Édité le 6 août 2012
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[center][b]Prologue[/b] ~ L'aube d'un jour sanglant[/center]

La nuit allait bientôt prendre fin quand l'homme se réveilla avec un vague sentiment d'inquiétude qui s'apaisa vite après quelques regards furtifs sur les alentours. Personne ne semblait être caché dans les bois où l'homme avait passé une courte nuit de sommeil. Puisque aucune menace ne le guettait il décida de se préparer afin d'accomplir ce qu'il avait prévu pour ce jour : un plan de longue date qui enfin allait être mis en œuvre. Cela expliquait parfaitement la tension ressentie au moment du réveil par ce mystérieux personnage qui ne tenait pour rien au monde à être surpris à ce moment précis qui nécessitait de se trouver dans un lieu calme et isolé afin de se concentrer sur les évènements à venir. De plus l'endroit choisi pour passer la nuit n'était pas commun, ces bois étaient uniquement fréquentés par les quelques chasseurs du village voisin qui s'aventuraient rarement aussi loin mais qui auraient été surpris d'y croiser un voyageur solitaire.
L'inconnu commença sa journée en revêtant une tenue plus adaptée que les simples sous-vêtements qu'il portait pendant la nuit sous sa couverture. Il était désormais habillé dans un pantalon du même noir que ses bottes et d'une armure de mailles fines cachée sous une tunique aux manches longues elle aussi noire. Par-dessus il portait aussi une chemise blanche qui lui permettait ne pas ressembler à un assassin tout de noir vêtu. Et pourtant le qualificatif d'assassin n'était pas inapproprié pour qualifier cet homme au vu de ce qu'il voulait faire ces prochaines heures. Pour parfaire sa tenue l'homme s'équipa aussi de plusieurs armes : il cacha un couteau dans sa botte droite et accrocha quelques projectiles ressemblant à des shurikens à sa ceinture. A le voir faire il paraissait évidant qu'il connaissait le maniement des armes et qu'il avait dû être un combattant d'une armée quelconque par le passé. L'inconnu s'attarda plus longuement sur son épée qui était la pièce principale de son équipement ce jour là, ce genre d'arme était courant dans ce pays et n'attirerait pas trop l'attention tant qu'elle restait dans son fourreau dépourvu de tout ornement dans ce but précis. Cependant cette lame n'était pas totalement ordinaire, elle était forgée dans un métal rare qui lui donnait un aspect rougeoyant pas des plus commun. Après avoir accroché le fourreau à sa ceinture l'homme dégaina l'épée et fit quelques mouvements avec cette dernière pour s'assurer qu'elle était toujours aussi efficace et bien équilibrée. Il l'observa ensuite d'un air pensif en se disant que c'était sans doute la dernière fois qu'ils allaient combattre ensembles tout les deux.
Maintenant qu'il était habillé et équipé le guerrier vérifia qu'un certain objet qu'il avait mis tant de temps à se procurer se trouvait bien dans ses affaires là où il l'avait laissé la veille avant de dormir. Cette chose était un artefact magique bien particulier qui prenait la forme d'un sorte de collier ce qui permettait de le transporter autour de son cou grâce à une chaine légère et discrète. A la place d'un bijou ordinaire se trouvait ce qui faisait réellement l'intérêt de cet objet : une pierre bleue enchâssée dans un morceau de métal finement ciselé mais ne représentant pas une forme en particulier, on pouvait y voir des ailes ou bien tout autre chose selon l'angle de vue. La pierre renfermait en elle une puissance destructrice sans commune mesure avec les ravages qu'un homme seul pouvait provoquer avec de simples armes et pourtant elle pouvait bien être utilisée par une seule personne sans aucunes difficultés. Il était peut être long et délicat de fabriquer ce genre d'objet pour quelqu'un qui n'était pas un spécialiste en magie mais l'usage n'était une fois cela accompli plus qu'une formalité. Là encore, avant de mettre le collier portant la pierre autour de son cou, l'homme adopta un regard pensif, le regard de celui qui allait voir ses efforts récompensés si tout se déroulait comme prévu.
Enfin, enfin l'heure de la vengeance est venu pensait-il. Enfin ils comprendront qu'ils ne peuvent régner indéfiniment en opprimant les faibles sans que personne ne réagisse. A ces pensées les yeux bleus de l'homme brillèrent d'une rage difficilement contrôlée alors que la haine parcourant son corps le faisait presque trembler. Il était enfin prêt et bientôt il allait montrer à ses ennemis ce que signifiait le mot "enfer"…
Après avoir mangé quelques fruits l'homme alla enfourcher son cheval qui était resté calmement attaché à un arbre un peu plus loin et il fit signe à la monture qu'il était l'heure de partir. Après une rapide chevauchée dans les bois, l'inconnu en sortit alors que l'aube se levait. L'orée du bois se trouvait en haut d'une falaise et l'homme pu observer le lever du soleil et le paysage de cette hauteur. La plaine en contrebas était baigné dans la faible lueur rouge dégagée par ce soleil matinal ce qui lui donnait un aspect étrange bien éloigné de celui d'une journée ordinaire. Au loin, presque invisible, se dégageait la silhouette d'une grande ville, celle où l'homme voulait se rendre pour commettre son méfait. Une brise fraîche typique du printemps soufflait légèrement et agitait faiblement les cheveux noirs en bataille de l'inconnu. Celui-ci ne fut guère sensible à la poésie qui pouvait se dégager de cet instant rare où la nuit laissait place au jour car il n'était concentré que une seule chose, parvenir à son but. Cependant ce moment lui en rappela d'autres qui étaient perdus dans les tréfonds de sa mémoire et qui étaient des souvenirs d'une époque révolue où il était un soldat au service de son pays qu'il allait pourtant frapper d'un grand coup aujourd'hui.
C'est donc empreint d'une certaine nostalgie que le guerrier repris sa route vers le chaos et la destruction.

[i]<< Mais il est désormais temps de revenir en arrière…. Afin de comprendre les origines de tout….>>[/i]



[center][b]Chapitre 1[/b] ~ La mort déjà… [/center]

[i]- 3 ans auparavant – Quelque part dans les montagnes des territoires sauvages situés au nord du Royaume. -[/i]
Les cinq soldats du Royaume guettaient du haut d'un précipice escarpé un campement de quelques un de leurs adversaires situé en contrebas. Faisant fi de toute prudence ceux-ci avaient fait un feu de camp dans un lieu idéal pour les traquenards où il était de plus facile de se faire repérer par toute personne passant à proximité. C'est ce qui était arrivé et le commandement du léger détachement d'éclaireurs du Royaume préparait son plan pour éliminer ces imprudents rapidement et sans aucunes pertes dans son camp si tout se passait bien.
La seule difficulté pour le commandant était la mauvaise composition de son groupe causée par des soucis logistiques lors de la préparation de cette campagne militaire. Parmi les cinq hommes du détachement un seul était capable de manier un arc long avec efficacité ce qui imposait l'utilisation d'une attaque frontale comme stratégie pour anéantir les soudards adverses. Ce n'était pas la première mission que remplissait le chef du groupe qui était un militaire expérimenté et il trouva donc rapidement une solution qu'il exposa alors à ses hommes.
- Bon, comme vous le voyez ils sont huit et nous seulement cinq mais avec l'effet de surprise et notre meilleur entrainement nous ne devrions pas avoir de problèmes à nous en débarrasser.
Les quatre autres soldats étaient pour trois d'entre eux des recrues récentes qui allaient combattre pour la première fois et ils étaient donc très attentif à ce qu'allait leur expliquer leur chef.
- Nous allons les attaquer de front à quatre après que notre archer soit allé se placer à l'opposé de notre position. C'est lui qui engagera le combat pour faire croire à nos ennemis que nos forces sont situées en face. A ce moment là ils nous tourneront le dos et nous en profiterons donc pour les attaquer, il ne faudra pas attendre longtemps pour cela, comme ça avec un peu de chance certains n'auront pas le temps de saisir leurs armes qu'ils seront déjà mort.
Après ce discours le commandant décida de parler en particulier à l'archer de son groupe pour lui détailler son rôle primordial lors de l'opération vu que celui-ci faisait parti du groupe des nouveaux soldats.
- Bien mon gars j'espère que tu sais te déplacer un minimum discrètement, commença le chef. Tu va devoir comme je l'ai dit contourner cette bande d'abrutis en bas pour leur tirer dessus. Ne leur envoie pas des flèches juste pour les intimider et simuler une attaque, tue les directement. Si tu n'en supprime pas plusieurs on risque d'avoir quelques petits problèmes, tu comprends ?
- J'ai bien compris, je vais tout faire pour qu'aucun de mes camarades ne soit blessé commandant, répondit calmement le jeune soldat aux yeux d'un bleu brillant.
- Au fait, repris le chef. C'est quoi ton nom déjà ? J'ai du mal à le retenir celui là !
- Zemsta commandant !
Sur ce Zemsta partit pour suivre les ordres qui lui avaient été donnés. Il se dirigea lentement vers une position qu'il avait repérée en face de son emplacement actuel qui surplombait le campement adverse et qui ferait un lieu de tir excellent. Dans sa progression il fut particulièrement vigilant au fait de ne pas faire bouger de pierre ou de produire le moindre bruit qui pourrait attirer l'attention de ses adversaires. Heureusement ce genre de situation était prévue à l'entrainement et les soldats qui partaient dans les groupes d'éclaireurs étaient tous formés afin de surmonter ce genre de difficultés. Cependant c'était la première fois que l'archer se déplaçait avec le risque d'être entendu non pas par un instructeur grognon mais par un ennemi armé qui n'hésiterait pas à tenter de le tuer. La nature réservée de Zemsta l'aida à contrôler ses émotions et à ne pas céder à la panique devant l'ampleur de ses responsabilités pour un combat initiatique. Au final il arriva sans encombre sur la plate forme qu'il visait et il put se mettre en position pour tirer.
Zemsta prit son arc long accroché sur son dos et encocha une flèche avant de calmement regarder vers quel adversaire il allait la lancer. Les autres soldats du Royaume avait un trajet moins long à accomplir ils devaient donc déjà être prêt à charger pensa Zemsta, ce qui lui laissait le champ libre pour pouvoir attaquer. Bien qu'il se préparait à tuer pour la première fois il réfléchit calmement à la situation comme on le lui avait apprit pendant les long mois d'exercices qui avaient précédé le lancement de la guerre. Son choix se porta logiquement vers le guerrier ennemi le plus proche de lui, et donc le plus éloigné de la position supposée des forces assaillantes qui doivent atteindre le plus rapidement leurs cibles pour que celles-ci n'aient pas le temps de riposter. Le rôle de Zemsta était donc d'éliminer les autres, ceux qui survivraient aux premiers coups des éclaireurs du Royaume. Le commandant n'avait pas donné ces détails mais cela parut évidant pour le tireur solitaire du haut de sa position.
Comme pour faciliter sa tâche les guerriers épiés s'étaient assis autour du feu qu'ils avaient allumé afin de manger un morceau, un seul d'entre eux était resté debout afin de surveiller les alentours en faisant des rondes autour du petit campement. C'est lui que Zemsta prit comme cible et il attendit que cette sentinelle passe au plus près de lui. Au moment propice il relâcha la flèche qui alla se loger en quelques secondes dans le cou de la cible qui s'effondra alors lourdement sur le sol. Après un moment de stupeur ses compagnons comprirent qu'ils étaient attaqués et commencèrent à s'agiter. Au même moment les quatre soldats du Royaume chargèrent ces hommes par derrière alors que ceux-ci regardaient plutôt du côté d'où la flèche avait été tiré.
Trois des hommes attaqués moururent sur le coup et un quatrième n'eut le temps que de parer une attaque avant de succomber à la deuxième assénée par le commandant des hommes du Royaume. Durant ce cours laps de temps Zemsta eut le temps d'encocher une nouvelle flèche qu'il envoya dans un nouvel adversaire qui mourut alors aussi rapidement que le précédent. Seul deux ennemis étaient alors encore vivants et les quatre fantassins du Royaume n'eurent alors aucun mal à les éliminer avec l'avantage du nombre. Au final la bataille n'avait duré que quelques minutes et se soldait par une victoire totale des assaillants, aucun d'entre eux n'avait en plus été sérieusement blessé, seul deux des soldats avaient quelques égratignures récoltés contre l'un des soldats adverse qui était le plus imposant du lot.
Zemsta rejoignit alors ses compagnons pour pouvoir participer à la fouille des possessions des ennemis morts. En temps de guerre les considérations morales ordinaires tombaient et il était classique lorsqu'on en avait le temps de dépouiller les morts de leurs équipements et objets de valeur pour en faire profiter aux hommes de son propre camp et non pas à ceux de l'adversaire ou à une simple bande de brigands agissant hors du cadre strict de l'armée. Ce soir là la récolte fut classique, des armes et quelques pièces d'or qui représentaient la maigre paie des soldats des terres sauvages.
Cependant Zemsta avait juste avant l'attaque repéré que parmi ses adversaires d'un soir l'un d'entre eux semblait posséder une arme de la forme d'une épée qu'il gardait dans son paquetage au lieu de la porter sur lui comme le faisait tout les soldats en guerre normalement. Pour en avoir le cœur net Zemsta décida de fouiller en premier lieu les affaires de cet homme là pendant que ses camarades s'occupaient du reste. Il fit alors une étrange découverte en enlevant les tissus qui le recouvrait : l'objet était bien une épée mais pas de celles que portaient les soldats ordinaires. La couleur rouge de la lame indiquait clairement en quel métal elle avait été forgée et celui-ci au vu de sa rareté était réservé aux objets les plus nobles. Il était donc évidant que cet épée n'appartenait pas aux soldats tués qui devaient en être simplement les transporteurs ou quelque chose d'approchant ce qui pouvait expliquer leur nombre élevé pour une patrouille. Zemsta était fasciné par la beauté de la lame et prit alors une décision dangereuse, celle de garder cette épée avec lui au lieu de la ramener aux armuriers de son camp qui normalement devaient récupérer les armes prises à l'ennemi. Le jeune archer remit alors l'épée dans le tas de tissus qui la dissimulait aux regards avec la certitude que les autres n'auraient rien remarqué étant donné qu'il avait eu la bonne idée de faire cette opération légèrement à l'écart. Il était courant que les archers transportent des armes emballé de cette manière avec eux comme des arcs de différente puissance et Zemsta comptait sur ce fait pour que sa nouvelle acquisition passe inaperçue et de toute façon il aurait sans doute sa part d'armes prises sur les cadavres à transporter pour les ramener au grand camp du Royaume.
Effectivement les autres ne remarquèrent rien de particulier dans le comportement de Zemsta et après s'être répartis les objets à porter ils partirent vers un lieu plus sûr pour passer la nuit. Une fois en sécurité les hommes du Royaume s'installèrent et écoutèrent les brèves félicitations du chef qui était ravi que tout se soit bien déroulé. Juste après les tours de garde furent distribués et Zemsta avait la joie de prendre le premier tour.
Ce fut le premier moment que Zemsta put passer en solitaire depuis la bataille et ce fut pour lui un moment de réflexion sur ce qu'il venait de vivre. Au moment du combat il n'avait pas particulièrement pensé au fait que c'était la première fois qu'il tuait un autre homme et il était trop concentré sur le simple fait d'accomplir son devoir. Mais maintenant que la tension était retombé Zemsta revoyait dans sa tête le moment où ses flèches avaient touché leurs cibles et avaient mis un terme à leurs vies. La sensation ressentie à ce moment là ne pouvait pas être la même qu'a l'entrainement lorsqu'un simple mannequin de paille était abattu et pourtant Zemsta se sentait dans le même état d'esprit, il ne ressentait aucun plaisir particulier si ce n'est celui d'avoir fait ce qu'on avait exigé de lui. Au final c'est cette absence de sentiments particuliers qui troublait le plus l'archer, il semblerait que les discours inculqué par l'armée avait eu cette effet sur lui d'être totalement insensible à la mort d'autrui.
Il était sans doute préférable qu'un soldat ne s'apitoie pas sur le sort de ses adversaires sinon il serait bien inutile au combat mais de là à les considérer comme des objets il y avait une différence importante pensait Zemsta qui même une fois son tour de garde passé eut beaucoup de mal à trouver le sommeil après de tels réflexions.
Le lendemain matin la petite patrouille se mit en marche afin de rejoindre les troupes principales du Royaume comme cela avait été prévu à l'avance. A leur arrivé les cinq hommes apprirent que le haut commandement avait décidé de lever le camp le lendemain pour allez rejoindre les troupes dirigées par le prince George qui s'étaient avancées bien plus loin en territoire ennemi et qui avaient maintenant besoin d'aide pour assiéger la capitale des terres sauvages. Chacun des hommes de la petite patrouille alla rejoindre son unité d'origine pour se préparer aux longs jours de marche à venir sur un terrain difficile. Quand il retrouva ses camarades de sa section d'archer Zemsta dut immédiatement raconter ses péripéties, les autres hommes n'étaient pas tous parti en reconnaissance ou n'avaient pas forcément croisé quelques ennemis alors tous étaient intéressés par le récit d'un homme qui avait combattu. Zemsta raconta alors ce qui s'était passé de façon sobre en omettant de mentionner l'épée qu'il avait découverte et ses doutes quand à la formation morale des soldats.
Le lendemain l'avancée de l'armée dans les terres sauvages commença lentement, le terrain montagneux n'était pas des plus aisés pour ce type de manœuvre de grande ampleur, mais tout se déroula sans encombres. La marche dura à peu près une semaine assez désagréable vu que la chaleur avait fait son apparition. Mais le pire fut la présence des nombreux cadavres abandonnés sur le bord des routes ou dans les quelques villages traversés. Certains des macchabés étaient décapités ou tranchés en morceau de la plus ignoble des façons et la forme des blessures indiquait clairement que cela avait été fait par des épées et non par des masses ou par des haches qui étaient les armes de prédilection des guerriers des terres sauvages. La conclusion qui s'imposait était que ces massacres avaient été commis par les hommes de l'armée du prince George qui étaient passés par la auparavant.
La plupart des soldats feignirent de ne rien voir et le sujet était évité le soir lorsque les soldats se détendaient un peu avant d'allez dormir. Mais cela ne fit que renforcer les doutes de Zemsta sur les actions de l'armée du Royaume durant cette guerre. Dès l'origine les raisons de l'opération n'était pas très claires, tout ce qui avait été donné comme information au peuple et aux soldats était que les hommes des terres sauvages avaient attaqué un avant poste du Royaume qui ne ferrait donc que se défendre dans cette histoire. Mais ce qui était étrange dans tout cela tenait en ce que le nom de ce fameux avant poste n'avait pas été communiqué et il était bien connu que le Royaume convoitait certaines mines de métaux précieux qui se trouvait près des frontière. Tout cela ne semblait donc n'être qu'un prétexte pour s'approprier un territoire riche en ressource mais la encore ce sujet de discussion était à éviter.
Zemsta décida tout de même de parler des cadavres au lieutenant de son unité mais d'une façon suffisamment maligne pour ne pas attirer l'attention.
- Dites-moi lieutenant toutes ces personnes tuées qui sont-elles ? Des soldats ennemis déguisés ? Des personnes payées pour nuire à notre armée ?
L'aspect volontairement naïf de la question était voulu, il valait parfois mieux passer pour un idiot que pour un esprit rebelle surtout à l'armée.
- Eh bien je suppose que ça doit être quelque chose dans le genre oui, répondit le lieutenant. Mais si les hommes du prince les ont tués c'est qu'il y avait une bonne raison à cela nous n'avons pas pour habitude de massacrer des gens innocents nous.
Cependant l'officier eu du mal à cacher dans le ton de sa voix qu'il croyait difficilement à ce qu'il disait et qu'il en avait presque honte. La deuxième chose importanet que nota Zemsta était qu'il n'était pas jusqu'a nier l'implication des forces du Royaume dans cette histoire. Mais il était évidant que l'armée ne reconnaitrait jamais qu'elle avait pu tuer par simple plaisir des civils du territoire attaqué. Cette réalité ne put qu'accroitre les sentiments de plus en plus mitigés de Zemsta par rapport à l'institution militaire qu'il appréciait pourtant par bien des côtés.
Zemsta s'était engagé pour pouvoir enfin sortir de l'univers étriqué dans lequel il avait vécu son enfance entre des parents bien trop occupés par le travail ou la tenue de la maisonnée et l'agressivité des autres enfants du village. Zemsta ne comptait pas beaucoup d'amis parmi les autres garçons du village qui se montraient bien trop cruels entre eux et faisaient trop de blagues malsaines aux autres, adultes inclus, au goût du futur soldat. Ce dernier préférait donc partir en solitaire dans les bois environnant que de rester au village et il en avait gardé un respect profond pour la nature et le calme reposant de celle-ci comparé à l'agitation des villes. Zemsta n'eut pas non plus spécialement de succès auprès de la gente féminine auprès de laquelle il se montrait souvent trop maladroit ou pas assez vantard par rapport aux autres jeunes de son âge. Cet ensemble d'éléments faisait qu'une fois l'âge adulte atteint Zemsta n'avait pas d'attaches particulières dans son propre village et désirait voir un autre visage du monde que celui là. Il décida donc de rejoindre l'armée du Royaume pour pouvoir voyager, découvrir des personnes de tout horizon mais aussi quelque part pour fuir la vie monotone qui l'aurait attendue s'il était resté chez lui.
L'une des premières choses que la nouvelle recrue apprécia dans son nouvel univers était la rigueur dans laquelle baignait les soldats quelque soit leur expérience. Le respect et la solidarité entre les hommes mâtinés d'une rivalité bonne enfant entre les différentes unités n'étaient pas non plus pour déplaire à Zemsta. Les formateurs décelèrent rapidement chez lui un talent prononcé pour les armes à distance et ils l'envoyèrent donc logiquement rejoindre une section d'archer. Là bas le jeune soldat brilla particulièrement pour sa précision au tir et il égala à une vitesse inouïe les meilleurs hommes de l'unité. De plus Zemsta se montrait bon camarade ce qui fit de lui pour la première fois quelqu'un de respecté et admiré. Et cette réputation allait encore augmenter lors de l'étape finale de la guerre dans les terres sauvages : l'assaut de la capitale fortifiée où se cachait le gouvernement adverse.



[center][b]Chapitre 2[/b] ~ La découverte d'une vie [/center]

Après un passage dans un ravin encaissé les renforts du Royaume débouchèrent sur le lieu du siège qui avait déjà commencé. La forteresse ennemie était adossée sur le flan d'une montagne abrupte ce qui rendait l'assaut possible uniquement par l'avant, il était impossible d'imaginer que des hommes puissent gravir cette montagne et attaquer cette ville par en haut. Cela rendait toute attaque plus facile à contrer pour les défenseurs qui pouvaient se concentrer sur un seul front contrairement à d'autres endroits ou ils seraient attaqués de toute part. Pour autant la ville n'était pas imprenable et les attaquants semblaient bien déterminés à le prouver.
Les hommes du Royaume avaient réussi difficilement à amener quelques engins de siège sur le lieu de la bataille ce qui relevait d'un exploit vu le chemin pour y parvenir. Les ingénieurs avaient pour cela eu l'idée d'amener les redoutables machines en pièces détachées plus petites qu'a l'accoutumée. Bien que les détails de l'opération échappaient aux soldats tous étaient bien contents de pouvoir compter sur elles afin d'affaiblir les défense adverse sans risques inutiles. L'autre point fort sur lequel pouvait compter le Royaume était la présence dans ses rangs de plusieurs magiciens. Les pouvoirs magiques étaient rares et la plupart des personnes en possédant se retrouvait un jour ou l'autre à servir un pouvoir quelconque au Royaume. Les meilleures formations en magie étant assurées par les autorités beaucoup de magiciens étaient par la suite recrutés par des seigneurs ou par la royauté. Au contraire il n'existait pas dans les terres sauvages de réel moyen d'apprentissage pour les rares élus disposant de ce type de pouvoir, il arrivait donc souvent que ceux-ci émigrent vers des terres plus hospitalières.
Sur les champs de bataille les magiciens pouvaient selon leurs talents servir de médecins ou de combattants à distance. Les plus redoutables pouvaient même avoir un impact déterminant sur le cours de la bataille par l'utilisation de sortilèges puissants et complexes. Ici l'un des magiciens au service du prince George préparait depuis plusieurs jours un sort pour détruire la solide porte de la forteresse et quelques murailles avec. Ce travail était épuisant et l'homme en question devrait par la suite se reposer pendant une longue période mais l'impact sur le siège ferait sans doute partie de ces utilisations de la magie décisives.
Maintenant que les renforts étaient là le prince George qui menait les opérations décida qu'il était temps d'en finir avec les assauts sporadiques des derniers jours pour enfin lancer l'attaque finale, il avait désormais suffisamment d'hommes pour cela. Il choisi d'attaquer à la nuit tombée pour mieux surprendre et bien que cela contrevenait aux usages il ne s'en souciait guère, pour lui seul le résultat obtenu comptait. Et le prince était bien déterminé à remporter cette guerre le plus rapidement possible pour plaire à son père et lui prouver qu'il était capable de lui succéder dans un avenir proche.
Les soldats fatigués par la longue marche eurent donc la mauvaise surprise de devoir se préparer à un assaut imminent dès leur arrivée mais tous obéirent à la perfection. Tout les hommes se mirent bien en rang et attendirent le signal de l'attaque. Leurs adversaires remarquèrent la manœuvre mais ne pouvaient rien faire car les premières lignes du Royaume étaient suffisamment éloignées pour ne pas être touchées par les projectiles des défenseurs.
Alors que l'impatience gagnait les rangs une gigantesque explosion se produisit sur le devant de la forteresse assiégé. Les tremblements du sol et la poussière qui se dégageait indiquaient l'ampleur des dégâts bien que ceux-ci n'étaient pas encore visibles à cause du halo blanc de poussière. Le sortilège du magicien avait fonctionné comme prévu et les généraux lancèrent alors leurs hommes à l'attaque.
Une partie des troupes alla s'engouffrer dans les brèches et par la porte désormais tombée de la forteresse pendant que le restant de l'armée partit à l'assaut des murailles encore debout à l'aide d'échelles et de grappins. Le rôle des unités d'archers dont Zemsta faisait partie était d'abattre les ennemis présents en haut des murailles qui repoussaient encore les troupes du Royaume. Tant que les assaillants n'avaient pas atteint le haut des murs cela ne posait aucun problème, n'importe quelle forme mouvante constituait une bonne cible. Mais une fois que des hommes des deux factions s'affrontaient là haut il fallait être très vigilant pour distinguer sur qui on tirait et ne pas toucher par erreur un allié.
Zemsta ne sut pas exactement combien d'hommes il abattit pendant cette phase de la bataille, il était difficile de savoir avec la distance et l'obscurité si on avait blessé, tué ou même raté sa cible. Et dans le fond c'était peut être plus facile comme cela, contrairement à la dernière fois Zemsta n'eu pas la possibilité de regarder directement les effets sanglants de ses actes.
En partie grâce à la surprise provoquée par l'explosion magique l'armée du Royaume parvint en un temps record à prendre le contrôle des murailles malgré la résistance acharnée des hommes des terres sauvages. Cependant la bataille n'était pas encore terminée, loin de là. Les soldats ennemis s'étaient repliés vers d'autres protections internes à la forteresse afin de ralentir au maximum l'avancé des assiégeants. Tout les hommes du Royaume furent alors appelés à pénétrer à l'intérieur de la forteresse pour combattre dans la ville.
La population locale avait heureusement pris la fuite avant la bataille car désormais la ville ressemblait à un champ de ruine, des flammes s'en élevaient par endroit et les cadavres des guerriers des deux camps jonchaient le sol. La bataille prenait un tour des plus confus, on se battait aux quatre coins de la ville et selon les secteurs le camp dominant pouvait varier. Zemsta progressa lentement au milieu de cette confusion en tuant à l'occasion quelques adversaires trop entreprenants mais l'archer ne pouvait pas éliminer chaque ennemi qui se présentait par soucis d'économiser ses flèches. A l'occasion il dut aussi se servir de son épée courte fournie par l'armée pour se débarrasser de ses ennemis. Le combat au corps à corps n'était peut être pas sa spécialité mais Zemsta avait tout de bonnes bases en la matière et pouvait compter sur sa vivacité pour surprendre ses opposants bien plus lourdauds en général.
Bien qu'étant rentré en retard dans la ville Zemsta fut parmi les premiers à atteindre la dernière position adverse qui était le palais-citadelle ou siégeait normalement le gouvernement des terres sauvages. Prendre le palais mettrait un terme immédiat à la bataille et c'est pourquoi plusieurs groupes de soldats du Royaume était déjà présent sur les lieux pour tenter d'y pénétrer. Des soldats adverses étaient présents sur le toit pour gêner leurs tentatives de défoncer la porte avec un bélier. Mais la persévérance des hommes du Royaume triompha là encore et les unités avancées pénétrèrent dans la citadelle. Zemsta décida de leur emboiter le pas bien que ses capacités étaient plus utiles au grand air.
Une fois à l'intérieur les hommes du Royaume se retrouvèrent dans un labyrinthe de couloirs et de pièces diverses et les commandants ne savaient trop comment réagir devant le nombre de voies à explorer. Les forces du Royaume se divisèrent alors et comme dans la ville des batailles incertaines éclatèrent dans divers endroit du palais-citadelle. Il semblait que ce genre de chose avait été prévu par les architectes des lieux qui avaient imaginés des emplacements où se cacher pour les défenseurs. Ceux-ci pouvaient ainsi facilement tenir leurs positions en infériorité numérique et infliger de nombreuses pertes à n'importe quelle force attaquante. Le Royaume perdit alors de nombreux soldats dans cette bataille mais heureusement pour lui d'autres hommes arrivaient rapidement de la ville où ils prenaient lentement l'avantage pour combler les trous.
Zemsta participa à plusieurs affrontements et fut utile à de nombreuses reprises mais il se retrouva à un moment seul dans un couloir qui n'avait pas attiré l'attention de ses autres camarades. Ce fut le moment que choisi un des guerrier des terres sauvages pour l'attaquer. Zemsta ne pouvait pas dans ces circonstances se servir de son arc, son adversaire arrivait sur lui bien trop vite une hache à la main. L'archer eut par contre le réflexe salvateur de dégainer son épée courte pour contrer l'arme de son agresseur. Celui-ci était un montagnard imposant qui dépassait Zemsta d'une bonne tête et qui était beaucoup plus musclé que la plupart des soldats du Royaume.
- Tu va crever petit imprudent, lança le grand montagnard en signe de défi si ce n'est de moquerie.
Zemsta resta impassible devant l'affront et se prépara à foncer sur son adversaire en espérant le prendre de vitesse pour gagner. Mais contrairement à ce que pouvait laisser penser son apparence le féroce guerrier avait aussi de très bons réflexes et il para facilement l'attaque de Zemsta. La contre-attaque fut redoutable, en un seul coup le montagnard envoya voler la lame de Zemsta au loin et celui-ci fut aussi projeté en arrière par la même occasion. L'archer était bien trop loin de son épée pour pouvoir allez la ramasser avant de se prendre un coup de hache et il était bien entendu impossible d'utiliser son arc assez rapidement aussi.
A ce moment Zemsta se souvint qu'il avait gardé avec lui l'épée trouvé lors de sa patrouille emballée dans du tissu. Le paquet était dans son dos et il eu juste le temps de le saisir et de le tendre devant lui pour arrêter la hache de son ennemi avant qu'elle ne le découpe en morceaux. De nouveau le choc projeta le soldat du Royaume en arrière mais ce coup ci il réussi à garder son arme avec lui. Avec le choc la garde de l'arme était légèrement sortie des tissus et Zemsta n'eu qu'a tirer dessus pour sortir la lame de son fourreau.
Au moment où l'épée rougeoyante fut dégainée Zemsta ressentit en lui un grand calme, toute peur de mourir l'avait quitté subitement. Le jeune homme ne sentait plus qu'une sorte d'étrange pouvoir couler en lui qui lui faisait oublier jusqu'à la fatigue de la bataille et lui réchauffait le coeur. Sans savoir exactement ce qu'il faisait il leva l'épée au dessus de sa tête et l'abattit juste devant son adversaire. Au premier abord l'attaque sembla inefficace mais ce fut comme si l'épée avait libérée une puissante vague d'énergie devant elle. Le montagnard fut alors tranché en deux par ce qui ressemblait à une lame faite de vent. Zemsta vit alors le sang du guerrier couler à flot juste sous son regard bleu plus perçant que jamais.
La surprise se peignait clairement sur le visage de Zemsta qui ne s'attendait pas du tout à voir un tel phénomène se produire surtout en lien avec lui-même. Zemsta se trouvait donc au dessus d'un cadavre à observer l'étrange lame qu'il tenait entre ses mains lorsqu'une voix rocailleuse le tira de ses réflexions.
- Ca fait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un manier une épée comme ça. En fait ça fait longtemps que je n'avais pas vu une telle lame, dit simplement la voix d'un ton neutre.
Zemsta se retourna lentement pour voir son interlocuteur qui était un homme âgé qui portait une tenue typique du Royaume. Sans doute un magicien pensa le soldat qui ne trouva cependant rien à répondre.
- A ton silence et à ton visage tu sembles aussi surpris que moi, reprit l'inconnu. Je suppose donc que c'est la première fois que tu utilises cette épée de la sorte.
- A vrai dire c'est la première tout court, réussi à glisser Zemsta toujours sous le choc.
- Encore plus intéressant…. Suis-moi dans un endroit un peu plus propre que je t'explique quelques petits trucs alors.
L'homme illustra cette invitation par un signe de la main et les deux sortir du couloir et trouvèrent rapidement une petite pièce sans cadavre où l'on entendait malgré tout la fureur de la bataille au loin. Le magicien utilisa alors un sort pour verrouiller la porte afin d'empêcher que des combattants viennent déranger les deux hommes en plein discussion.
L'inconnu commença alors par se présenter, il était bien un magicien du Royaume comme l'avait supposé Zemsta auparavant.et se nommait Yann. Il servait actuellement le prince George mais il ne s'étendit pas sur ce point qui semblait le gêner. Après cette brève introduction Yann entra dans le vif du sujet et demanda à Zemsta où il avait trouvé l'épée. Après avoir entendu le récit du soldat qui n'osa pas mentir Yann commence ses explications.
- Cette épée que tu as trouvée est comme tu le devines déjà très rare car forgée dans un métal précieux et donc destinée à être utilisée par des hommes de la noblesse plutôt que par un simple homme de troupe comme toi. Mais quand la magie entre en jeu, rien n'est simple. Un de mes lointains prédécesseurs a dû emprisonner un esprit d'une créature supérieure dans cette lame pour lui donner de tels pouvoirs. C'est quelque chose de très dangereux et délicat, peu d'hommes de magie même aguerris peuvent parvenir à un tel résultat. Pour compliquer les choses le résultat est totalement indétectable pour un homme ordinaire et un piètre magicien aura du mal à le voir s'il ne tient pas l'objet en question dans ces mains.
- Mais alors, l'interrompit Zemsta, pourquoi j'ai pu m'en servir, je ne suis pas un magicien aux dernières nouvelles !
- Patience, patience j'allais aborder ce point, répliqua Yann qui n'avait visiblement pas apprécié d'être interrompu. Comme je l'ai déjà dit rien n'est simple avec la magie et il est possible pour quelqu'un dénué de tout pouvoir propre d'utiliser celui d'un esprit enchainé à un objet. C'est ce que tu as fait, bien inconsciemment il me semble, tout à l'heure lorsque ta vie était en danger. Il est même possible que l'esprit lui-même t'ait guidé directement. Tu dois savoir une chose, un esprit n'obéit pas à n'importe qui, en quelque sorte c'est l'épée qui va choisir son possesseur et non pas l'inverse dans ce cas. Et les esprits sont plutôt du genre exigeants en la matière, après avoir perdu la liberté pour être enfermés dans un quelconque artefact ils ne sont pas prêt à se révéler à n'importe qui. C'est un puissant pouvoir que tu as désormais récupéré et si certains te voyait l'utiliser ils pourraient être suffisamment jaloux pour te tuer et récupérer l'épée en pensant que cela leur donnera les mêmes pouvoirs même si ce ne sera probablement pas le cas. Et je peux te dire que de tels personnes se trouvent aussi dans les hautes autorités je les côtois assez pour le savoir. S'ils ne te tuent pas ils serraient ravis d'avoir un esclave avec cette puissance sous leurs ordres directs. En bref ne te sert pas de cette lame sauf en cas d'extrême nécessité.
Zemsta eu besoin de quelques instants pour bien assimiler la masse d'informations qui lui avaient étés données en un éclair par le mage. Malgré tout il lui restait quelques questions essentielles à poser.
- Je ne sais pas pourquoi j'ai été choisi, déclara-t-il, et je ne sais même pas comment me servir de la puissance de l'esprit alors comment pourrais-je contrôler ce qui va se passer ?
Yann trouva cette fois ci l'interrogation du soldat tout à fait pertinente et il répondit sans montrer de signe d'agacement.
- D'après les études que j'ai pu lire sur le sujet chaque esprit choisit différemment la personne qu'il va servir selon son caractère propre et ce qu'il était avant qu'un magicien ne le domine. On peut tout de même dire qu'en règle générale ce ne sont pas des personnes ordinaires qui sont choisies. Par ordinaire je veux parler du caractère pas des origines ou de la noblesse bien sûr. L'esprit a du apprécier quelque chose chez toi qu'on ne retrouve pas chez les autres, je ne te connais pas donc je ne peux pas t'en dire plus, à toi d'y réfléchir. Pour ce qui en est de maîtriser la force de l'esprit… Là encore c'est une question complexe qui peut différer selon les forces concernées. Mais nul autre que toi ne pourra trouver la solution, je ne connais pas de livre donnant une méthode préconçue pour y parvenir. Tu va devoir essayer tout seul de communiquer avec l'esprit pour qu'il te livre ses secrets et obéisse quand il le faut. Tu peux comparer ça à une sorte d'entrainement pour manier une nouvelle arme inconnue. Je suis bien incapable d'en dire plus et il va falloir nous séparer pour ne pas attirer l'attention. Je te souhaite bonne chance nouveau gardien d'un esprit, il est possible que ton destin soit plus que de n'être qu'un simple soldat dans cette armée.
Les deux hommes se saluèrent et repartirent chacun de leur côté dans la citadelle. Pendant la discussion la bataille avait bien avancé et les troupes du Royaume étaient maintenant enfoncées plus profondément dans le dédale de couloirs que représentaient les lieux. Zemsta ne se précipita pas pour rejoindre ses camarades, la foule d'évènements qui venaient de survenir lui avait enlevé toute envie d'allez de nouveau combattre. Tout ce qu'il désirait en ce moment était de pouvoir se poser tranquillement dans un coin calme sans risquer d'être surpris. Parler à un esprit semblait une chose étrange pour quelqu'un qui n'avait jamais pratiqué la magie mais le jeune homme semblait excité à cette idée nouvelle et par la sensation qu'il avait ressentie lorsqu'il avait par hasard déchainé le pouvoir de la créature. Mais c'était impossible pour le moment de tenter quelque chose avec l'épée rouge et Zemsta avait dû la cacher de nouveau pour ne pas attirer l'attention.
Tout d'un coup des cris de joie retentirent dans la citadelle, ce qui informa à l'archer en pleine réflexion que la bataille était terminée et que le Royaume avait vaincu son adversaire après une lutte acharnée. La victoire laissait présager une journée de fête dans le campement du Royaume malgré les nombreux morts dans son camp. Zemsta se dirigea alors vers la sortie de la citadelle, on n'avait plus besoin de lui ici, et resta pensif en regardant les dégâts provoqués par la bataille. Aucune décoration n'avait résisté à la tempête et la plupart des murs étaient maintenant tachés de sang et les sols étaient recouverts d'hommes morts ou gémissant faiblement. Des médecins dotés de pouvoirs ou non allaient sans doute aider les malheureux blessés mais au final ils n'en sauveraient que très peu, ils n'y avaient pas assez de soigneurs pour accomplir un tel travail. Cette situation classique sur un champ de bataille n'en était pas moins révoltante pour Zemsta, les généraux savaient pertinemment que les batailles se finissaient ainsi avec un tas de blessés mais on ne recrutait ou ne formait pas assez de soigneurs pour une obscure raison.
A son arrivé près des tentes de son unité Zemsta apprit que plusieurs des hommes qui la composaient étaient morts pendant la bataille. Cette triste nouvelle n'était pas surprenante mais elle se rajouta aux autres de cette terrible journée et n'arrangea pas l'état mental de Zemsta. Il avait connu certains des décédés dès ses premiers jours à l'armée, tous ne lui manqueraient pas mais leur absence se ferait sans doute ressentir pendant les jours à venir.
La victoire avait souvent pour toutes ces raisons un goût amer que les soldats s'empressaient de noyer dans l'alcool, ce qu'ils firent alors, de ce côté-là l'intendance avait tout prévu… Sans compter les tonneaux découverts dans la cité vaincue. Une fois la gueule de bois passée et les traités de paix signés, l'armée du Royaume repartit sur ses pas pour rentrer sur ses bases. Au passage certaines unités rejoignirent de nouvelles affectations sur les territoires gagnés grâce à la guerre. Et comme cela était prévisible ces terres regorgeaient de ressources naturelles et le Royaume voyait ainsi sa force économique grandement agrandie au passage. Malheureusement la plupart de ces nouvelles richesses ne profiteraient qu'à un petit nombre de personnes influentes dans le commerce dont certains membres du gouvernement et absolument pas aux habitants qui payeront probablement toujours les mêmes prix pour ce dont ils avaient besoin au quotidien. Cette triste réalité sur les raisons de la guerre n'empêcha pas que les soldats repartaient chez eux le cœur joyeux pour la plupart car ils allaient enfin pouvoir se reposer et partir voir dans un futur proche leurs familles.
De son côté Zemsta avait hâte de pouvoir essayer les pouvoirs de son épée et pour cela il réfléchissait au fait de devoir quitter l'armée pour le faire. De plus ce qu'il avait vu pendant cette guerre l'avait convaincu d'une chose : les dirigeants du Royaume étaient loin d'être aussi vertueux que ce que l'on disait dans les villages et le prince en particulier semblait être une belle ordure. Bien qu'on ne parlait pas beaucoup de politique dans son village natal Zemsta avait été sensibilisé à ces questions à l'armée auprès des plus anciens et au fil du temps il s'était forgé sa propre opinion et son propre idéal avec aussi l'aide de ses souvenirs d'enfance et de ce qu'il appréciait alors comme valeurs.
Il était alors évidant pour l'archer que son idéal et celui des autorités du Royaume n'était pas le même et que la différence était bien trop grande pour qu'il continue à servir impassiblement un tel régime. Massacrer les autres ou envoyer à la mort les citoyens de son propre pays par plaisir, intérêt personnel ou vaguement économique n'était pas vraiment quelque chose que Zemsta trouvait digne d'un gouvernement. Il commençait même à penser que les hommes actuellement à la tête du Royaume pouvait représenter un danger pour celui ci à trop vouloir privilégier leurs petites vies sur celles de milliers de personnes.
Malgré tout il n'était pas encore temps pour Zemsta de quitter l'armée, un départ trop précipité après une campagne militaire était souvent mal vu. De plus quelques mois supplémentaires dans l'armée ne pouvaient être un mal, la solde allait sans doute être plus généreuse pour les participants à la guerre et l'ambiance beaucoup plus tranquille qu'avant la campagne. Ce serait aussi un moment idéal pour en apprendre plus sur la politique du Royaume, les discussions sur les conséquences de la guerre consistant un tremplin idéal pour lancer le sujet du gouvernement dans la place. Zemsta se disait qu'il pouvait aussi apprendre à un peu mieux manier une épée normale.
Les supérieurs de Zemsta avaient remarqués que lors des affrontements dans la ville beaucoup d'archers avaient dû combattre au corps à corps, c'est pourquoi ils décidèrent de faire travailler les meilleurs de leurs hommes à d'autres armes que des arcs. Zemsta avait été remarqué comme un élément efficace lors de la guerre et fut récompensé par plusieurs médailles mais aussi par l'accès à cette nouvelle formation des archers. Cela lui convenait parfaitement et il se concentra particulièrement sur le maniement de l'épée comme il l'avait prévu, et ce n'est pas tout les jours que les désirs de l'armée et ceux d'un soldat se rencontrent…. Au terme de plusieurs mois de formation Zemsta avait atteint un niveau correct dans le maniement de diverses armes bien que son physique le rendait moins redoutable que certains de ses compagnons.
Il avait aussi économisé un maximum d'argent en prévision de son départ prochain. La procédure de départ était stricte mais il n'était pas impossible pour un soldat de repartir au moment qu'il avait choisi. Pour cela un soldat devait avoir rempli la durée d'engagement minimum et avoir accompli au moins la moitié du renouvellement de son engagement ou avoir participé à une guerre. Il fallait aussi prévenir en avance et obtenir l'accord de son chef d'unité. Zemsta remplissait les conditions pour ce qui en est de la durée de sa présence dans l'armée, il ne lui manquait donc plus que l'accord de son lieutenant.
Zemsta alla à la rencontre de son chef un soir à la suite d'un entrainement particulièrement pénible. Il fit part à son chef de vouloir partir sans lui présenter de raisons particulières si ce n'est une certaine lassitude. Le lieutenant n'avait jamais eu à se plaindre de son soldat qui était sans doute le meilleur archer et l'homme le plus sérieux de son unité et ce serait pour lui une grosse perte s'il acceptait. Mais en voyait le regard empli d'amertume de Zemsta il se dit que de toute façon celui-ci avait sans doute quelques problèmes à régler et qu'il perdrait de son efficacité s'il restait contre son gré. Le lieutenant donna donc son accord au départ de Zemsta avec regret.
Le comportement du lieutenant qui accepta la demande sans trop insister sur les raisons fut apprécié par Zemsta qui remercia intérieurement son supérieur d'avoir été aussi compréhensif. Le jour des ses adieux le jeune homme alla saluer ses camarades qui ne comprenaient pas bien les raisons du départ de quelqu'un sans doute promis à un grand avenir militaire, l'idée d'une promotion avait un temps été évoquée mais interrompue par le choix de quitter l'armée par le concerné.
Quand il quitta les bâtiments de l'armée habillé en civil Zemsta était fortement ému, il laissait derrière lui ce qui avait été sa famille durant les dernières années mais aussi un monde qu'il avait su apprécier pour certaines de ses valeurs. Il tournait aussi le dos à un milieu ou il avait réussi et était reconnu pour ses compétences. Le départ tant attendu était donc emplie de mélancolie et de tristesse mélangées mais Zemsta était sûr de son choix, il devait s'éloigner de l'armée qui n'était qu'un objet aux mains de dirigeants vils et cupides.



[center][b]Chapitre 3[/b] ~ Retour à la case départ [/center]

Le premier endroit où Zemsta pensa à se rendre était tout simplement dans son village et pour y parvenir rapidement il décida d'acheter un cheval. La monture lui serait sans doute aussi utile pour sa vie future. Bien qu'il en avait les moyens l'ancien soldat ne s'arrêta pas dans un auberge et se décida à camper en solitaire après s'être éloigné de la route qu'il suivait. La région était sûre en raison de la proximité du camp militaire, un voyageur pouvait donc facilement se permettre de dormir à la belle étoile sans être menacé par de quelconques brigands.
A la nuit tombée Zemsta alluma un petit feu et mangea rapidement quelques provisions offertes par l'armée à son départ. C'était surtout le moment idéal pour tenter de percer le secret des pouvoirs de l'épée trouvée lors de cette fameuse patrouille dans les montagnes. Zemsta sortit avec calme l'épée de ses affaires et observa quelques instants le fourreau de l'arme. Celui-ci était subtilement ouvragé avec des nuances de rouge et d'or représentants des motifs étrangement beaux. La encore tout indiquait que cet objet était celui d'une noble personne ou tout du moins d'une personne très riche. Il était donc vraiment étrange d'avoir pu la récupérer lors d'une escarmouche aussi ridicule que celle qui avait confronté uniquement une douzaine d'hommes.
Quand il dégaina la lame ce soir là Zemsta ne ressentit rien contrairement à ce qui s'était passé dans la citadelle. Le jeune homme s'attendait à ce résultat mais il ne put s'empêcher d'être un peu déçu. Mais il n'était pas encore temps d'abandonner pour ce soir. Après avoir effectué quelques enchainements appris à l'entrainement Zemsta décida d'allez s'asseoir avec l'épée toujours dans sa main droite.
Il n'avait jamais communiqué avec une quelconque entité magique mais l'ancien soldat était bien décidé à y parvenir même s'il n'avait pas appris à le faire. Les seules connaissances qu'il avait sur la magie en dehors du discours de Yann dans la citadelle provenaient des récits réels ou fictifs qui étaient contés à travers le Royaume. Ces histoires étaient pour certaines connues dès l'enfance et d'autres venaient d'artistes ambulants ou de voyageurs de passage. Mais le problème dans tout cela pour Zemsta était qu'il était quasiment impossible de distinguer le vrai du faux, la réalité des rajouts fantaisistes faits par les compteurs.
De ce mélange d'histoires Zemsta tira une idée simple, celle d'essayer de se concentrer pour parvenir à parler avec l'esprit emprisonné dans la lame. Assis, la lame posée sur ses paumes écartées l'une de l'autre, le guerrier ferma les yeux puis essaya de parler à l'esprit avec ses pensées de la même façon qu'un croyant pouvait pratiquer pour parler à son dieu dans certaines cultures. Au moment ou il pensait abandonner devant l'inefficacité de ce procédé Zemsta ressentit une légère chaleur dans les mains mais cette impression s'estompa rapidement. La faiblesse de cette sensation suffit néanmoins à faire douter Zemsta qui se remit alors à ses méditations. Mais rien d'autre ne se passa par la suite ce qui laissa le malheureux apprenti manieur esprit plus que sceptique. Au final il était incapable de savoir si ce qu'il avait fait avait faiblement marché ou était tout simplement ridicule. Zemsta se coucha donc dans un océan de perplexité.
Le lendemain Zemsta reprit la route à l'aube, il ne voulait pas s'attarder dans une région chargée des souvenirs des longues missions d'entrainement de l'armée qui se déroulaient parfois hors du terrain strictement possédé par les militaires. Le soir il avait parcouru une longue distance et il était ainsi assuré de ne pas croiser des soldats qui n'allaient jamais aussi long dans cette direction. De ce fait la région n'était plus aussi sûre mais elle n'avait jamais eu la réputation d'être un repaire de coupe-jarrets.
Zemsta progressait tranquillement dans une plaine légèrement vallonnée quand il approcha d'une large rivière. Le seul moyen de traverser était un pont en pierre, le courant était trop fort pour traverser même à cheval. Normalement le passage d'un ouvrage comme celui-ci était libre mais à la grande surprise de Zemsta plusieurs hommes gardaient visiblement le pont. Intrigué et de toute façon obligé de passer par là à moins de faire un très long détour Zemsta décida de s'approcher malgré les risques.
Un des hommes sur le pont s'avança alors vers le cavalier solitaire la main posée sur la garde de son épée faisant office de menace silencieuse.
- Bien le bonjour voyageur, lança-t-il à Zemsta. Le passage du pont coûte quelques petites pièces désormais à moins que vous ne vouliez prendre un petit bain.
- Et de quel droit pouvez vous exiger cela ? Il me semble que les routes de ce pays sont traversables librement, répliqua calmement Zemsta qui ne comptait pas se laisser faire par de tels individus.
- Mais le droit du plus fort tout simplement, dit le même brigand en ricanant. Tant que nous lui donnant un peu de la somme récolté le seigneur local ne semble pas s'en émouvoir voyez-vous mon brave.
- J'ai surtout compris qu'il était temps de finir cette discussion inutile !
Sur ces paroles Zemsta dégaina son épée courte de soldat qu'il avait réussie à conserver comme récompense de ses loyaux services et il chargea l'homme avec qui il avait échangé quelques mots. La décision d'attaquer ces hommes était risquée surtout pour économiser qu'une faible somme d'argent, mais la motivation de Zemsta dans cette action était plus une question de principes, ces hommes étaient des voleurs qui profitaient de la protection des autorités d'après leur discours. Il était probable que leurs victimes quotidiennes, les habitants de la région, n'osaient pas les chasser à cause de la peur d'éventuelles représailles. Par contre pour un voyageur de passage ce risque était plutôt limité s'il se montrait prudent après son attaque et disparaissait rapidement.
Prit de surprise le voleur qui avait parlé à Zemsta fut décapité avant d'avoir réussi à sortir complètement son arme de son fourreau. Ses trois autres compagnons réagirent alors plus rapidement que ce à quoi s'attendait leur agresseur et ils étaient désormais prêts à se battre les armes à la main. Cependant Zemsta arrivait sur eux rapidement grâce à sa monture ce qui lui permit de blesser un des hommes au bras gauche sans être lui-même touché. Mais ce geste avait fait ralentir le cheval de Zemsta et un des voleurs plus malin et agile que les autres put attraper le cavalier par ses vêtement du côté gauche pour le faire tomber. Cette manœuvre fut couronnée de succès pour son auteur au détail prêt qu'en chutant Zemsta réussit à lui porter un coup d'épée. Bien que faible cette attaque suffit à faire crier l'homme de douleur et à le faire reculer d'un pas. Zemsta en profita pour se mettre sur les genoux et le frapper aux jambes. L'épée ne trancha pas les jambes de l'homme mais cela suffit à le faire tomber à son tour au sol. Zemsta se releva alors complètement et l'acheva d'un coup dans la poitrine. Ce deuxième adversaire n'était alors plus qu'un cadavre baignant dans son sang.
Bien qu'intense cet affrontement n'avait au final duré que quelques instants dont les deux autres brigands n'avaient pas profités pour se précipiter sur leur ennemi occupé à se battre avec leur collègue. Ils tenaient chacun des épées longues impressionnantes par leurs tailles et qui nécessitaient d'être obligatoirement tenues à deux mains. Face à ce type d'arme Zemsta préféra rengainer son épée courte pour sortir son épée rouge. Afin de rendre cette arme plus accessible Zemsta avait juste entouré son fourreau de tissu pour en cacher la beauté et avait laissé la garde de l'arme légèrement dorée visible pour pouvoir la prendre dans ses mains plus rapidement. Il avait fixé le tout dans son dos.
Comme lors du combat dans la citadelle avoir l'arme dans ses mains apaisa l'ancien soldat qui ressentit alors de nouveau le pouvoir de l'arme. Il semblait donc qu'il pouvait compter sur celle-ci lors des situations de combat quelle qu'elles soient. Zemsta regarda alors ses adversaires avec mépris et leur fit signe de venir l'attaquer.
- Approchez bande de lâches ! On fait moins les malins maintenant hein ?
Ce genre de phrase n'était pas dans les habitudes de Zemsta mais face à de tels adversaires elle semblait à même de les énerver et par le fait de les déconcentrer. Fous de rages d'avoir vu leurs amis se faire tuer les deux hommes ne résistèrent pas devant cette provocation, surtout qu'ils espéraient pouvoir s'en sortir en combattant à deux contre un. Le guerrier solitaire esquiva facilement le premier coup porté par l'un des deux voleurs, celui qu'il avait blessé au bras auparavant. Gêné par cette blessure il n'avait pas pu être assez précis et rapide dans son attaque. Cette faiblesse lui fut fatale car à ce moment là il était sans défense contre une attaque de Zemsta qui profita bien évidemment de cette ouverture pour le tuer.
La bataille commencée en infériorité numérique pour Zemsta était désormais réduite à un simple duel contre celui des brigands qui semblait le plus costaud bien qu'il n'était pas le leader de la petite bande. Dès les premiers échanges de coups Zemsta comprit que cet homme là était bien plus fort que les autres et qu'il avait sans doute suivit un entrainement quelconque, peut être était-ce un ancien soldat aussi. Chacun des deux combattants avaient ses forces et ses faiblesses ce qui équilibrait le combat sans que l'on puisse deviner qui allait triompher. Un coup de chance ou la fatigue de l'un des deux scellerait probablement le combat comme pour la plupart des affrontements de ce type.
Mais c'étais sans compter le pouvoir contenue dans l'épée de Zemsta qui choisit ce moment la du combat pour se manifester. Alors que la sensation de puissance due à l'esprit de la lame était restée tapie faiblement jusqu'à présent elle se réveilla subitement. Zemsta sentit de nouveau la force mystérieuse accompagnée d'un sentiment de chaleur se propager dans son corps sans qu'il ne puisse contrôler grand-chose. Son adversaire n'avait rien remarqué et lança une attaque avec toute la puissance de ses bras.
En temps ordinaire bloquer une telle frappe de façon directe était extrêmement risqué, ce genre de choc pouvait déstabiliser celui qui le recevait s'il n'avait pas assez de force pour encaisser, ce qui était souvent le cas. Zemsta le savait mais il se laissa guider par son épée et il se plaça simplement devant son ennemi pour parer le coup sans même la peine de donner une impulsion à l'épée pour mieux résister. Au moment du contact entre les deux lames une chose étrange se produisit, malgré le fait qu'il aurait du être dans de tel circonstances projeté au loin, Zemsta ne bougea pas d'un pas, son adversaire et son épée semblait figés devant lui comme si une barrière se dressait entre les deux opposants.
Surpris le malheureux voleur essaya de forcer encore plus sur son épée pour pousser celle de Zemsta mais cela était totalement vain, la solide épée à deux mains commença à se fissurer et se fracassa alors en quelques instants. Comme s'il s'attendait à ce que cela se produise, Zemsta trancha la gorge du brigand d'un seul coup net. Le calme revint alors sur le pont qui avait été pendant les dernières minutes le décor d'un sanglant spectacle. La fin de la bataille signifiait aussi que le pouvoir de l'épée allait quitter Zemsta pour se rendormir, mais juste avant que cela se produise ce dernier décida de remercier intérieurement l'esprit d'avoir combattu à ses côtés. Une fois cela fait il eut l'impression qu'une légère bise soufflait autour de lui alors qu'il n'y avait pourtant pas de vent cette journée là. Mais le plus étrange fut l'impression d'entendre une voix lointaine résonner dans sa tête comme si elle provenait du fin fond des âges.
- [i]De rien jeune guerrier… Si tu te bas pour la liberté je répondrais toujours présent pour t'aider… A chaque combat nous deviendront plus fort… Mais pour le moment je dois me reposer je suis encore faible…[/i]
Quand la voix termina de raisonner dans l'esprit de Zemsta la sensation de chaleur qui accompagnait la présence du pouvoir de l'épée disparut aussi. Le jeune homme reprit alors conscience de là où il se trouvait et de ce qu'il venait de faire alors que la surprise de l'intervention orale de l'esprit était encore là. Dans un état second Zemsta vit qu'il était en partie recouvert du sang des hommes qu'il venait de tuer et après avoir vérifié que personne n'approchait du pont il alla nettoyer ses vêtements dans la rivière pour faire disparaitre le gros des tâches de sang pour pouvoir continuer à voyager sans soucis. Par mesure de précaution il changea de tenue afin de laver celle souillée de façon plus approfondie plus tard.
Bien qu'il n'y avait pas de survivants ni de témoins de ses actes Zemsta décida qu'il fallait quitter le coin le plus rapidement possible surtout si ce que ces hommes sur leurs relations avec un dirigeant local était exact. Celui-ci n'aimerait sans doute pas avouer qu'il s'était lié avec des brigands mais ceux-ci ne pouvaient plus parler et châtier un assassin faisait toujours bonne mesure. Et dans de tels cas un simple voyageur, mais armé, pouvait représenter le coupable idéal même en dehors de toute autre preuve.
Par une mesure de prudence élémentaire après être remonté sur son cheval Zemsta décida de quitter la route pour éviter les ennuis. Il ne connaissait pas bien la région mais il savait vers quelle direction avancer à peu près ce qui était bien suffisant quand on savait se servir de repères naturels pour connaitre les quatre points cardinaux. Lorsqu'il voyait un village ou même une simple ferme au loin Zemsta faisait des détours pour ne pas se faire repérer, et ainsi deux jours après il avait quitté ce territoire. Pour ne pas perdre de temps il n'avait pas beaucoup dormi et il ne s'était pas non plus soucié de tenter de voir si l'esprit de la lame s'était reposé ou non.
Ce n'est uniquement qu'après s'être éloigné pendant quelques heures de la frontière de la région où il avait tué quatre hommes que Zemsta décida qu'il pouvait de nouveau rejoindre une route. Il tomba alors sur un axe commercial majeur de la partie du Royaume dans laquelle il se trouvait. Le jeune cavalier était donc loin d'être seul sur la route et les hommes armés n'étaient pas rares, ils escortaient souvent des convois ou transportaient individuellement des messages ou des contenus de valeurs de faible taille.
Pour ne pas attirer l'attention et pour éviter les attaques par des bandes de voleurs attirés par ce genre de route le mieux était de coucher dans les auberges nombreuses qui se trouvaient dans des villes étapes. Après avoir passé plusieurs nuits dehors cela était plus confortable mais ce n'était pas vraiment le genre d'endroit pour tenter de parler à une épée.
Après le combat de l'autre jour qui lui avait apprit que l'âme contenue dans l'épée pouvait parler Zemsta était pressé d'en savoir plus et les contretemps qui s'étaient accumulés l'exaspérait, même s'ils étaient dûs dans le fond à ses propres actions. Malgré tout il décida de continuer son chemin sur de grandes routes pour éviter d'autres ennuis et finalement il finit par se retrouver un soir aux portes de son village natal.
Depuis le départ de Zemsta rien n'avait changé, les bâtiments étaient toujours les mêmes et les habitants vaquaient tranquillement à leurs occupations comme à l'ordinaire. Des regards se levèrent sur le passage du soldat de retour chez lui mais très peu de personnes le saluèrent. Cependant les sourires amicaux se firent plus nombreux lorsque Zemsta approcha de la maison de ses parents, il discuta même rapidement avec quelques amis d'enfances qui avaient choisi de vivre dans le village au lieu de partir à l'aventure.
Mais globalement Zemsta trouva qu'au-delà des apparences il y avait bien quelque chose de changé dans le village, la population ne semblait plus avoir l'envie de vivre comme avant, un certain abattement se dégageait de la plupart des personnes croisées. Et même s'il n'avait jamais été la personne la plus populaire de sa génération Zemsta s'étonna de la faiblesse de l'accueil qu'on lui avait fait. Sur ces pensées il était enfin arrivé devant sa maison qu'il n'avait pas revue depuis de long mois. Après avoir laissé son cheval attaché près de l'entrée il se décida à allez voir si ses parents étaient rentrés de leurs travails.
Il était encore relativement tôt dans la journée et par conséquent uniquement la mère de Zemsta était présente à la maison pour s'occuper des tâches ménagères. Les retrouvailles furent cette fois ci chaleureuses et sincères, la mère était simplement heureuse de voir que son fils allait bien. Elle ne demanda pas de d

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