Lorsque Matt et Kazhe arrivèrent en haut des escaliers, la féline prit la parole.
- Nous y voilà, tu vois la grande porte là-bas ? Ce sont les quartiers de Taïg. Je te laisse, j'ai à faire. Bonne chance à toi.
- Merci, bon courage à toi aussi Kazhe.
Elle lui sourit, puis redescendit les marches. Matt avança en direction de la grande porte, et marqua une pause une fois arrivé devant. Il poussa timidement le battant et entra dans la pièce. Elle était plutôt vaste, une table en bois surmontée de divers dossiers et plans militaires se situait en sa gauche. On pouvait remarquer grâce aux ouvertures dans les murs que cet endroit était probablement le plus haut de tout Hénok. Le jeune souriceau fit quelques pas à l'intérieur, lorsqu'une voix grave et assurée retentit.
- Te voilà, Matt. Dit la voix.

Le général Taïg était adossé contre le mur droit de la pièce. Il se releva, et toisa Matt d'un regard à la fois analyste et empli de réprimandes.
- Comment connaissez-vous mon nom ? Demanda le jeune homme.
- Il y a des choses que tu ne sais pas, des choses qui t'échappent. Je ne t'en dirai pas plus pour le moment. Exposa-t-calmement. Vu de près, il était plutôt grand, et se tenait avec une posture intimidante.
- Je sais beaucoup de choses sur toi Matt, plus que tu n'en sais toi-même sûrement. Alors je vais te dire les faits tels qu'ils sont. Abandonne ta quête, ne mets pas la vie d’innocents en jeu pour une guerre que l'on pourrait éviter. Soumettez-vous aux félins, et tout ira pour le mieux.
- Jamais. Dit Matt, avec une assurance déconcertante.
Taïg se fendit d'un rictus moqueur.
- Quel ignorant tu es. Sache que dans la vie, il n'y a ni bien, ni mal. Ni bons choix, ni mauvais. Il n'y a que le pouvoir. Mais un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. C'est pourquoi il ne faut généralement pas faire ce que l'on aimerait faire, mais faire ce qui doit être fait. Tu comprends ?
- Je n'ai que faire de vos réflexions inutiles, tout comme je n'ai que faire de votre proposition. Lâcha Matt, déterminé.
- Très bien, dans ce cas, la discussion est close. Retiens simplement que seule l'ignorance offre la liberté. La connaissance, elle, est une prison. Pour cause, imagine-toi dans un bâtiment en feu comportant deux portes. L'une fermée, l'autre ouverte. Prenons le cas dans lequel tu ne sais pas que l'une des deux est consignée. Tu vas probablement essayer d'ouvrir les deux portes, sauf si tu as de la chance, et te rendre compte que l'une d'elles est belle et bien close. Maintenant, prenons le cas dans lequel tu sais d’emblée laquelle des deux portes est fermée, et laquelle des deux est ouverte. Vas-tu tout de même tenter d'ouvrir la porte close ? Je te laisse méditer là-dessus. Gardes, raccompagnez ce jeune homme à sa cellule, j'en ai fini avec lui.
- On a toujours le choix, si la porte est fermée je l'enfoncerais, tout comme votre tête dans ce mur. Je vous laisse méditer là-dessus. Conclut Matt.

Sur quoi, il se laissa ramener à sa cellule. Lorsqu'il arriva à destination, il raconta brièvement le déroulement de l'entrevue à ses amis. Tous furent à l'écoute, à l'exception de Nyda, toujours inconscient. Après un bref coup d’œil sur l'état de Nyda qui allait en s'améliorant, Ethelle s'adressa à Matt.
- Alors, comment est-il ? Demanda-t-elle, curieuse.
- Il est... frigide. On a l'impression que la vie l'a abandonné depuis longtemps. Il ressemble plus à une machine de guerre qu'à un être vivant.
- Je vois... Sinon, Maya a fait une petite reconnaissance de la ville pendant ton absence ! Elle s'est échappée discrètement.
Matt lâcha un soupir qui cachait tout de même un sentiment de joie.
- Et a-t-elle trouvé un moyen de s'enfuir ?
- Elle a pu noté plusieurs sorties dans les parties gauche et droite de la ville. Il ne nous manque plus qu'un plan pour nous échapper, et on sera dehors en moins de temps qu'il en nous faudra pour dire ouf.
- Génial. Alors réfléchissons avant que l'on vienne nous perturber à nouveau.