Posté le 31 mai 2016
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9.5. Dirigeants et sujets

Baha'u'llah interdit la tyrannie et l'oppression dans les termes les plus catégoriques. Il écrit:

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Ô oppresseurs de la terre! Cessez toute tyrannie, car je me suis promis de ne pardonner à l'homme aucune de ses injustices. Ceci est mon alliance que j'ai irrévocablement décrétée dans la Tablette préservée et que j'ai scellée de mon sceau de gloire.(Les Paroles cachées - deuxième partie, n 64.)


Ceux à qui sont confiées l'élaboration et l'application des lois et des réglementations doivent:

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... se tenir fermement attachés à la corde de la consultation; décider et exécuter tout ce qui engendre la sécurité, la prospérité, le bien-être et la quiétude des peuples, car si les choses se passaient autrement, il n'en résulterait que discorde et agitation.(Tablette du monde, dans Foi mondiale baha'ie, p. 306.)


D'autre part, le peuple doit se soumettre à la loi et rester fidèle à un gouvernement juste. Pour améliorer le sort de la nation, il faut pouvoir s'appuyer sur des méthodes éducatives et sur la force du bon exemple, mais non sur la violence.

Baha'u'llah dit:

Citation

Dans chaque pays où résident des membres de cette communauté, ils doivent se comporter envers le gouvernement avec loyauté, honnêteté et obéissance. (Les Bonnes Nouvelles, dans Foi mondiale baha'ie, p. 342.)

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Ô peuples de Dieu! Ornez vos temples du manteau de la loyauté et de l'intégrité; puis, aidez votre Seigneur par la multitude des bonnes actions et de la saine moralité. En vérité, Nous avons interdit la sédition et la lutte dans mes Livres et mes Épîtres, mes Écrits et mes Tablettes; Nous n'avons désiré ainsi que votre élévation et votre dignité.(Les Splendeurs, dans Foi mondiale baha'ie, p. 352.)

9.6. Nomination et promotion

En ce qui concerne les nominations, le seul critère doit être l'aptitude à l'emploi désigné. Devant cette considération primordiale, toutes les autres telles que: position sociale ou financière, degré d'ancienneté, liens familiaux ou amitiés personnelles doivent s'effacer.

Baha'u'llah dit dans Les Splendeurs:

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La cinquième splendeur est la connaissance par les gouvernements de la condition de ceux qui sont gouvernés et l'attribution des rangs selon les capacités et les mérites. Il est strictement enjoint à tout chef et dirigeant de rester attentif en cette matière afin que, par un fâcheux hasard, des hommes déloyaux ne puissent usurper la place des honnêtes gens ni des spoliateurs occuper les sièges des gardiens.


Il est facile de concevoir que, si ce principe était partout admis et pratiqué, notre vie sociale en serait étonnamment transformée. Quand tous recevront la place à laquelle ils sont spécialement destinés par leurs capacités et leurs talents, chacun pourra alors travailler de tout coeur et acquérir la maîtrise dans sa profession, pour son plus grand profit et celui du reste du monde.

9.7. Les problèmes économiques

Les enseignements baha'is insistent dans les termes les plus énergiques sur la nécessité d'introduire des réformes dans les relations économiques du riche et du pauvre.

'Abdu'l-Baha dit:

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L'ajustement des conditions humaines doit être tel que la pauvreté disparaisse, que chacun, autant que possible suivant son rang et sa situation, reçoive sa part de confort et de bien-être. Nous voyons parmi nous, d'un côté, des hommes surchargés de richesses et, de l'autre, des malheureux qui meurent de faim; les uns possèdent plusieurs palais superbes, les autres n'ont rien pour reposer leur tête. Cet état de choses est injuste et il faut y remédier. Cependant, le remède doit être appliqué avec prudence. Il ne s'agit pas d'établir une égalité absolue entre les hommes. L'égalité est une chimère! Elle est tout à fait impraticable. Même si l'égalité venait à s'établir, elle ne pourrait être maintenue; et si son existence était possible, l'ordre du monde tout entier en serait détruit. La loi de l'ordre doit toujours prévaloir dans l'humanité. Le ciel l'a décrété en créant l'homme. L'humanité, tout comme une grande armée, a besoin d'un général, de capitaines, de sous-officiers de tous grades et de soldats, chacun ayant des fonctions déterminées. La hiérarchie est indispensable pour assurer une organisation méthodique. Une armée ne saurait être composée uniquement de généraux ou de capitaines ou seulement de soldats sans chefs.

Il est certain que, les uns étant démesurément riches et les autres lamentablement pauvres, une bonne organisation s'avère nécessaire pour contrôler et améliorer cet état de choses. Il importe de limiter la richesse, comme il est important de limiter la pauvreté. Les situations extrêmes sont nuisibles. Quand la pauvreté touche au dénuement, c'est le signe certain que, quelque part, se trouve la tyrannie. Les hommes doivent se hâter de résoudre cette question et changer sans délai des conditions qui infligent la misère et la pauvreté sordide à un très grand nombre de gens.

Les riches doivent se départir de leur abondance; d'un coeur ému, avec une intelligente compassion, ils doivent se soucier de ces malheureux qui souffrent du manque des choses les plus nécessaires à l'entretien de la vie.

Des lois spéciales doivent être adoptées pour régler ces excès de richesse et de misère. Les gouvernements des pays devraient se conformer à la loi divine qui confère à tous une justice égale. Tant que ceci ne sera pas réalisé, la loi de Dieu n'aura pas été respectée." (Causeries de 'Abdu'l-Baha à Paris, pp. 133 à 135.)

9.8. Finances publiques

'Abdu'l-Baha suggère que chaque ville, village ou district reçoive, autant que possible, la charge de l'administration des finances du territoire sous sa juridiction, et qu'il contribue dans de justes proportions aux dépenses du gouvernement général. Une des principales sources de revenus devrait être une taxe proportionnelle aux revenus. Si le salaire d'un homme n'excède pas le minimum vital, il devrait être exonéré de toute taxation; mais dans tous les cas où le revenu excède le minimum vital, un impôt devrait être prélevé dont le pourcentage serait croissant, dans la proportion où le surplus des revenus dépasse le minimum vital.

D'autre part si, en raison d'une maladie, d'une mauvaise récolte ou de toute autre cause involontaire, quelqu'un se trouvait incapable de faire face aux dépenses nécessaires de l'année, le fonds public devrait assurer les moyens d'existence du contribuable et de sa famille.

Il y aura aussi d'autres sources de revenu public: par exemple les biens intestats, les mines, les découvertes de trésors et les contributions volontaires, tandis que les dépenses comprendront les allocations aux malades et aux infirmes, aux orphelins, aux écoles, aux sourds et aveugles et les frais pour le maintien de la santé publique. Ainsi le bien-être et le confort de tous seront assurés. [Pour des détails supplémentaires, voir les discours de 'Abdu'l-Baha qui ont été publiés, en particulier ceux prononcés aux États-Unis d'Amérique.]

9.9. Partages volontaires

Dans une lettre écrite en 1919 à l'Organisation centrale pour une paix durable, 'Abdu'l-Baha dit:

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Parmi les enseignements de Baha'u'llah se trouve la question du partage volontaire des propriétés. Ce partage volontaire est plus méritoire que l'égalité (imposée par la loi) et s'appuie sur le fait que l'on ne doit pas se préférer à son prochain, mais plutôt sacrifier sa vie et ses biens pour les autres. Mais ceci ne doit pas s'imposer par la force jusqu'à en faire une loi qui contraigne l'homme. Non, car l'homme doit, volontairement et de son plein gré, sacrifier ses biens et sa vie pour les autres, donnant délibérément pour les pauvres, comme cela est d'usage en Perse parmi les baha'is. (Unité de conscience, pp. 20 à 22.)

9.10. Le travail pour tous

Un des enseignements les plus importants de Baha'u'llah concernant les questions économiques est que tous doivent accomplir un travail utile. Il ne faut pas qu'il y ait des bourdons dans la ruche humaine, pas de parasites parmi les gens valides de la société. Il dit:

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Il est enjoint à chacun de s'occuper d'une manière ou d'une autre: art, commerce, etc. Nous avons décidé d'identifier votre labeur à un acte d'adoration envers Dieu, le Véritable. Méditez, ô peuples, sur la grâce de Dieu et les faveurs qui vous sont accordées, et que votre gratitude s'élève vers Lui matin et soir.

Ne gaspillez pas votre temps en paresse et en indolence, et occupez-vous de ce qui est avantageux pour vous et pour les autres. Ainsi en a-t-il été décrété dans cette Tablette surgie de l'horizon où resplendissent le soleil de sagesse et la parole divine. Le plus méprisable des hommes devant Dieu est celui qui s'assoit et qui mendie. Attachez-vous à la corde de l'action, comptant sur l'aide de Dieu, l'Auteur des causes. (Les Bonnes Nouvelles, dans Foi mondiale baha'ie, p. 348.)


Que d'énergie gaspillée aujourd'hui dans le monde en luttes stériles et en compétitions qui détruisent et neutralisent les efforts des autres! Et que d'efforts perdus d'une manière encore plus néfaste!

Si tous les humains travaillaient et si tous leurs efforts, manuels ou intellectuels, étaient profitables à l'humanité comme le recommande Baha'u'llah, alors les ressources nécessaires à une vie saine, confortable et digne suffiraient amplement pour tous. Il n'y aurait plus ni taudis ni famine, ni misère ni servage industriel, ni surmenage qui mine la santé.

9.11. L'éthique de la richesse

Selon les enseignements baha'is, les richesses dûment acquises et bien employées sont honorables et méritoires. Tout service rendu doit être équitablement récompensé. Baha'u'llah dit dans Les Ornements:

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Le peuple de Baha ne doit refuser son dû à personne et rendre hommage au talent... Chacun doit parler avec justice et reconnaître la valeur des services rendus.


Concernant les intérêts à prélever sur les emprunts, Baha'u'llah écrit dans Les Splendeurs:

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Beaucoup de personnes sont obligées d'y avoir recours; si aucun intérêt n'était admis, les affaires seraient entravées et arrêtées. Il est rare que quelqu'un consente à prêter de l'argent à autrui selon le principe de Qard-i-hasan (littéralement "bon prêt", c'est-à-dire argent avancé sans intérêt, à rembourser au gré de l'emprunteur). Par conséquent, pour aider les serviteurs, Nous avons autorisé le prélèvement d'un intérêt sur l'argent prêté, parmi les autres transactions en usage. C'est-à-dire... qu'il est permis, légal et honnête de fixer un intérêt sur l'argent... mais il faut le faire avec modération et justice. La Plume de gloire s'est abstenue d'en tracer les limites, en signe de sagesse et pour la facilité de ses serviteurs. Nous exhortons les amis de Dieu à agir avec loyauté et probité, de telle manière que la miséricorde et la compassion de ses bien-aimés puissent se manifester envers tous.

L'exécution de telles affaires sera confiée aux soins des membres de la Maison de Justice, afin qu'ils puissent agir avec sagesse selon les exigences de l'époque.

9.12. Suppression du servage industriel

Dans le livre de l'Aqdas, Baha'u'llah condamne l'esclavage et 'Abdu'l-Baha a expliqué que, non seulement l'esclavage proprement dit, mais aussi l'esclavage industriel sont contraires à la loi de Dieu. Au cours de son séjour aux États-Unis, en 1912, il a dit aux Américains:

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Entre 1860 et 1865, vous avez fait une chose merveilleuse: vous avez aboli l'esclavage; mais aujourd'hui vous devez faire une chose bien plus merveilleuse encore: vous devez abolir l'esclavage industriel.

La solution des problèmes économiques ne peut être apportée par l'organisation du capital contre le travail ou du travail contre le capital ni par les conflits et les luttes, mais par une ferme attitude de bonne volonté de part et d'autre. Alors une justice réelle et durable sera assurée.

Parmi les baha'is, il n'existe aucune pratique tyrannique, mercantile ou injuste, aucune revendication vindicative, aucun soulèvement révolutionnaire contre les gouvernements existants.

À l'avenir, il ne sera plus possible pour les hommes d'amasser de grosses fortunes grâce au travail des autres. Les riches partageront volontairement. Ils s'y accoutumeront peu à peu, de leur propre gré et d'une façon naturelle. Cela ne sera pas accompli par des guerres ou des effusions de sang. (Star of the West, vol. VII, n 15, p. 147.)


C'est par la collaboration et la consultation amicales, par une association et une juste répartition des bénéfices que les intérêts du travail et du capital seront le mieux préservés. Les mesures sévères comme les grèves et le lock-out sont nuisibles, non seulement aux industries immédiatement atteintes, mais à la communauté entière. Il incombe par conséquent aux gouvernements de trouver le moyen d'empêcher le recours à des méthodes aussi violentes pour régler les différends. 'Abdu'l-Baha a dit à Dublin, New Hampshire, en 1912:

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Maintenant je veux vous parler de la loi de Dieu. Selon la loi divine, les employés ne devraient pas être rétribués seulement par un salaire. Non, ils devraient plutôt être associés dans toutes les entreprises. La question de la socialisation est très compliquée. Elle ne sera pas résolue par des grèves au sujet des salaires. Tous les gouvernements du monde doivent s'unir et établir une assemblée dont les membres seront élus dans les parlements et parmi l'élite de chaque nation. Ceux-ci devront préparer un plan de réforme avec sagesse et fermeté, de façon que les patrons ne souffrent pas de pertes trop lourdes et que les ouvriers ne soient pas lésés. Avec la plus grande modération, ils devront élaborer la législation, puis annoncer publiquement que les droits des classes laborieuses seront efficacement sauvegardés et que les droits des capitalistes seront également protégés.

Quand une telle loi sera généralisée, selon la volonté des deux parties, si une grève se déclarait, tous les gouvernements du monde devraient s'y opposer collectivement. Sinon le travail conduira à trop de destruction, surtout en Europe où des événements désastreux adviendront.

Ce problème, parmi d'autres, fera l'objet d'une guerre générale en Europe. Les propriétaires de mines, d'usines, d'immeubles devraient partager leurs revenus avec leurs employés et accorder impartialement un certain pourcentage des bénéfices à leurs ouvriers, afin qu'en plus de leur salaire, ils participent aux revenus généraux de l'entreprise et qu'ils s'efforcent de travailler en toute conscience. (HORACE HOLLEY, L'Économie mondiale de Baha'u'llah, pp. 25 à 26.)

9.13. Legs et héritages

Baha'u'llah précise que chacun devrait rester libre de disposer de ses biens comme il lui plaît pendant toute sa vie. Il importe que chacun rédige un testament écrit indiquant la manière dont ses biens seront répartis après son décès. Si quelqu'un vient à disparaître sans laisser de testament, ses biens devront être évalués et partagés en proportions déterminées entre sept catégories d'héritiers, à savoir: enfants, épouse ou époux, père, mère, frères, soeurs et éducateurs, la part de chacun allant en décroissant du premier au dernier. Si l'une ou plusieurs de ces catégories font défaut, leur part devrait aller au trésor public pour être consacrée aux pauvres, aux orphelins, aux veuves ou à quelque oeuvre d'utilité publique. Si le disparu n'a aucun héritier, tous ses biens vont au trésor public.

Il n'existe aucune spécification dans la loi de Baha'u'llah qui empêche un homme de léguer ses biens à qui bon lui semble; mais les baha'is, en rédigeant leur testament, s'inspireront naturellement de la formule que Baha'u'llah a établie en faveur des biens intestats et qui assure la répartition des propriétés entre un grand nombre d'héritiers.

9.14. Égalité de l'homme et de la femme

D'après l'un des principes sociaux auxquels Baha'u'llah attache beaucoup d'importance, la femme doit être considérée comme l'égale de l'homme, jouissant de droits et de privilèges égaux, d'une éducation semblable et de facilités similaires.

Selon lui, le meilleur moyen d'amener l'émancipation des femmes est l'éducation universelle. Les filles doivent recevoir une éducation aussi soignée que les garçons. En fait, l'éducation des filles est même plus importante que celle des garçons puisque, en temps voulu, elles deviendront mères et, comme telles, elles sont les premières éducatrices de la génération suivante. Les enfants sont comme de frais et tendres rameaux; si leur formation première est bonne, ils poussent droit; si elle est mauvaise, leur croissance dévie, et jusqu'à la fin de leurs jours ils pâtiront du manque de discipline et d'éducation de leurs jeunes années. Aussi, il est de la plus haute importance que les filles soient pourvues d'une bonne et sage éducation!

Au cours de ses voyages en Occident, 'Abdu'l-Baha eut fréquemment l'occasion d'exposer les enseignements baha'is à ce sujet. Dans une réunion de la Ligue pour la liberté des femmes, à Londres, en janvier 1913, il a dit:

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Comme l'oiseau, l'humanité possède deux ailes--l'une mâle, l'autre femelle. Si les deux ailes ne sont pas également fortes et mues par une force commune, l'oiseau ne peut s'envoler vers le ciel. Selon l'esprit de ce cycle, les femmes doivent progresser et remplir leur mission dans tous les domaines de la vie, devenant ainsi les égales des hommes. Elles doivent être au même niveau qu'eux et jouir des mêmes droits. Ceci est mon ardente prière et c'est l'un des principes fondamentaux de Baha'u'llah.

Certains savants ont déclaré que le cerveau des hommes pèse plus que celui des femmes et ils prétendent que ce fait constitue une preuve de la supériorité de l'homme. Cependant, en observant autour de nous, nous voyons des gens, dont la tête est petite et dont le cerveau doit peser peu, faire preuve de la plus haute intelligence et des plus grandes facultés de compréhension, et d'autres qui ont une grosse tête, dont le cerveau doit être lourd, ne sont cependant que des sots. Par conséquent, le poids du cerveau n'indique ni la supériorité ni le véritable degré de l'intelligence.

Lorsque les hommes, comme seconde preuve de leur supériorité, affirment que les femmes n'ont pas su accomplir autant qu'eux, ils se servent d'un pauvre argument démenti par l'histoire. Mieux informés, ils sauraient que des femmes de valeur ont accompli des choses remarquables dans le passé et que, de nos jours, il en existe beaucoup qui accomplissent des tâches importantes.


Ici, 'Abdu'l-Baha raconta la vie de Zénobie et d'autres femmes célèbres de jadis, terminant par un éloquent hommage à la courageuse Marie-Madeleine dont la foi demeura ferme alors que celle des apôtres chancelait. Il continua:

Citation

Parmi les femmes célèbres de notre époque se trouve Qurratu'l-'Ayn, la fille d'un prêtre musulman. À l'époque de l'apparition du Bab, elle montra tant de fermeté et de courage que tous ceux qui l'entendirent en furent stupéfaits. Elle rejeta son voile en dépit de l'immémoriale coutume persane et, bien que converser avec des hommes fût considéré comme une inconvenance, l'héroïque femme soutint des controverses avec les plus cultivés d'entre eux, et partout elle triompha. Le gouvernement persan la mit en état d'arrestation; elle fut lapidée dans les rues, frappée d'anathème, exilée de ville en ville, menacée de mort, mais jamais elle ne faiblit dans sa détermination de lutter pour la libération de ses soeurs. Elle supporta la persécution et la souffrance avec le plus grand héroïsme; même en prison, elle opéra des conversions.

À un ministre persan chez qui elle était emprisonnée, elle dit: "Vous pouvez me tuer quand vous voudrez, mais vous ne pouvez pas arrêter l'émancipation des femmes." Le terme de sa vie tragique arrivé, elle fut emmenée dans un jardin et étranglée. Elle avait mis ses plus beaux habits, comme si elle se rendait à une fête nuptiale. Elle donna sa vie avec tant de magnanimité et de courage qu'elle étonna et bouleversa tous ceux qui se trouvaient là. Ce fut en vérité une grande héroïne. Aujourd'hui, en Perse, parmi les baha'is, les femmes font aussi preuve d'un courage inflexible et elles sont douées d'une grande inspiration poétique. Elles sont extrêmement éloquentes et parlent devant de grands auditoires.

Les femmes doivent aller de l'avant; pour le perfectionnement de l'humanité, elles doivent étendre leurs connaissances scientifiques, littéraires et historiques. D'ici peu, elles obtiendront leurs droits. Les hommes constateront leur sérieux, leur dignité, les améliorations qu'elles apportent à la vie politique et civile, leur opposition à la guerre et leur désir d'obtenir le suffrage universel et des facilités égales à celles des hommes. J'espère vous voir progresser dans tous les domaines de la vie; alors vos fronts seront couronnés du diadème de la gloire éternelle.


Texte tiré du livre BAHA'U'LLAH ET L'ÈRE NOUVELLE

Une introduction à la foi baha'ie
J.E. Esslemont

hhttp://www.bahai-biblio.org/centre-doc/ouvrage/ere-nouvelle/ere-nouvelle-sommaire.htm

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