Auteur : Laury
Posté le 2 septembre 2013  | Édité le 3 septembre 2013
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Souvenirs

La neige tombait en cette matinée hivernale alors que le soleil avait à peine commencé à rependre sa douce lumière. J’étais parti tôt marcher dans la forêt. Oh que j’aimais cette végétation immobile et silencieuse. Cet endroit arrivait à me faire oublier la peine, la douleur et l’absence, pour un moment. Ce vide qu’elle a laissé dans mon cœur ne peut être comblé éternellement seulement par quelques heures de solitude. D’elle j’ai appris que tout était éphémère. Chaque instant de ma vie, chaque respiration, chaque seconde ou encore chacun de mes pas ne faisait que de me rapprocher de la mort. J’osais espérer qu’une rude vie amènerait à un doux repos.

J’avançais dans ce décor féerique, laissant les traces de mes pas dans la neige immaculée alors que les flocons tombaient lentement et venaient se déposer sur l’épaisse couche blanche déjà présente. Les arbres laissaient s’envoler leur robe rouge, orangée automnale pour revêtir un manteau laiteux. Le vent se faufilait à travers la végétation et sifflait comme pour rappeler qu’il est bien présent, apportant avec lui son souffle glacial, caressant mes cheveux blonds et mon visage. Il me semblait parfois entendre des pas, des chuchotements, alors je me surprenais parfois à rêver d’un monde merveilleux où elfes et fées survolaient des plaines et des vallées enneigées. Le ciel se colorait d’un bleu gris, virant, au loin, au rouge, au rose, en passant par le violet, signe que le mauvais temps reviendrait, même s’il n’était jamais vraiment parti.

Je progressais sans aucun bruit jusqu’à arriver à un lac. L’étendue d’eau était gelée et le soleil qui y reflétait sa lumière, donnait l’impression d’être entouré de cristaux de glace. Dans ce paysage figé, une forme apparut au loin. Elle se rapprochait, dansant sur la glace telle une ballerine à l’opéra. Même les flocons semblaient s’écarter pour laisser passer cette jeune fille à la grâce incomparable. Ses longs cheveux blonds et sa robe blanche volaient autour d’elle, accompagnant ses mouvements. Dans le temps, nous avions tous souligné sa beauté captivante. Un frisson parcourut mes membres lorsqu’elle passa près de moi. Elle me regarda, d’un regard si triste et désespéré que j’eus l’impression que c’était un appel au secours. Ces yeux, d’un bleu clair, similaires aux miens, étaient troublés pas les larmes qui courraient sur ses joues, rougies par le froid. Mon regard tomba sur ses poignets. A ses deux mains étaient attachés deux fils fins et argentés, la reliant à un lieu dans le ciel, plus haut que les nuages. Elle repartit loin du bord du lac. Elle s’arrêta, regarda le ciel puis étendit ses bras comme un ange aurait déployé ses ailes. Quelques instants après, je la vis disparaître dans la lumière aveuglante de ce début de journée.

J’étais resté là. Je ne savais pas si ce que je venais de voir était réel. J’attendais que quelque chose se passe, qu’elle revienne. Je contemplais la beauté du lac en me remémorant ce regard suppliant qui m’avait été adressé quelques instants plus tôt. Combien vallait la vie si elle n’eétait que souffrance ? Combien me manquais-tu ma chère sœur, pour que je puisse rêver de toi en un tel moment ? Une voix mélodieuse vint briser le silence de mes pensées, des paroles qui venaient de partout et de nul-part :

« On se retrouvera.»


Laury.

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