Posté le 29 juin 2016
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Chapitre 2


Il courut vers moi, et je le pris dans mes bras, qu’il est mignon ce tit gars

« Bonjour ma fille, se retourna mon père
- Coucou toi, dis-je en touchant le nez du garçon, ah, bonjour papa, bonjour Alice
- bonjour Charlotte, tu vas bien ? me demanda Alice, Mathéo n’a pas arrêté de vouloir te voir en voiture, il est comblé là !
- Ah je vois ça haha ! Ca va ti toi ? Ouh, t’aime pas ça hein ! Remarquais-je en le chatouillant au ventre.
- Viens t’asseoir si tu veux Charlotte, proposa mon père
- Euh, oui, allez descend, je pose mon sac et je reviens MatMotte, en descendant Mathéo. »

Je monte en vitesse dans ma chambre, pose mon sac, retire mon manteau, enlève ce fichu élastique de mes cheveux, me les brosse vite fait et descend. Je m’installe sur le canapé aux côtés de mon père, avec Mathéo sur les genoux.

« Vois tu Pascal, commença Alice, je m’inquiète pour lui. J’habite assez loin et l’hôpital le plus proche est près d’ici, et je veux qu’il soit dans les meilleures conditions que possible, quitte à que ce ça me coûte un peu plus je …
- Ne t’inquiète pas Alice, je veux bien être à tes côtés, ça va lui changer d’air d’être ici, plutôt qu’à la grande ville en permanence. Charlotte ? T’en pense quoi ?
- Hum ? Désolée, je n’ai pas trop suivi la conv, c’est de qui vous parlez ?
- Du bonhomme sur tes genoux, répondit Alice, il va se faire hospitalisé, et je ne peux pas le surveiller d’où je vis vois tu.
- Ah mais il peut venir ici non ?
- Il sera sur un lit d’hôpital Charlotte, répondit bêtement mon père
- Ah oui mince, après les cours je peux aller lui rendre visite, ça ne prend pas beaucoup de temps, et ça ne me dérange pas.
- Ah vraiment ? Merci beaucoup Charlotte ! s’écria Alice, avec Pierre, on s’inquiétait beaucoup pour ne pas qu’il soit seul, tu es sûre que ça ne te dérange pas ? Surtout pour tes études ou … ?
- Ca ? C’est le moindre de mes soucis, pas de problème
- Qu’elle est responsable cette gamine, tu as bien de la chance mon cher frère, ironisa Alice, j’aimerai que Mathéo le soit plus parfois …
- C’est responsable quand ça grandit, crois moi, elle était une peste étant petite, rigola hypocritement mon père. »

Il était temps qu’Alice et Mathéo partent, le petit était triste de me quitter si tôt, mais je lui promis de bientôt le revoir, et il était content. Ma sœur arrivait plus ou moins au même moment, et reçue les grandes éloges de mon père, je montai rapidement vers ma chambre, j’ai bien faillit vomir de l’attitude de mon père devant sa sœur, cela m’écœurais à un tel point, je pourrais exploser un mur si j’en étais capable. C’est parti pour passer du côté de ma seconde vie, en arrivant sur la plateforme, j’étais étonnée de voir dans le tchat le message rose pétant ci-dessous :

[Modération] Nous informons que dans une semaine, vous pourrez poster pour être candidat pour entrer dans l’équipe de la modération. Pour ce faire, plus de précisions sur le forum. Bon courage à toutes et tous.

J’espère sincèrement qu’il n’y aura pas trop de monde, ça réduirait mes chances pour être à leur côté. Après réflexion, cette annonce m’a bien prise conscience de l’opportunité qu’on me donne, et je ne vais pas la perdre ! Après avoir vu qu’Aewing était connecté, je lui envoie un message comme quoi j’étais d’accord, et qu’une discussion sur le forum pouvait démarrer. En attendant, je discute avec Thomas et d’autres personnes du salon vanilla1, il y a toujours une bonne ambiance dans ce salon, pas de prise de tête, tout le monde se connaît, ce qui est incroyable, je ne pensais pas arriver dans le « v1 family » comme on se nomme.

J’hésite longuement, je ne sais pas si je fais ce pas, après tout, vais-je être rejetée ? Ou va-t-on simplement m’ignorer, comme une bonne partie des autres salons ? A vrai dire, je n’étais jamais rentrée dans le vanilla1, j’ai toujours crue que c’était réservé aux « pros » de la communauté française, et je me suis dit, pourquoi pas moi, après tout, je vois toujours les même personnes discuter dans le forum, et ils sont toujours dans ce salon. Aller, saute le pas, ça ne va pas te tuer, au pire, tu repartiras bredouille, pensa ma conscience si innocente, d’accord t’es gentille mais merci, pensai-je en lui répondant.
Il y a un de ses mondes dans ce salon ! Bon, une quarantaine de souris qui jouent sans pression, le tchat circule rapidement, à peine le temps de lire, derrière mon écran, un stress me monte, je ne sais pas d’où ça vient ! Non ! Arrête conscience ! Ne me parle pas, c’est de ta faute si j’en suis là, à paniquer comme je ne l’ai jamais fait ! « Oh, une nouvelle tête » s’interrogea l’un des probables habitués du salon, car oui, malgré le fait que je ne suis pas dans un état correct pour jouer, je le faisais quand même, je veux impressionner, comme pour prouver que je suis capable de rester ici. Après cette pauvre réflexion, les autres déchaînent plein de répliques pas tendre à mon goût, mais je les ignore, se fondre dans la masse, c’est le but maintenant.

Ca fait depuis 15 minutes que je suis là, j’ai presque l’impression de m’être calmée, ou m’être habituée à ce monde hostile, mais je suis toujours en compétition avec un podium des 5 dernières places, ça m’énerve d’arriver très rarement première. Je me suis habituée à cela en changeant de salon jusqu’à temps qu’il n’y avait que des noobs, pour bien les laminer. Je ne sais pas d’où bien ce déclique, d’être moins ignorante, de rester dans un salon fixe peut être, de vouloir me surpasser en restant avec les meilleurs, comme pour m’auto détruire, pour être moins forte mentalement, pour me rabaisser peut être ?
Je ne sais pas. En tout cas, maintenant, je sais à qui faire fasse, qu’une bande d’ignorant qui ne font que ce moquer des autres, c’est tellement pathétique, parfois, des personnes emploient des mots tellement violents, et un modo ne trainant non loin, ils se font mute* pendant quelques temps, ça fait un bien fou, mais ce n’est pas fini, car il en reste toujours. Ses personnes qui spamment* le tchat, ou bien qui harcèlent le modo pour lui demander des questions inutiles, c’est vraiment un changement radical. Avant, j’étais dans des coins tranquilles, très peu s’insultaient de la sorte, rare les fois où un modo arrivait dans le salon, enfin, dans celui où j’étais.


Citation de Vocabulaire

Spoiler - Révéler

*mute = arrêt de la parole pendant X temps d’abord en 1h, puis les sanctions s’accumulent au ban (arrêt de jouer)
spam = écrire plus ou moins n’importe quoi pour se faire remarquer dans le tchat.



« Bonjour Chamonixa » s’exprima l’un des leurs, sensation très étrange après la lecture de ce message, pourtant si banal. Je n’ai probablement pas l’habitude à ce que l’on m’interpelle, qu’une personne soit polie tout court. Je lui salue très gentiment et repars à mes occupations. D’habitude, je discute avec Thomas, mais il n’était pas là aujourd’hui, je me sens tellement seule. Je suis sûre que s’il avait été connecté, il m’aurait demandé pourquoi je suis dans ce salon, mais là il ne peut pas me le demander. La personne polie me demande ensuite si j’allais bien, forcément, je lui mens, mais il ne peut pas le savoir, tant mieux, puis d’autres s’incrustent dans la discussion, c’est plutôt sympathique.
Bon, poliment, je m’excuse au près d’eux mais je dois filer pour aller manger, on s’ajoute en amis et je me déconnecte et je rejoins ma famille en bas.


Ce soir, ce n’ai pas trop envie de me connecter, je m’enfouie dans mon lit, après m’être habiller bien sûr, et envoie un message à Thomas pour le prévenir, je fouille les réseaux sociaux, bien que je ne les utilise jamais et reprend la lecture de l’un de mes livres. J’ai passée toute l’après midi sur le jeu, et je n’ai pas forcément fais des choses passionnantes, j’ai discuté sur le tchat et sur le forum, tout en regardant des vidéos sur Youtube, ensuite, j’ai mangé avec ma famille, rien de plus banale et j’en suis là.

"Dz, Dz, Dzzzzzzz" Ah mon téléphone vibre, un message ? Je ne connais pas le numéro, étrange.
« Salut Charlotte c’est Maëlisse, j’espère que je ne te dérange pas. Je voulais te demander si on pouvait travailler ensemble pour le projet en français, j’ai quelques idées et je pense que ça peut te plaire j’espère trop que tu vas accepter, j’ai trop hâte ! booonne nuiiiit <3 »

Elle fout toujours des cœurs alors que c’est inutile … Après avoir vu ce message, j’attends un peu, je sais que je vais recevoir plein d’identiques au cours des prochains jours car on doit donner notre groupe vendredi, et étant donné que j’ai un bon niveau, certains me parlent juste pour les travaux à l’école. Je lui réponds vite fait que j’y réfléchis et que je lui donnerai la réponse plus tard. Bon, elle est gentille, ce n’est pas le problème, juste qu’elle a beaucoup de difficultés, je ne sais pas pourquoi ils ont accepté qu’elle aille en S quoi, elle va galérer cette année. Je m’étonne toujours d’avoir un aussi bon niveau, mes parents ont demandé lorsque j’étais en 5e de sauter la 4e et ils ont acceptés, maintenant je suis la plus jeune des premières, en gardant un niveau excellant pour certains de mes professeurs. Ces derniers veulent même me voir en classe de terminale, pour être franche, je n’ai pas passé le bac de français, et je ne veux pas sauter une classe supplémentaire, ce serait beaucoup plus compliqué. Bon, je m’arrête de réfléchir inutilement et je vais me coucher en espérant passer une bonne journée demain.


« Arrête, tu sais que tu va faire la plus grosse erreur de ta vie ! Je t’en supplie, ne m’abandonne pas comme ça, pas maintenant !
- Je sais, je suis tellement … désolé. Je … Je ne peux pas faire autrement. Tu le sais autant que moi, comment veux tu que je poursuive dans cette situation. On pourra toujours se parler, tu le sais …
- NON ! Noooonn ! noonn … sanglote-t-elle, pourquoi, dit le moi !
- Tu le sais très bien même ! Tu es la première personne à l’avoir su, et tu me demandes de te le répéter, comme si ce n’est pas dur pour moi de te le dire. C’est plus difficile pour moi que pour toi, n’en pense pas moins. Je t’aime du plus profond de mon cœur, je n’ai jamais aimé une personne comme toi, mais, sache que tu es unique …
Il se retourne pour être dos à elle, il n’ose plus la regarder dans les yeux depuis cette nouvelle, il doit partir, malheureusement pour eux.
- Ce n’est que du cinéma, tu le sais toi autant que je le sais, révéla-t-elle, tu oses me faire ça pour t’éloigné de moi, je sais ce que l’on t’a dit à mon propos, et d’après ce que je vois, tu les crois. Je … Je ne pensais pas qu’ils arriveraient à t’embobiner autant, au point que tu partes loin de moi. Ces pauvres mots n’ont ni queue ni tête. Ces mots d’une pure invention sont là que pour m’humilier, comme ils le font chaque jour, ne t’en rend tu pas compte ? MERDE ! Comprend moi à la fin ! ….
- Je te comprends, oui, cherche moi des excuses, fais ce que tu veux, mais tu ne peux pas retirer ce que je veux faire, même si je n’ai pas envie de te quitter, maintenant, mais je suis obligé. Crois-tu que ces mots proviennent vraiment d’eux ? Ne sont-ils pas seulement le fruit de ton imagination ? Franchement, tu me fais peur, après réflexion, je commence à ne plus te comprendre, tu changes, tu évolue peut être ? Mauvaise évolution alors … »

Elle lui saute dessus, comme pour le retenir, elle sanglote en même temps, elle sent la fatigue arriver en elle, elle ne veut pas le lâcher, elle ne veut pas qu’il parte si loin d’elle, elle ne veut donc pas que le futur vienne au présent, elle se sent perdue.

Ils restent comme ça pendant de longues minutes, aucun ne voulait parler, pas d’excuse, pas de dispute, rien. La pluie devient de plus en plus importante, cela leur porte égale. Dehors, sous la pluie, en pleine nuit, rien ne présage de bon, pourtant ils se sentent bien, du moins, ce que pensent les rares passagers.

Il veut l’embrasser, rien qu’une première et dernière fois, mais il n’ose pas, il sait qu’elle ne veut plus de lui, il veut envisager quelque chose avec elle, mais il n’ose pas, peur de la décevoir, peur de la rendre triste un jour, un peu comme aujourd’hui, mais ça aurait été pire, il ne s’imagine pas un instant qu’elle puisse s’inventer autant d’histoires pour le retenir. Non, il doit partir. Elle veut d’un côté rentrer chez elle, mais de l’autre, elle ne veut pas le perdre à cet instant. Ils avaient tellement vécu que ça ne peut pas ce finir comme ça !

Il l’a lâcha, l’embrassa sur la joie, la reporta sur le bord du trottoir, et fit demi-tour, elle leva ses yeux pour le regarder au loin, recouvert d’une fine couche de pluie, puis il disparu, à jamais.

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