.
- Qui ? Pauline et moi.
- Eh ben, t’es malin toi...comment t’as deviné ?
- On essaiera de parler moins fort, promis.
- Écoute... »
Je marque une seconde ou deux d’hésitation. Oui, je dois lui dire tout ce que j’ai sur le cœur.
« Grégory, depuis plusieurs mois, j’ai peur d’avoir des amis, je ne sais plus comment parler aux autres sans les vexer, sans qu’ils n’aient l’impression que je les hais. Mais toi...tu n’as jamais l’air gêné de ça.
- Je sais pourquoi tu agis ainsi, c’est sûrement pour ça.
- Quoi qu’il en soit, on n’a peut-être pas beaucoup parlé, mais déjà, je t’appréciais. Bien sûr, j’étais fixée sur mes études, donc je n’y ai pas fais attention, mais quand tu as commencé à sortir avec Pauline, ben...je ne sais pas comment le dire...en gros, j’étais un peu triste quoi, je t’apprécie moi, mais Pauline, elle veut juste me faire souffrir et c’est pour ça qu’elle est avec toi.
- De quoi tu parles ?
- De votre baiser à Paris, tu te souviens ?
- Ah ouais. Mais on n’est pas ensemble.
- Moque toi de moi en plus...
- Je te jure, je me suis excusé de l’avoir embrassé et après nous avons décidé de rester amis.
- Tu...es sérieux ?
- Oui. Désolé, je ne voulais pas te rendre jalouse.
- Quoi ?! »
Je deviens toute rouge, le bus arrive, nous montons. Là, je l’attrape par le bras et balbutie :
« Je...je n’ai jamais été...jalouse...
- D’accord. Si tu le dis.
- C’est vrai !
- Ok.
- Excuse-moi, je suis un peu maladroite.
- Je vois, je vois.
- Qu’est-ce...non, laisse tomber.
- Tu sais, ces temps ci, je trouve que tu t’ouvres un peu plus aux autres.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Parce que pour la première fois, tu m’as parlé plus d’un minute.
- Et alors, ça ne fait rien.
- Ouais, ouais, c’est ça. »
Il me sourit. Je refuse de lui rendre ce sourire et descends du bus sans un signe. Non mais, il croit peut-être que je vais tomber dans ses bras juste avec un sourire ? Quelle idée ridicule ! Non mais, pour qui se prend-t-il ?!
Pourtant, ce soir, je ne pense qu’à lui, à ce qu’il m’a dit. Je suis...soulagée qu’il ne sorte pas avec elle. C’est bizarre, pourtant je me fiche complètement de lui. Ou...peut-être pas... Non je rigole, bien sûr que je suis indifférente à lui. J’aime bien discuter parfois avec lui, c’est tout (vous y avez cru hein ! Ah, naïfs que vous êtes...rappel : l’amour à mes yeux n’a aucune valeur). Si je ne peux pas arrêter de me dire que je m’apprécie, alors je vais le rejeter plus que je n’ai jamais rejeté personne... Je regrette de m’être rapprochée de lui. Tout est de ma faute.


Chapitre 17 :
Le jour qui suit, mercredi, je monte dans le bus, bien décidée à ignorer totalement Grégory. Il me fait signe, il veut que je vienne discuter. Je passe devant lui sans même le regarder. Je jette un regard discret derrière moi, il semble complètement dégoûté. Ah, la grosse blague, comme si c’était triste pour lui que je ne lui parle plus.
Pas un regard, pas un sourire, pas un mot. Je refuse d’apprécier cet idiot. Je peux contrôler mes émotions, je le sais.
En récréation, j’ignore ses appels, ses gestes me demandant de venir vers lui et ses amis, je reste sur un banc à lire.
Le reste de la journée se passe ainsi, et le jeudi matin dans le bus, c’est toujours pareil. Je m’amuse un peu de cela. Lui qui voulait rejeter les autres le voilà rejeter, et ça n’a pas l’air de lui plaire...je sais, je suis horrible, mais je le fais moins souffrir comme ça.
En récréation, il me fait à nouveau un signe. Je ne prends même pas la peine de lever les yeux. Je n’ai pas envie de sourire ni de parler aujourd’hui. Ce monde est nul, il n’a aucun intérêt : je vais travailler toute ma vie, profiter de plaisirs ridicules et mourir seule. Quel triste destin. Pourtant, j’y suis préparé. Mes parents m’aideront à tenir le coup...jusqu’à ce qu’ils partent. J’ai réfléchis à mon rêve, mais je n’en ai pas, toujours pas, rien ici bas ne me fais envie. Je suis complètement déprimée.
Soudain, un mouvement me tire de ma rêverie. Je vois Grégory s’approcher de moi, l’air sévère. Super, me dis-je, et le voilà qui vient me parler. Pourvu que la personne vers qui il se dirige soit quelqu’un derrière moi...
« Laura ?
- Oui, c’est mon prénom. Toi c’est Grégory, non ? Trop forte ! Je le savais. Quelle discussion passionnante, ciao ! »
Je replonge dans mon livre. Il me l’arrache presque des mains.
« Eh !
- J’ai besoin de te parler, soupire-t-il.
- De quoi veux-tu parler ?
- De toi.
- De moi ?
- Oui, un jour tu es toute gentille, et l’autre tu m’ignores, je ne comprends rien...
- Oui, parfois je suis de bonne humeur, puis je me ressaisis et tente de t’ignorer, ça te va ? Bye. »
Je me lève et m’apprête à m‘en aller quand il m’attrape par le bras. Sans me retourner, je m’exclame, énervée :
« Quoi encore ?!
- Laura, je veux revoir la fille que j’ai connue, qui savais s’amuser, qui souriait toujours et qui appréciait tout le monde.
- Tout ça est mort quand ton cousin et ses amis m’ont pris pour la dernière des connes !
- Je m’excuse pour lui, je t’en prie, tout ça, c’est passé !
- Non, m’exclamé-je en me retournant pour lui faire face, jamais tout cela ne sera passé ! Vous êtes tous les mêmes ! Vous ne connaissez pas l’amour ! Vous n’avez pas de cœur ! Tout ce qui compte, c’est votre porte-monnaie, votre look et votre « tableau de chasse » de filles que vous avez embrassé mais dont vous n’avez absolument rien à faire ! Je te hais, toi et les autres comme toi, vous n’avez pas à me parler ! Reste dans ton monde, et laisse-moi dans le mien, finis-je tout bas.
- Non, je refuse.
- Comment ?!
- Je ne veux pas croire un mot de ta tirade.
- Et pourquoi ?
- Parce que les gens « comme moi » ont aussi un cœur, un cœur sensible et délicat qu’il est parfois difficile de comprendre.
- C'est-à-dire ?
- Parfois je me pose des questions, des questions que je ne devrais même pas me poser tant elles sont idiotes. J’ai été blessé, mais j’ai su pardonner, et tu devrais faire la même chose.
- Je...non, je ne pourrais pas. »
Au souvenir de mes amis, ma gorge se bloque, mon cœur accélère et une larme coule. Je les aimais tant, tous autant qu’ils étaient. Comme j’aimerais réussir à leur pardonner, pourquoi en suis-je incapable ?
« Qu’est-ce que tu connais de moi, m’exclamé-je en pleurs, j’ai un cœur et il a été brisé par ces imbéciles !
- Un cœur brisé peut être « guérit », il suffit d’un peu d’amitié, de considération et d’amour.
- Qu’est-ce que tu en sais ?!
- Je sais que j’ai pu m’en sortir grâce à ça.
- Mais ouais, fais-moi marcher tient !
- Non, c’est vrai, à ton avis, comment j’ai pu me refaire des amis ?
- T’es beau et intelligent, ça ne doit pas être très dur pour toi...
- Au contraire, on ne sait jamais qui vous aime pour votre physique ou pour vos qualités ! J’étais perdu, mais je suis sorti du brouillard.
- Comment ?
- J’ai trouvé quelqu’un qui m’appréciait pour mes qualités.
- Désolée de te le dire, mais Pauline te fais marcher voyons ! Tu ne l’as toujours pas remarqué ?! Elle ne t’aime pas... »
Soudain, lui qui tenait toujours mon bras, il m’attire brusquement vers lui, je manque de tomber, il saisit mon menton, et m’embrasse, je n’ai même pas le temps de réagir.


Chapitre 18 :
Un baiser...une sensation depuis si longtemps oubliée...une sensation pourtant si douce, si agréable...mais...ah !!! Il est en train de m’embrasser, je suis dans ses bras ! Mais c’est horrible !
Je le repousse en arrière violemment, m’éloigne d’un mètre de lui et m’exclame :
« Non mais qu’est-ce qu’il te prend t’es malade ou quoi ?! Depuis quand on embrasse une fille comme ça ! Va embrasser Pauline, elle au moins elle sera contente !
- Non, Laura...
- Va-t-en, laisse-moi tranquille !
- Non, je m’excuse, je ne...
- Vire espèce de crétin ! »
Je m’exprime avec une telle fureur qu’il décide de partir, se disant sûrement qu’on ne peut pas discuter avec moi quand je suis dans cet état. Je repars vers le banc sur lequel je me laisse choir mollement. Toutes ces émotions qui me submergent...je suis fatiguée...si fatiguée... J’ai peut-être été trop méchante avec lui, le pauvre.
Il s’en remettra, il a plein d’amis qui lui feront oublier ça. Ou plutôt plein d’amies. Le midi, après avoir mangé, je reviens. Je rencontre Grégory (forcément...) et passe vers lui sans lui prêter attention. Il m’interpelle :
« J’ai besoin de te parler.
- Laisse-moi.
- Écoute au moins ce que j’ai à te dire.
- J’accepte tes excuses. Au revoir.
- Non, ce n’est pas ça.
- Quoi alors ? »
Il pique ma curiosité : que me veut-il si ce n’est pas pour s’excuser.
« Je voulais te dire que mes amis ne sont pas des gens mauvais. Pauline n’est pas une mauvaise personne, pas quand on la connait.
- Je connais Pauline, elle a été ma meilleure amie. Puis, profitant de ma faiblesse, elle s’est amusée à m’insulter devant ses copines idiotes pour s’intégrer. C’est tout ce que vous savez faire, vous les populaires. Vous vous insulter dans le dos pour grandir au détriment des autres dont vous vous moquez. Je refuse d’être liée à ça. Je refuse de me lier à toi.
- Non, je veux juste te proposer une chose.
- Laquelle ?
- Après les vacances de noël, pendant un mois, essaie de te faire des amis parmi ceux que j’apprécie, ils sont sympas, je suis sûr qu’ils t’accepteront.
- Non.
- Fais un effort au moins une fois dans ta vie, les sentiments que l’on éprouve font de nous ce que nous sommes. »
Après une hésitation, je m’éloigne en soupirant :
« Une semaine, pas plus. »
Je ne me retourne pas, mais je sais qu’il sourit. Je vais pouvoir prouver que ces idiots ne sont pas vraiment des amis.
Pendant les vacances d’hiver, je reste chez moi, à écrire ou à lire. Á noël, mes parents m’offrent une souris. Elle est trop adorable ! Je l’appelle Rubis car c’est une femelle albinos (donc blanche aux yeux rouges). C’est le plus beau cadeau qu’ils m’aient fait, je suis si heureuse ! Enfin un être vivant qui est dans l’incapacité de me trahir ! Et puis elle est toute douce et elle ne semble pas vouloir fuir. Elle se laisse caresser. C’est adorable !
J’embrasse mes parents et les remercie du fond du cœur. Il y a aussi une cage et de quoi s’en occuper (nourriture, terre à bain, litière, graines de tournesol et autres gâteries).
Je m’en occupe tous les jours, elle adore les graines de tournesol et elle aime bien courir un peu partout aussi, surtout sur mon lit, ça l’amuse beaucoup.
Aujourd’hui, c’est la rentrée, j’avoue être un peu stressée. Pourvu que Grégory ait oublié notre accord, pourvu qu’il ne s’en souvienne plus !
Je monte dans le bus, il est là. Ignore-le Laura, ignore-le ! Je passe devant lui sans rien dire. Il m’attrape par le bras. Je me retourne et soupire :
« Et zut, tu n’as pas oublié.
- Toi non plus à ce que je vois. Bon, prête à rejoindre, l’espace d’une semaine, les populaires ?
- Pas tellement, tes potes savent que je suis l’intello la plus coincée du monde...
- Pas de soucis, un sourire de ta part et ça sera oublié.
- Je ne souris presque jamais...
- Allez, juste un petit sourire, pour me faire plaisir.
- Comme ça ? »
Je me force à sourire.
« Ouais, on dirait que c’est un sourire naturel !
- Ok, il y a d’autres choses que je dois savoir ?
- Euh...je ne sais pas, si tu fais quelque chose de mal je te le dirais.
- D’acc.
- Aussi, essaie d’avoir toujours l’air joyeux. Ce serait bien.
- Je vois. Je ne dois pas être moi-même…une populaire quoi…
- Bon, alors c’est parti pour une semaine dans le clan des populaires. »
Nous descendons du bus. Être dans le clan des populaires implique d’être avec Pauline et cette fille, je la hais.


Chapitre 19 :
Nous arrivons devant le lycée. Là il y a les amis de Grégory. Ils lèvent la tête et en me voyant arriver, ils semblent surpris.
« Salut mec, dit joyeusement Grégory.
- Comment ça va, lui répond Melvin.
- Cool, et toi.
- Tranquille. Qu’est-ce que tu fais avec Laura ? »
Aïe, qu’est-ce qu’il va bien pouvoir répondre ?!
« Nos parents s’apprécient beaucoup, donc nous avons appris à nous connaître et nous sommes devenus amis.
- Ok, déclare Louis sans chercher plus de détails. Alors bonjour.
- Salut, répondis-je timidement en souriant.
- Bienvenue parmi nous, dit Melvin avec gaité.
- Merci... »
Nous discutons. Ces mecs sont sympas, ils sont drôles, pour une fois que je ris. Leurs blagues sont pourries mais c’est ça qui est amusant ! Elles me rappellent les blagues de Pierre, Joan et les autres... J’essaie de m’intégrer du mieux que je peux, sinon je ne pourrais jamais réellement connaître ces garçons.
Après ils parlent de leur vacances. Ils me font même prendre part à leur conversation. J’ai l’impression de m’être intégré rapidement.
Soudain, je suis poussée en avant, c’est Melvin qui me rattrape de justesse. Je m’excuse et me retourne Grégory s’exclame :
« Pauline, pourquoi t’as fait ça, t’es conne ou quoi ?!
- Ouais, le soutient Louis, t’avais pas à la pousser comme ça.
- Et sur moi en plus, soupire Melvin.
- Parce que vous l’aimer cette pimbêche.
- La pimbêche ici, dit Grégory énervé, c’est toi, laisse Laura tranquille ou va-t-en.
- Ouais, le soutient Melvin.
- Barre-toi, ordonne méchamment Louis.
- Quoi ?! Vous la soutenez en plus, s’indigne la peste.
- Tout allait bien jusqu’à ce que tu arrives. Donc pars, ainsi tout ira bien.
- Ok, je m’en vais. Venez les filles. »
Ses deux amies la suivent, l’air hautain.
« Ça va, me demande Melvin.
- Oui...mais pourquoi vous avez pris ma défense et non pas celle de votre amie.
- Pauline ? Notre amie ? Non, elle veut toujours nous coller, mais comme on ne veut pas la blesser, on est sympa. Toi, tu as vraiment l’air cool, tu ne te prends pas la tête. T’es une fille simple.
- Ouais, continue Louis, tu as beau être dix fois moins populaire, tu vaux cent fois mieux qu’elle.
- Vous le pensez vraiment ? les interrogé-je étonnée.
- Ben ouais, répond Grégory. Avec toi on peut discuter de tout, alors qu’avec Pauline on est contraint de parler des autres. Elle veut toujours casser les gens ;
- Et faut avouer que ça tombait souvent sur toi, soupire Louis.
- Mais t’inquiète, je te défendais.
- Tu me défendais ? demandé-je à Grégory étonnée.
- Faut dire, tu ne lui avais rien fait et cette fille, tout le monde la déteste.
- Merci. »
Nous discutons encore un peu et parlons un peu de jeux vidéo. Heureusement que j’aimais y jouer étant plus jeune (au moins je ne suis pas larguée sur le sujet).
Je vois Nina passer et aller s’asseoir un peu plus loin, seule. Je culpabilise un peu, allez savoir pourquoi. Donc je demande au groupe de m’excuser un instant et je vais vers elle.
« Nina ?
- Laura, s’exclame-t-elle étonnée, qu’est-ce qu’il y a ?
- Merci. »
Je la prends dans mes bras.
« Pourquoi ?
- Je refusais de m’ouvrir et tu m’as fait réfléchir.
- Tu sais, c’est moi qui ai dit à Grégory qu’il devrait te demander d’être avec lui pendant un mois.
- Ah, ok. Tu veux venir avec nous ? On s’amuse bien.
- D’accord. »
Nous retournons vers les garçons qui discutaient toujours.
« Coucou, les salue Nina.
- Nina, s’exclame joyeusement Louis, tu te joins à nous ?
- Ben ouais, j’en serais heureuse.
- Vous vous connaissez si bien que ça ? demande étonné Melvin.
- Oui, on était amis étant enfant, mais je ne voulais pas me joindre aux populaires.
- Pourquoi venir maintenant ?
- Laura m’a demandé de venir et je lui fais confiance, vous ne devez pas être méchant si elle s’amuse avec vous. »
Je souris, mais ce n’est plus un sourire forcé. C’est un vrai sourire car je suis vraiment heureuse. Cela fait si longtemps que je n’avais pas ressentis ça...la joie...le bonheur...et le sentiment qu’une personne dans ce monde au moins vous apprécie.
Lorsque la sonnerie retentit, nous nous rendons tous devant notre salle. Le professeur arrive et nous entrons. Pauline me bouscule et se place dans le fond, là où les populaires sont toujours. Je me mets devant. Les garçons vont derrière et Nina s’installe vers moi. Je la remercie d’un regard.
Pendant le cours, comme nous avons un prof sévère, pas un mot n’est échangé.
Nous sortons enfin à la récréation. Pauline vient vers moi. Qu’est-ce qu’elle me veut encore ?!


Chapitre 20 :
Elle soupire :
« Laura, j’ai été méchante avec moi, je m’en excuse profondément. Je m’en veux. C’est sincère, vraiment. Ce matin quand tes amis m’ont rejeté j’ai compris qui j’étais vraiment et comment les gens me percevaient. Je veux être une meilleure personne, comme toi et ton amie Nina. Toi, tu n’as pas à mentir aux gens pour qu’ils t’apprécient, c’est naturel. Moi, si je montre qui je suis, je vais être la risée de la classe. Je me suis conduite comme une peste et maintenant je suis populaire, mais désormais, ça suffit.
- C'est-à-dire ? Qui es-tu vraiment ?
- J’adore les jeux vidéo, m’empiffrer de gâteau et écouter des chansons de dessin animé. Je suis une vraie gamine mais je ne veux pas que les gens le sachent.
- Tu n’as pas peur que je répète tout ?
- Si, mais je me suis dit que tu ne le ferais pas car je n’ai jamais dis ça à personne d’autre. Ne dis rien, pitié !
- Je ne te reconnais plus.
- J’en ai marre d’être détestée par tous. Si je suis moi-même, peut-être les gens m’accepteront-ils.
- Peut-être...
- Alors, tu acceptes de me pardonner tout ce que je t’ai fais ?
- Non.
- Quoi ?!
- Je ne peux pas oublier qu’à cause de toi j’ai été humiliée devant tout le monde. Tu veux que je t’aide ? Non, désolée. Je ne parlerai pas, promis, mais je ne veux pas t’aider à devenir celle que tu es. Si tu es vraiment déterminée, de l’aide te sera inutile, particulièrement la mienne.
- S’il te plait.
- Souris au gens, sois sympa et tu verras comment ils te regarderont après cela. Je vais rejoindre mes amis. Ciao.
- Laura, sois cool.
- Non, mais n’oublie pas ce que je viens de te dire. Les gens n’aiment pas que l’on se moque d’eux. Si tu es gentille avec tes camarades ils t’accepteront tout de site, peu importe qui tu es.
- Merci... »
Je lui tourne le dos et pars. J’ai l’impression qu’elle était sincère, mais je ne peux m’empêcher de croire qu’elle me mentait. Pourquoi ? Parce qu’elle est une peste depuis toujours. Après tout, peut-être qu’elle disait vrai, peut-être que si elle était si méchante c’est parce qu’elle ne voulait pas que...en fait, c’était pour la même raison que moi : pour que les gens ne cherchent pas à la connaitre plus que ça, même si elle est populaire, peut-être ne voulait-elle pas que l’on découvre son vrai visage.
Je retourne vers mes amis et les salue joyeusement. Nous parlons de la nature, de la mer et la montagne, puis de nos vacances et de la rentrée. Là, Melvin raconte notre première rencontre, amusée au souvenir que je ne l’avais même pas regardé un instant ni même demandé son prénom.
« Notre Laura, dit Grégory, elle a bien changé.
- Tu sais, commente Melvin, tu es bien mieux quand tu souris. Ça fait du bien d’avoir la sensation que tu t’amuses avec nous.
- C’est gentil, les remercié-je. Je suis heureuse de vous connaître moi aussi. »
Nous mangeons ensemble au déjeuner, dans la cour avec nos sandwiches, entre potes. Beaucoup de filles nous observent. C’est vrai que je suis avec les mecs les plus populaires de terminale et une fille plutôt mignonne. Louis ne lâche pas Nina des yeux, je me demande si elle l’a remarqué. C’est mignon. En plus les deux iraient bien ensemble. Louis est assez beau, il faut le dire. Il est châtain aux yeux marron très foncés.
L’après-midi, à la récréation, nous discutons (encore). Les garçons comparent leurs abdos et ce sont Louis et Grégory qui arrivent premiers ex aequo. Les juges, c’était nous : Nina et moi. Grégory méritait sa place de premier, comme Louis (mais surtout Grégory. Cette compétition nous a bien fait rire en tous cas, Nina et moi étions toutes gênées quand nous avons vu leurs muscles. Ils ont du insister. Quelle idée ridicule !
Nous terminons les cours une heure après et rentrons chez nous. Á l’arrêt de bus, Grégory me regarde puis vint discuter :
« Alors, tu as passé une bonne journée ?
- Oui, répondis-je des étoiles plein les yeux, c’était merveilleux.
- Tant mieux.
- Ouais. Vivement demain.
- On peu prolonger cette journée si tu veux.
- Comment ça ?
- Louis ne fait rien ce soir et je devais aller le voir chez lui pour jouer à la console. Tu peux venir si tu veux. En plus, je suis sûr que Nina va venir aussi.
- Non, désolée. J’ai beaucoup de choses à réviser.
- Mais nous n’avons pas de contrôle avant jeudi.
- Et alors, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de contrôle qu’il ne faut pas réviser.
- Bon...d’accord. »
Il a l’air un peu déçu. Tant pis. Moi, je dois bosser pour avoir de bonnes notes et puis ses potes, ils sont sympas mais je ne vais pas m’empêcher de travailler pour eux.
Grégory descend du bus un peu avant pour rejoindre son ami chez lui (Louis était en vélo donc c’était gênant de prendre le bus).
Je rentre chez moi.

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