Auteur : Setchan
Posté le 19 août 2013  | Édité le 24 août 2013
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Désespoir

Les murs se resserraient autour de moi, étrange sensation. J’étais prisonnière de toi, de ton souvenir, de tout. Je me renfermais sur moi-même et, petit à petit, sombrais dans le désespoir, dans mes pensées négatives, sans pouvoir m’extraire de cette spirale de tristesse. Je luttais contre moi-même, contre ma peur du futur, une peur qui hante mon âme. Que deviendrais-je sans toi ?

Une douleur intense vint interrompre mes pensées. Un choc au niveau du cœur, bloquant ma respiration. Et mon souffle revint, accompagné d’un flot de larmes et de souvenirs de nous, de toi, de tes sourires. Des souvenirs impérissables que le temps ne pourra pas effacer. J’avais toujours mal dans ma poitrine, je sentais que mon corps entier brûlait peu à peu d’une flamme ardente attisée par mon désir me m’enfuir mais qui me consumais. Mon âme s’enfuyait, loin, avec l’espoir, l’espoir de retrouver une vie meilleure. Mais sans toi c’était impossible.

Je ne savais pas si c’était par courage ou par lâcheté mais je me levai. Je regardais par ma fenêtre la pluie battante, le vent soufflant par rafales, et l’océan se déchaînant. Je commençais à marcher, franchissant rapidement le hall d’entrée de ma maison. Je m’arrêtai devant la grande porte en bois, hésitante. Finalement, je sortis.

La pluie ruisselait sur mes longs cheveux, trempant mes vêtements, se mêlant à mes larmes. Je continuais à avancer dans la pénombre parfois déchirée d’éclairs. Quelle heure était-il ? Je n’en savais rien, je n’avais plus aucune notion du temps.

Mes pieds nus effleuraient le sable mouillé de la plage. J’hasardais dans la tempête, progressant difficilement, luttant contre les violentes bourrasques de vent, jusqu’à atteindre la gigantesque étendue d’eau, d’ordinaire si calme. Et j’approchais, défiant l’océan de m’emporter au large. L’écume, projetée vers moi, recouvrait mon corps d’une fine pellicule salée alors qu’à présent j’avais de l’eau jusqu’aux genoux. Les vagues déferlantes m’arrachaient au sol sablonneux, je ne pouvais plus m’opposer à cette force. Je me laissais entraîner, n’essayant plus de garder ma tête hors de l’eau. J’étais perdue, je sentais le liquide salé s’infiltrer dans mes poumons, m’empêchant de respirer. Je fermais les yeux pour la dernière fois et me laissais bercer par les vagues.

[…]

« En ce début de matinée, le corps sans vie d’une jeune femme a été découvert près des côtes de l’océan Atlantique par des pêcheurs relevant leurs filets. Une enquête à été ouverte et une autopsie est en cours pour identifier la victime ainsi que pour déterminer la cause de la mort. La thèse du suicide est privilégiée.»

Laury.

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