Extrait 9 chap 5

Kryssal, marchait vers le hall destiné aux apprentis en traînant les pieds, les paroles sèches de Garrocha encore en tête. Sa plus grande question était de savoir pourquoi Farron l'avait prise avec lui, alors que clairement la reine n'avait pas vu en elle un atout de taille pour la garde. La jeune fille soupira avant de s’arrêter de de faire demi-tours prenant la direction de la chambre du général d'un pas vif.

Arrivée face à la porte, elle hésita quelques minutes observant avec appréhension les gravures mythologiques qui parcouraient le bois noir. L'apprentie inspira doucement avant de toquer timidement. Bientôt, la voix grave du générale lui indiqua d'entrer, tandis qu'il reposait doucement son épée sur son socle.

Kryssal observa avec étonnement l'impressionnante collection de croquis et maquettes d'armes accrochée sur ses murs.
" Je ne savais pas que vous vous aimiez à la forge ..Farron eu un rire doux avant de s'asseoir sur son lit
- Tout cela n'est pas a moi. Ses croquis appartenaient à ton père je me contente d'en prendre soin"

Kryssal le regarda avec étonnement passant une main douce sur les papiers jaunis. Les affaires de son père, voila bien longtemps qu'elle n'avait pas oser les regarder, depuis sa disparation lors des ses 2 ans tres exactement.

L'apprentie soupira avant d'interroger son maître du regard. Ce dernier lui fit signe de venir s'asseoir à ses cotés sur le lit.
La jeune fille obéit, posant ses mains sur les draps de velours avec etonnement.

" Pourquoi avez vous des draps aussi luxueux maître ?
- Oh disons que j'ai demandé aux servantes du château de me mettre également des draps sobre comme vous tous, mais qu'il semble qu'elles ne soient pas d'accord avec se point la . Le jeune homme caressa les draps d'un air nostalgique.
- Et pourquoi...?
- Je suppose qu'elles ont trop l'habitude depuis que je suis petit. Je reste leur petit enfant à garder."

L'apprentie lui jeta un regard interrogateur, persuadé que son maître était venu ici à l'age de devenir apprentis et non avant. Farron sourit doucement comprenant son interrogation silencieuse.

" Lorsque je suis arrivé dans ce château j'avais tout juste 5 ans, ma mère était morte assassinée quant à mon père...J'ignore même jusqu'à son nom. Il soupira doucement se remémorant avec douleur ses souvenirs enfouis. J'étais très refermé à cette époque, le roi et la reine venaient de perdre leur premier fils et virent en moi cet enfant disparu. C'est ainsi qu'ils décidèrent de me garder ici. Les servantes du château s'occuper donc de moi en même temps que la famille royale mais je n'ai jamais réussi à voir le roi comme un père de même pour la reine. A force de côtoyer les enfants, j'ai fini par oublier ma douleur et grandir. C'est la que j'ai rencontré ton père.
- Comment est-ce arrivé ?
- J’étais plus âgé, ton âge en tant qu'apprenti et il s'est trouvé être mon mentor. J'ai toujours grandi en pensant que le seul but de ma vie serait de me venger et de tuer de mes mains l'assassin de ma mère. Mais au contact de ton père j'ai appris l'importance de protéger les autres, j'avais vécu une douleur indéfinissable et d'après lui empêcher les autres de la vivre était une chose honorable. Alors il m'appris le maniement des armes, puis la bienveillance, j'ai vite trouvé en lui la présence paternelle qu'il me manquait tant... Puis tu es née, il me parlait beaucoup de toi, de sa famille et j'ai appris moi même a t’apprécier sans te connaitre. C'est 2 ans après qu'il a disparu..."

Kryssal hocha lentement la tête, les faibles souvenirs qu'elle conservait de son père remontait à sa petite enfance, jusqu'au jour ou des soldats annoncèrent à sa mère que Amïor n'était jamais rentré d'une mission. La vie à la maison était devenue plus vide sans le sourire tendre de l'adulte.

Elle observa Farron quelque instant, malgré la différence visible de physique avec Amïor, elle retrouvait en lui les mimique qu'il possédait. Sa façon de sourire de se tenir ou encore la lueur de son regard. L'apprentie baissa les yeux quelques instants, si son mentor avait réussit à trouver en son père, quelqu'un pour la protéger aurait-elle le droit de faire de même ?

Farron se leva la tirant des ses méditations
" Aller ! Demain sera une rude journée d'entrainement il faut dormir." Lui annonca-t-il doucement.

La jeune fille se leva docilement et suivit son maître jusqu'au hall des apprentis. Une fois au lit, elle le regarda fermer la porte dans un bonne nuit doux. Kryssal serra doucement les draps entre ses doigts l'esprit floué par le sommeil.

" Bonne nuit...Papa..." Pensa-t-elle doucement avant de sombrer dans un sommeil paisible.