Auteur : Contremaitre
Posté le 31 mai 2016  | Édité le 1 juin 2016
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Vaenar, chapitre 1

Lorsqu'il ouvrit enfin les yeux, il était allongé sur le dos, avec un sacré mal de crâne. Le ciel était couvert d'épais nuages sur lesquels se découpaient le haut des bâtiments de la ville, et les premières lueurs de l'aube peinaient à traverser ce lourd draps grisâtre. Alors que le jeune souriceau reprenait ses esprits, il fut soudainement interpellé.
- Alors, bien dormi ? Demanda une voix calme, mais qui semblait tenir un ton narquois presque habituel.
Elle n'eut pour unique réponse qu'un râle de gorge accompagné d'une quinte de toux.
- Aurait-on attrapé froid ? Reprit-elle. Eh bien, tu m'as pas l'air très solide l'ami.
Le souriceau ne répondit point, et consacra toutes ses forces à reprendre pleinement ses esprits. Une fois cela fait, il put constater qu'il était enfermé dans une cage tirée par deux lièvres, eux-mêmes chevauchés par deux gardes. Il se frotta les yeux, et tourna la tête en direction de son interlocuteur. C'était un souriceau plus âgé que lui, au poil noir comme la nuit et à la prestance déconcertante. Il ne portait aucune arme visible, simplement une cape encore plus noire que son pelage, sur laquelle apparaissait un sceau brodé en argent, qui représentait un crâne de félin, ainsi qu'un bandeau tout aussi sombre qui lui masquait les yeux. Était-il aveugle ?
- Alors, quand est-ce que tu te décides à me dire comment tu t'appelles ? Reprit-il, sur le même ton narquois.
Le souriceau le toisa un moment, méfiant, puis pensa que de toute manière, il n'avait plus grand chose à perdre.
- Nash. Dit-il enfin. Je m'appelle Nash. Et tu es ?
- Secret défense. Lâcha le souriceau masqué, un demi-sourire aux lèvres. Toutefois, enchanté Nash.
Il lui tendit une patte, que Nash serra non sans appréhension, et les deux captifs conclurent enfin leur rencontre.
- Eh bien, dis-moi Nash, comment t'es arrivé jusqu'ici ? Meurtre ? Complot ? Les deux ?
- E-euh... Non. J'ai volé quelque chose.
- Ah ? Et quel genre de chose ?
- Ben... du pain, pour manger.
Le souriceau au bandeau esquissa une mine surprise, puis éclata de rire.
- Donc t'es en train de me dire que tu vas être très sûrement exécuté pour un morceau de pain ? C'est la meilleure ! T'aurais pu mettre la barre plus haut comme crime de fin de carrière.
Nash déglutit de travers.
- Exécuté ?!
- Oui, exécuté. Tu sais, l'Impératrice n'importe que peu d'intérêt à ce que la sanction soit juste, elle se contente simplement de tuer ou de réduire à l'esclavage ceux qui transgressent ses lois. Eh oui mon gars, fallait t'y attendre. Tu l'as jamais vue faire ?
- Silence derrière ! Hurla l'un des gardes. Si je vous reprends encore une fois à discutailler, je vous tuerais moi-même ! Compris ?!
Les deux prisonniers fixèrent le garde un moment, puis échangèrent un regard entendu. Mieux valait faire profil bas pendant quelques minutes.

Un certain temps passa avant que le convoi ne sorte des rues commerçantes, pour enfin arriver sur les rives de la ville, qui était bordée par la mer. Derrière lui, Nash pouvait voir un vaste port, et devant, une garnison militaire isolée sur un petit îlot, et séparée de la capitale par un unique pont levis. L'un des gardes souffla dans un cor d'appel, et les gardes présents sur l'îlot abaissèrent ledit pont. La caravane le traversa et se retrouva dans l'enceinte de la garnison. Nash jeta un coup d'oeil en direction du souriceau masqué, inquiet. Quant à lui, il semblait parfaitement serein, comme s'il maîtrisait la situation. Nash lui risqua tout de même deux mots.
- Et maintenant, que va-t-il se passer ?
- Rien.
- Mais, et alors ? Que fait-on ?
- On attend.
Sur quoi, il coupa court à la discussion en montrant à Nash que la charette allait s'arrêter au centre de la garnison, et que bon nombre de gardes étaient présents, ainsi qu'un échafaud. Nash passa une main autour de sa gorge, en redoutant le pire. Le convoi s'arrêta enfin, et certains des gardes s'approchèrent pour décharger les prisonniers. Les secondes paraissaient interminable, et la pression montait de plus en plus dans l'esprit de Nash. Mais c'est au moment où la cage fut ouverte que le souriceau masqué se redressa brusquement, et donna un énorme coup de pied au garde qui lui avait si gentiment dégagé le passage.
Maintenant ! Hurla-t-il.
Et c'est alors que des dizaines de souris encapuchonnées sautèrent des remparts avec agilité afin d'atterrir au centre de la place pour découdre avec la garde.




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