Posté le 12 novembre 2017
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Adèle Haenel emmène toute cette troupe de jeunes acteurs inconnus. Même si elle s'eclipsera pour laisser les deux acteurs principaux (Nahuel Pérez Biscayart et Arnaud Valois) prendre le dessus, on retiendra tout de même son astuce pour faire tourner les fax en boucle. La musique est pas mal, parfois pas toujours incroyable et trop lancinante, mais le remix de Bronski Beat marche plutôt bien, bien que pas très long à mon goût.

Quelques scènes très "stylisés", notamment avec les boites de nuit incessantes où on voit pas grand chose, et avec ces superpositions de scènes, entre la boite de nuit qui devient dans le lit, les flashbacks des ex quand ils font l'amour avec la superposition de leur mains ou de leur menton (ça d'ailleurs je l'avais pas totalement compris, c'était mon ami qui me l'a dit juste après... Je viens de me rendre compte que c'est meta ce que je viens de dire). Ou aussi la scène où il respire fort, qui se superpose aux remous de la Seine, qui devient étrangement rouge.

Scènes de cul assez silencieuses et longues, c'est assez intéressant à regarder au cinéma. Mais ici elles ont un côté assez didactique encore une fois, vu qu'elles se mélangent aux anecdotes de chacun. C'est d'ailleurs ça qui est intéressant dans ce film, les anecdotes de chacun distillés tout le long du film, pour contextualiser les problématiques.

La fin est étrange, quand l'un des personnages meure, il y a cette sorte de non-émotion qui émerge, c'est sensé être un moment poignant, et ça tombe un peu dans le vide, notamment quand sa mère fait "mince... déjà", ça donne limite un aspect ridicule. Le seul moment où ça a l'air de fonctionner, c'est quand ils parlent des cendres, où Adèle (oui, Sophie) propose de les jeter sur les assureurs comme il l'aurait voulu (ce qui a déclencher des rires dans la salle), ou si la mère voulait bien faire un 50/50 avec les cendres.

Un certain côté louche est toujours présent je trouve, peut-être plus subtilement, par rapport à Eastern Boys (précédent film du réalisateur), notamment avec ce décalage plus ou moins constant, de la gravité de la situation, mélangé au sexe désabusé, au blague sur les cendres, etc.

Et le film nous laisse sur un générique qui arrive violent, juste après une scène de boite de nuit (encore) : écran noir, générique qui défile. Sans son. Ça donne une ambiance assez étrange dans la salle. J'en ai déjà eu des génériques qui arrivaient de façon étrange, mais qui arrive sans aucun son du tout, jamais. Comme si le réalisateur nous disait "à vous de faire votre part du travail".

Bref, un film qu'on voit passer lentement, mais qui laisse une marque imprégné dans le temps. Très contemplatif et lent, voire long et éprouvant, ce qui n'est pas forcément une mauvais chose (ni une bonne non plus). Malgré le fait qu'il soit endurant et poussif, il garde toujours un certain didactisme, pas forcément accessible certes, mais nécessaire, que ce soit sur le combat sur les MST, l'homophobie qui s'y rapporte, etc.

Surtout pour un sujet aussi peu abordé, même aujourd'hui, ce qui est extrêmement grave. Même s'il n'est pas parfait, parfois poussif, il est de toute façon nécessaire d'aller le voir. C'est un ordre. MERDE.

*claquements de doigts*

Je vous laisse sur la magnifique critique de Fritz Langueur :
https://www.senscritique.com/film/120_battements_par_minute/critique/131833183

Et sur celle de mymp :
https://www.senscritique.com/film/120_battements_par_minute/critique/131910922

Et ma préférée de pierreAfeu :
https://www.senscritique.com/film/120_battements_par_minute/critique/131644639

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