Auteur : Luka.S
Posté le 20 mars 2017
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J’étais a un croisement. Le croisement de ma vie. Et peu importe le choix que je faisait ce jour là, j’étais sûr d’une chose. J’allais blesser quelqu’un. Ca pouvait être moi. Ca pouvait être elle ou même quelqu’un d’autre. Mais je le sentais. D’un côté, j’avais le choix entre vivre ma vie, seul, comme je le voulait. Sans aucunes contraintes. Et de l’autre je l’avait elle. Elle, ma famille, ma vie de l’époque et tout ce que qui pouvait me rattacher a ce que j’étais. Mais je n’étais pas digne d’elle. Chacun de mes souffles la brulait. Chacun de mes gestes la blessait. Elle qui était tout pour moi. Elle qui m’aidait a garder la tête hors de l’eau quand ça n’allait pas. Et pourtant aujourd’hui cette « Elle » me tenait encore parfois dans ses bras, me murmurant que je pouvait la briser sans aucuns efforts et que pourtant elle serait encore là. Sans elle, je serais mort. Mort de l’intérieur. Mes sentiments doucement effacés refaisaient surface avec elle. Toutes mes cicatrices se soignaient et ne devenaient plus que de légères marques argentées sur ma peau blanche. Mes cheveux auparavant aussi long que mon dos étaient désormais coupé court. Prouvant une fois de plus comment je me sentait a l’intérieur : banal, sans saveur, avec juste un peu d’originalité pour qu’on m’aime assez.
Ca, c’était moi, et elle, malgré ce peu de vie m’a aimer et chéri comme la plus belle pierre précieuse du monde. Elle m’a traité comme un joyaux. Elle m’a taillée dans la pierre brute pour faire de moi quelqu’un de beau, de pur et d’honnête. Elle a retirer toutes ces imperfections qui faisaient de moi quelqu’un de sale et elle ne m’a laisser que quelques strilles et piqures, a jamais gravées dans la roche. Pour que je n’oublie jamais qui j’étais et ce qui m’a fait devenir qui je suis maintenant. Je voue tout mon cœur a cette femme. Je lui donne et lui donnerait toujours tout mon amour. Pourtant ce jour là, quand je devait faire mon choix. J’ai fait celui qui l’a briser elle aussi.
J’étais une femme simple, mais compliquée a la fois. Pas née dans le bon corps, de la bonne manière, ni dans la bonne famille. Je les aimaient, ne vous trompez pas. Ils étaient compréhensifs, gentils et aimants. Mais pas assez. Pas comme je l’aurait voulu. Bien sûr je ne peut pas parler de moi comme ça sans évoquer mes ennuis. Le changement de sexe, la dépression, le manque de confiance en soi. Mon amour pour cette femme. Un amour inconditionnel pour quelqu’un d’aussi briser que moi. Cette femme, elle aussi perdue dans un corps trop fin pour son cœur meurtrit. Trop prudente pour son propre bien. Ayant une vie plus compliquée que la mienne. Mais tenant toujours.
Le choix que j’ai fait n’avait rien de plaisant. Partir du jour au lendemain, trouver une autre vie plus loin, avec d’autres personnes, un autre entourage. Je m’étais enfuit, enfuit de tout, de mes responsabilités, de mes amour et de mes emmerdes. Je n’ai penser qu’à moi ce jour là, mon sac a l’épaule contenant le peu d’affaires personnelles que j’avais pu emmener. J’avais tout quitter. Tout sans exception, je l’ai quitter elle, sans même penser a ses sentiments, a ce qu’elle voulait. Je l’ai su bien plus tard, bien après mon retour. Mais elle aussi aurait voulu s’évader. Elle serait partit avec moi si je lui avait dit.
Mais non, je suis rester dans mon mutisme habituel. Celui qui a exploser comme du verre le jour ou dans un accès de colère j’ai fait exploser mon quotidien. C’est ça en fait. J’étais une bombe a retardement qui n’attendait qu’une chose, tout détruire. J’ai détruit les peu de choses qui me donnaient envie de sourire. Et pendant mon absence, elle déjà profondément meurtrie, a prit chaque jour ou je n’étais pas là pour les reconstruire. Je ne sais pas comment elle a su, ni comment elle a fait. Mais elle savait que je reviendrait, elle a tout fait pour que ma vie que j’avais jetée au loin comme une bouteille a la mer me revienne, doucement, comme emporté par les vagues. C’est un message de sa part qui m’a fait prendre la route du retour. Un simple mot, sur une carte expédiée de je ne sais ou. Comment a-t-elle eu mon adresse ? Comment m’a-t-elle retrouver même ? Je ne le sais pas. Mais tout ce que je sais c’est que ce mot, qui n’étais rien qu’un peu d’encre sur un papier plus rigide que la moyenne, m’a fait rentrer. Et ce simple mot c’était :
« Reviens »
Sa signature n’avait rien de surprenant, deux lettres entrelacées, comme dans mes souvenirs. La bague que je portait toujours a mon doigt me brûla soudainement, comme pour me rappeler la brûlure vive dans mon cœur a l’idée qu’elle veuille encore de moi. Qu’elle soit d’’accord pour que je revienne, que je l’aime a nouveau. Ces quelques lettres sur un bout de papier me rappelèrent a quel point ma vie d’avant me manquait. Alors j’allais a nouveau blesser des gens. Pour elle parce que malgré ces quelques mois. -ou bien étaient-ce des années ? je ne pourrais le dire.- Après tant de temps passer loin des miens qui ne me manquaient plus tant que ça. Elle, je l’aimait toujours.
Mon retour n’a pas été très joyeux. Entre la réaction de ma famille et de mes anciens amis. Entre le bonheur de les revoir et la lourdeur des chaines qui s’entouraient lentement a mes chevilles. J’étais confus. Perturbé. Je sentait doucement la suffocation d’avant revenir et pourtant. Malgré tout ces maux quand mes yeux tombèrent enfin sur elle. Quand je vit enfin tout le mal que je lui avait fait. Le coup qui me frappa fut pire qu’une chape de plombs. Pire qu’un ouragan, qu’une tornade. En moi je sentit cette chose, qui arrachait tout, qui me dévastait. Et c’est seulement a ce moment que je me rendit compte d’une chose. J’avais fait le mauvais choix.

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