Auteur : Amrah
Posté le 24 mars 2016
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Chapitre 7

Je m'arrêtais sur ces considérations. Etait-il possible d'envoyer une lettre de renvoi au service administratif de l'au-delà ? J'en doutais sincèrement, et, de toute façon, je serais déjà mort le temps qu'elle arrive.
Autour de moi, un campement sobre éclairé par quelques feux. Les flammes projettent sur les structures en bois des ombres inquiétantes, et les regards que me lancent mes geôliers n'ont rien de rassurant non plus.
Si seulement nous avions repéré ces feux ! Un groupe de chasseurs avaient du me trouver en l'état et se dire que je constituais une cible suffisamment intéressante. Plusieurs rumeurs circulaient sur ces étranges sauvages qui parcouraient les plaines, se dissimulant dans les quelques forêts alentours : cannibales, voleurs, dangereux primitifs si vous voulez mon avis. Mon autre mésaventure face à eux m'avait rassuré sur la partie "mangeons nos confrères avec des épices", mais avec ma toute nouvelle graisse (remercions les généreux aubergistes du Chat borgne) et leurs airs intéressés, mes doutes reprenaient de plus belle.
Inutile de préciser que les Sauvageons tenaient à tout prix à ce qu'on ne les confonde pas avec cette race maudite, chose qui arrivaient malheureusement de temps à autre. D'ailleurs, Vyx m'aurait été bien utile dans cette situation, avec toute cette foutue verdure autour.

Tout à coup un sifflement me surpris. Je m'éloignais du centre de la cage pour m'agripper aux barreaux, curieux de voir ce qui se passait. D'autres sifflements passèrent, discrets, chacun des tirs atteignant sa cible avec une précision mortelle, tant et si bien que je ne m'aperçus pas de la forme sombre qui, derrière moi, sciait les barreaux de ma prison rudimentaire.

Un cri de fillette sorti d'ailleurs de ma gueule tant mon attention était concentrée sur l'archer si habile qui venait sauver...ouais, d'accord, ça faisait un peu damoiselle en détresse, mais ne nous étendons pas là-dessus. Mon sauveur tendit finalement sa patte vers moi, légèrement agacée que j'ai presque ruiné la distraction que représentait la dizaine de cadavres d'exilés qui s'amoncelait dans le camp.
Quelque peu morbide, je vous l'accorde. Finalement, je reconnus Rose lorsque nous ressortions des bois, et Ewell nous rejoignis peu de temps après, sprintant sur ses quatre pattes.

"Mais comment vous m'avez retrouvé ?!
- Les traces étaient énormes, ils n'avaient pas réussi à te porter je crois, expliqua patiemment Ewell."

Je jetais un coup d'œil à mon ventre, désespéré. Un régime s'imposait. Ewell reprit :

" Et pourquoi tu es parti aussi loin du camp d'abord ? Tu aurais pu rester, on t'aurais juste laissé te concentrer !
- Ecoute, l'état spirituel, c'est un peu le principe de la gueule de bois : t'en ressort avec un mal de crâne consistant , et tu sais pas ce qui s'est passé pendant ton repos forcé. C'est pas que je vous fait pas confiance, hein, mais..."

L'archère se retourna vers la première personne disposée à l'écouter, en l'occurrence Vyx.

"J'ai vraiment gâché une quinzaine de flèche pour ce type ?"

Il opina du chef, lassé par tant de bruit, et tourna son regard vers l'horizon.

"Et ce n'est que le début", murmura-t-il à voix basse.

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