Posté le 1 août 2013
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Journal de docteur Hellen

Le 14 Avril 1945. Midi
Nous sommes arrivés ce matin au camp de concentration de Bergen-Belsen.
Jamais je n’es vue pareil désastre. Les soldats allemands ont exterminés
toutes les personnes retenues ici avant de fuir. On a trouvé quelques survivants,
tous en état de sous alimentation très avancée. Je me suis occupé d’eux.
Certains ont réussis à prononcer quelques mots. Dans leurs regards j' essais d’imaginer
tout ce que ces hommes ont pu vivre.
Comment des hommes ont pu faire cela ? Un jeune homme, qui ne doit pas avoir
vingt ans vient juste d’arriver sous ma tente... Il a été trouvé dans la fosse
remplis de morts. Cela fait trois jours qu’il était caché au milieu des cadavres.
Sa jambe gauche est blessée et commence à s’infecter. J’ai essayé de lui parler
mais il est resté inexpressif, le regard vide.

Le 15 Avril. 2 heures 30 du matin

Des hurlements m’ont réveillés, j’ai accouru au près des blessés. Le garçon se
débattait dans son lit, il cauchemardait. Je lui est injecté un calment, au bout
d’une trentaine de minutes il a réussit à articuler quelques mots:
morts, sang, douleurs, feu, l’odeur des cadavres, pourrissement.
Il délirait complètement et était fiévreux, je lui ai posé plusieurs questions mais
il a répondu à une seule. Je sais à présent que ce jeune homme à 17 ans et se
nomme Elie.

Le 15 avril. 21 heures

Elie s’est endormi. Aujourd’hui j’ai du l’amputer. La blessure de sa jambe
était immonde et les antibiotiques n’ont rien donné, je n’avais pas le choix.
Il n’a presque rien mangé... Mais nous avons parlé un peu. Il semble que
j’ai réussi à établir un lien entre lui et moi. A demi mots il m’a parlé de sa vie dans le
camp, son rôle était d’incinérer les corps. Il a vu passer ainsi son père, ses amis
et son jeune frère. Il m’a parlé des soldats qui le frappaient sans aucune raison.
Il m’a raconté les conditions de vie abominables à l’intérieur du camp: la faim qu’il
devait endurer tout au long de la journée et de la nuit, le froid abominable de l’hiver,
la chaleur écrasante d’été, les dortoirs où ils étaient entassés comme du bétails et les
personnes qui tentaient de s’échapper et finissaient par être exécuté devant tout le camp
pour servir d’exemple.
Et enfin, il m’a expliqué son séjour dans la fosse. Je voulais pleurer mais je me
suis retenue devant lui. Si il y avait quelqu’un qui pouvait pleurer c’était lui.
Mais son corps vide tellement asséché n’en est plus capable.

Le 16 Avril. Dans l’ après midi

Elie n’avait rien dit de la journée. Je pensais qu’il faisait une rechute.
J’ai essayé de lui parler, rien à faire, il ne m’a même pas regardé. Je m’
apprêtais à sortir quand j’ai entendu sa faible voie m’appeler. Je me suis
approchée, tout à coup il s’est redressé, il a attrapé ma blouse blanche et s’est serré
contre mon buste. Il pleurait. Je suis restée là en silence jusqu’à ce qu’il s’endorme
contre moi, épuisé. Je l’ai allongé doucement. A mon age je pourrais être sa mère.
Je crois que je m’attache trop à lui. J’espère qu’il tiendra le coup, les traumatismes
qu’il a enduré sont innombrables mais je prie pour qu’il les surmontent.

Le 17 Avril . 8 heures du matin
Elie est mort. Il a mis fin à toutes ses souffrances durant la nuit.
Il avait subis de graves traumatismes le résultat était presque logique.
Le médecin que je suis se félicite d’avoir sauvé beaucoup de personnes. Mais la femme
en moi n’ arrête pas de pleurer. Je pense à ces centaines d’enfants comme Elie.
Comment ont ils put endurer tour ça ? Quelle sorte d’être humain est capable de
faire cela ?!
Nous quittons le camp aujourd’hui, l’odeur devient insupportable, nous emmenons
une trentaine de survivants. Aucun d’entre eux ne sera capable d’oublier cela.
Aucun d’entre eux n’ effacera cela de son esprit !

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