Auteur : Lusso
Posté le 19 septembre 2015
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[ Rendre visite à Karen et Kunja ]

Sofian ne savait ni pourquoi, ni comment, mais il le sentait. Karen et Kunja, le duo du néant, se trouvaient à Mérouville, et plus précisément dans le parc. C'était presque irréel, dès qu'il avait pensé à eux, leur localisation précise s'était comme imposée dans son esprit. Et un mystère de plus. Enfin, le brun se souvenait des paroles du « Dieu » d'Avalon, il avait déclaré que lui et le duo du Néant étaient très liés. Peut-être que ceci expliquait cela. Restait à savoir ce que ceci voulait dire, maintenant.

– … ? Karen, je sens une perturbation dans continuum espace/temps.
– Moi aussi. Je pense qu'elle provient de l'être patibulaire s'avançant vers nous, restons sur nos gardes.

Sofian secoua la tête, voilà, encore des hurluberlus qui n'avaient pas changé.

– Bonjour l’accueil ! déclara t-il avec une pointe de reproche.

Kunja, l'adolescent au manteau noir tranché d'une bande blanche, sourit légèrement.

– Vu l'aura ténébreuse que vous dégagiez, nous nous devions de prendre nos précautions.
– Exactement, sourit de même l'adolescente au manteau blanc tranché d'une bande noir.

Ignorant l'air blasé de Sofian, Kunja redirigea ses yeux perçants vers le ciel ou plus précisément, vers le « cercle ».

– Mmh, maugréa t-il. Qu'importe que ce disent ces soi-disant scientifiques, cette abomination respire la malice.
– Une grande catastrophe approche, confirma Karen. Notre Néant sera bientôt mis-à l'épreuve.
– Mais nous ne plierons pas, poursuivit fièrement Kunja.
– Qu'importe la montagne se dressant devant nous, continua fermement Karen, nous la réduirons en poussière.
– Car nous sommes le duo du Néant ! s'écrièrent les deux héros en levant un poing vengeur vers la voûte céleste.

Sofian resta un moment planté là, à regarder d'un œil circonspect ces deux hurluberlus prendre une pose qui se voulait épique pendant de longues secondes.

– Hem, si vous pouviez dire quelque chose, geignit Kunja, ça devient un peu embarrassant...
– Et la faute à qui ? grommela Sofian.

Une fois que le duo du Néant reprit une posture plus conventionnelle, la conversation put enfin reprendre.

– Étrange coïncidence d'ailleurs, sortir soudainement Karen. Nous pensions justement à vous avant que vous n'arriviez.
– Sans doute un signe du destin, souffla Kunja. Quand est-ce qu'il cessera de se jouer de nous ?
– Probablement jamais, je le crains, déclara sa compagne en secouant la tête.
– Comme la fois où il a placé cette demoiselle sur notre route, comment s'appelait t-elle encore ?
– Mmmh, c'était une histoire de « Came » et de « Lia » je crois...
– Camélia ?! décrypta Sofian.
– Voilà ! se souvint Kunja. L'une de vos connaissances, n'est-ce pas ? La pauvre errait tel une âme perdue à Lavandia.
– Il était de notre devoir de lui indiquer la lumière au bout du tunnel.
– Camélia était à Lavandia ? …. oh. Je vois, sans doute pour rencontrer Cyrus Kleffi. Haha, elle sait donc tout maintenant, je vois. Je me demande si elle y a cru cependant.
– Il est certain que cette histoire était incroyable, acquiesça Kunja.
– Mais après l'avoir entendue, après l'avoir vue, nous n'avions plus d'autre choix que de la considérer comme avérée.
– … pardon ?

Sofian fronça les sourcils. De quoi parlaient-ils ? Serait-il possible qu'eux aussi connaissent son histoire ?
Karen et Kunja se lancèrent un regard gêné, comme s'ils venaient de se rendre compte qu'ils avaient peut-être dit quelque chose qu'ils n'auraient pas du.

– Permettez-nous d'éclaircir vos doutes, geignit Kunja. Nous n'avions pas espionné la conversation de cette Lia camé !
– C'était il y a une semaine, déclara sobrement Karen. Un dimanche après-midi pour être exact, nous patrouillions à Lavandia, comme d'habitude, lorsque soudain...
– … une vague d'étranges souvenirs nous est parvenue, des souvenirs vous concernant, Sofian Aaken.
– … !!
– Nous ne savons quelle genre de magie est à l’œuvre, poursuivit Kunja, et nous ne vous demandons pas de nous croire. Cependant, c'est la pure vérité.
– Le Général, Cyrus et Roy, Thomas..., énuméra Karen. Tout nous est soudainement apparu, en même temps. Nous sommes désolés d'avoir violé votre intimité, nous n'aurions jamais du avoir connaissance de ces événements.

Sofian resta silencieux, contrairement à ce que craignait le duo du Néant, le brun ne les en voulait absolument pas. Car après tout, il avait fait de même. Exactement le même jour, ce dimanche, il s'agissait de la première fois où Sofian avait été invoqué à Avalon. Et justement, ce fut à ce moment là, après sa première rencontre avec le Dieu d'Avalon, que Sofian fut soudain frappé lui aussi une vague de souvenir ne lui appartenant pas. Les souvenirs du duo du Néant.
Sofian sourit légèrement, alors comme ça, le phénomène était à double sens. Il acquérait les souvenirs de Karen et Kunja et en retour, Karen et Kunja acquéraient ses propres souvenirs. Le Dieu d'Avalon s'était bien gardé de lui fournir ce détail.

– Nan, ce n'est pas grave, souffla Sofian. J'ai tourné la page après tout, ça ne m'atteint plus.

Le duo du Néant souffla de soulagement.

– Tant mieux alors, sourit Kunja.
– Mais ce phénomène reste curieux, reprit Karen. Pourquoi vos souvenirs, et pas ceux que quelqu'un d'autre ? Si ça se trouve, nos destins sont bien plus liés de ce que nous le pensions.

Sofian ricana maladroitement. C'était exactement, à peu de chose près, ce que le Dieu d'Avalon lui avait dit.

– Tous ces événements étranges, soupira Kunja en fixa de nouveau le « cercle ». Que signifient-ils ? Et ce « cercle » apparaissant soudainement ?
– Les Ténèbres s'approchent, acquiesça Karen. Mais nous n'avions rien à craindre, tant que notre Néant nous protégera.

Karen et Kunja continuèrent pendant un long moment à parler de la toute-puissance de leur Néant, ses nombreux pouvoir pouvant jusqu'à contrôler le continuum espace/temps et les protéger de toute force obscure. De même, le duo du Néant narra avec passion comment leur Néant leur avait par le passé aidé à terrasser nombre d'adversaires colossaux, bien que Sofian eut un peu de mal à croire à cette partie terriblement exagérée.
Les minutes passèrent longuement, et les récits héroïques du duo commençaient petit à petit à légèrement gaver Sofian, qui décida de s’éclipser stratégiquement pendant que les deux hurluberlus ne le regardaient pas...

Rendre visite à Rosalie Koratta, le Suzerain des égouts

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