Posté le 5 novembre 2012
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Réponse - Lira bien qui écrira le dernier

Bonjour Branislav,

Tout d'abord, merci pour cette vidéo que tu nous partages qui je dois le dire est vraiment très intéressante. Ta vision des choses en tant qu'expert de la publication est vraiment précise et certains de tes arguments et/ou réflexions sont vraiment pertinentes et font mouche à chaque fois que tu les disperses dans cette vidéo.

Je dois dire qu'avant le visionnage de cette vidéo, j'étais un peu réticent car je m'intéresse au sujet depuis maintenant plusieurs années et je dois dire que je connais par cœur les différents arguments des gens qui font la promotion du livre numérique tout en tapant allègrement sur le livre papier (je ne dis pas que tu le fais). Mais, j'ai été agréable surpris par ton analyse dans cette vidéo et je dois dire que je te rejoins et suis en accord avec de nombreux arguments que tu défends.

Mais parlons plutôt des points sur lesquelles je suis en total désaccord avec toi. Pour me présenter brièvement, je suis un jeune graphiste de 27 ans passionné par l'imprimerie et fervent défenseur de l'objet imprimé. J'ai d'ailleurs crée à cet effet plusieurs "mouvements" en rapport avec cela que je rappatrie sous la banière "Print Is Not Dead". Voilà ! Donc les points qui me chiffonnent et sur lesquelles j'aimerais intervenir :

- Les émissions littéraires : j'aimerais juste apporter une petite précision par rapport à ton exemple. Il existe d'autres émissions littéraires en France qui parle de littérature : La grande librairie sur France 5, Bibliothèque Médicis sur Public Sénat, Un livre – Un jour sur France 3, Ça balance à Paris sur Paris Première, etc. Globalement il n'y a pas moins d'émissions littéraires en France (et celles cités passent aux heures de grande écoute) au contraire ! Mais il y a effectivement moins de public qui les regarde mais je ne pense pas que c'est un manque d'intérêt pour la lecture, c'est plus un problème de consommation de la TV (internet, chaînes TNT, etc.)

- La critique littéraire : tu parles des commentaires des lecteurs que tu compares à la critique des critiques littéraires. Le désaccord se situe au niveau subjectif. Globalement je suis d'accord avec ce que tu dis pour la majorité des gens mais pour moi ça ne s'applique pas. Je fais vraiment confiance dans les personnes qui sont critiques littéraires parce qu'ils essayent (oui, essayent ! Je sais !) d'être le plus impartial possible et d'écrire leurs critiques le plus objectivement possible. Je ne sais pas pourquoi ce métier à une message si négative. Parce qu'il faut le rappeller que c'est un métier d'être critique. Le mieux pour moi étant de voir, écouter, rencontrer l'auteur pour qu'il me parle de son livre et qu'il me fasse envie de l'acheter mais surtout de le lire !Bref, un point de désaccord certes mais rien de majeur :)

- Le règne de l'image : Je suis en accord avec ce que tu dis. J'aimerais juste mettre en garde les gens sur l'effet "d'infobésité" et notamment en matière d'infographie. Il semble qu'il y ai une petite mode sur les infographies et les entreprises et les designers sont entrain de nous pondre des infographies pour tout mais surtout pour n'importe quoi. Et globalement, elles sont de plus en plus illisibles. Donc attention !

- Le graphique sur les jeunes de 15 ans qui lisent plus ou moins selon les pays : ça n'est pour moi pas révélateur du tout. Très franchement à 15 ans un ado a autre chose à faire qu'à lire (ça lui rappelle trop l'école ^^). Je pense qu'il y a justement une période creuse au niveau de l'adolescence en ce qui concerne la lecture.

- L'argument écologique en faveur du livre électronique : Ha ! On y vient ! C'est pour moi LE point de désaccord parce que je pense totalement le contraire de toi. Dans ton explication, tu expliques que l'impression de livre papier à un coût environnemental et je ne le nie pas. Par contre, comme par magie et comme tout les défenseurs du livre numérique tu sembles éluder totalement l'impact environnemental du livre électronique pour la simple et bonne raison est que tu oublies presque que tu compares un objet à un fichier texte. Or ça n'a pas de sens ! Si tu dois comparer les deux, il faut que tu compares objet contre objet. De plus il faut que tu prennes en compte l'impact écologique dans un sens plus large. Voici mon argumentation :

Le papier est une ressource renouvelable, biodégradable, recyclable et surtout non-fossile. Il faut savoir que la consommation de papier font accroître les forêts européennes de l'équivalent de la surface de 5000 terrains de football par an. Cette croissance est dû à la gestion durable et éco-responsable. De plus une jeune pousse d'arbre absorbe plus de CO2 qu'un vieux chêne centenaire. Qu'en est-il de toutes les ressources minières fossile utilisées pour la construction d'une liseuse numérique et le stockage de ebook ? Qu'en est-il du recyclage de ces appareils ? Va-t-on les envoyés en Afrique ou Inde comme nous l'avons fait depuis des années pour les téléphones portable ? Ou va-t-on faire comme en France pour les écrans plasma vendu dans les années 2000, c'est-à-dire les entreposés dans des grands hangar parce qu'on ne sait pas, à l'heure actuelle, les recyclés ? A l'heure de la hausse du prix de l'énergie et de sa raréfaction, quid de la dépendance énergétique d'une liseuse numérique ? J'élargis encore un peu plus loin les questions et le débat (après j'arrête ^^) : qu'en est-il au niveau de l'obsolescence de l'objet ? Au bout de 4 ou 5, la liseuse sera hors d'état de marche et il faudra de nouveau en racheter une, non ? Perso j'ai des livres chez moi qui ont pas loin de 200 ans et ils sont encore en bon état. Je peux encore les lire... Bref, je m'arrête là, c'est un mélange d'argumentation et d'interrogation mais à l'écrit c'est vraiment difficile d'exposer l'ensemble des arguments parce que c'est très long !

Pour finir, malgré le fait que je soit à fond pour le medium papier, je ne suis pas totalement fermé et je loue des qualités énorme aux ebook qui sont vraiment utiles dans des cas comme : l'encyclopédie X volumes, dictionnaire, etc.

Bref, pour moi le match papier versus numérique ne doit pas exister, ils doivent être complémentaire et chacun doit apporter sa force dans la faiblesse de l'autre. Je suis juste agacé de tout ce ramdam autour du "tout numérique" qui enterre, à mon goût, bien trop vite le livre papier.


Réponse de Branislav :
Perso je pense que les médias d'actualité n'imprimeront plus comme les quotidiens et les périodiques. Seuls les beaux livres ou les livres d'exception continueront à être imprimés. Donc je doute sur le concept de complémentarité car à un moment ou un autre, les raisons économiques l'emporteront.

Ma réponse qui tente d'ouvrir quelques pistes de réflexions :
Malheureusement pour mes convictions personnelles pour le l'impression papier, je dois avouer que tu as tout à fait raison dans ton analyse. L'enjeu économique est un facteur majeur dans la communication d'aujourd'hui. Malgré tout, je reste persuadé qu'une offre multi-canal, certes plus coûteuse, sera plus bénéfique en terme d'impact. Pourquoi ne pas imaginer un service d'impression à la demande pour les amoureux du papier, pour tout .epub acheté ?

Comme je le répète constamment, et notamment ici dans les commentaires de ton excellente vidéo, je trouve que l'on enterre le papier bien trop rapidement. Et qu'il a encore de quoi nous surprendre. On peut tout à fait imaginer une interaction entre numérique et physique. Avoir en quelques sorte, un "papier connecté" ! Des expériences sont déjà mené dans ce sens. Attendons de voir ce que ça donne !

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