Posté le 13 mai 2018
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Elle allait dans le QG, promenant sa silhouette adolescente en traînant des pieds. Ses bois, arabesques de cornes au délié fin et gracile, tranchaient presque avec celle qui les portait, au quotidien plutôt pataude et bien moins élégante que ces attributs dont Nature avait paré sa tête.
Elle se cachait derrière une longue frange d'un châtain un peu grisâtre aussi ternes que ses yeux pâles : cela aurait pu la rendre douce, mais au QG beaucoup la trouvaient fade, très ou trop ordinaire.
C'était peut-être dû à sa jeunesse, qui donnait à beaucoup d'adolescents un air mal dégrossi voire un peu lent. Le regard fuyant et le mot parfois un peu incertain lorsqu'elle ne se sentait pas à l'aise, certains en étaient irrités.
Elle était certes douce, affable, pas méchante pour un sou mais pour beaucoup quelque chose manquait : on finissait par s'ennuyer, ou de ce qu'on jugeait pour l'absence de piquant, de mordant, comme un esprit un peu trop terre à terre et pas assez mûr à leur goût ; ou de ce qu'on estimait pour de la mièvrerie, l'absence d'un charme particulier et fin.

C'était elle, c'était Phy : encore jeune elle avait tout le temps et prenait bien le sien, promenant ses joues encore bien rondes et sa simplicité peut-être trop simple là où elle saurait être appréciée pour ce qu'elle était, ou plutôt n'était pas encore, à moins que cette bonhommie ordinaire ne la quitte jamais : une grande personne.

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