Posté le 5 août 2013
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A Jamais

Ce jour-là restera dans ma mémoire.
C’était un jour assez simple à Londres, nous sommes dans les années 2060 et la république que mes parents avaient connu avait disparu laissant place à une dictature, chacun de nos gestes étaient filmer et chacun de nos discours étaient enregistré. Un couvre-feu à même été installé. Sortir hors du couvre-feu était un énorme risque, une humiliation en public, des travaux d’intérêt et même de la prison. Je n'osais y penser. Je rentrai comme à mon habitude épuisée après avoir soignée les patients, envoyé les dossiers, …. Une journée banale pour un médecin dans son hôpital. J’arrivai devant mon immeuble, un immeuble assez vétuste mais encore résistant. Je rentrai assez vite et ne m’attarda dans la cage d’escalier, je risquerai de croiser Mr John qui aurait encore bu et essayerai de me draguer. J’arrivai dans mon petit nid douillet. Je jetai mon manteau et m’affala sur mon canapé. Je ne profitai pas plus longtemps de mon confortable canapé et me releva aussitôt. Je récupérai mon ordinateur et commença à taper mon rapport de la journée. Je ne pouvais même pas correspondre avec ma sœur Juliette, elle avait réussi à quitter le pays depuis nous sommes coupée du monde, même Internet. Une simple lettre où même un email hors du pays était un crime très grave. Une fois fini, j’envoie le tout à mon supérieur et fini de passer une soirée au calme.
22h
L’immense sirène retentit annonçant le couvre-feu pourtant j’entends des pas se faufiler dans l’escalier, j’ouvre discrètement ma porte et vois Christina en sueur, s’enfuyant le plus discrètement possible. Christina était ma voisine de palier. On prenait souvent le thé ensemble. Elle me parla de son amant, l'amour de sa vie ou de sa collègue de travail, Grace. On parlait de tous et de rien. Elle était pétillante de vie et souriait tous le temps. Je n'arrivai même pas à comprendre comment elle pouvait sourire dans un tel pays. Elle était la lumière de cette immeuble, elle ouvrait la porte à Mr Jackson, portait les courses d'Elsa. Elle était tellement gentille et respectai les règles à la lettre alors que fait-elle ici ? Elle lève la tête et me dévisage avec panique. Elle remonte discrètement et s’approche de moi.
-         S’il te plait, s’il te plait,…
-         Chut dis-je lui plaquant une main sur la bouche, on ne sait jamais les murs ont des oreilles, vas-y mais fait attention
Son visage s’illumina et elle quitta discrètement l’immeuble. Elle devait aller voir son amant où sa mère qui souffrait d’une forte bronchite. Je refermai ma porte et m'installa dans mon lit. A la télé, il n'y avait rien que de la propagande. Des livres, je les ai lu une centaine de fois, la plupart parle de notre monarchie comme d'une bénédiction. De quoi être malade pendant des jours. Je préférai dormir et être en forme demain pour passer la journée à sourire à des patients vident de vie.
Je m’endormis assez rapidement me laissant emporter dans mes rêves
5h
Je n’y croyais pas, qui pouvait frapper à cette heure du matin. Si c’est encore Agathe Anden pour de la farine, je l’étripe. Complètement décoiffé je m’approchai de ma porte près à la refermer aussi sec mais je fus prise de peur.
La souriante et la resplendissante Christina c’était transformé en un petit oiseau faible. Son maquillage avait coulé, ces larmes ne s’arrêtaient pas. Elle avait du mal à tenir sur ces jambes. Elle tremblait, ces vêtements avaient été déchirée, elle releva la tête et me regarda avec un regard rempli de tristesse.
-         Aide moi murmura t’elle
Je la fis rentrer immédiatement. Je l’installai dans mon canapé et alla chercher ma trousse de secours et un carnet accompagné d’un stylo. Christina tremblait toujours autant. Je déposai ma couette spécial canapé sur ces épaules tremblantes. Je désinfectai les différentes plaies et blessures et recouvrir le tout d’un bandage. Je lui apportai une de mes chemises de nuits qu’elle enfila, enlevant ces vêtements trempée. Que lui était-il arrivé ? On l'avait vu ? Tout pleins de question tourbillonnaient dans ma tête mais voyant Christina blotti dans la couette essayant de se réchauffer toutes mes questions s'évaporaient pour qu'une seule reste.
-         Tu veux une tisane ?
-         Oui, je veux bien murmura t'elle
Je reviens quelques instants plus tard avec deux tasses.
-         Raconte-moi ce qu’il s’est passé dis-je en lui tendant le carnet
Elle hocha de la tête, elle m’avait comprise. On ne savait jamais. Elle écrivit un seul mot, elle tremblait tellement et ces larmes coulaient encore plus. Rien que de la voir écrire ce seul mot me déchira le cœur. Je récupérai le papier
« Viol »
Christina avait été violé et par ma faute.
Christina avait rien fait mais la personne qui lui avait fait devait avoir un certain pouvoir pour ne pas avoir peur lui aussi ce faire prendre, cela ne servait à rien de porter plainte. Christina irai en prison. Elle a dut se faire attraper par ces policiers pervers Le remord me rongea de plus en plus. Jamais je n’aurais dût la laisser partir, j’aurai dût la retenir et rien de tout ça ne serait arrivé. Rien. Rien. Je n’ai pas réussi à protéger l’une de mes amies. Je lui ai fait connaitre l’enfer. Je regardai Christina toute tremblante. La Christina d’avant avait disparu, elle laissait place à une Christina tétanisé, marquer au fer rouge. Elle était ainsi par ma stupidité. Ce secret ne sortira pas de cette pièce mais restera à jamais en moi venant me frapper tous les jours et me rappelant ma naïveté.
Ce jour-là, je ne l’oublierai jamais

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