Auteur : Gaston Desmedt
Posté le 1 novembre 2014  | Édité le 4 juin 2015
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Daniel le prophète

Daniel le Prophète

Introduction

Les rationalistes et le livre de Daniel

(« Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu » : 2 Corinthiens 10 :4,5.)


Parmi les livres bibliques, le livre des prophéties de Daniel est un des plus frappants témoignages de l’inspiration divine de l’Ecriture. Et ce n’est pas étonnant qu’il fût l’objet d’attaques, de ceux qui refusent de reconnaître l’existence du seul vrai Dieu pour ne pas devoir se plier à ses lois, loi qui n’ont qu’un seul but : Aimer ! Que les hommes s’aiment les uns les autres, sans jamais, sans jamais se faire du mal.  Ces lois sont mal comprises hélas, et enseignées faussement par les religions. Ceci explique sans doute l’athéisme d’un grand nombre, qui aspire cependant à s’élever vers les vraies valeurs spirituelles humaines.

Dès le troisième siècle de notre ère, pour la première fois, un philosophe païen, ennemi du christianisme, tenta de démontrer que le livre de Daniel a été écrit après les événements qu’il est sensé prédire. Il plaçait sa rédaction vers 165 av.n.ère. Il s’agit de Porphyre, né à Tyr, en Syrie, vers 234, mort à Rome vers 305. Philosophe appartenant à l’école néoplatonicienne, adversaire résolu des chrétiens, il écrivit contre eux un traité en quinze livres : « Kata Christianon », qui fut réfuté par plusieurs pères de l’Eglise. C’est dans ses polémiques anti-chrétiennes, qu’il tenta de dénigrer le livre de Daniel. Selon sa théorie, le livre de Daniel a été écrit après 165 av.n.ère, à l’époque des Macchabés, vers la fin du règne d’Antiochus Epiphane ou peu après, car personne n’est capable de prophétiser des événements futurs avec une telle exactitude, se manifestant jusque dans les moindres détails. Porphyre ne réalisait pas, en s’attaquant au livre de Daniel de cette façon, qu’il nous donnait un des témoignages les plus anciens de l’exactitude historique du livre de Daniel. Du moins en ce qui concerne les événements qui allaient se réaliser entre la domination Babylonienne et le deuxième siècle avant notre ère ! S’il y avait trouvé la plus petite erreur, il n’aurait certes pas manqué de la signaler !

Sa théorie fut reprise aux XVII° et XVIII° siècles par l’école rationaliste, qui en rajoutèrent, école groupant philosophes et savants ayant rejeté l’existence de Dieu, étant devenus ennemis de tout ce qui présentait un caractère surnaturel. De nos jours, la théorie de Porphyre est admise par certains critiques athées modernes ; ils placent la rédaction du livre vers 167 ou 168 av.n.ère. La mise en doute de l’authenticité du livre de Daniel est donc le résultat d’un « à priori » rejetant le surnaturel, et non d’une recherche historique scientifique, faite par des savants impartiaux en quête de vérité. Les principaux arguments des rationalistes sont les suivants : 1° : « Le fils de Sirach, qui écrivit le livre apocryphe « l’Ecclésiastique » vers 200 av.n.è, ne mentionne pas Daniel, quoiqu’il cite de nombreuses gloires d’Israël, dont Ezéchiel et les douze petits prophètes. » 2° : « L’auteur du livre de Daniel emploie des mots grecs, ce qui impliquerait qu’il aurait vécu dans la période grecque. » 3° : « Le livre de Daniel contiendrait des inexactitudes historiques montrant qu’il n’a pas été le témoin oculaire des événements. » 4° : « Les prophéties de Daniel ne donneraient des détails historiques que jusqu’à la mort d’Antiochus Epiphane, survenue en 164 av.n.ère ».
Dans les derniers chapitres de son livre, le fils de Sirach fait l’éloge de nombreuses gloires d’Israël, à commencer par Hénoch, Noé et Abraham. C’est un fait qu’il ne cite pas Daniel. Mais il omet aussi de citer Esdras et Josaphat, cependant leur existence est incontestable. Au sujet des rois de Judas, le fils de Sirach écrit : « A l’exception de David, d’Ezéchias et de Josias, tous les autres se sont rendu coupables de transgressions, car ils ont abandonné la loi du Très-Haut ; les rois de Judas sont allés à leur perte, etc. » Cependant l’Ecriture nous apprend au sujet de Josaphat : « Il marcha dans toute la voie de David, son père, et ne s’en détourna point, faisant ce qui est droit aux yeux de Jéhovah. » : 1 Rois 22 :43. Et encore : « Jéhovah fut avec Josaphat, parce qu’il marcha dans les premières voies d’Asa, son père, et qu’il ne chercha pas les Baals ; car il eut recours au Dieu de son père, et il suivit ses commandements, sans imiter ce que faisait Israël. Jéhovah affermit la royauté entre les mains de Josaphat, à qui tout Juda apportait des présents, et qui eut en abondance des richesses et de la gloire. Son cœur grandit dans les voies de Jéhovah, et il fit encore disparaître de Juda les hauts lieux et les idoles. » : 2 Chroniques 17 :1-6.

Ce fut donc une erreur du fils de Sirach de ne pas avoir cité Josaphat, mais également de ne pas avoir cité Daniel. Car le fils de Sirach fait l’éloge d’Ezéchiel : ch.49 :8,9. Or Ezéchiel atteste l’existence de Daniel, captif comme lui à Babylone, et il connaissait son extraordinaire sagesse. Ezéchiel écrit : « La parole de Jéhovah me fut adressée, en ces mots : Fils de l’homme, dis au prince de Tyr : Ainsi parle Jéhovah : Ton cœur s’est élevé, et tu as dit : Je suis Dieu, je suis assis sur le trône de Dieu au cœur des mers ! Toi, tu es homme et non Dieu, et tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu. Voici, tu es plus sage que Daniel, rien de secret n’est caché pour toi. ». Et aussi : « La parole de Jéhovah me fut adressée en ces mots : Fils de l’homme, lorsqu’un pays pêcherait contre moi en se livrant à l’infidélité, et que j’étendrais ma main sur lui (…) et qu’il y eût au milieu de lui ces trois hommes : Noé, Daniel et Job, ils sauveraient leur âme par leur justice, dit le Seigneur, Jéhovah ». L’existence d’Ezéchiel et l’authenticité de son livre, malgré les manipulations juives des écrits de ce prophète, ne sont pas contestables et n’ont jamais été contestées. Il vécut et a écrit son livre quatre siècles avant le fils de Syrach, et son témoignage à bien plus de valeur que l’écrit de ce dernier.

Passons au deuxième argument : « L’auteur du livre de Daniel emploie des mots grecs, ce qui impliquerait qu’il aurait vécu dans la période grecque. ». C’est un fait, nous rencontrons des mots d’origine grecque dans le livre de Daniel, mais il est dommage que les rationalistes ne donnent pas plus de précisions à propos de ces mots ; il est vrai qu’en le faisant, l’argument tomberait de lui-même. L’emploi de mots grecs dans le livre de Daniel se limite à des noms d’instruments de musiques, ne figurant que dans deux versets du ch.3. Les versets 5 et 15, où nous lisons : « … au moment où vous entendrez la voix de la corne, du pipeau, de la lyre, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toute sortes d’instruments de musique, etc. ». L’origine grecque de deux de ces noms est incontestable : « Psenterin », pour le grec « Psaltérion » ; et « sumpônia » (cornemuse), pour « symphonia » et… cela ne prouve absolument rien !

L’origine grecque de ces noms s’explique parfaitement par les relations commerciales existant entre les colonies grecques de l’Asie Mineure et l’Assyrie. Les produits de l’art grec sont arrivés très tôt à Babylone par l’intermédiaire des Phéniciens et des Tyriens. L’archéologie a prouvé que ces instruments étaient couramment joués dans le bassin du Tigre et de l’Euphrate. L’important échange commercial et culturel entre la Grèce et l’Orient avait introduit en Chaldée des instruments de musique grecs et leurs vocables, bien avant l’époque de Nébucadnetsar. Ces instruments ont très bien pu être introduits en Chaldée par les conquérants Assyriens dès le VIII° siècle avant notre ère, soit deux siècles avant les conquêtes de Nébucadnetsar, le roi de Babylone. La musique et les instruments de musiques ont été très tôt prisés par les rois conquérants qui, lors de processions triomphales et aux événements de la cour, aimaient qu’un orchestre, joint souvent à des groupes de chanteurs, se fasse entendre. Assurbanipal, ayant conquis l’Elam et pris Suse, emmena en Assyrie des musiciens qu’il garda à son service. Cette coutume existait déjà du temps de Senchérib ; qui déporta d’Israël des chanteurs, des chanteuses, et des musiciens avec leurs instruments. Assurbanipal guerroya contre les Grecs, qui lui donnaient le nom de Sardanapale, le tenant pour efféminé. Avant lui Sargon avait emmené des prisonniers et reçu des tribus de Chypre, de l’Ionie, de la Lydie et de la Cilicie. Or, Babylone fut pendant plusieurs siècles une partie de l’empire assyrien. De plus, Daniel, à cet endroit de son livre, écrit en araméen, la langue parlée par les astrologues et prêtres babyloniens, langue qui, depuis de longs siècles avant Nébucadnetsar, était devenue la langue de la diplomatie et des relations commerciales. Les Araméens faisaient le trafic des marchandises entre l’Orient et l’Occident, et leur langue acquit tout naturellement des mots étrangers ; Daniel emploie l’araméen dans ces versets, et des termes devenus courants chez les Araméens pour désigner des instruments de musiques, appartenant à la famille des instruments qu’ils ont vus et écoutés au cours de leurs rapports avec les Grecs. Pour prendre en considération ce deuxième argument, les rationalistes devraient prouver que ces instruments grecs n’étaient pas en usage à la cour de Nébucadnetsar, et que leur vocable n’était pas entré dans l’araméen courant avant le VI° siècle précédant n. ère. Or, les récentes découvertes archéologiques ont prouvé le contraire.

Voyons ces prétendues inexactitudes historiques. Il n’y en a pas moins de cinq : 1° : « La mention d’une expédition babylonienne, en la troisième année de Jojakim, serait inexacte, car on n’en parle ni dans les livres des Rois, ni dans ceux des Chroniques, ni dans le livre de Jérémie. » 2° : « L’existence historique du roi Belschatsar n’a pas été établie, il est absent des listes officielles mentionnant les rois qui se sont succédés sur le trône de Babylone. Et on ne mentionne nulle part que Nébucadnetsar ait eu un fils de ce nom. » 3° : « Darius le Mède n’aurait jamais existé, car il n’en est question nulle part ailleurs que dans le livre de Daniel. » 4° : « Le terme « Chaldéens » pour désigner les astrologues n’a été confirmé par aucune découverte. » 5° : « Le récit des trois compagnons de Daniel, jetés dans la fournaise ardente, de même que celui de Daniel jeté dans la fosse aux lions, ne peut qu’être légendaire, car aucun historien antique profane, ayant traité l’histoire de Babylone, ne relate que de tels usages étaient pratiqués en Chaldée. »

Pas un seul de ces arguments ne constitue « une preuve » de l’inexactitude historique du livre de Daniel ! La non confirmation d’un fait n’est pas une preuve de l’inexactitude de ce fait, surtout quand il est question d’époques aussi éloignées de nous que celle en question. Où irions nous dans ce cas ? Beaucoup de faits historiques sont considérés comme authentiques par les historiens, et cependant ils n’en ont connaissance, bien souvent, que par une seule inscription, ou un fragment d’inscription trouvé sur un morceau de tablette d’argile ou de poterie. S’il faut rejeter tous les faits historiques parvenus jusqu’à nous par une seule source, alors rejetons allègrement 50% de l’histoire antique acceptée comme certaine par les historiens modernes ! Il n’existe pas de preuve de l’inexactitude du livre de Daniel. Cependant, ne choisissons pas la facilité, en rejetant simplement ces cinq arguments. Examinons-les d’un plus près.


1° : La prise de Jérusalem en la troisième année du règne de Jojakim

Daniel écrit : «La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nébucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l’assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Jojakim, roi de Juda etc. » C’est vrai, Daniel est le seul à mentionner ce siège de Jérusalem par Nébucadnetsar, en la troisième année de Jojakim. Mais loin de contredire Daniel, les livres des Rois et des Chroniques, de même que Jérémie, s’harmonisent avec l’histoire profane et confirment ces paroles de Daniel. En 2 Rois 24 :12, nous apprenons que le roi Jojakin, fils et successeur de Jojakim, se rendit à Nébucadnetsar, lorsque celui-ci eut rejoint ses troupes, qui effectuaient sans résultat le second siège de Jérusalem ; c’était en la huitième année depuis que Nébucadnetsar était monté sur le trône de Babylone. Et c’était vers la fin de cette année, car en 2 Chroniques 36 :10, nous apprenons que ce fut l’année suivante que le roi de Babylone s’en retourna, emmenant avec lui Jojakin et la plus grande partie du peuple. Jojakin n’a régné que trois mois et cette huitième année de Nébucadnetsar est aussi la onzième année de Jojakim, père de Jojakin. Jojakim mourut au cours de ce second siège de Jérusalem, en la onzième année de son règne. Conformément à la prophétie de Jérémie, son cadavre fut jeté hors des murs de la ville (Jé.22 :18 et 24 :36). La huitième année de Nébucadnetsar étant la onzième de Jojakim, la première année de ce roi de Babylone correspond à la quatrième année de Jojakim. C’est ce que nous lisons dans le récit de Jérémie : « Parole qui fut adressée à Jérémie sur tout le peuple de Juda, en la quatrième année de Jojakim, fils de Josias, roi de Juda. C’était la première année de Nébucadnetsar, roi de Babylone, parole que Jérémie prononça devant tout le peuple de Juda et devant tous les habitants de Jérusalem, en disant etc. »

Cependant, ce ne fut pas cette année là que Nébucadnetsar prit pour la première fois Jérusalem, car selon 2 Chron.36 :6, lors du premier siège de la ville, le roi de Babylone emmena Jojakim enchaîné à Babylone. Or Jérémie nous append qu’au cours de ses quatrième et cinquième années de règne, Jojakim se trouvait à Jérusalem : 25 ; 26,36. De ce fait, il est impossible que le premier siège de Jérusalem ait eu lieu en la quatrième de Jojakim, car il fallait quatre mois pour faire le voyage de Jérusalem à Babylone et autant pour le retour. Jérémie nous apprend aussi que, toujours en la quatrième année de Jojakim, Nébucadnetsar fut vainqueur du pharaon Néco, à Carkémisch sur l’Euphrate ; c’est toujours en cette quatrième année de Jojakim que Nébucadnetsar se rendit maître de toutes les possessions extérieurs de l’Egypte : 2 Roi 24 :7.

Comment harmoniser toutes ces données de l’Ecriture, que s’est-il passé, quand donc Nébucadnetsar a-t-il pris Jérusalem pour la première fois ? Dans le second livre des Rois, nous lisons ce qui suit : « Jojakim avait vingt-cinq ans lorsqu’il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Zebudda de Pedaja de Ruma. Il fit ce qui est mal aux yeux de Jéhovah, entièrement comme avaient fait ses pères. De son temps, Nébucadnetsar, roi de Babylone, se mit en campagne. Jojakim lui fut assujetti pendant trois ans ; mais il se révolta de nouveau contre lui. Alors Jéhovah envoya contre Jojakim des troupes de Chaldéens, des troupes de Syriens, des troupes de Moabites et des troupes d’Ammonites ; il les envoya contre Juda pour le détruire, selon la parole que Jéhovah avait prononcée par ses serviteurs les prophètes. » Compte tenu de ce récit et des données citées plus haut, il est clair que c’est avant qu’il fût sacré roi à Babylone en la quatrième année de Jojakim, que Nébucadnetsar a pris pour la première fois Jérusalem, soit en la troisième année de règne de Jojakim, comme l’indique Daniel ! Entre la quatrième année et la onzième année de ce roi de Juda, il n’y a pas de place pour un siège de Jérusalem, à l’issue duquel il fut amené prisonnier à Babylone, où il s’est soumis au roi de Babylone, puis retourna à Jérusalem poursuivre son règne comme vassal de Nébucadnetsar. Il est évident que les trois années, pendant lesquelles Jojakim se soumis à Nébucadnetsar sont ses quatrième, cinquième et sixième années. A la fin de cette dernière, il se révolta « de nouveau » contre le roi de Babylone, refusant de lui payer le tribut, comme il l’avait fait quand Nébucadnetsar s’était mis en campagne. C’est ainsi que dans le cours de sa septième année, trop occupé ailleurs, Nébucadnetsar envoya contre lui, non seulement des troupes Chaldéennes, mais aussi Syriennes, Moabites et Ammonites, des troupes provenant de royaumes qu’il avait soumis en la quatrième de Jojakim, après sa victoire sur le Pharaon Néco à Carkémisch. Je vais reprendre l’histoire quelques années plus tôt, et, tenant compte des données de l’histoire profane, nous allons voir comment les données de l’Ecriture s’harmonisent pour situer le premier siège de Jérusalem en la troisième année de Jojakim.

Voici le récit, d’après les livres des Rois et des Chroniques 
« Avant Josias, il n’y eut point de roi qui, comme lui, revint à Jéhovah de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse, et après lui, il n’en a point paru de semblable. Toutefois, Jéhovah ne résista pas à l’ardeur de sa colère, dont il était enflammé contre Juda, à cause de tout ce qu’avait fait Manassé pour l’irriter. Et Jéhovah dit : J’ôterai aussi Juda de devant ma face comme j’ai ôté Israël, et je rejetterai cette ville de Jérusalem que j’avais choisie, et la maison de laquelle j’avais dit : Là sera mon nom. De son temps, après que Josias eut réparé la maison de Jéhovah, Néco, roi d’Egypte, monta pour combattre à Carkémisch sur l’Euphrate. Pharaon Néco, roi d’Egypte, monta contre le roi d’Assyrie, vers le fleuve Euphrate, mais Josias marcha à sa rencontre. Et Néco lui envoya des messagers pour dire : Qu’y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda ? Ce n’est pas contre toi que je viens aujourd’hui ; c’est contre une maison avec laquelle je suis en guerre. Et Dieu m’a dit de me hâter. Ne t’oppose pas à Dieu, qui est avec moi, de peur qu’il ne te détruise. Mais Josias ne se détourna point de lui, et il se déguisa pour l’attaquer, sans écouter les paroles de Néco, qui venaient de la bouche de Dieu. Il s’avança pour combattre dans la vallée de Mégguido et le Pharaon le tua à Mégguido : Dès qu’il le vit, ses archers tirèrent sur le roi Josias, et le roi dit à ses serviteurs : Emportez-moi, car je suis gravement blessé. Ses serviteurs l’emportèrent du char, le mirent dans un autre char qui était à lui pour l’emmener à Jérusalem. Mais il mourut et ses serviteurs l’emportèrent mort sur son char. Ils l’emmenèrent de Mégguido à Jérusalem, et ils l’enterrèrent dans son sépulcre, le sépulcre de ses pères. Tout Juda et Jérusalem pleurèrent Josias. Jérémie fit une complainte sur Josias ; tous les chanteurs et toutes les chanteuses ont parlé de Josias dans leurs complaintes jusqu’à ce jour, et en ont établi la coutume en Israël. Ces chants sont écrits dans les complaintes. Le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias ; ils l’oignirent et l’établirent roi à la place de son père à Jérusalem.

Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu’il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s’appelait Hamuthal, fille de Jérémie de Libna. Il fit ce qui est mal aux yeux de Jéhovah, entièrement comme avaient fait ses pères. Pharaon Néco, le roi d’Egypte, le destitua à Jérusalem et l’enchaîna à Ribla, dans le pays de Hamath, pour qu’il ne règne plus à Jérusalem, et il mit sur le pays une contribution de cent talents d’argent et d’un talent d’or. Et Pharaon Néco, roi d’Egypte, établit roi sur Juda et Jérusalem Eliakim, frère de Joachaz, fils de Josias, à la place de Josias, son père, et il changea son nom en celui de Jojakim. Néco prit son frère Joachaz, et l’emmena en Egypte où il mourut. Jojakim donna à Pharaon l’argent et l’or ; mais il taxa le pays pour fournir cet d’argent, d’après l’ordre de Pharaon ; il détermina la part de chacun et exigea du peuple du pays l’argent et l’or qu’il devait donner à Pharaon Néco.

Jojakim avait vingt-cinq ans lorsqu’il devint roi, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Zabudda, fille de Pedaja de Rama. Il fit ce qui est mal aux yeux de Jéhovah entièrement comme avaient fait ses pères. De son temps, Nébucadnetsar, roi de Babylone se mit en campagne, monta contre lui, et le lia avec des chaînes d’airain pour le conduire à Babylone. Nébucadnetsar emporta aussi à Babylone (une partie) des ustensiles de la maison de Jéhovah, et il les mit dans son palais à Babylone. Le roi d’Egypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d’Egypte, depuis le torrent d’Egypte jusqu’au fleuve de l’Euphrate. Jojakim lui fut assujetti pendant trois ans, mais il se révolta de nouveau contre lui. Alors Jéhovah envoya contre Jojakim des troupes de Chaldéens, des troupes de Syriens, des troupes de Moabites et des troupes d’Ammonites ; il les envoya contre Juda pour le détruire, selon la parole que Jéhovah avait prononcée par ses serviteurs, les prophètes. Cela arriva uniquement sur l’ordre de Jéhovah, qui voulait ôter Juda de devant sa face, à cause de tous les péchés commis par Manassé, et à cause du sang innocent qu’avait répandu Manassé et dont il avait rempli Jérusalem. Aussi Jéhovah ne voulait-il pas pardonner. Jojakim se coucha avec ses pères, et Jojakin, son fils, régna à sa place.

Jojakin avait dix-huit lorsqu’il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s’appelait Nebuscha, fille d’Elnathan, de Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Jéhovah, entièrement comme avait fait son père. En ce temps-là, les serviteurs de Nébucadnetsar, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée. Nébucadnetsar, roi de Babylone, arriva devant la ville pendant que ses serviteurs l’assiégeaient. Alors Jojakin, roi de Juda, se rendit auprès du roi de Babylone, avec sa mère, ses serviteurs, ses chefs et ses eunuques. Et le roi de Babylone le fit prisonnier, la huitième année de son règne. Il tira de là tous les trésors de la maison de Jéhovah et les trésors de la maison du roi ; et il brisa tous les ustensiles d’or que Salomon, roi d’Israël, avait fait dans le temple de Jéhovah, comme Jéhovah l’avait annoncé. L’année suivante, le roi Nébucadnetsar le fit emmener à Babylone avec les ustensiles précieux de la maison de Jéhovah. Il emmena en captivité tout Jérusalem, tous les chefs et tous les hommes vaillants, au nombre de dix mille exilés, avec tous les charpentiers et les serruriers ; il ne resta que le peuple pauvre du pays. Il transporta Jojakin à Babylone ; et il emmena captifs de Jérusalem à Babylone la mère du roi, les femmes du roi et ses eunuques, et les grands du pays, tous les guerriers au nombre de sept mille, et les charpentiers et les serruriers, au nombre de mille, tous hommes vaillants et propres à la guerre. Le roi de Babylone les emmena à Babylone. Et le roi de Babylone établit, à la place de Jojakin, Matthania, son oncle, dont il changea le nom en celui de Sédécias ; il l’établit roi sur Juda et sur Jérusalem, Sédécias, frère de Jojakim. »

Il ressort de ce récit, qu’après la bataille dans la vallée de Meguiddo et la mort du roi Josias, le Pharaon Néco abandonna momentanément le chemin de l’Euphrate pour entreprendre d’abord la conquête du royaume de Juda, puisque trois mois plus tard il destituait Joachaz, établissait à sa place Jojakim et frappa le pays d’un lourd tribut. L’histoire profane nous apprend que Néco ne se contenta pas de soumettre le royaume juif, mais qu’il se rendit maître aussi des royaumes de Philistie, de Phénicie, de Syrie d’Ammon et de Moab. Pendant que Néco étendait ainsi ses possessions entre le torrent d’Egypte et l’Euphrate, l’empire Assyrien était tombé sous les coups d’une coalition entre les Mèdes et les Babyloniens. Néco, ayant appris la nouvelle, retourna alors en Egypte, pour réorganiser et fortifier son armée en armant des mercenaires grecs. Le partage de l’Empire assyrien avait donné à Cyaxare, le roi des Mèdes, les pays au nord-est de Babylone. Nabopolassar avait hérité de ceux du sud-ouest et Néco aurait dû devenir son vassal, comme aussi les rois des royaumes de Juda, de Philistie, de Phénicie, de Syrie d’Ammon et de Moab. Le roi de Babylone ne pouvant accepter de se voir frustré d’une partie aussi importante de son empire, Nabopolassar envoya à la tête de ses armées son fils, Nébucadnetsar, l’héritier du trône, afin qu’il reconquière les royaumes que lui avait ravis le Pharaon Néco. C’est ainsi qu’au temps de Jojakim, Nébucadnetsar se mit en campagne. Il n’était alors que «le prince héritier » de Babylone, mais l’Ecriture désigne aussi par rois les « princes ».

Les archives de Babylone contenaient un rapport sur les richesses de Jérusalem, rapport fait par les ambassadeurs de Bérodac-Baladan, envoyés auprès d’Ezéchias environ un siècle plus tôt ; de plus, Jérusalem constituait une place forte, d’où il pouvait empêcher Néco de voler au secours des autres royaumes qu’il voulait reconquérir. Nébucadnetsar décida donc de commencer par s’emparer de Jérusalem. Ce fut dans les premiers mois du règne de Jojakim, que Nébucadnetsar commença à envahir le royaume de Juda et entrepris le siège de Jérusalem. La ville tomba au début de la troisième année de Jojakim, qui fut fait prisonnier. Ayant conquis le royaume de Juda et pris Jérusalem, alors qu’il s’apprêtait à poursuivre ses conquêtes, un courrier de Babylone vint annoncer à Nébucadnetsar la mort de son père. Nébucadnetsar avait un jeune frère, Naboushoumlishur, qui était demeuré à Babylone. N’allait-il pas tenter de se faire couronner en son absence ? A quoi bon poursuivre des conquêtes si son trône était en jeu ? Renonçant momentanément à poursuivre la conquête des possessions Egyptiennes, Nébucadnetsar donna des ordres pour qu’on amène Jojakim enchaîné à Babylone, tandis que lui-même partait en avant à marche forcée se faire investir de l’autorité royale. Nébucadnetsar avait aussi ordonné à Aschpenaz, chef des eunuques : « D’amener quelques-uns des enfants d’Israël, de race royale ou de famille noble, de jeunes garçons sans défaut corporel, beaux de figure, doué de sagesse, d’intelligence et d’instruction, capable de servir dans le palais du roi, et à qui l’on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens. Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils seraient au service du roi. Il y avait parmi eux, d’entre les enfants de Juda, Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. » C’est ainsi que dès la troisième année de Jojakim, au septième mois de l’année sacrée juive, qui était le début de l’année Babylonienne, Daniel se trouvait à la cour du roi de Babylone.

Après son sacre, Nébucadnetsar traita alliance avec Jojakim, qui retourna poursuivre son règne à Jérusalem, comme vassal du roi de Babylone. Profitant de ce répit, Néco se prépara soigneusement en vue de s’emparer de l’empire Babylonien. C’est ainsi qu’en la quatrième année de Jojakim, les armées égyptiennes avaient repris le chemin de l’Euphrate, abandonné quatre ans plus tôt. C’est ce qui obligea Nébucadnetsar à se remettre immédiatement en campagne. La rencontre des armées égyptienne et babylonienne eut lieu à Carkémisch, sur l’Euphrate (Jérémie 46 :2) ; elle se solda par la défaite mémorable de l’Egypte. Enfoncée, l’armée égyptienne reflua précipitamment le long de la côte méditerranéenne. Nébucadnetsar se lança à sa poursuite et chemin faisant, il reconquit les uns après les autres tous les royaumes dont Néco s’était emparé entre le torrent d’Egypte et l’Euphrate.

Arrivé aux portes de l’Egypte, les armées chaldéennes avaient besoin de répit, celles de Néco aussi, et Nébucadnetsar avait hâte de rentrer à Babylone, pour s’occuper des affaires du royaume et affermir le règne entre ses mains. Il conclut alors un armistice avec Neco, ayant renoncé à envahir l’Egypte en ce temps là. C’est ainsi qu’il est écrit : « Le roi d’Egypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d’Egypte, depuis le torrent d’Egypte jusqu’au fleuve d’Euphrate. » Ce n’est que bien des années plus tard que Nébucadnetsar s’empara de l’Egypte. Ainsi donc, le premier siège de Jérusalem par Nébucadnetsar a bien eu lieu en la troisième année de Jojakim. Le premier verset du livre de Daniel est en concordance parfaite avec les livres des Rois, des Chroniques et de Jérémie, de même qu’avec les données de l’histoire profane. Cette prétendue erreur historique avancée par les rationalistes, est née d’un manque de connaissance de leur part, aussi bien de l’Ecriture que de l’histoire profane. Elle ne peut être retenue pour mettre en doute l’exactitude historique du livre de Daniel. Voltaire et consorts peuvent revoir leur copie !

Passons à l’argument suivant : « L’existence historique du roi Belschatsar n’a pas été établie ; il est absent des listes officielles mentionnant les rois qui se succédèrent sur le trône de Babylone ; de plus, on ne mentionne nulle part que Nébucadnetsar ait eu un fils de ce nom. » Cet argument fut avancé avec force par «la Haute Critique », jusqu’au jour où l’archéologie déterra des récits, contemporains de la prise de Babylone par les Mèdes et les Perses sous la conduite de Cyrus, et un document devenu célèbre : « La Chronique de Nabonide », document conservé au British Muséum. Ces documents prouvent que Belschatsar fut un personnage historique important ; qu’il était le fils aîné de Nabonide et de Nitocris, la fille de l’épouse Egyptienne de Nébucadnetsar, et donc petit-fils de celui-ci. Nabonide, mystique et visionnaire, préoccupé surtout d’archéologie et des choses religieuses, alla s’établir à Teïma en Arabie, ville conquise au cours d’une expédition dont il partagea le commandement avec Belschatsar. Nabonide régna sur une partie de l’empire à Teïma, tandis que Belschatsar, l’héritier légitime de Nébucadnetsar, régna à Babylone. Daniel dit que Belschatsar était « fils de Nébucadnetsar », mais dans l’Ecriture, « fils de… » désigne aussi bien « petit-fils » que « successeur de… » ; c’était une coutume de l’époque. Dans les documents assyriens, Jéhu est appelé fils d’Omri, alors qu’il n’était qu’un de ses successeurs ; Jésus-Christ est appelé « fils de David », alors qu’il était un de ses lointains descendants. C’est le cas aussi de Josaphat, nous l’avons vu plus haut. Jérémie avait prophétisé que le châtiment de Babylone surviendrait au cours du règne du petit-fils de Nébucadnetsar : « Ainsi m’a parlé Jéhovah (…) Maintenant je livre tous ces pays entre les mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur ; je lui donne aussi les animaux des champs, pour qu’ils lui soient assujettis. Toutes les nations lui seront soumises, à lui, à son fils (Nabonide était devenu son fils en épousant sa fille Nitocris), et au fils de son fils, jusqu’à ce que le temps de son pays arrive, et que des nations puissantes et de grands rois l’asservissent. » Jérémie 27 :6,7.

Nabonide, déjà du vivant de Nébucadnetsar, était un personnage important, c’est ainsi qu’il épousa Nitocris, la fille de Nébucadnetsar, dont est né Belschatsar. L’Ecriture, en accord avec les chroniques babyloniennes, rapporte qu’Evil-Mérodac, fils de Nébucadnetsar, succéda à son père sur le trône de Babylone en la 39ème année de la captivité de Jojakin et qu’en la quarantième année de la captivité de Jojakin, il fit sortir celui-ci de sa prison. Cependant Evil-Mérodac mourut assassiné à la suite d’une conspiration menée par les prêtres babyloniens, dont le chef était Nergal-Scharetser ; ce dernier avait épousé une autre fille de Nébucadnetsar et c’est celui-ci qui monta sur le trône. Au bout de quatre ans de règne, l’usurpateur fut lui-même assassiné ainsi que son fils, au cours d’une révolution de palais. Selon les historiens modernes, c’est alors que Nabonide serait monté sur le trône. Toutefois, selon Hérodote, c’est Nitocris, et non pas son mari, qui régna alors sur l’empire babylonien. Je sais qu’il faut considérer les récits d’Hérodote avec prudence, mais en ce qui concerne le règne de Nitocris, nous verrons qu’il dit la vérité.

Voici ce que nous conte « le père de l’histoire » 

« Babylone a eu un grand nombre de rois, dont je ferai mention dans mon histoire de l’Assyrie. Ce sont eux qui ont environné cette ville de murailles, et qui l’ont embellie par les temples qu’ils y ont élevés. Parmi ces princes, on compte deux reines. La première précéda l’autre de cinq générations ; elle s’appelait Sémiramis. Elle fit faire ces digues remarquables qui retiennent l’Euphrate dans son lit et l’empêchent d’inonder les campagnes, comme il le faisait auparavant. La seconde reine, nommée Nitocris, était plus habile que la première. Parmi plusieurs ouvrages dignes de mémoire, dont je vais parler, elle fit celui-ci : Ayant remarqué que les Mèdes, devenus puissants, ne pouvaient rester en repos, qu’ils s’étaient rendus maître de plusieurs villes, et entre autre de Ninive, elle se fortifia d’avance contre eux autant qu’elle le put. Premièrement, elle fit creuser des canaux au-dessus de Babylone ; forcé de passer par ces canaux, l’Euphrate, qui traverse la ville par le milieu, de droit qu’il était auparavant devint oblique et tortueux, au point qu’il revient trois fois en face d’Ardéricca, bourgade d’Assyrie et encore maintenant ceux qui se transportent de cette mer-ci à Babylone rencontrent, en descendant l’Euphrate, ce bourg trois fois en trois jours. Elle fit faire ensuite sur chaque rive du fleuve une levée d’une largeur et d’une hauteur prodigieuse. Bien loin au-dessus de Babylone, et à une petite distance du fleuve, elle fit creuser un lac destiné à recevoir les eaux du fleuve, quand il vient à déborder. Il avait quatre cent vingt stades de tour ; quand à la profondeur, on le creusa jusqu’à ce qu’on trouvait l’eau. La terre qu’on en tira servit à élever les bords de la rivière. Ce lac achevé, on en revêtit les bords de pierres. Ces deux ouvrages, à savoir l’Euphrate rendu tortueux et le lac, avaient pour but de ralentir le cours du fleuve en brisant son impétuosité par un grand nombre de sinuosités, d’obliger ceux qui se rendaient par eau à Babylone d’y aller en faisant plusieurs détours, et de les forcer, au sortir de ces détours, à entrer dans un lac immense. Elle fit faire ces travaux dans la partie de ses Etats la plus exposée aux irruptions des Mèdes et du côté où ils ont le moins de chemin à faire pour entrer sur ses terres, afin que, n’ayant point de commerce avec les Assyriens (Babyloniens), ils ne puissent se mêler de ses affaires.

C’est ainsi que cette princesse fortifia son pays. Quand ces ouvrages furent achevés, voici ceux qu’elle y ajouta : Babylone est divisée en deux parties et l’Euphrate la traverse par le milieu. Sous les rois précédents, quand on voulait aller d’un côté de la ville à l’autre, il fallait nécessairement passer le fleuve en bateau, ce qui était, à mon avis, fort incommode. Nitocris y pourvut ; le lac qu’elle creusa pour obvier aux débordements du fleuve lui permit d’ajouter à ce travail un autre ouvrage qui n’est pas moins digne de mémoire. Elle fit tailler de grandes pierres ; et lorsqu’elles furent prêtes à être mise en œuvre, et que le lac eut été creusé, elle détourna les eaux de l’Euphrate dans ce lac. Pendant qu’il se remplissait, l’ancien lit du fleuve demeura à sec. Ce fut alors qu’on en revêtit les bord, en dedans de la ville, de briques cuites ainsi que les descendes qui conduisent des petites portes à la rivière, et l’on s’y prit comme l’on avait fait pour construire le mur ; on bâtit aussi au milieu de la ville un pont avec les pierres qu’on avait tirées des carrières et on les lia ensemble avec du fer et du plomb. Pendant le jour on y passait sur des pièces de bois carrées qu’on retirait le soir, de crainte que les habitants n’allassent pendant la nuit de l’un et de l’autre côté du fleuve, pour se voler réciproquement. Lorsqu’on eut fait passer dans le lac les eaux du fleuve, on travailla au pont. Le pont achevé, on fit rentrer l’Euphrate dans son ancien lit ; et ce fut alors que les Babyloniens s’aperçurent de l’utilité du lac et qu’ils reconnurent la commodité du pont.

(C’est ce qui fait comprendre comment les armées de Cyrus ont pu s’emparer de Babylone, en y pénétrant par le lit asséché de l’Euphrate. C’est à cet exploit des armées de Cyrus, que l’Apocalypse fait allusion, au ch. 16 : 12, « les rois venant de l’orient » désignant dans ce verset Christ, le royaume céleste des fils de l’homme.)

Cette même reine imagina la ruse suivante : elle fit ériger un tombeau sur la terrasse d’une des portes de la ville la plus fréquentée, avec cette inscription, qu’on y grava par son ordre : « Si quelqu’un des rois qui me succéderont à Babylone vient à manquer d’argent, qu’il ouvre ce sépulcre, et qu’il y prenne les trésors qu’il voudra ; mais qu’il se garde bien de l’ouvrir à moins d’une nécessité pressante, autrement il aurait à s’en repentir. » Ce tombeau demeura fermé jusqu’au règne de Darius ; mais ce prince, s’indignant de ne pas faire usage de cette porte, parce qu’il n’aurait pu le faire sans avoir un corps mort sur sa tête, et de ne point se servir de l’argent qui y était en dépôt et qui semblait l’inviter à le prendre, le fit ouvrir ; mais il n’y trouva que le corps de Nitocris, avec cette inscription : « Si tu n’avais pas été insatiable d’argent et avide d’un gain honteux, tu n’aurais pas ouvert le tombeau des morts. » Voilà ce qu’on rapporte de cette reine. Ce fut contre le fils de cette reine que Cyrus fit marcher ses troupes. Il était roi d’Assyrie (Babylone) et s’appelait Labynète (en grec Belschatsar) de même que son père. »

Ce récit cadre parfaitement avec les moeurs de l’époque et l’histoire des Mèdes, et l’archéologie a prouvé que les travaux attribués à Nitocris ont réellement été effectués. Ces derniers, comme dit plus haut, expliquent comment Cyrus a pu si facilement détourner les eaux de l’Euphrate, ce qui n’était pas chose évidente à réaliser en temps de guerre, voir impossible, pour faire entrer de nuit ses troupes dans la ville de Babylone par le lit asséché du fleuve. Hérodote est né en 484 et mourut vers 425 avant notre ère et le règne de Darius se situe de 521 à 486 ; la profanation du tombeau de Nitocris par Darius à eu lieu moins de 50 ans avant qu’Hérodote se trouva à Babylone. Il a donc pu apprendre l’histoire de Nitocris d’hommes ayant été témoins oculaires de la profanation du tombeau : ce n’est pas un événement que les habitants de Babylone pouvaient oublier, surtout qu’il mettait en scène Darius le Grand. Il y a peu de place, entre les événements et leur narration par Hérodote, pour la naissance d’une légende. Dans le n° 292 de la collection : « Que sais-je ? », M. Rutten écrit : « Hérodote vient en tête de ceux qui ont laissé des descriptions sur Babylone. Son témoignage a d’autant plus de valeur que parmi ses continuateurs, beaucoup l’ont plus ou moins repris. Selon M. Legrand, Hérodote aurait terminé ses pérégrinations à travers le monde vers 450 av. J.-C. Il dut réunir au cours de ses voyages les documents qui servirent à la rédaction de ses livres, que nous pouvons confronter avec les textes cunéiformes qui lui ont servi de base. Des corrections de détails et d’interprétation seront nécessaires, mais l’ensemble de son œuvre demeure d’une grande valeur. » Il ne faut pas généraliser, car dans d’autres cas les récits d’Hérodote sont entachés d’erreurs et de légendes. Et dans l’histoire de Cyrus, s’étant trouvé devant plusieurs récits contradictoires, il fit un choix qui n’est pas très heureux et qui est contredit par Ctésias, Xénophon, Strabon et l’Ecriture.

Voici comment le récit d’Hérodote sur Nitocris s’harmonise avec le livre de Daniel et les documents babyloniens : A la mort d’Evil-Mérodac qui succéda à Nébucadnetsar et ne régna que deux ans, Belschatsar, le fils de Nitocris et de Nabonide était devenu l’héritier légitime du trône de Babylone. Cependant, lorsque l’usurpateur Nergal-Scharetser fut assassiné et que la dynastie de Nébucadnetsar reprit ses droits au trône, Belschatsar ne réunissait pas encore les conditions requises pour régner, suivant la coutume imposée par ses prédécesseurs : trop jeune sans doute mais surtout, il n’avait pas reçu l’instruction spéciale de trois ans, que devait suivre l’héritier de la couronne, à l’exemple des sages Chaldéens pour être reconnu. A la cour de Babylone, on attachait une grande importance à la sagesse et à l’instruction, ainsi qu’en témoigne le livre de Daniel. Celui-ci et ses trois compagnons devaient être instruits durant trois ans, avant de pouvoir être au service du roi. Le prince héritier recevait lui aussi une instruction spéciale, le préparant à son future règne sur l’empire, qui se terminait par le métier des armes. Or, la dynastie devait normalement se continuer par Evil-Mérodac et ses descendants ; Nitocris, fille de Nébucadnetsar, reçu une instruction brillante, néanmoins son fils ne fut pas élevé dans la perspective de devenir un jour le souverain de Babylone, il n’avait pas reçu cet instruction spéciale de trois ans. C’est ainsi que Nitocris monta sur le trône, jusqu’au moment où Belschatsar fût prêt à exercer la royauté. Nabonide ne porta le titre de roi que parce qu’il était l’époux de la reine, qui le nomma chef des armées babyloniennes.

Quelques années plus tard, Belschatsar fut prêt à assumer la direction de l’empire, son instruction s’étant achevée par la campagne d’Arabie, où il put manifester ses qualités de chefs des armées, conjointement avec Nabonide. Il y avait désormais un héritier mâle capable d’assurer la succession de Nébucadnetsar et, selon les moeurs de l’époque, il ne convenait pas de laisser la charge du royaume à une femme, quelles que puissent être ses qualités. C’est ainsi que Nitocris abdiqua en faveur de son fils Belschatsar, qui monta sur le trône de Babylone. Quand à Nabonide, ainsi que je l’ai dit plus haut, séduit par Teïma, la ville conquise en Arabie, il décida d’en faire sa résidence et d’assurer à partir de cette ville la direction d’une partie de l’empire, comme vice-roi de Belschatsar.
Quand sous la direction de Cyrus, les Mèdes et les Perses se mirent en campagne contre l’empire babylonien, Nabonide dut abandonner ses rêves mystiques et sa passion d’archéologue, pour reprendre place à la tête des armées de Babylone. C’est ainsi que nous le revoyons, après treize ans d’absence, à Babylone, où il participa aux fêtes qui avaient lieu à chaque nouvel an en faveur des dieux. Les fêtes terminées, il partit combattre les armées Médo Perses, fût vaincu, prit la fuite, mais tomba néanmoins aux mains de Cyrus qui lui laissa la vie.

En Daniel nous lisons : « Le roi Belschatsar donna un grand festin à ses grands au nombre de mille, et il but du vin en leur présence. Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d’or et d’argent que son père, Nébucadnetsar, avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines s’en servissent pour boire. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or, d’argent, d’airain, de fer, de bois et de pierre. En ce moment, apparurent les doigts d’une main, et ils écrivirent en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent : les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre. Le roi cria avec force qu’on fit venir les sages Chaldéens : les magiciens, les enchanteurs, les astrologues, et les devins ; et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m’en donnera l’explication sera revêtu de pourpre, portera un collier d’or à son cou, et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume, (la deuxième place étant occupée par son père Nabonide !). Tous les sages du roi entrèrent ; mais ils ne purent lire l’écriture et en donner au roi l’explication. Sur quoi le roi Belschatsar fut très effrayé, il changea de couleur et ses grands furent consternés. La reine (mère), à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du festin, et prit ainsi la parole : Ô roi, vit éternellement ! Que tes pensées ne se troublent point, et que ton visage ne change pas de couleur ! Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui l’esprit des dieux saints ; et du temps de ton père, on trouva chez lui des lumières, de l’intelligence, et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nébucadnetsar, ton père, l’établit chef des sages Chaldéens : des mages, des astrologues, des enchanteurs et des devins, parce qu’on trouva chez lui, chez Daniel, nommé par le roi Belschatsar, un esprit supérieur, de la science et de l’intelligence, la faculté d’interpréter les songes, d’expliquer les énigmes, et de résoudre les question difficiles. Que Daniel soit donc appelé et il donnera l’explication »

Selon ce récit, Belschatsar était incontestablement le souverain de l’empire, sinon il n’aurait pas eu l’autorité pour désigner celui qui occupera la troisième place dans le royaume. Les rois Babyloniens exerçaient un règne absolu, et le vice-roi, quand il y en eut, ne faisait que suivre les directives du roi ; il n’avait pas l’autorité de prendre des décisions importantes sans l’approbation écrite du monarque, même si c’était le père du roi, comme dans ce cas-ci. D’ailleurs, que ce fut Belschatsar et non pas Nabonide le souverain de l’empire, est confirmé par Xénophon. Celui-ci écrit que Babylone fut prise au cours d’une nuit pendant laquelle il y avait une fête pendant laquelle les Babyloniens passaient la nuit entière à boire et à festoyer, que le roi se trouvait dans la ville et qu’il fut tué par les gens de Gadatas et de Gobryas, deux des généraux de Cyrus. Ce qui confirme le récit de Daniel, comme nous allons le voir dans la suite du récit. Or, Nabonide n’était pas dans la ville quand celle-ci fut prise, il était déjà prisonnier de Cyrus. Quant à la reine dont parle Daniel, il ne peut s’agir de la femme de Belschatsar, car elle est distincte des femmes et concubines et ne participaient pas au festin. De plus, Belschatsar ignorait l’existence de Daniel, par contre la reine le connaissait très bien : elle parla du temps de Nébucadnetsar comme quelqu’un ayant très bien connu ce temps-là ! Cette reine est donc incontestablement la reine mère, la reine Nitocris.

« Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Es-tu ce Daniel, l’un des captifs de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda ? J’ai appris sur ton compte que tu as en toi l’esprit des dieux, et qu’on a trouvé chez toi des lumières, de l’intelligence et une sagesse extraordinaire. On vient d’amener devant moi les sages et les astrologues, afin qu’ils lussent cette écriture et m’en donnassent l’explication ; mais ils n’ont pas pu donner l’explication des mots. J’ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles ; maintenant, si tu peux lire cette écriture et m’en donner l’explication, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d’or à ton cou, et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume. Daniel répondit en présence du roi : Garde tes dons, et accorde à un autre tes présents ; je lirai néanmoins l’écriture au roi, et je lui en donnerai l’explication. Ô roi, le Dieu suprême avait donné à Nébucadnetsar, ton père, l’empire, la grandeur, la gloire et la magnificence ; et à cause de la grandeur qu’il lui avait donné, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu’il voulait, et il laissait la vie à ceux qu’il voulait ; il élevait ceux qu’il voulait et abaissait ceux qu’il voulait. Mais lorsque son cœur s’éleva et que son cœur s’endurcit jusqu’à l’arrogance, il fut chassé du milieu des enfants des hommes, sont cœur devint comme celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on lui donna comme aux bœufs de l’herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu’à ce qu’il reconnut que le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. Et toi, Belschatsar, son fils, tu n’as pas humilié ton cœur, quoique tu susses toutes ces choses. Tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux ; les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines ; tu as loué les dieux d’argent et d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient point, qui n’entendent point, et qui ne savent rien, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture. Voici l’écriture qui a été tracée : Divisé, compté, compté, pesé. Et voici l’explication des mots : Divisé : Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. car Dieu a compté ton règne et y a mis fin. Compté (pour les Mèdes), compté (pour les Perses). Pesé : Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Aussitôt Belschatsar donna des ordres, et l’on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d’or, et on publia qu’il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume. Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius le Mède, (par l’entremise de Cyrus qui était à la tête des armées Mèdos-Perses), s’empara du royaume, étant âgé de soixante-deux ans. »

Le silence des chroniques babyloniennes sur le règne de Nitocris n’a rien de surprenant. Comme d’autres l’ont fait avant lui, Darius, furieux du mauvais tour qu’elle lui avait joué, a pu faire radier son nom des monuments, et détruire les tablettes relatant son règne. Mais ce silence peut avoir une autre origine. Les scribes ou chroniqueurs de ces époques lointaines, appartiennent tous à la classe d’individus que Daniel désigne par « les sages » Chaldéens (Crampon dit « les lettrés », en hébreu « chartummine ». Hérodote dit « les scribes sacrés »), les mages, enchanteurs, astrologues et devins Chaldéens. Autrement dit, ils appartenaient à la classe des prêtres, au clergé babylonien. A cette époque, comme naguère dans les civilisations occidentales, seuls l’aristocratie et le clergé étaient instruits. Or, avec Nergal-Scharetser, l’assassin d’Evil-Mérodac, c’étaient les prêtres babyloniens qui étaient parvenus au pouvoir. Par conséquent, la révolution de palais à l’issue de laquelle Nergal-Scharetser et son fils furent tués, et qui amena Nitocris sur le trône, fut une victoire de la classe aristocratique et guerrière sur les prêtres babyloniens. On peut dès lors comprendre que ces derniers aient gardé le silence sur celle qui les avait vaincus. La déférence pour Nabonide, qui ressort de leurs écrits, qui ne se manifeste pas pour Belschatsar, s’explique sans qu’il soit nécessaire de supposer que Nabonide était le premier personnage du royaume. Belschatsar était un jeune homme débauché et irréligieux, pour qui rien n’était sacré. C’est le portrait qui se dégage du livre de Daniel, comme des textes cunéiformes découverts à Babylone. De son temps, pendant l’absence de Nabonide, les fêtes de nouvel an, qui requerraient une participation active du roi de Babylone n’avaient plus eu lieu. Nabonide au contraire, fils d’une grande prêtresse, était très religieux ; durant le règne de Nitocris, en tant que mari de la reine, c’est lui qui participait à ces fêtes. Quand l’empire Mèdo-Perse devint une menace pour Babylone, Nabonide, de retour dans la capitale, participa une dernière fois à ces fêtes pour se concilier les dieux, avant d’aller combattre les armées Mèdos-Perses à la tête desquelles se trouvait Cyrus.

En conclusion sur l’existence de Belschatsar, il a si bien existé qu’il suscite encore des controverses de nos jours. Et, nous pouvons déjà affirmer, que le livre de Daniel a, nécessairement, dû être écrit à l’époque où les événements se sont produits, car les documents babyloniens qui nous ont appris l’existence de Belschatsar, confirmant ainsi le livre de Daniel, tout en nous aidant à débrouiller l’histoire de ce roi, étaient enfouis dans les ruines de Babylone, sous des tonnes de sables, depuis au moins le quatrième siècle avant notre ère, et probablement depuis le cinquième siècle, lorsque Xercès démantela la ville qui avait été « La fière parure des Chaldéens » : Esaïe 13 :19.

Troisième argument : «Darius le Mède n’aurait jamais existé, car il n’en est question nulle part ailleurs que dans le livre de Daniel. » L’historien Juif Flavius Joseph, qui vécut au premier siècle de notre ère, nous dit que c’était l’oncle de Cyrus, ce que confirme Xénophon. Ce dernier vécut aux V° et IV° siècle avant notre ère. Il confirme en tout point le livre de Daniel, en disant que Cyrus ne combattait pas pour lui-même, lorsqu’il a conquis Babylone, mais pour son oncle Cyaxare, le roi des Mèdes, et qu’il lui a donné le trône de Babylone.

Voici ce qu’écrit Xénophon : « Lorsqu’il jugea la situation à Babylone suffisamment bien assise pour qu’il pût s’en éloigner, Cyrus, en route pour la Perse, s’arrêta en Médie et alla voir Cyaxare. Lorsqu’ils se furent embrassés, la première chose que Cyrus dit à Cyaxare, c’est qu’on avait choisi pour lui à Babylone une maison et une résidence officielle, afin qu’il pût, quand il irait là-bas, descendre chez lui ; ensuite il lui offrit un grand nombre de présents splendides. Cyaxare les reçut et lui présenta sa fille qui portait une couronne d’or, des bracelets, un collier et la plus belle robe médique que l’on pût voir. Comme la princesse mettait la couronne sur la tête de Cyrus, Cyaxare dit : C’est ma fille, Cyrus, et je te la donne aussi pour être ta femme. Ton père lui-même avait épousé la fille de mon père, à laquelle tu dois la naissance. C’est l’enfant que tu caressais souvent lorsque, jeune garçon, tu séjournais parmi nous, et, quand on lui demandait avec qui elle se marierait, « avec Cyrus », répondait-elle. Je lui donne pour dot la Médie tout entière, car je n’ai pas d’enfant mâle légitime. Telles furent ses paroles. Cyrus lui répondit : « Je sens, Cyaxare, tout le prix de l’alliance, de la fille, de la dot ; mais je veux avoir le consentement de mon père (le roi de Perse) et de ma mère pour sanctionner notre accord. » Telle fut la réponse de Cyrus qui n’en envoya pas moins à la princesse tous les présents qu’il crut qui feraient plaisir à elle et à Cyaxare. Après cela, il reprit le chemin de la Perse » (Xénophon, Cyropédie, livre VIII ch.5).

Il suffit de lire l’œuvre de Xénophon, qui était un vaillant chef de guerre de la Grèce antique, pour savoir qu’il n’était pas homme à inventer pareil récit. Ainsi, Cyaxare, qui prit alors le nom de Darius, car changer de nom en accédant à une plus haute fonction était la coutume de l’époque, et le père de Cyrus, le roi de Perse, étaient toujours en vie lorsque Cyrus a vaincu Babylone ; ce dernier ne régnait donc pas encore. D’autre part, il remit la domination de Babylone à son oncle, puisqu’il lui avait préparé, non seulement une maison, mais aussi une résidence officielle ! Et ceci s’accorde avec ce que nous dit Daniel : « La première année de Darius, fit d’Assuérus (Astyage), de la race des Mèdes, qui fut fait (par Cyrus) roi du royaume des Chaldéens, etc. ». Peu après la prise de Babylone, Cambyse, le père de Cyrus mourut, et l’année suivante Darius le Mède (Cyaxare), qui était déjà âgé de 62 ans quand Cyrus lui remit la domination de l’empire babylonien. C’est ainsi que Cyrus le Grand accéda au trône de l’empire Mèdo-Perse. Pas plus que les précédents, ce troisième argument est à retenir pour mettre en doute l’exactitude historique du livre de Daniel.

Pour ce qui est des autres prétendues erreurs historiques du livre de Daniel : le terme Chaldéens, pour désigner une certaine classe de « sages », c’est-à-dire de prêtres, la fournaise ardente et la fosse aux lions, il me semble avoir lu il n’y a pas très longtemps que l’une d’entre elles venait d’être confirmée par des découvertes archéologiques récentes, mais je ne me souviens plus dans quelle ouvrage ou article de presse. Quoi qu’il en soit, comme dit plus haut, la non confirmation d’un fait ne constitue pas une preuve de l’inexactitude de ce fait. Par ailleurs, à propos du terme « Chaldéens », il désigne l’ensemble de la classe sacerdotale, et non pas une classe particulière de sages. Il comprend les mages, les astrologues, les enchanteurs et les devins.  Le texte original disait : « Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les enchanteurs et les devins, tous les sages Chaldéens pour qu’ils lui disent le songe. »

Quand au dernier argument des rationalistes : « Le livre de Daniel ne donnerait des détails historiques que jusqu’à la mort d’Antiochus Epiphane, survenue en 164 avant notre ère », cette affirmation révèle un manque de connaissance et de compréhension des visions prophétiques de Daniel. Elles contiennent non seulement des détails historiques jusqu’aux ministères de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ, mais jusqu’à la naissance en 1919 de la Société des Nations, et plus encore, jusqu’à l’anéantissement de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U) et la fin de ce monde.

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LE LIVRE DE DANIEL

Daniel et ses compagnons à Babylone

La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nébucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l’assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu. Nébucadnetsar emporta les ustensiles au pays de Schinear, dans la maison de son dieu, il les mit dans la maison du trésor de son dieu. Le roi donna ordre à Aschpenaz, chef de ses eunuques, d’amener avec Jojakim, quelques-uns des fils d’Israël, de race royale ou de famille noble, de jeunes garçons sans défaut corporel, beaux de figure, doués de sagesse, d’intelligence et d’instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l’on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens. Le roi assigna pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils seraient au service du roi. Il y avait parmi eux, d’entre les fils de Juda, Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. Le chef des eunuques leur donna des noms : à Daniel celui de Betschatsar, à Hanania celui de Schadrac, à Mischaël celui de Méschac, et à Azaria celui d’Abed-Nego.

Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi, et par le vin dont le roi buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller. Dieu fit trouver à Daniel faveur et grâce devant le chef des eunuques. Le chef des eunuques dit à Daniel : Je crains mon seigneur le roi, qui a fixé ce que vous devez manger et boire ; car pourquoi verrait-il votre visage plus abattu que celui des jeunes gens de votre âge ? Vous exposeriez ma tête auprès du roi. Alors Daniel dit à l’intendant à qui le chef des eunuques avait remis la surveillance de Daniel, de Hanania, de Mischaël et d’Azaria : Eprouve tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire ; tu regarderas ensuite notre visage et celui des jeunes gens qui mangent les mets du roi, et tu agiras avec tes serviteurs d’après ce que tu auras vu. Il leur accorda ce qu’ils demandaient, et les éprouva pendant dix jours. Au bout de dix jours, ils avaient meilleur visage et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. L’intendant emportait les mets et le vin qui leur étaient destinés, et leur donnait des légumes et de l’eau.

Dieu accorda à ces jeunes gens de la science, de l’intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse ; et Daniel expliquait tous les songes. Au terme fixé par le roi pour qu’on les lui amenât (3ème année de leur arrivée à Babylone, 2ème du règne de Nébucadnetsar : 3448-645 av.n.ère), le chef des eunuques les présenta à Nébucadnetsar. Le roi s’entretint avec eux ; et, parmi tous ces jeunes gens, il n’en trouva aucun comme Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. Ils furent donc admis au service du roi. Sur tous les objets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouva dix fois supérieurs à tous les mages et astrologues qui étaient dans tout son royaume. Ainsi fut Daniel jusqu’à la cinquième année de Cyrus (3528-565 av.n.ère, et non pas jusqu’à sa troisième année !)


Vison de la statue du songe de Nébucadnetsar

En cette deuxième année du règne de Nébucadnetsar, Nébucadnetsar eut des songes. Il avait l’esprit agité, et ne pouvait dormir. Le roi fit appeler les mages, les astrologues, les enchanteurs, et les devins, tous les sages Chaldéens, pour qu’ils lui disent ses songes. Ils vinrent et se prosternèrent devant le roi. Le roi leur dit : J’ai eu un songe ; mon esprit est agité, et je voudrais connaître ce songe. Les sages Chaldéens répondirent au roi en langue araméenne : Ô roi, vis éternellement ! Dis le songe à tes serviteurs, et nous en donnerons l’explication. Le roi reprit la parole et dit aux sages Chaldéens : La chose m’a échappé : si vous ne me faites pas connaître le songe et son explication, vous serez mis en pièces, vos maisons seront réduites en un tas d’immondices. Mais si vous me dites le songe et son explication, vous recevrez de moi des dons et des présents, et de grands honneurs. C’est pourquoi, dites-moi le songe et son explication. Ils répondirent pour la seconde fois : Que le roi dise le songe à ses serviteurs, et nous en donnerons l’explication.

Le roi reprit la parole et dit : Je m’aperçois en vérité, que vous voulez gagner du temps, parce que vous voyez que la chose m’a échappé. Si donc vous ne me faites pas connaître le songe, la même sentence vous enveloppera tous ; vous voulez vous préparer à me dire des mensonges et des faussetés, en attendant que les temps soient changés. C’est pourquoi dites-moi le songe, et je saurai si vous êtes capables de m’en donner l’explication. Les sages Chaldéens répondirent au roi : Il n’est personne sur la terre qui puisse dire ce que demande le roi ; aussi, jamais roi, quelque grand et puissant qu’il ait été, n’a exigé une pareille chose d’aucun sage Chaldéens, d’aucun mage, astrologue, enchanteur et devin. Ce que demande le roi est difficile ; il n’y a personne qui puisse le dire au roi, excepté les dieux, dont la demeure n’est pas parmi les hommes.

Là-dessus, le roi se mit en colère et s’irrita violemment. Il ordonna qu’on fasse périr tous les sages de Babylone. La sentence fut publiée, les sages étaient mis à mort, et l’ont cherchait Daniel et ses compagnons pour les faire périr. Alors Daniel s’adressa d’une manière prudente et sensée à Arjoc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. Il prit la parole et dit à Arjoc, commandant du roi : Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère ? Arjoc exposa la chose à Daniel. Et Daniel se rendit vers le roi, et le pria de lui accorder du temps pour donner au roi l’explication. Ensuite, Daniel alla dans sa maison, et il instruisit de cette affaire Hanania, Mischaël et Azaria, ses compagnons, les engageant à implorer la miséricorde du Dieu des cieux, pour qu’on ne fit pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux : Daniel prit la parole et dit : Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! C’est lui qui change les temps et les circonstances (pour son peuple), qui renverse et établit les rois (qui domineront sur le peuple de Daniel), qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence. Il révèle ce qui est caché, il connaît ce qui est sans les ténèbres, et la lumière demeure en lui. Dieu de mes pères, je te glorifie et je te loue de ce que tu m’as donné la sagesse et la force ; et de ce que tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, de ce que tu nous a révélé le secret du roi.

Après cela, Daniel se rendit auprès d’Arjoc, à qui le roi avait ordonné de faire périr les sages de Babylone ; il alla et lui parla ainsi : Ne fais pas périr les sages de Babylone ! Conduis-moi devant le roi, et je donnerai l’explication au roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel, qu’on nommait Belschatsar : Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son explication ? Daniel répondit en présence du roi et dit : Ce que le roi demande est un secret que les sages Chaldéens, que les mages, les astrologues, les enchanteurs et les devins, ne sont pas capables de découvrir au roi. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets, et qui a fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps.

Voici ton songe, les visions que tu as eues sur ta couche : Sur ta couche, ô roi, il t’es monté des pensées touchant ce qui arrivera après ce temps-ci (celui de Babylone) ; et celui qui révèle les secrets t’a fait connaître ce qui arrivera. Si ce secret m’a été révélé, ce n’est pas qu’il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les vivants ; mais c’est pour que l’explication soit donnée au roi, et que tu connaisses les pensées de ton cœur. Ô roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire : elle était debout devant toi, et son aspect était terrifiant. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent, son ventre et ses cuisses étaient d’airain ; ses jambes de fer ; ses pieds en partie de fer et en parie d’argile, ses orteils un mélange de fer et d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une air en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne (un grand royaume), et remplit toute la terre. Voilà le songe. Nous en donnerons l’explication au roi.

Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance la force et la gloire ; il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu’ils habitent les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous : c’est toi qui est la tête d’or. Après toi, il s’élèvera un autre royaume, moindre que le tiens (en gloire et en puissance : l’empire Mèdo-Perse) ; puis un troisième royaume, qui sera d’airain, et qui dominera toute la terre (l’empire grec d’Alexandre le Grand). Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer ; de même que le fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout (ce qui restera du peuple de Daniel), comme le fer qui met tout en pièce (l’empire romain !). Et comme tu as vu les pieds en partie d’argile de potier et en partie de fer, ce royaume se divisera (à la chute de l’empire romain, provoquée par sa corruption et l’invasion des barbares ; c’est ainsi qu’il donna naissance à de nombreux royaumes, les uns faibles, les autres puissants, jusqu’à nos jours). Tu as vu les orteils mêlés de fer et d’argile, parce qu’ils se mêleront par des alliances humaines pour former un grand royaume (l’assemblée des nations, née avec la S.D.N., morte peu avant la deuxième guerre mondiale, ressuscitée avec l’O.N.U.) ; mais ils ne seront pas unis l’un à l’autre, de même que le fer ne s’allie pas avec l’argile (c’est ce qu’ont démontré la S.D.N. et l’O.N.U.). Ainsi que les (dix) doigts des pieds étaient un mélange de fer et d’argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile, mais il aura néanmoins en lui quelque chose de la force du fer, puisque tu as vu le fer mêlé avec l’argile. (Les dix orteils de la statue correspondent aux dix cornes de la bête de l’Apocalypse, ce n’est pas contestable. Dès cette vision, la prophétie parcourt jusqu’en notre temps les siècles écoulés depuis le règne de Nébucadnetsar.) Dans le temps de ces rois (les nations constituant l’ONU), le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit (le royaume de Dieu, déjà sur terre par la présence des fils de l’homme que Dieu fit naître, et qui le constitueront avec Jésus dans les cieux), et qui ne passera pas sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main (le royaume des fils de l’homme, comme dans le premier songe de Nébucadnetsar), et qui a brisé le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or. C’est le grand Dieu qui a fait connaître au roi ce qui arrivera dans la suite des temps. Le songe est véritable, et son explication est certaine. Alors le roi Nébucadnetsar tomba sur sa face et se prosterna devant Daniel, et il ordonna qu’on lui offrit des sacrifices et des parfums. Le roi adressa la parole à Daniel et dit : En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et il révèle les secrets, puisque tu as pu découvrir ce secret. Ensuite le roi éleva Daniel, et lui fit de nombreux et riches présents ; il lui donna le commandement de toute la province de Babylone, et l’établit chef suprême de tous les sages de Babylone. Mais Daniel pria le roi de remettre l’intendance de la province de Babylone à Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et Daniel était à la cour du roi. (C’est le texte original).

La statue d’or, image de Babylone, épreuve des compagnons du prophète

Le roi Nébucadnetsar fit une statue d’or, haute de soixante coudées et large de six coudée (deux des nombres du nom de la bête de l’Apocalypse. Elle figure l’image de la bête du ch. 13 de l’Apocalypse, la prostituée du ch.17 de l’Apocalypse, celle qui a la royauté sur tous les gouvernements du monde : la haute finance mondialiste !). Le roi Nébucadnetsar fit convoquer les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges, et tous les magistrats des provinces, pour qu’ils se rendissent à la dédicace de la statue qu’avait élevé le roi Nébucadnetsar. Alors les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les jurisconsultes, les juges, et tous les magistrats des provinces, s’assemblèrent pour la dédicace de la statue qu’avait élevé Nébucadnetsar. Un héraut cria à haute voix : Voici ce qu’on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toutes langues ! Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or qu’a élevé le roi Nébucadnetsar. Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu de la fournaise ardente (en substance, c’est exactement ce qu’il est dit en Apocalypse ch.13 : 15-17). C’est pourquoi, au moment où tous les peuples entendirent le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, et de toutes sortes d’instruments de musique, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues se prosternèrent et adorèrent la statue d’or qu’avait élevé le roi Nébucadnetsar. A cette occasion, et dans le même temps, quelques sages Chaldéens s’approchèrent et accusèrent les Juifs. Ils prirent la parole et dirent au roi Nébucadnetsar : Ô roi, vis éternellement. Tu as donné un ordre d’après lequel tous ceux qui entendraient le son de la trompette, du chalumeau de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toute sortes d’instruments de musique, devaient se prosterner et adorer la statue d’or, d’après lequel quiconque ne se prosternerait pas et n’adorerait pas serait jeté au milieu d’une fournaise ardente (Apocalypse 13 : 14,15). Or, il y a des Juifs à qui tu as remis l’intendance de la province de Babylone, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, hommes qui ne tiennent aucun compte de toi ; ils ne servent pas tes dieux, et ils n’adorent pas la statue d’or que tu as élevée.

(Six instruments sont nommément cités, et ce nombre désigne un des trois pouvoirs de la bête : la majorité des voix aux assemblées de l’O.N.U. et de son Conseil de Sécurité. Le premier de ces instruments de musique est la trompette, qui annonce la guerre ! Dans toutes les nations, quand la paix est rétablie, les peuples expriment leur joie en faisant entendre toutes sortes d’instruments de musique, qui accompagnent les chants et des danses ! Cela signifie que la soumission totale au nouvel ordre économique mondial, désignant le deuxième pouvoir de la bête, le nombre 60, sera exigé de tous pour garantir la paix et la sécurité, figurés par les instruments de musique. Dans ce cas, 1 Thessaloniciens 5 : 3, ne signifie pas, comme je l’ai cru longtemps, que l’O.N.U. va réussir à établir la paix et la sécurité, même pour une courte période, mais que ce sera une exigence, vu le danger d’une guerre mondiale.)

Alors Nébucadnetsar, irrité et furieux, donna l’ordre qu’on amenât Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et ces hommes furent amenés devant le roi. Nébucadnetsar prit la parole et leur dit : Est-ce de propos délibéré, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, que vous ne servez pas mes dieux, et que vous n’adorez pas la statue d’or que j’ai élevée ? Maintenant tenez-vous près, et au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or que j’ai faite ; si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? Schadrac, Méschac et Abed-Négo répliquèrent au roi Nébucadnetsar : Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus. Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée.

(Ces trois compagnons de Daniel figurent « le reste des élus » convertis au témoignage des serviteurs de Dieu. Ils sortent de «Babylone » quand la grande détresse atteint le lieu où ils se trouvent. Celle-ci est provoquée, entre autre, par les exigences de la dette, à laquelle ont été soumis les Etats du monde, en achetant leurs dirigeants. Partout où la détresse est grande, ceux qui se convertissent à Christ abandonnent toute activité commerciale, retirent leur argent des banques et vivent comme les convertis de la Pentecôte de l’an 29 : Actes 2 : 41-47 et 4 :32-37. Comme ils sont de plus en plus nombreux, ce mouvement inquiète le monde du commerce et de la finance. Ils sont alors combattus par les autorités. C’est çà le rassemblement de toutes les nations contre le peuple de Dieu à Armaguédon. D’où la colère divine : « Le combat du grand jour du Dieu tout-puissant ».)

Sur quoi Nébucadnetsar fut rempli de fureur, et il changea de visage en tournant ses regards contre Schadrac, Méschac et Abed-Négo. Il reprit la parole et ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus (les trois compagnons figurent donc le reste des élus), qu’il ne convenait de la chauffer. Puis il commanda à quelques-uns des plus vigoureux soldats de son armée de lier Schadrac, Méschac et Abed-Négo, et de les jeter dans la fournaise ardente. Ces hommes furent liés avec leurs caleçons, leurs tuniques, leurs manteaux et les autres vêtements, et jetez au milieu de la fournaise ardente. Comme l’ordre du roi était sévère, que la fournaise était extraordinairement chauffée, la flamme tua les hommes qui y avaient jeté Schadrac, Méschac et Abed-Négo. Et ces trois hommes, Schadrac, Méschac et Abed-Négo, tombèrent liés au milieu de la fournaise ardente. Alors le roi Nébucadnetsar fut effrayé, et se leva précipitamment. Il prit la parole, et dit à ses conseillers : N’avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ? Ils répondirent : Certainement ô roi ! Il reprit et dit : Et bien, je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu, et qui n’ont pas de mal ; et la figure du quatrième ressemble à celle d’un fils des dieux. (Ce qui signifie qu’au temps où se réalisera la vision, le reste des élus, et par suite ceux de la multitude du ch. 7 de l’Apocalypse qui s’assemble avec eux, seront sous la protection des anges de Dieu. Aucun des élus encore vivant, et de ceux dignes de survivre sur terre ne mourra ! Ainsi que le déclare la prophétie de Joël : « En ce jour-là, quiconque invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé. »)

Ensuite, Nébucadnetsar s’approcha de l’entrée de la fournaise ardente, et prenant la parole, il dit : Schadrac, Méschac et Abed-Négo, serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez ! Schadrac, Méschac et Abed-Négo, sortirent du milieu du feu. Les satrapes, les intendants, les gouverneurs, et les conseillers du roi s’assemblèrent, ils virent que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n’avaient pas brûlés, que leurs caleçon n’étaient pas endommagés, et que l’odeur du feu ne les avait pas atteint.

Nébucadnetsar prit la parole et dit : Béni soit le Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui ont eu confiance en lui, et qui ont violé l’ordre du roi et livré leurs corps, plutôt que de servir et d’adorer aucun autre dieu que leur Dieu !

Voici maintenant l’ordre que je vous donne : tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu’il appartient, qui parlera mal du Dieu de Schadrac, de Méschac et s’Abed-Négo, sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d’immondices, parce qu’il n’y a aucun dieu qui puisse délivrer comme lui. Après cela, le roi fit prospérer Schadrac, Méschac et Abed-Négo dans la province de Babylone.


L’Arbre du songe de Nébucadnetsar

Nébucadnetsar, roi, à tous les peuples, aux nations, aux hommes de toute la terre. Que la paix vous soit donnée avec abondance ! Il m’a semblé bon de faire connaître les signes et les prodiges que le Dieu suprême a opéré à mon égard. Que ces signes sont grands ! Que ces prodiges sont puissants ! Son règne est un règne éternel, et sa domination subsiste de génération en génération.

Moi, Nébucadnetsar, je vivais tranquille dans ma maison, et heureux dans mon palais. J’ai eu un songe qui m’a effrayé ; les pensées dont j’étais poursuivi sur ma couche, et les visions de mon esprit me remplissaient d’épouvante. J’ordonnai qu’on fit venir devant moi tous les sages de Babylone, pour qu’ils me donnassent l’explication du songe. Alors vinrent les sages Chaldéens, les mages, les astrologues, les enchanteurs et les devins. Je leur dis le songe, et ils ne m’en donnèrent pas l’explication.

En dernier lieu se présenta devant moi Daniel, nommé Belschatsar, d’après le nom de mon dieu, et qui a en lui l’esprit des dieux saints. Je lui dis : Belschatsar, chef des mages, qui a en toi, je le sais, l’esprit des dieux saints, et pour qui aucun secret n’est difficile, donne-moi l’explication des visions que j’ai eues en songe, et je lui dis le songe. Voici les visions de mon esprit, pendant que j’étais sur ma couche : Je regardais, et voici, il y avait au milieu de la terre un arbre d’une grande hauteur. Cet arbre était devenu grand et fort, sa cime s’élevait jusqu’aux cieux, et on le voyait des extrémités de la terre. Son feuillage était beau, et ses fruits abondants ; il portait de la nourriture pour tous ; les bêtes des champs s’abritaient sous son ombre, les oiseaux du ciel faisaient leur demeure parmi ses branches, et tout être vivant tirait de lui sa nourriture. Dans les visions de mon esprit, que j’avais sur ma couche, je regardais, et voici, un de ceux qui veillent et qui sont saints descendit des cieux. Il cria avec force et parla ainsi : Abattez l’arbre, et coupez ses branches ; secouez le feuillage, et dispersez les fruits ; que les bêtes fuient de dessous, et les oiseaux du milieu de ses branches ! Mais laissez en terre le tronc où ce trouve les racines, et liez-le avec des chaînes de fer et d’airain, parmi l’herbe des champs. Qu’il soit trempé de la rosée du ciel, et qu’il ait comme les bêtes, l’herbe de la terre pour partage. Son cœur d’homme lui sera ôté et un cœur de bête lui sera donné et sept temps passeront sur lui.

(Ces sept temps désignent les sept temps de la 70ème semaine d’une prophétie qui suit. La valeur jour de ces temps est révélée aux ch. 11, 12 et 13 de l’Apocalypse : 2 x 3 temps et demi, ou 2 x 1260 jours ou 2 x 42 mois, soit 2520 jours, nombre intérieur 9. Cela concerne le salut des hommes qui sont à l’image de Dieu, motivés dans leurs actions par l’amour. Il est évident, si la 70ème semaine d’années est composée d’années de 360 jours, que les 69 autres semaines d’années le sont également, ainsi que je l’ai compté dans le VIème tome. « Son cœur d’homme lui sera ôté et un cœur de bête lui sera donné », signifie que l’espérance de la vie éternelle lui est enlevée ; qu’il n’aura comme espérance que le sort de la bête, « né pour être prise et détruite », dit l’apôtre Pierre : 2 Pier. 2 :12. En effet, nous l’avons vu, Dieu a créé l’homme pour qu’il vive éternellement, ce qui n’est pas le cas des animaux ; l’homme n’est devenu mortel que par sa transgression.)

Cette sentence est un décret de ceux qui veillent, cette résolution est un ordre des saints, pour que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes (le serviteur de Dieu, ainsi que nous l’avons vu dans la prophétie d’Esaïe). Voilà le songe que j’ai eu, moi, le roi Nébucadnetsar. Toi, Belschatsar, donnes-en l’explication, puisque tous les sages de mon royaume ne peuvent me la donner ; toi, tu peux, car tu as en toi l’esprit des dieux saints. Alors Daniel, nommé Belschatsar, fut un moment stupéfait, et ses pensées le troublaient. Le roi reprit et dit : Belschatsar, que le songe et l’explication ne te troublent pas ! Et Belschatsar répondit : Mon seigneur, que le songe soit pour tes ennemis, et son explication pour tes adversaire ! (Or, les ennemis de Nébucadnetsar étaient le peuple de Daniel : Sédécias et tout Juda s’étant révolté contre le roi de Babylone, refusant de lui payer le tribut ! Ce qui allait se réaliser sur Nébucadnetsar, allait donc constituer une allégorie, illustrant ce qui aura lieu avec le peuple de Dieu à la fin des jours, au cours des sept temps de la fin. C’est ce que l’Esprit de Dieu venait de faire comprendre au prophète ; c’est pourquoi ses pensées le troublèrent.) L’arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime s’élevait jusqu’aux cieux, et qu’on voyait de tous les point de la terre, cet arbre, dont le feuillage était beau et les fruits abondants, qui portait de la nourriture (spirituelle) pour tous, sous lequel s’abritaient les bêtes des champs (les bêtes sauvages), et parmi les branches duquel les oiseaux du ciel (les esprits méchants) faisaient leur demeure, c’est toi, ô roi, qui es devenu grand et fort, dont la grandeur s’est accrue et c’est élevé jusqu’aux cieux, et dont la domination s’étend jusqu’aux extrémités de la terre.

(C’est une description allégorique parfaite de la chrétienté, qui naquît en 325 au concile de Nicée, et qui fut rejointe en 1919 par les Etudiants de la Bible, qui portent en vain le nom de Dieu depuis 1931. Comme la chrétienté, qui croit avoir pour destinée le ciel, les dirigeants des Témoins de Jéhovah prétendent être oints pour le règne céleste avec Christ, «leur cime, aux uns et aux autres, s’élèvent jusqu’aux cieux ». De même leurs fruits sont abondants, ayant fait un grand nombre de convertis. Les uns et les autres s’étendirent sur toute la terre, dans tous les peuples et nations, ayant de la nourriture spirituelle pour tous, avec leurs publications, qui alimentent le commerce des « marchands  du Temple ». Le feuillage de l’arbre était beau, car le but apparent de la chrétienté, comme des Témoins de Jéhovah, est d’apporter le salut de Dieu aux hommes. En réalité, l’histoire des Témoins de Jéhovah illustre celles de toutes les religions et sectes de la chrétienté, car toutes se sont détournées de la vérité en Christ pour se prosterner devant le veau d’or, le pouvoir de l’argent. Toutes ont changé la Maison de Dieu en une maison de trafic où tout se vend et s’achète ! Toutes ne sont que des marchands de vie éternelle !)

Le roi a vu l’un de ceux qui veillent et qui sont saints descendre des cieux et dire : Abattez l’arbre, et détruisez-le, mais laissez en terre le tronc où se trouvent les racines, et liez-le avec des chaînes de fer et d’airain, parmi l’herbe des champs ; qu’il soit trempé de la rosé du ciel, et que son partage soit avec les bêtes des champs, jusqu’à ce que sept temps soient passés sur lui.

(Abattre l’arbre, cela annonce l’anéantissement de toutes les religions et sectes de la chrétienté, Témoins de Jéhovah compris. Laissez le tronc où se trouvent les racines en terre, cela signifie qu’un reste de justes se trouvent au sein des unes et des autres. Mais ils sont liés dans les impuretés de ce monde : c’est ce que désignent le fer et l’airain dans les allégories de l’Ecriture. Parmi l’herbe des champs : parmi ceux qui n’auront sur terre qu’une vie éphémère, comme l’herbe : « L’herbe sèche, la fleur tombe, et on la brûle au feu », dit l’Ecriture. Leur partage est avec les bêtes des champs, et celles-ci désignent les bêtes sauvages de la terre : « les fils du diable », la race de Caïn. Durant les sept temps de la fin, les justes se trouvant dans les assemblées resteront au milieu des impuretés de ce monde jusque vers la fin des sept temps. La rosée du ciel figure les révélations divines, répandues dans le monde par les serviteurs de Dieu. Comme ils garderont leur foi en Dieu et leur amour pour le Seigneur, Jésus-Christ, ils prêteront attention au témoignage des envoyés du Seigneur, mais pour la plupart sans y croire vraiment.)

Voici l’explication, ô roi, voici le décret du Très-Haut, qui s’accomplira sur mon seigneur le roi. On te chassera du milieu des hommes (de ceux dignes de la vie ; les autres ne sont que des bêtes, car ils auront le sort de la bête !), tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, et l’on te donnera comme aux bœufs de l’herbe à manger (la nourriture spirituelle de ce monde, qui conduit à la mort !) ; tu seras trempé de la rosé du ciel (par le témoignage des serviteurs de Dieu, prêchant l’Evangile éternelle de l’ange de l’Apocalypse), et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. L’ordre de laisser le tronc où se trouvent les racines de l’arbre, signifie que ton royaume te restera quand tu reconnaîtras que celui qui domine est dans les cieux.

Toutes ces choses se sont accomplies sur le roi Nébucadnetsar. Au bout de douze mois, comme il se promenait dans le palais royal à Babylone, le roi prit la parole et dit : N’est-ce pas ici Babylone la grande, que j’ai bâtie comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? La parole était encore dans la bouche du roi, qu’une voix descendit du ciel : Apprends, roi Nébucadnetsar, qu’on va t’enlever le royaume. On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes sauvages, on te donnera comme aux bœufs de l’herbe à manger, tu seras trempé de la rosée du ciel ; et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur le règne des hommes, et qu’il le donne à qui il lui plaît. Au même instant la parole s’accomplit sur Nébucadnetsar, (atteint de lycanthropie), il fut chassé du milieu des hommes, il mangea de l’herbe comme les bœufs, son corps fut trempé de la rosée du ciel ; jusqu’à ce que ses cheveux crussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme ceux des oiseaux.

Après le temps marqué, moi, Nébucadnetsar, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J’ai béni le Très-Haut, j’ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant : il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux, et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? C’est en ce temps-là que la raison me revint ; la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me redemandèrent ; je fus rétabli dans mon royaume, et ma puissance ne fit que s’accroître. Maintenant, moi, Nébucadnetsar, je loue, j’exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil.

(Comme la prophétie concerne le reste des élus pour le règne avec Christ, cela signifie que durant les sept temps de la fin, l’espérance de régner avec Christ leur est ôtée, jusqu’à ce qu’ils comprennent, en prenant connaissance du témoignage des serviteurs de Dieu, que ce sont ceux-ci qui détiennent la vérité et qu’ils se convertissent à leur parole.)


La vision des quatre animaux

La première année de Belschatsar (petit-fils de Nébucadnetsar), roi de Babylone, Daniel eut un songe et des visions de son esprit, pendant qu’il était sur sa couche. Ensuite il écrivit le songe, et raconta les principales choses.

Je regardais pendant ma vision nocturne, et voici, les quatre vents des cieux (l’ensemble des esprits bons et mauvais), firent irruption sur la grande mer (l’ensemble des nations, peuples et langues : Apoc. 17 :15). Et quatre animaux sortirent de la mer, différents l’un de l’autre. Le premier était semblable à un lion et avait des ailes d’aigle (Nébucadnetsar, et l’empire Babylonien : ses ailes d’aigle. Il est semblable à un lion, car il servit d’instrument à Dieu pour châtier son peuple, sur lequel il fondit avec toute la puissance de Babylone, comme un aigle sur sa proie ; comme l’aigle s’élève au sommet des plus hautes montagnes, ainsi Babylone éleva Nébucadnetsar au sommet des gloires humaines !) . Il fut enlevé de terre et mit debout sur ses pieds comme un homme, et un cœur d’homme lui fut donné (quand il retrouva la raison, qu’il reconnut que celui qui domine est dans les cieux et qu’il glorifia Dieu).
Et voici, un second animal était semblable à un ours (l’Empire Mèdo-Perse, qui servit à Dieu d’instrument pour châtier les persécuteurs de son peuple : les Babyloniens du temps de Belschatsar. Comme l’ours devient furieux quand on s’attaque à ses petits, ainsi l’empire Mèdo-Perse servit d’instrument à Dieu pour assouvir sa colère contre Belschatsar et les babyloniens de son temps..), et se tenait sur un côté (le côté Perse) ; il avait trois côtes dans la gueule entre les dents (les trois directions dans lesquelles il étendit ses possessions), et on lui disait : Lève-toi, mange beaucoup de chair (Quoique sa gloire et sa renommée furent moins grandes que l’empire babylonien, l’empire Mèdo-Perse à conquis un plus grand nombre de peuples).

Après cela je regardais, et voici, un autre était semblable à un léopard, et avait sur le dos quatre ailes comme un oiseau ; cet animal avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. (Le léopard est cité dans l’Ecriture pour illustrer une grande rapidité, et c’est bien là la caractéristique du léopard, qui peut courir à 100 kilomètre heure. Toutefois, il doit rapidement attraper sa proie, sans quoi il s’écroule à bout de souffle. Il désigne donc le conquérant qui a bâti son empire avec une rapidité foudroyante, et qui succéda à l’empire Mèdo-Perse dans la domination du trône de David. Ce troisième animal désigne incontestablement Alexandre le Grand. Quand il se mit en campagne pour conquérir l’empire Mèdo-Perse, ce ne fut que quatre ans après avoir traversé l’Hellespont (où détroit des Dardanelles), qu’il se fît sacrer roi, successeur des Achéménides, ayant alors conquis la majeure parie de l’empire Mèdo-Perse. En huit ans, il fît parcourir à son armée 20.000 kilomètres à travers des chemins inconnus, des montagnes rébarbatives, des fleuves difficiles à franchir, dans un climat étouffant et dangereux. Après cela il se trouva à la tête d’un empire gigantesque allant du Nil à l’Indus. Mais il n’eut guère le temps d’en jouir, il mourut à l’âge de 32 ans, le 13 juin 323 av.n.ère. Après sa mort, ses généraux se partagèrent l’empire, et bien vite une longue suite de guerres débuta entre les héritiers. Et du vaste empire bâti par Alexandre, émergèrent quatre principaux royaumes : La Macédoine, la Thrace, la Syrie et l’Egypte. Ce sont ces quatre royaumes qui sont figurés par les quatre ailes et les quatre têtes du léopard. « La domination lui fut donnée » : Il s’agit de la domination du peuple de Dieu, du trône de David, car Alexandre a conquis le reste de son empire les armes à la main. Alors voici : Pendant qu’il assiégeait Tyr, Alexandre écrivit à Jaddus, alors grand sacrificateur, lui demandant du secours en hommes, un commerce libre avec son armée et les mêmes assistances qu’il donnait à Darius ; il l’assurait que s’il le faisait, il n’aurait point de regret d’avoir préféré son amitié à celle de Darius. Mais Jaddus répondit qu’étant donné la promesse qu’il avait faite à Darius, de ne jamais porter les armes contre lui, il ne pouvait accorder ce qu’il demandait, tant que Darius serait vivant. Alexandre, très en colère, fit dire à Jaddus, qu’aussitôt qu’il aurait pris Tyr, il marchera sur Jérusalem, pour lui apprendre à qui il devait garder le serment.

Voici comment l’historien Juif, Flavius Joseph, nous raconte ce qui s’est passé : « Le grand sacrificateur Jaddus, qui savait qu’elle était sa colère contre lui, se voyant avec tout le peuple dans un péril inévitable, eut recours à Dieu, ordonna des prières publiques pour implorer son assistance et lui offrir des sacrifices. Dieu lui apparut en songe la nuit suivante, et lui dit de faire répandre des fleurs dans la ville, de faire ouvrir les portes, et d’aller revêtu de ses habits pontificaux, avec tous les sacrificateurs aussi revêtus des leurs, et tous les autres revêtus de blanc, à la rencontre d’Alexandre, sans rien appréhender de ce prince, parce qu’il les protégerait. Jaddus fit savoir avec grande joie à tout le peuple la révélation qu’il avait eue, et tous se préparèrent à attendre en cet état la venue du roi. Lorsqu’il fut proche, le grand sacrificateur, accompagné des autres sacrificateurs et de tout le peuple, alla au-devant de lui dans cette grande pompe, si sainte et différente des autres nations, jusqu’au lieu nommé Sopha, qui signifie en grec Guérite, parce que l’on peut de là voir la ville de Jérusalem et le Temple. Les Phéniciens et les Chaldéens qui étaient dans l’armée d’Alexandre, ne doutaient point que, dans sa colère où il était contre les Juifs, il ne leur permit de saccager Jérusalem et qu’il ne fit une punition exemplaire du grand sacrificateur. Mais il arriva tout le contraire ; car ce prince n’eut pas plutôt aperçu cette grande multitude d’hommes vêtus de blanc, cette troupe de sacrificateurs vêtus de lin, et le grand sacrificateur avec son éphod de couleur azur enrichi d’or et sa tiare sur la tête, avec une lame d’or sur laquelle le nom de Dieu était écrit, qu’il s’approcha seul de lui, adora ce Nom si auguste, et salua le grand sacrificateur que nul autre n’avait encore salué. Alors les Juifs s’assemblèrent autour d’Alexandre, et élevèrent la voie pour lui souhaiter toutes sortes de prospérités. Mais au contraire, le roi de Syrie et les autres grands qui l’accompagnaient furent surpris d’un tel étonnement qu’ils croyaient qu’il avait perdu l’esprit. Parménion même, qui était en grande faveur auprès de lui, demanda d’où venait donc que lui, qui était adoré de tout le monde, adorait le grand sacrificateur des Juifs. Ce n’est pas lui, répondit Alexandre, le grand sacrificateur des Juifs que j’adore, mais le Dieu de qui il est le ministre ; car lorsque j’étais en Macédoine et que je délibérais par quel moyen je pourrais conquérir l’Asie, il m’apparut en songe en ce même habit, m’exhorta à ne rien craindre, me dit de passer l’Hellespont et m’assura qu’il serait à la tête de mon armée, et me ferait conquérir l’empire Perse. C’est pourquoi, n’ayant auparavant vu personne revêtu d’un habit semblable à celui qui m’apparut en songe, je ne puis douter que ce soit sous la conduite de Dieu que j’ai entrepris cette guerre, et qu’ainsi je vaincrai Darius, détruirai l’empire Perse, et que toutes ces choses me réussiront selon mes souhaits. Alexandre, après avoir répondu ainsi à Parménion, embrassa le grand sacrificateur et les autres sacrificateurs, marcha ensuite au milieu d’eux, arriva à Jérusalem, monta au Temple, et offrit des sacrifices à Dieu en la manière que le grand sacrificateur lui dit qu’il devait faire. Ce souverain Pontife lui fit voir le livre de Daniel, dans lequel il était écrit qu’un prince grec détruirait l’empire Perse, et lui dit qu’il ne doutait point que ce fût de lui que cette prophétie se devait entendre » : Antiquité Judaïque, livre II, ch. 8.

C’est ainsi que le léopard macédonien se vit remettre la domination du peuple de Dieu et le trône de David. Le livre des prophéties de Daniel existait donc au quatrième siècle avant notre ère, et les rationalistes ont tort d’en douter. Car la mention de Parménion dans ce récit de Flavius Joseph, écrit au 1er siècle de notre ère, montre qu’il n’est pas sorti de l’imagination de ce célèbre historien Juif.)

Après cela, je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici, il y avait un quatrième animal, terrible, épouvantable et extraordinairement fort ; il avait de grandes dents en fer, il mangeait, brisait, et foulait aux pieds ce qui restait (du peuple de Daniel) ; il était différent de tous les animaux précédents, et il avait dix cornes. (Il s’agit, avec évidence, de l’empire déjà annoncé par les jambes de fer de la statue du songe de Nébucadnetsar : L’Empire Romain, qui s’écroula à la fin du quatrième siècle de notre ère, et se morcela en de nombreux royaumes, les uns forts, les autres faibles ; royaumes figurés par les dix orteils dans la vision de la statue, et ici par les dix cornes. C’est le sixième Antéchrist , le sixième dominateur du trône de David, celui qui existait quand Jean écrivit l’Apocalypse : 17 :10. C’est ce sixième dominateur païen qui « mangea, brisa et foula aux pieds ce qui restait » du peuple de Dieu, et celui-ci se dispersa alors dans toutes les nations. « Il était différent » des trois premiers, en quoi ? Les caractéristiques données aux trois premiers animaux, ont permis d’identifier le roi qui était à la tête de chacun des empires, lorsqu’il étendit sa domination sur le trône de David à Jérusalem. Mais ici, les caractéristiques données permettent seulement d’identifier l’empire, mais pas le roi qui était à sa tête, car il n’y en avait pas ! Pour la première fois, Israël subissait la domination d’une puissance républicaine, et c’était le sénat romain, une assemblée d’hommes, qui assurait la direction de l’empire, quand le trône de David tomba sous sa domination. C’était en 63 av.n.ère, 60 ans avant la naissance de Jésus et six siècles après que Daniel écrivit cette prophétie!) Je considérais les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d’elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant cette corne (de leur position dominante dans le monde) ; et voici, elle avait des yeux d’hommes, et une bouche qui parlait avec arrogance.
(Ce n’est pas une des dix cornes qui devient plus puissante que les autres, sans quoi la vision nous aurait montré une des dix s’élevant au-dessus des autres ; comme dans la prochaine vision. Non, elle sort du milieu des dix ! Il est clair qu’il s’agit du même dominateur, figuré dans la vision de la statue par les dix orteils fait d’un mélange de fer et d’argile, et annonçant que les nations faibles et puissantes s’uniront pour constituer une autorité mondiale ! Il s’agit de la Société des Nations, qui naquit en 1919. Elle avait à sa naissance « des yeux d’hommes » : car elle fut créé pour établir la paix dans le monde et assurer le bonheur des hommes. L’Apocalypse dit, de la bête à deux cornes (USA + EU) qui fait partie de celle à dix cornes, qu’elle avait « l’apparence d’un agneau, mais parlait comme le dragon ». A sa naissance, cette autorité mondiale n’était qu’ «une petit corne », n’ayant pas le pouvoir d’imposer sa loi au monde. Mais après son éclipse durant la seconde guerre mondiale, qu’elle ne put empêcher, elle réapparut sous le nom d’Organisation des Nations Unies. Elle a grandi beaucoup depuis, jusqu’à s’élever au point que les trois grandes puissances de notre temps tiennent compte de ses résolutions ; elles n’agissent le plus souvent pas contre une nation, sans essayer d’obtenir d’abord une résolution de sa part. L’Empire Romain était une puissance différente des autres empires, parce que le pouvoir était détenu par une assemblée d’hommes, et il en est de même de nos jours avec l’autorité mondiale : le pouvoir est détenu par une assemblée d’hommes : le Conseil de Sécurité de l’O.N.U. « Elle avait une bouche qui parlait avec arrogance ». Le ch. 13 de l’Apocalypse dit qu’elle ouvre sa bouche pour proférer des paroles arrogantes et des blasphèmes contre Dieu. Ce sera au cours des derniers 42 mois, quand elle s’élèvera au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu et de ce qu’on adore, selon les paroles de Paul, et qu’elle « proférera des blasphèmes contre Dieu, contre son nom et son Tabernacle, et contre ceux qui habitent dans le ciel » : Apocalypse 13 : 5,6.)

Je regardais, pendant que l’on plaçait des trônes, et l’Ancien des jours s’assit (Dieu). Son vêtement était blanc comme la neige (car il va juger avec justice), et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure (le jugement concerne les habitants de la terre). Son trône (semblable à un char de combat) était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent (c’est « le combat du grand jour du Dieu tout puissant » : Apocalypse 16 :14). Un fleuve (peuple) de feu coulait et sortait devant lui (l’armée céleste des anges de Dieu ; elle va combattre et exécuter le jugement). Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence (tous les esprits célestes ou anges fidèles à Dieu). Les juges s’assirent (les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse, ceux qui sont à la tête de l’armée divine : Apocalypse 4 :4), et les livres furent ouverts (ils contiennent les actions des six Antéchrist précédents qui dominèrent « le trône de David », et ce qui a justifié qu’ils ont été renversés). Je regardais alors, à cause des paroles arrogantes que prononçait la corne ; et tandis que je regardais, l’animal fut tué, et son corps fut anéanti, livré au feu pour être brûlé (ayant été jugé plus coupable encore que les six Antéchrists qui l’ont précédé, quand elle prononcera ses paroles arrogantes et ses blasphèmes contre Dieu, à l’exemple du chef de l’armée assyrienne au temps d’Ezéchias, la corne, c’est-à-dire l’O.N.U. (le septième Antéchrist), sera anéantie).

Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées du ciel (invisible aux hommes) arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme (le royaume céleste, constitué avec les fils de l’homme ressuscités, et notre Seigneur, Jésus-Christ) ; il s’avança vers l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne (sur l’humanité) ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues (la multitude sauvée) le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera point, son règne ne sera jamais détruit. Moi, Daniel, j’eus l’esprit troublé au-dedans de moi, et les visions de ma tête m’effrayèrent. Je m’approchai de l’un de ceux qui étaient là, et je lui demandai ce que dans la réalité signifiaient toutes ces choses. Il me dit et m’en donna l’explication : Ces quatre animaux, ce sont quatre rois qui s’élèveront de la terre ; mais les saints du Très-Haut recevront le royaume (le règne), et ils le posséderont éternellement, d’éternité en éternité. (L’humanité n’est donc pas près de disparaître !) Ensuite je désirai savoir la vérité sur le quatrième animal, qui était différent de tous les autres, extrêmement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles d’airain, qui mangeait, brisait et foulait aux pieds ce qui restait ; et sur les dix cornes qu’il avait sur la tête, et sur l’autre qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, sur cette corne qui avait des yeux d’hommes et une bouche qui parlait avec arrogance, et qui avait une plus grande apparence que les autres.

Il me parla ainsi : Le quatrième animal, c’est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. Les dix cornes, ce sont dix rois qui s’élèveront de ce royaume. Un autre s’élèvera après eux, il sera différent des premiers et il abaissera trois rois. Il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut (lors du rassemblement à Armaguédon de toutes les nations), et il espérera changer les temps (arrêtés par Dieu), et la loi (divine) ; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps des (deux) temps et la moitié d’un temps (trois temps et demi, soit 1260 jours ou 42 mois, les derniers de ce monde). Alors viendra le jugement, on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais. Le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son règne est un règne éternel, et tous les princes le serviront et lui obéiront. (C’est ainsi que l’ange confirma les définitions et explications que j’en ai donné, et que cette extraordinaire prophétie confirme et développe la vision de la statue du songe de Nébucadnetsar.)


La vision du bélier et du bouc

La troisième année de Belschatsar, moi Daniel, j’eus une vision outre celle que j’avais eue précédemment. Quand j’eus cette vision, il me sembla que j’étais à Suse, la capitale, dans la province d’Elam (la vision va donc débuter avec l’empire Mèdo-Perse, car Suse fut une des trois grandes capitales de l’empire de Cyrus) ; et pendant ma vision ; je me trouvais près du fleuve d’Ulaï (fleuve de Perse ; à l’époque, il entourait la ville de Suse selon Pline ; son cours a changé au cours des siècles. On le nomme aujourd’hui Karoun.) Je levai les yeux, je regardai, et voici, un bélier se tenait devant le fleuve, et il avait des cornes (Les Mèdes et les Perses) ; ces cornes étaient hautes mais l’une était plus haute que l’autre (les Perses), et elle s’éleva la dernière (avec Cyrus).

(Ce n’est pas pour lui-même que Cyrus, à la tête des armées Mèdos-Perses, a conquis Babylone, mais pour son oncle Cyaxare, qui prit le nom de Darius le Mède, lorsque Cyrus lui remit le règne de l’Empire Babylonien ; changer de nom était une coutume de l’époque, quand on accédait à une plus haute fonction. Ce n’est qu’à la mort de son père, Cambyse, et de celle de Darius le Mède, survenue la même année, que Cyrus accéda au règne de l’Empire. Et avec Cyrus, la Perse devint prépondérante « elle s’éleva la dernière » ! Nous verrons cela plus loin, avec le récit de Xénophon ; celui-ci est confirmé par un autre récit de Daniel, et par plusieurs auteurs grecs, qui tous contredisent l’invraisemblable récit d’Hérodote, sur cet épisode de l’Histoire.)

Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l’occident, au septentrion et au midi (venu de l’orient, Cyrus étendit sont empire dans ces trois directions, comme l’indiquait, la vision précédente, avec les trois côtes que l’ours tenait dans sa gueule.), et il n’y avait personne pour délivrer ses victimes ; il faisait ce qu’il voulait, et il devint puissant. Comme je regardais attentivement, voici, un bouc venait de l’occident, et parcourait toute la terre à sa surface sans la toucher ; ce bouc avait une grande corne entre les yeux (quand un animal court à grande vitesse, on ne voit pas ses pattes toucher le sol ; la vitesse de déplacement est la caractéristique du léopard Macédonien, venu de l’occident ; sa grande corne entre les yeux désigne Alexandre le Grand et l’Empire Grec.) ; il arriva jusqu’au bélier qui avait des cornes, et que j’avais vu se tenant devant le fleuve d’Ulaï, et il courut sur lui dans toute sa fureur. Je le vis qui s’approchait du bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eût la force de lui résister ; il le jeta par terre et le foula, et il n’y eût personne pour délivrer le bélier. Le bouc devint très puissant ; mais lorsqu’il fut puissant, sa grande corne se brisa (Alexandre mourut). Quatre grandes cornes s’élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux (La Macédoine, la Thrace, la Syrie et l’Egypte ; toutefois, la mention des quatre vents des cieux, indique que l’Ecriture prend ici ces quatre royaumes pour figurer les « dix cornes » de la vision précédente, et en arriver à la petite corne qui s’éleva du milieu d’elles ; car, nous l’avons vu, l’Empire Romain, qui succéda à l’Empire Grec dans la domination du trône de David, était, par sa caractéristique différente des précédents, une figure de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations Unies.) De l’une d’elle (la Macédoine, figure des puissances occidentales), sortit une petite corne qui s’agrandit beaucoup vers le midi (Afrique et Amérique latine), vers l’orient (jusqu’à incorporer la Chine dans son conseil de Sécurité et l’O.M.C), et vers le plus beau des pays (Le pays d’Israël).

(Le peuple Juif, en tant que peuple élu, n’est plus concerné par les prophéties de l’Ecriture, si ce n’est dans le cadre de l’ensemble des nations. Il a rejeté et livré à la mort le Messie qui lui apportait le moyen de gagner le salut, et de bénéficier des promesses divines à son égard : Matthieu 21 :43. Toutefois, à cause de son passé et de l’histoire récente de l’Etat d’Israël, ce dernier pourrait bien être le premier à subir le châtiment divin. N’oublions pas que c’est l’O.N.U. qui divisa la Palestine en deux Etats : l’Etat d’Israël, et l’Etat Palestinien, et que celui-ci n’a toujours pas vu le jour ! Cela pourrait bien changer d’ici peu. Quoiqu’il en soit, dans les prophéties sur les temps de la fin, Israël est une figure du peuple chrétien, de la chrétienté au temps de la fin.)

Elle s’éleva jusqu’à l’armée des cieux (le peuple de Dieu sur terre en fait partie), elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles (ceux qui perdent la foi, parmi le peuple et le reste des élus, à cause de l’action des autorités contre eux) et les foula (les anéantit). (L’autre partie est constituée des serviteurs de Dieu, et de ceux qui se convertissent à leur témoignage). Elle s’éleva jusqu’au prince de cette armée (Dieu), en lui enlevant l’holocauste perpétuel (le sacrifice du reste des élus : ils sacrifiaient tout en ce monde pour servir Dieu au sein de son peuple), en bouleversant les fondations de son sanctuaire (les élus). (Ce fut quand elle dévoila l’abomination commise en lieu saint : le culte du veau d’or qui s’y pratique, qui a engendré toutes leurs actions criminelles. C’est cela qui a fait fuir le reste des élus des religions et sectes de la chrétienté, y compris des Témoins de Jéhovah, mettant fin à l’holocauste perpétuelle). L’armée (le peuple) fut livrée à cause de l’holocauste perpétuel, et à cause du péché (le culte du veau d’or.). La corne jeta la vérité par terre et réussit dans ses entreprises. J’entendis parler un saint, et un autre saint dit à celui qui parlait : Pendant combien de temps s’accomplira la vision sur l’holocauste perpétuel, sur la désolation à cause du péché ? (Ce qui signifie : Pendant combien de temps le reste des élus et d’autres sortiront des assemblées du peuple infidèle.) Et il me dit : 2520 soirs et matins, alors le sanctuaire sera purifié. (L’holocauste perpétuel s’offrait deux fois par jour, le matin et le soir et c’est à cela que la vision fait allusion. Il s’agit donc de 1260 jours, des derniers 42 mois, comme dans la vision des quatre animaux (2300 est une falsification des Juifs).

Tandis que moi, Daniel, j’avais cette vision et que je cherchais à la comprendre, voici, quelqu’un qui avait l’apparence d’un homme se tenait devant moi (Jésus-Christ). Et je l’entendis dire d’une voix d’homme, au milieu de l’Ulaï (ce monde, où se trouvent dispersés les serviteurs de Dieu) : Gabriel, explique lui la vision. Gabriel vint alors près du lieu où j’étais, et à son approche, je fus effrayé, et je tombai sur ma face. Il me dit : Sois attentif, fils de l’homme, car la vision concerne un temps qui sera la fin. Comme il me parlait, je restai frappé d’étourdissement, la face contre terre. Il me toucha, et me fit tenir debout à la place où je me trouvais (dans le monde). Puis il me dit : Je vais t’apprendre ce qui arrivera au terme de la colère, car il y a un temps marqué pour la fin. Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc, c’est le roi de Javan (la Grèce est issue de Javan). La grande corne entre ses yeux, c’est le premier roi (Alexandre). Les quatre cornes qui se sont élevées pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre cornes qui s’élèveront de cette nation mais qui n’auront pas autant de force (La Macédoine, la Thrace, la Syrie et l’Egypte). A la fin de leur domination, quand le nombre des infidèles (du peuple de Dieu) sera complet, il s’élèvera un roi au dur visage (l’O.N.U.) et pénétrant les choses cachées (l’abomination commise dans le peuple de Dieu). Sa puissance s’accroîtra, mais non pas par sa propre force (par celle de deux des trois grandes puissances de notre temps, (USA + EU), selon l’Apocalypse ch.13) ; il fera de prodigieux ravages, et il réussira dans ses entreprises : il ravagera les forteresses (les religions) et le peuple saint (celui de Dieu).

(Il est vraisemblable que l’action des autorités du monde contre les religions, prévue depuis longtemps, car cela fait partie des desseins de la haute finance mondialiste qui tire les ficelles de ce monde, sera provoquée au final par cette guerre de religions, qui ne dit pas son nom, et qui a lieu en ce moment même en Asie et en Afrique, et se répercute dans le monde entier. Car cette guerre de religions conduit le monde au bord d’un conflit mondial qui plonge le monde dans une immense détresse.)

Et, à cause de son habileté, il assurera le succès de ses tromperies ; il aura de l’arrogance dans le cœur, et en plaine paix il fera périr une multitude (tous ceux qui perdront la foi par son action contre les « forteresses ») ; il s’élèvera contre le Prince des princes (Jésus-Christ), mais il sera brisé, sans l’effort d’aucune main (humaine : par le royaume de Dieu, comme dans la vision de la statue). Et la vision des soirs et matins, dont il s’agit, est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés. Moi, Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade, puis je m’occupai des affaires du roi. J’étais étonné de la vision, et personne n’en eut connaissance.


Le festin de Belschatsar

Le roi Belschatsar (fils de Nabonide et de la reine Nitocris, fille de Nébucadnetsar), donna un grand festin à ses grands, au nombre de mille, et but du vin en leur présence. Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d’or et d’argent que son père, Nébucadnetsar, avait enlevés du Temple de Jérusalem, pour que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines s’en servissent pour boire. (C’était à cause du mouvement de réforme qui s’opérait alors parmi les Juifs, car la fin des soixante-dix années de captivité prophétisées par Jérémie approchaient, et parce qu’ils annonçaient la fin de l’empire Babyloniens : voir l’introduction.) Alors on apporta les vases d’or qui avaient été enlevés du Temple, de la Maison de Dieu à Jérusalem, et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servirent pour boire. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or, d’argent, d’airain, de fer, de bois et de pierres. En ce moment, apparurent les doigts d’une main d’homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royale. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre. Le roi cria avec force qu’on fit venir les sages Chaldéens : les mages, les astrologues et les devins ; et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m’en donnera l’explication sera revêtu de pourpre, portera un collier d’or à son cou, et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume (la deuxième étant occupée par Nabonide, le vice roi qui régnait à Teïma). Tous les sages du roi entrèrent ; mais ils ne purent pas lire l’écriture et en donner l’explication au roi. Sur quoi le roi Belschatsar fut très effrayé, il changea de couleur, et ses grands furent consternés.

La reine (-mère, Nitocris), à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du festin, et prit ainsi la parole : Ô roi, vit éternellement ! Que tes pensées ne te troublent pas, et que ton visage ne change pas de couleur ! Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui l’esprit des dieux saints ; et du temps de ton père, on trouva chez lui des lumières, de l’intelligence, et une grande sagesse, semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nébucadnetsar, ton père, et le roi, ton père (Nabonide), l’établirent chef des sages Chaldéens : des mages, des astrologues, et des devins, parce qu’on trouva chez lui, chez Daniel, nommé par le roi Belschatsar, un esprit supérieur, de la science et de l’intelligence, la faculté d’interpréter les songes, d’expliquer les énigmes, et de résoudre les questions difficiles. Que Daniel soit donc appelé, et il donnera l’explication. (Durant le règne de l’usurpateur Scharetser, Daniel avait été destitué de sa charge, mais Nabonide l’avait rétabli.)

Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Es-tu ce Daniel, l’un des captifs de Juda, que le roi Nébucadnetsar, mon père, a amenés de Juda ? J’ai appris sur ton compte que tu as en toi l’esprit des dieux, et qu’on trouve chez toi des lumières, de l’intelligence, et une sagesse extraordinaire. On vient d’amener devant moi les sages Chaldéens : les mages, les astrologues, les enchanteurs et les devins, pour qu’ils lisent cette écriture et m’en donnent l’explication ; mais ils n’ont pas pu donner l’explication des mots. J’ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles : maintenant, si tu peux lire cette écriture et m’en donner l’explication, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d’or à ton cou, et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume.

Daniel répondit en présence du roi : Garde tes dons, et accorde à un autre tes présents ; je lirai néanmoins l’Ecriture au roi, et j’en donnerai l’explication. Ô roi, le Dieu suprême avait donné à Nébucadnetsar, ton père, l’empire, la grandeur, la gloire et la magnificence ; et à cause de la grandeur qu’il lui avait donnée, tous les peuples, les nations et les hommes de toutes,langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu’il voulait, et il abaissait ceux qu’il voulait. Mais lorsque son cœur s’éleva et que son esprit s’endurcit jusqu’à l’arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire ; il fut chassé du milieu des hommes, son cœur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on lui donna comme aux bœufs de l’herbe à manger et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu’à ce qu’il reconnût que le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. Et toi, Belschatsar, son fils, tu n’as pas humilié ton cœur, quoique tu saches toutes ces choses. Tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux ; les vases de sa Maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines ; tu as loué les dieux d’argent, d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierres, qui ne voient pas, qui n’entendent pas, et qui ne savent rien, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture. Voici l’écriture qui a été tracée : Divisé, compté, compté, pesé. Et voici l’explication de ces mots. Divisé : Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. Compté : (une part pour les Mèdes). Compté : (une part pour les Perses). Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Pesé : Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Aussitôt Belschatsar donna des ordres, et l’on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d’or, et on publia qu’il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume. Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius le Mède (Cyaxare, roi des Mèdes) reçut le royaume (des mains de Cyrus, qui s’en empara, étant chef des armées Mèdo-Perses), étant âgé de soixante-deux ans.


Daniel dans la fosse aux lions

Darius trouva bon d’établir sur le royaume cent vingt satrapes, qui devaient être dans tout le royaume. Il mit à leur tête trois chefs, au nombre desquels était Daniel, pour que ces satrapes leur rendissent compte, et que le roi ne souffrit aucun dommage. Daniel surpassait les chefs et les satrapes, parce qu’il y avait en lui un esprit supérieur ; et le roi pensait à l’établir sur tout le royaume. Alors les chefs et les satrapes cherchèrent une occasion d’accuser Daniel, en ce qui concerne les affaires du royaume. Mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune chose à reprendre, parce qu’il était fidèle, et qu’on n’apercevait chez lui ni faute, ni rien de mauvais. Et ces hommes dirent : Nous ne trouverons aucune occasion contre ce Daniel, à moins que nous n’en trouvions une dans la loi de son Dieu. Puis ces chefs et ces satrapes se rendirent tumultueusement auprès du roi, et lui parlèrent ainsi : Roi Darius, vit éternellement ! Tous les chefs du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillés, et les gouverneurs, sont d’avis qu’il soit publié un édit royal, avec une défense sévère, portant que quiconque, dans l’espace de trente jours, adressera des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. Maintenant, ô roi, confirme la défense, et écrit le décret, pour qu’il soit irrévocable, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable. Là-dessus, le roi écrivit le décret et la défense.

Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem ; et trois fois le jour, il se mettait à genoux, il priait, et louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes entrèrent tumultueusement, et ils trouvèrent Daniel qui priait et invoquait son Dieu. Puis ils se présentèrent devant le roi, et lui dirent : au sujet de la défense royale : N’as-tu pas écrit une défense portant que quiconque dans l’espace de trente jours adresserait des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions ? Le roi répondit : La chose est certaine, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable. Ils prirent la parole et dirent au roi : Daniel, l’un des captifs de Juda, n’a tenu aucun compte de toi, ô roi, ni de la défense que tu as écrite, et il fait sa prière trois fois le jour. Le roi fut très affligé quand il entendit cela ; il prit à cœur de délivrer Daniel, et jusqu’au coucher du soleil il s’efforça de le sauver. Mais ces hommes insistèrent auprès du roi, et lui dirent : Sache, ô roi, que la loi des Mèdes et des Perses exige que toute défense, ou tout décret confirmé par le roi soit irrévocable.

Alors le roi donna l’ordre qu’on amenât Daniel, et qu’on le jetât dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrer ! On apporta une pierre, et on la mit sur l’ouverture de la fosse ; le roi scella de son anneau et de l’anneau de ses grands, pour que rien ne fût changé à l’égard de Daniel. Le roi se rendit ensuite dans son palais ; il passa la nuit à jeun, il ne fit pas venir de concubine auprès de lui, et il ne put se livrer au sommeil. Le roi se leva au point du jour, avec l’aurore, et il alla précipitamment à la fosse aux lions. En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d’une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ? Daniel dit au roi : Roi, vis éternellement ! Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais. Alors le roi fut très joyeux, et il ordonna qu’on fasse sortir Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse, et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu’il avait eu confiance en son Dieu. Le roi ordonna que ces hommes, qui avaient accusé Daniel, fussent amenés et jetés dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes ; et avant qu’ils fussent parvenus au fond de la fosse, les lions les saisirent et brisèrent tous leurs os.

Après cela, le roi Darius écrivit à tous les peuples, à toutes,les nations, aux hommes de toutes langues, qui habitaient sur toute la terre : Que la paix vous soit donnée avec abondance ! J’ordonne que, dans toute l’étendue de mon royaume, ont ait de la crainte et de la frayeur pour le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant, et il subsiste éternellement ; son règne ne sera jamais détruit, et sa domination durera d’âge en âge. C’est lui qui délivre et qui sauve, qui opère des prodiges dans les cieux et sur la terre. C’est lui qui a délivré Daniel de la puissance des lions. Et Daniel prospéra sous le règne de Darius le Mède, et sous le règne de Cyrus.

(Le sens allégorique de ce récit ne concerne plus le « reste » des élus, comme celui des trois compagnons de Daniel jetés dans la fournaise ardente. Il concerne les serviteurs de Dieu, nuit et jour accusés devant Dieu par Satan, ses anges-démons, et les hommes qui leurs sont semblables ; comme Satan le fit aussi avec Job, afin de pousser Dieu à les éprouver jusqu’à la limite de leur force. C’est ce que révéla Jésus en Apocalypse, au ch. 12 : «Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance de notre Dieu, car il a été précipité l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant Dieu jour et nuit ». Souvenons-nous que le lion figure l’instrument dont Dieu se sert pour exercer le jugement sur les infidèles de son peuple ! Dans ce récit, Darius le Mède figure évidemment notre Seigneur Jésus. Dieu demande à ses serviteurs de persévérer, malgré toutes les épreuves auxquelles ils sont soumis, et de lui rester fidèles jusqu’à la mort, car il les ressuscitera pour vivre éternellement.)


La prophétie des soixante-dix « semaines »

La première année de Darius, fils d’Assuérus (Astyage), de la race des Mède (3522-571 av.n.ère), qui fut fait (par Cyrus) roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi Daniel, je vis par les livres qu’il devait s’écouler soixante et dix ans pour la désolation de Jérusalem, d’après le nombre d’années dont Jéhovah avait parlé à Jérémie, le prophète. Je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, pour recourir à la prière et aux supplications, en jeûnant et en prenant le sac et la cendre.

Je priai Jéhovah, mon Dieu, et je fis cette confession : Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fait miséricorde à ceux qui t’aiment et qui observent tes commandements ! Nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements. Nous n’avons pas écouté tes serviteurs, les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos pères, et à tout le peuple du pays. A toi, Seigneur, est la justice, à nous la confusion de face, en ce jour, aux hommes de Juda, aux habitants de Jérusalem et à tout Israël ; à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés à cause des infidélités dont ils se sont rendus coupables envers toi. Seigneur, à nous la confusion de face, à nos rois, à nos chefs, et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi.

Auprès du Seigneur, notre Dieu, la miséricorde, et le pardon, car nous avons été rebelles envers lui ! Nous n’avons pas écouté la voix de Jéhovah, notre Dieu, pour suivre ses lois qu’il avait mises devant nous par ses serviteurs, les prophètes. Tout Israël a transgressé ta loi, et s’est détourné pour ne pas écouter ta voix. Alors se sont répandues sur nous les malédictions et les imprécations qui sont écrites dans la loi de Moïse, le serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre Dieu. Il a accompli les paroles qu’il avait prononcées contre nous et contre nos chefs qui nous ont gouvernés ; il a fait venir sur nous une grande calamité, et il n’en est jamais arrivé sous le ciel entier une semblable à celle qui est arrivée à Jérusalem. Comme cela est écrit dans la loi de Moïse, toute cette calamité est venue sur nous ; et nous n’avons pas imploré, notre Dieu, nous ne nous sommes pas détournés de nos iniquités, nous n’avons pas été attentifs à sa parole de vérité. Jéhovah a veillé sur cette calamité, et la fait venir sur nous ; car Jéhovah, notre Dieu, est juste dans toutes les choses qu’il a faites, car nous n’avons pas écouté sa voix. Et maintenant Seigneur, notre Dieu, toi qui as fait sortir ton peuple d’Egypte par ta main puissante, et qui t’es fait un nom comme il est aujourd’hui, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité. Seigneur, selon ta grande miséricorde, que ta colère et ta fureur se détournent de ta ville de Jérusalem, de ta montagne sainte, car, à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères, Jérusalem et ton peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous entourent. Maintenant donc, notre Dieu ! Écoute la prière et les supplications de ton serviteur, et fais briller ta face sur ton Sanctuaire dévasté, à cause de toi Seigneur. Mon Dieu, prête l’oreille et écoute ! Ouvre les yeux et regarde nos ruines, regarde la ville sur laquelle ton nom est invoqué ! Car ce n’est pas à cause de notre justice que nous te présentons nos supplications, c’est à cause de tes grandes compassions. Seigneur, écoute ! Seigneur pardonne ! Seigneur soit attentif ! Agis et ne tarde pas, par amour pour toi, ô mon Dieu ! Car ton nom est invoqué sur ta ville et sur ton peuple. Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d’Israël, et je présentais mes supplications à Jéhovah, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu ; je parlais encore dans ma prière, quand l’homme, Gabriel, que j’avais vu précédemment dans une vision, s’approcha de moi d’un vol rapide, au moment de l’offrande du soir (celle figurant le sacrifice des serviteurs de Dieu dans les derniers jours ; l’offrande du matin est celle de C.T.Russell et de ses compagnons). Il m’instruisit, et s’entretint avec moi. Il me dit : Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence. Quand tu as commencé à prier, la parole est sortie (celle annonçant le retour proche d’un reste du peuple à Jérusalem), et je viens pour te l’annoncer car tu es un bien aimé.

Soit attentif à la parole et comprends la vision ! Soixante et dix semaines (d’années) ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l’iniquité et amener la justice éternelle (l’amour entre tous les hommes), sceller (accomplir) la vision et le prophète, et oindre le Saint des saints (établir le règne de Dieu : le royaume des fils de l’homme). Sache-le donc et comprends ! Depuis la sortie de la parole pour faire retourner ton peuple et rebâtir Jérusalem (y compris son Temple), jusqu’à un conducteur oint (par Dieu : Jean-Baptiste), il y a sept semaines (49 années de 360 jours), et soixante-deux semaines (434x360 jours). Après les soixante-deux semaines, un autre oint sera retranché (Jésus-Christ), mais celui-ci n’aura pas de successeur (envoyé par Dieu au peuple des descendants charnels d’Abraham !).

(Le meurtre de Jésus marquait la fin de l’élection de la descendance charnelle d’Abraham, du peuple des douze tributs d’Israël. Celui-ci ayant rejeté ce second Oint, le Messie envoyé par Dieu selon sa promesse, jamais plus Dieu ne lui enverra un prophète pour l’amener à la repentance, afin de lui faire bénéficier de la Promesse divine à Abraham. L’élection était encore possible à des Juifs, individuellement, comme aux hommes de toutes les nations, mais plus au peuple qui fut élu parce qu’il descendait d’Abraham : Romains 11 : 1. Ce n’est que par sa conversion à Jésus-Christ, et en pratiquant les principes de vie enseignés par Jésus et ses apôtres, où l’amour inconditionnel du prochain tient la première place, qu’un Juif peut se sauver ; et même, s’il en remplit les conditions comme Paul et les autres apôtres, être parmi ceux qui régneront avec Christ.

Avant d’en venir aux dernières paroles de la prophétie, consultons l’histoire biblique et profane, car cette prophétie permet de fixer jusqu’aux jours où naquirent Jean-Baptiste et Jésus, en transposant en nos années les nombres de temps de 360 jours de la prophétie. Car en effet, le miracle qui est à l’origine de la naissance de Jean-Baptiste, marquait la fin de la période des soixante-deux « semaines » durant lesquelles Dieu se retira de son peuple, l’abandonnant aux mains de ses ennemis. C’est la raison pour laquelle il devait s’appeler « Jean », qui signifie « Jéhovah fait grâce ». Quand Dieu fit naître Jean- Baptiste, les soixante-deux « semaines » venaient de s’achever ; elles sont à compter en années d’avant le déluge, en années ou temps de 360 jours, comme toutes les périodes de temps arrêtées par Dieu citées dans les prophéties. Transposés en nos années, les soixante-dix ans de captivité à Babylone représentent 68 ans, 363 jours, 12 heures et 45 minutes, pour être précis.

L’ange venait de révéler à Daniel, qu’après son retour à Jérusalem, son peuple allait continuer à pécher et connaître encore trois périodes de châtiment, avant qu’il mette définitivement fin à ses péchés, et que les prophéties le concernant soient accomplies : une de sept semaines, puis une de soixante-deux semaines, au bout desquelles Jean-Baptiste et Jésus accompliront leur ministère, puis une semaine. Cette dernière, qui s’accomplira à la fin des temps, concernait la postérité spirituelle d’Abraham, dont Daniel et tous les hommes de Dieu font partie. Suivant la prophétie d’Esaïe 44 :28 et 45 :13, c’est Cyrus qui allait prononcer cette parole, autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem, pour rebâtir la ville et le Temple : « Il dira de Jérusalem : Quelle soit rebâtie ! Et du Temple : Qu’il soit fondé ! » Et encore : « C’est moi qui ai suscité Cyrus dans ma justice et j’aplanirai toutes ses voies ; il rebâtira ma ville, et libérera mes captifs, sans rançon ni présent, dit Jéhovah des armées ».

Lorsque Cyrus fit monter Darius le Mède sur le trône de Babylone, en 571 av.n.ère, ce dernier avait 62 ans ; l’année suivante, en 570, année où Daniel reçut la prophétie des soixante-dix septénaires, il mourut âgé de 63 ans. Entre temps, son père étant venu à mourir, Cyrus était monté sur le trône de Perse. Suivant Xénophon, Cyrus avait épousé la fille de Darius, et celui-ci, n’ayant pas d’héritier mâle, avait donné comme dot à sa fille la Médie toute entière. C’est ainsi que Cyrus devint, en 570 av.n.ère, roi de l’empire Mèdo-Perse, qui englobait l’empire Babylonien. Sa première année de règne était, suivant la manière de compter les règnes dans l’Ecriture, l’année 569 av.n.ère (et non pas 568). C’est au début de 569, qu’il publia son édit autorisant les Juifs à retourner en Palestine, pour rebâtir Jérusalem et son Temple. Cette même année, au septième mois, tous les Juifs de retour au pays s’assemblèrent à Jérusalem ; ils relevèrent l’Autel des holocaustes et rétablirent le culte rituel. L’année suivante, 568 av.n.ère, 2ème année de Cyrus, au second mois, ils commencèrent à poser les fondements du Temple.

Mais : « Les gens du pays découragèrent le peuple de Juda ; ils l’intimidèrent pour l’empêcher de bâtir, et ils gagnèrent à prix d’argent des conseillers pour faire échouer son entreprise. Il en fut ainsi pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu’au règne de Darius, roi de Perse. Alors s’arrêta l’ouvrage de la Maison de Dieu à Jérusalem, et il fut interrompu jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse. » : Esdras 4 :1-5 et 4 :24. C’est alors que Dieu abandonna son peuple pour la première période de châtiment, celle des sept « semaines » : Ayant abandonné la reconstruction de son Temple, Dieu l’abandonna, ainsi que le prophète Aggée en rendit témoignage. L’année solaire servant de base à notre calendrier est l’année tropique, qui vaut 365 jours, 5 heures, 48 minutes, 45 secondes. Multipliés par 49, cela fait 17.896 jours, 20 heures, 48 minutes, 45 secondes. Par contre 360 multipliés par 49 font 17.640 jours, soit 256 jours, 20 heures, 48 minutes, 45 secondes de moins. Par conséquent, les sept « semaines » d’années de 360 jours correspondent à 48 de nos années, trois mois, 18 jours, 3 heures, 11 minutes, 15 secondes. C’est la valeur du temps séparant l’interruption des travaux en la deuxième année de Cyrus, de leur reprise, le 24ème jour du neuvième mois de la deuxième année de Darius le Grand. La date d’accession de Darius le Grand au trône de l’empire Perse : 522-521 av.n.ère, est certaine et acceptée par tous les historiens. Il accéda au trône dans les derniers mois 522, et selon l’Ecriture, sa première année de règne est 521. Son histoire est trop bien connue, suite à ses célèbres combats contre les Grecs, pour qu’on puisse mettre en doute la date du début de son règne. Il n’en est pas de même en ce qui concerne Cyrus et son fils Cambyse. Si nous nous référons aux ouvrages historiques modernes, Cyrus aurait conquis Babylone en 539, sa première année de règne serait 538, et il serait mort en 529, après avoir régné 9 ans à Babylone. Son fils Cambyse serait alors monté sur le trône et serait mort en 522, à son retour d’Egypte. L’usurpateur Gaumata régna alors sept mois, jusqu’au moment où, toujours en 522, il fut tué par Darius et six autres conjurés. Ces dates, à l’exception de celles ou moururent Cambyse et Gaumata, sont hypothétiques et sujettes à controverse, car les détails donnés sur Cyrus par les historiens grecs sont contradictoires : Hérodote le fait mourir vaincu par Tomyris, reine des Massagètes ; Ctésias dit qu’il périt vainqueur des Derbices ; Lucien le fait mourir dans son palais, de vieillesse et de chagrin. Quant au Canon de Ptolémée et aux inscriptions cunéiformes : les contrats d’intérêts privés datés de chacune des années de règne des princes babyloniens, la chronique dite de Nabonide, bien tardive, disant que Cyrus n’a régné que neuf ans, aucune de ces sources n’est crédible, car après avoir régné ce temps à Babylone, il fit de Suse la principale capitale de son empire, puis d’Ecbatane, probablement comme résidence d’été (549 ?).Pour l’histoire de la Perse, Ctésias est le plus crédible, car il vécu à la cours d’Artaxercès, et avait à sa disposition le livre des Chroniques des rois de Perse, dont parle le livre d’Esther. Or, contant la mort de Cyrus, il écrit : « … ayant achevé ces paroles, il mourut de sa blessure, après un règne de trente ans » : Livre VIII. Et sur la durée du règne de Cambyse, fils et successeur de Cyrus, il écrit : « Etant allé à Babylone, tandis qu’il s’amusait à doler un morceau de bois avec un couteau, il se blessa le muscle de la cuisse. Il en mourut le onzième jour, après un règne de 18 ans » : Livre XII. Par conséquent, entre le commencement du règne de Cyrus le Grand et celui de Darius le Grand, il s’est écoulé 48 ans exactement.

(Selon le prophète Aggée, c’est le 24ème jour du neuvième mois de la seconde année de Darius, que pierre sur pierre commença à être mise sur les fondements du Temple, soit le 28 novembre 520 av.n.ère. Reculons dans le temps de 48 ans, 3 mois, 18 jours, trois heures, 11 minutes, 15 secondes, et nous arrivons au matin du 10 août 568 av.n.ère, en la deuxième année de Cyrus le Grand : jour qui correspond cette année-là au 16 du 5ème mois de l’année sacrée juive. C’est donc ce jour-là que débutèrent les sept « semaines » de châtiment, pour se terminer le 28 novembre 520 av.n.ère. (Dans mon ouvrage : « Ces paroles seront tenues secrètes jusqu’au temps de la fin, j’ai tapé 468 au lieu de 568, à corriger donc.) Je souligne qu’en avançant dans le temps à partir d’Adam, au lieu de reculer dans le temps depuis Darius, je suis arrivé à la même date !

Les soixante-deux « semaines » : Selon les récits de l’Ecriture, elles commencèrent le 1er Nissan de la trente-troisième année d’Artaxercès, quand Dieu abandonna son peuple jusqu’au miracle qui fit naître Jean-Baptiste. Ce fut douze siècles après la sortie d’Egypte des fils d’Israël. La première année d’Artaxercès est 465 av.n.ère, quoiqu’en disent les T.J. et d’autres, qui interprètent faussement la prophétie. Sa 33ème année est donc 433 avant n.ère. Durant les douze années qui précèdent, Néhémie parvint à maintenir le peuple dans les voies divines. Mais en la douzième année, au retour de son bref séjour à Suse, ce fut pour constater que pendant son absence, le peuple s’était de nouveau écarté des voies divines, que le mal était enraciné dans son cœur, et qu’il était sans remède. Et il pria Dieu de ne pas le tenir responsable de l’iniquité d’Israël. Cette même année il fut assassiné, de même que Zacharie, fils de Bérékia. C’est ainsi qu’avec le commencement de la 33ème année d’Artaxercès longue main, Dieu abandonna son peuple pour la seconde période de châtiment, et que débutèrent les soixante-deux semaines de la prophétie. En 433 av.n.ère, le 1er Nissan commença avec le coucher du soleil du 6 mars, heure où débuta le 7 mars selon l’Ecriture. 7x62=434x360=156.240 jours. Mais 434 de nos années tropiques font 158.515 jours, 2 heures, 37 minutes, 30 secondes. C’est-à-dire 2275 jours, 2 heures, 37 minutes, 30 secondes de plus. Ce nombre converti en années tropiques nous donne 6 ans, 83 jours, 15 heures 45 minutes 30 secondes. Déduis de 434 de nos années, nous obtenons 427 ans, 281 jours, 14 heures, 3 minutes, 15 secondes. Compté à partir du coucher du soleil du 6 mars 433 av.n.ère, nous aboutissons au 13 décembre, 21ème jour du 9ème mois, de l’année sacrée de l’an 6 av.n.ère. C’est le 24ème jour du neuvième, en la 2ème année de Darius, quand pierre sur pierre commença à être mise sur les fondements du Temple, que Dieu fit dire par Aggée, le prophète, que dès ce jour il répandrait de nouveau sa bénédiction sur son peuple, mettant ainsi fin aux sept premières semaines de châtiment de la prophétie. Au début des temps messianiques, Jean-Baptiste fut la première pierre posée sur le fondement du Temple spirituel de la vision d’Ezéchiel, fondement constitué par les anciens prophètes ! Aucun doute, c’est le 24ème jour du 9ème mois, soit le 16 décembre de l’an 6 av.n.ère, que l’ange Gabriel annonça la naissance du premier oint. Ce même jour, son service étant accompli, Zacharie retourna chez lui ; c’est ainsi qu’il fut engendré le soir du 16 décembre de l’an 6 av.n.ère. 270 jours plus tard naissait Jean-Baptiste, dans la nuit du 11 au 12 septembre de l’an 5 av.n.ère, jour qui correspond au 1er jour du 7ème mois. Or, souvenons-nous, c’est le 1er jour du septième mois, qu’au retour de la captivité, les fils d’Israël recommencèrent à offrir l’holocauste perpétuel ! Cette date de la naissance de Jean-Baptiste est donc certaine.

Le 1er jour du 6ème mois de grossesse d’Elisabeth, jour correspondant au 15 mai de l’an 5 avant n.ère, l’ange Gabriel annonça la naissance de Jésus. Il fut engendré en juin. 270 jours plus tard, dans la nuit du 6 au 7 mars de l’an 4 avant notre, 1er des sept derniers jours du 12ème mois de l’année sacrée 5 av.n.ère, Jésus naquit. En effet, Jésus devait être présenté au Temple le 14 Nissan (et non pas le 10) de l’an 4 av.n.ère, jour du choix de l’agneau pascal (les Juifs ont falsifié la date du choix de l’agneau, comme du Grand jour des Expiations. L’une et l’autre ont été avancées de 4 jours). Or, selon la loi, il devait être présenté au Temple le 41ème jour de sa naissance. Par conséquent, le 14 Nissan de l’an 4 av.n.ère correspondait au 41ème jour de sa naissance. En l’an 4 avant notre ère, le 1er Nissan correspondait au 3 avril, et le 14 débuta au coucher du soleil du 15 avril. Ce fut donc le 16 avril, (14 Nissan), que Jésus fut présenté au Temple. Ce jour était le 41ème de sa naissance. Jésus est donc né dans la nuit du 6 au 7 mars de l’an 4 avant notre ère, peu de temps avant la mort d’Hérode. (Pour toutes les évidences historiques concernant la mort d’Hérode et le massacre des enfants de Bethléhem, la fuite en Egypte et le retour à Nazareth, voir mon ouvrage sur l’Evangile, en corrigeant la date de naissance de Jésus et celles qui s’y rapportent, je n’ai constaté cette falsification que ces derniers jours. Ceci dit, revenons à la suite de la prophétie.)
Le peuple chef viendra (l’assemblée des nations, unies dans l’O.N.U.) et durant une semaine (la soixante-dixième), il renforcera un pacte avec les multitudes (les peuples et nations : la mondialisation du commerce et de la Finance) Et au cours de la (seconde) moitié de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l’offrande (du reste des élus). Sous l’aile des abominations (la protection des puissances financière de la haute finance mondialiste), il provoquera la désolation de ton peuple (sa dispersion dans le monde), détruira la ville (le peuple) et le Sanctuaire (que constituait pour Dieu les élus pour le règne avec Christ). Parvis et enceinte (du Temple spirituel de la vision d’Ezéchiel) seront néanmoins rebâtis dans la détresse de ces temps. Car il est décrété que les dévastations dureront jusqu’au terme de la guerre (du grand jour du Dieu tout-puissant) jusqu’à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur. Sa fin arrivera comme une inondation (soudainement).
(Cette vision prophétique confirme en tout point les précédentes)


La grande vision de la prophétie du nord contre le midi

En la cinquième année de Cyrus (3528-565 av.n.ère, et non pas en la 3ème année !), une parole fut révélée à Daniel, qui avait été nommé Belschatsar. Cette parole est véritable, et elle annonce une grande guerre (celle du Seigneur et des anges de Dieu contre les puissances spirituelles maléfiques, afin d’établir ou renverser les dominateurs du trône de David : Apocalypse 12 : 7). Il fut attentif à la parole et prêta attention à la vision.
En ces jours-là, moi Daniel, je fus dans le deuil pendant trois semaines de jours (Daniel avait appris que la reconstruction de Jérusalem et du Temple était interrompue). Je ne mangeai aucun met délicats, il n’entra dans ma bouche ni viande ni vin, et je ne m’oignis pas jusqu’à ce que les trois semaines de jours fussent écoulées. Le vingt et unième jour, j’étais moi-même sur le bord du grand fleuve Euphrate (il traversait Babylone et figure tous les peuples rassemblés dans l’ONU.), lorsque, levant les yeux, je vis un homme vêtu de lin, et ayant sur les reins une ceinture d’or pur (Jésus ; il a été éprouvé comme l’or, par son sacrifice). Son corps était comme un œil en pierre de Tharsis (sa couleur rappelle celle de l’or ; l’œil désigne le but de son apparition au-dessus des peuples, et la pierre de Tharsis le culte du veau d’or. Cela signifie qu’il apparaît pour anéantir le pouvoir de l’argent, devant lequel se prosternent le peuple de Daniel et le monde.) Sa face était comme celle de l’éclair (celui-ci désigne l’épée de Dieu en action sous le soleil, et cela signifie qu’il apparaît pour exécuter les jugements de Dieu), et ses yeux comme une flamme de feu (il va opérer une destruction totale, définitive, comme par le feu). Ses bras et ses pieds étaient comme un œil d’airain poli (son but étant de débarrasser le peuple de Daniel et le monde des injustices, et des crimes engendrés par l’amour de l’argent). Et ses paroles comme le bruit d’une multitude (proclamées dans tous les peuples, par la multitude annonçant l’Evangile éternelle du premier ange de l’Apocalypse : 14 :6-13). La vision se situe en la dernière 50ème année, venant après les cycles de 49 ans, de la dernière génération : 2006 de n.ère, quand commencent les six mois et sept temps de la Parousie de Jésus pour juger les habitants de la terre : 27 octobre 2006.
Moi Daniel, je vis seul la vision : les hommes qui étaient avec moi ne virent pas la vision, mais une grande crainte tomba sur eux et ils s’enfuirent pour se cacher (Daniel représente les serviteurs de Dieu, ils sont les seuls à comprendre la vision, et quand ils en parlent, leurs compagnons, effrayés, s’écartent d’eux). Moi donc, je suis resté seul à regarder cette grande vision. Il ne restait en moi aucune force. Mon visage changea de couleur, je devînt blême, sans garder la moindre vigueur (c’est une vision du jugement du grand jour de Dieu ; il concerne avant tout son peuple, et Daniel l’a compris : car il s’agit maintenant de l’exécution de ce qui fut annoncé en résumé par les précédentes visions.) J’entendis le son de ses paroles, et comme j’entendais le son de ses paroles, je tombai évanoui, la face contre terre. Et voici qu’une main me toucha, et je me redressai sur mes genoux et les paumes de mes mains. Gabriel me dit : Daniel, homme bien-aimé, sois attentif aux paroles que je vais te dire et tiens-toi debout à la place où tu es (au bord de l’Euphrate : dans le monde « là où est le trône de Satan », mais sans en faire partie). Car maintenant je suis envoyé vers toi. Quand il m’eut ainsi parlé, je me tins debout en tremblant. Et il me dit : Ne crains pas Daniel, car dès le jour où tu as pris à cœur de comprendre et de t’humilier devant la face de ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que moi-même je suis venu. Mais le chef de la Perse (le chef des démons qui tentait de faire obstacle à l’empire Perse), s’est dressé contre moi, et je suis resté là auprès des rois de Perse pendant vingt-et-un jours. Mais Michaël, le grand chef (Jésus, le Fils de Dieu) est venu m’aider. Personne ne m’aide contre eux (les sept têtes de la bête de l’Apocalypse, les chefs des démons), si ce n’est Michaël, votre chef. Et moi-même, en la première année de Darius le Mède (à la chute de Babylone), j’étais auprès de lui pour l’aider et le soutenir. Comprends-tu pourquoi c’est seulement maintenant que je suis venu vers toi ?
(C’est cela que les serviteurs de Dieu devaient comprendre, quand ils ne voient pas aussitôt leurs prières exaucées ! Il y a dans les lieux célestes, la demeure des esprits, une guerre titanesque entre le Fils de Dieu et ses anges, et Satan et ses anges, afin que les évènements sur terre évoluent dans la direction voulue par Dieu. Michaël est le nom de guerre du Fils de Dieu, c’est un nom en forme de défi : « Qui prétend être l’égal de Dieu ? », sous entendu : « que je le combatte ! » Or, si même lui dû se faire aider par l’ange Gabriel pour faire s’écrouler l’empire Babylonien et le donner aux Mèdes et aux Perses ; si Michaël, le Fils de Dieu, dû venir aider Gabriel contre le démon de la Perse, qui tentait d’empêcher Gabriel d’aller révéler les événements derniers à Daniel, combien grande doit être la puissance de Satan et des anges maléfiques! Nous l’avons vu en partie avec l’histoire de Job ! Les serviteurs de Dieu ne doivent pas se décourager, ni penser que Dieu les a abandonnés, si leurs prières tardent à être exaucées. Il y a ici une révélation particulière, car si « trois semaines de jours » désignent 21 « jours de 24 heures », ils peuvent en plus, au sens allégorique de l’Ecriture, désigner 21 années. Or Daniel figure les serviteurs de Dieu et il prie, parce que Jérusalem et son Sanctuaire sont détruits. 2014 est la 21ème année depuis que les assemblées chrétiennes, fondées partout dans le monde par les serviteurs de Dieu se sont détruites. C’était au 7ème mois 1995. Or, la reconstruction du Temple de Jérusalem annonce la conversion d’un reste des élus, la seconde pêche miraculeuse, et celle de Jérusalem la naissance du peuple nouveau-né, qui naîtra « en un seul jour » : Esaïe 66 : 8. C’est-à-dire la conversion à Christ du « reste » des élus et d’une multitude de tous les peuples.
Depuis 1972, quand ils ont reçu la compréhension du livre d’Ezéchiel, les serviteurs de Dieu savent que Dieu est en colère contre son peuple, à cause de l’abomination, du culte du veau d’or qu’il pratique, et que Dieu va le livrer à la désolation. De plus, quand cela aura lieu, Ezéchiel leur a appris qu’un fuyard viendra le leur annoncer, à une date précise, car c’est alors que la reconstruction de la  « Maison de Dieu » et de «Jérusalem » débutera. Cette date, falsifiée par les docteurs Juifs, je l’ai retrouvée : le dix du neuvième mois, 4 mois après la destruction de Jérusalem et du Temple. C’est le temps qu’il fallait pour aller de Jérusalem à Babylone. Or, le nombre 4 désigne allégoriquement une totalité de choses. A cause de l’opposition des esprits méchants, tous les serviteurs de Dieu dispersés dans le monde ne verront pas arriver le fuyard à cette date, transposée au temps de la fin. Cela dépend des circonstances personnelles dans lesquelles se trouvent les serviteurs de Dieu, des conditions de vie de chacun ; celles-ci ne sauraient être les mêmes pour tous, vu les disparités qu’il y a entre les peuples et le vécu de chacun. Par conséquent, cela dépend aussi des armes, que les esprits méchants peuvent utiliser contre l’un ou l’autre, pour empêcher le fuyard d’arriver le jour où le serviteur de Dieu l’attend. De plus, selon la clé des nombres, 3 désigne une totalité désignant toute l’humanité, comme le nombre 18, trois fois 6, pour désigner les trois races d’hommes qui naissent sur terre. Ces « trois semaines  de jour », quand elles désignent des jours de 24 heures, entrent dans le calcul du retard des événements, annoncés par les trois nombres cités par Gabriel, à la fin de la vision qui nous occupe.)
Je viens pour te faire connaître ce qui doit arriver à ton peuple à la fin des jours, car la vision concerne encore ces jours-là. Je vais te faire connaître ce qui est caché dans le livre de la vérité ; puis je m’en irai combattre le chef de la Perse, et voici, quand j’aurai fini (de protéger la Perse, figurant les assemblées d’Asie de l’Apocalypse, fondées par les serviteurs de Dieu ; ce fut en 1995), le chef de Javan (Satan) viendra (pour anéantir les assemblées). Tandis qu’il m’adressait ces paroles, je tournai la face vers le sol et je restai muet. Et voici, l’homme toucha mes lèvres. J’ouvris la bouche pour parler et je dis à celui qui se tenait devant moi : Mon Seigneur, la vision m’a rempli d’effroi, et j’ai perdu toute vigueur. Comment le serviteur de mon Seigneur, que je suis, pourrait-il parler à ce Seigneur que voilà, alors que dès maintenant, plus aucune force n’existe en moi, il ne me reste plus de souffle ! Celui qui avait l’apparence d’un homme (Jésus) me toucha de nouveau et me fortifia. Il me dit : Ne crains pas homme bien-aimé, que la paix soit avec toi ! (Le jugement ne concerne pas les serviteurs de Dieu fidèles!) Courage ! Courage ! Pendant qu’il parlait, je repris des forces, et je dis : Que mon Seigneur parle, car tu m’as fortifié.
Je vais maintenant te révéler la vérité : Voici, trois rois s’élèveront encore pour la Perse (et non pas quatre, et le troisième amassera plus de richesses que tous les autres. Quand il sera puissant par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Javan, mais il s’élèvera dans celui-ci un vaillant roi (Alexandre le Grand), qui exercera une grande domination et agira selon son bon plaisir (ce fut quand la domination du trône de David lui fut donnée, et qu’il épargna Jérusalem et son peuple, à la grande déception de ses généraux et de ses troupes, qui espéraient faire un grand butin). (Ces trois rois, qui succéderont à Cyrus, sont Cambyse, fils de Cyrus, Darius le Grand, et Xercès, l’Assuérus du récit d’Esther. L’ange passe sous silence le mage Gaumata qui, profitant de l’absence de Cambyse, en campagne en Egypte, s’empara du trône en faignant d’être Smerdis (Bardya en perse), autre fils de Cyrus. Il ne régna que sept ans et fut tué par Darius et six autres conjurés. Xercès amassa d’immense richesses et, nous l’avons vu dans le VI° tome avec le récit d’Esther et Mardochée, « il souleva tout contre le royaume de Javan », c’est-à-dire contre la Grèce. Xercès prépara effectivement, à partir de 483 av.n.ère, une gigantesque expédition contre les Grecs. L’invasion, déclenchée en 481, aboutit au désastre de Salamine et à la retraite de Xercès. Ce fut le début du déclin du quatrième empire qui domina sur le trône de David. Cette défaite marqua le départ de l’ange Gabriel, qui cessa de combattre le chef des démons qui tentaient de renverser l’empire auquel Cyrus donna naissance.)
Lorsqu’il se sera élevé (Alexandre), son royaume se brisera (Alexandre mourut) et sera partagé aux quatre vents des cieux. Ce ne sera plus alors comme lorsqu’il régnât sur le royaume, car celui-ci n’appartiendra pas à ses descendants ; il sera déchiré et donné à d’autres qu’à eux. (Alexandre ne laissa qu’un fils posthume et son royaume fut déchiré par les guerres entre ses généraux qui se partagèrent l’empire, et donné à d’autres que ses descendants : La Macédoine, la Thrace, la Syrie et l’Egypte. La domination du peuple de Daniel passa alors successivement du royaume du midi à celui du nord, de l’Egypte à la Syrie, et inversement. Le roi du midi (l’Egypte) deviendra fort, mais un de ses chefs sera plus fort que lui, et dominera : sa domination sera puissante. (Le roi du midi : Ptolémée Lagus, fondateur de la dynastie des Ptolémées. Il était en grande faveur auprès d’Alexandre, car il se distingua par sa bravoure et son habileté militaire dans la campagne de l’Inde. Après la mort d’Alexandre, il se fit donner le gouvernement de l’Egypte, et se rendit maître de la Syrie, de la Phénicie, et de la Judée en 320 avant n.ère, après avoir réussi à s’emparer de la plus grande partie de l’Asie. Au bout de quelques années ils s’uniront, et la fille du roi du midi ira vers le roi du nord pour sceller l’alliance.
(Le roi du midi était alors Ptolémée Philadelphe, le plus jeune fils du précédent. Le roi du nord était Antiochus II Théos, petit-fils de Séleucus 1er. Sous le règne de son père, Antiochus 1er Soter, le roi du midi, Ptolémée Philadelphe, avait repris les hostilités contre le royaume du nord, et à la mort de ce dernier, en 261 av.n.ère, Antiochus continua la lutte. Après huit années de combats, comme une grande partie de ses possessions d’Asie Mineure, dont la Palestine, était tombées au pouvoir des Egyptiens, le roi du nord, pour acheter la paix, consentit, en 249 av.n.ère, à répudier sa femme Laodice, afin d’épouser Bérénice, fille de son vainqueur, et s’engagea à laisser le trône, non pas aux fils de sa première femme, mais aux descendants de Bérénice. Le traité de paix rendit la plus grande partie du pays d’Israël, dont la Judée, au royaume du nord.) Elle ne conservera pas la force de son bras, celui qui a été son soutien en ce temps-là (au temps de l’alliance) car son bras ne subsistera pas ; Elle-même sera livrée avec ceux qui l’ont amenée et son enfant. (Après la mort de Ptolémée Philadelphe, père de Bérénice, Antiochus Théos répudia celle-ci et reprit Laodice, sa première femme. Bérénice ne conserva donc pas « la force de son bras ». Mais Laodice, une fois rétablie sur le trône, se vengea de l’affront qu’elle avait subi, et empoisonna son mari. C’est ainsi que son « bras ne subsista pas ». Et Laodice ne s’arrêta pas là, elle fit aussi périr Bérénice, son jeune fils, et tous les Egyptiens qui l’avaient accompagnée en Syrie. La prophétie, écrite quatre siècles plus tôt, est d’une précision époustouflante !)
Un rejeton de ses racines (à Bérénice) s’élèvera à sa place (son frère) ; il s’avancera contre l’armée du roi du nord et entrera dans ses forteresses (les temples). Il agira contre eux et vaincra. Il enlèvera même et transportera en Egypte leurs dieux et leurs images de fonte, leurs objets précieux d’or et d’argent. Puis il restera quelques années éloigné du roi du nord. Celui-ci viendra alors dans le royaume du midi, mais devra retourner dans son pays. (« Un rejeton de ses racines » : son frère Ptolémée Evergète, qui succéda à son père Ptolémée Philadelphe. Il attaqua Séleucus Gallinicus, fils et successeur d’Antiochus Théos. Il fit périr Laodice, s’empara de la plus grande partie de la Syrie et de la Cilicie, pilla les temples et rappelé en Egypte par une sédition qui s’était élevée en son absence, Ptolémée y rapporta un riche butin, dont 2500 statues d’idoles parmi lesquelles se trouvaient celles que Cambyse avait autrefois rapportées d’Egypte. Séleucus II Gallinicus chercha plus tard à prendre sa revanche et entreprit une expédition contre l’Egypte, mais sa tentative échoua. C’est sous son règne que l’empire Séleucide se démembra ; son frère, Antiochus Hiérax, se créa un royaume en Asie Mineure ; la Perse reprit son indépendance avec Arsace ; la Bactriane fit de même avec Théodore. Il fut enfin vaincu par les Parthes et l’on dit qu’il mourut prisonnier, mais sa fin est mal connue.).
Ses fils (Séleucus III et Antiochus III, surnommé le Grand) se mettront en campagne et rassembleront une grande multitude de troupes. L’un d’eux s’avancera, se répandra comme un torrent, débordera, puis reviendra. Il se lèvera encore pour la guerre et ira dans la forteresse. (Séleucus III étant mort pendant les préparatifs de l’expédition, Antiochus poursuivit seul la guerre contre Ptolémée Philopator, fils d’Evergète. S’étant avancé jusqu’à la ville de Dura, près de Césarée, il accorda au roi d’Egypte une trêve de quatre mois, puis recommença la guerre, s’empara de la Palestine et de la Phénicie et arriva devant la ville de Raphia et entra dans son temple (la forteresse), sur les frontières de l’Egypte.) Le roi du midi s’irritera. Il lèvera une grande multitude, sortira de son pays, et fera la guerre contre lui. Et la multitude du roi du nord sera livrée dans sa main. Il fera tomber des myriades d’hommes, sa multitude sera fière et son cœur s’enflera d’orgueil, mais il ne vaincra pas. Car le roi du nord reviendra et rassemblera une multitude plus nombreuse que la première.
(Voyant les succès de son adversaire, Ptolémée Philopator secoua son apathie, et à la tête d’une armée nombreuse (forte aux dires de Polybe de 70.000 hommes, 5000 cavaliers et 73 éléphants) défit complètement Antiochus III à la bataille de Raphia, où 10.000 Syriens perdirent la vie et 5000 furent faits prisonniers. Mais Ptolémée Philopator ne poursuivit pas ses avantages ; indolent et voluptueux, son orgueil satisfait, il se hâta de faire la paix avec Antiochus. Mal lui en prit, car des années plus tard, Antiochus III allait prendre une revanche éclatante sur l’Egypte.) Au bout d’un certain nombre d’années, il (Antiochus) se mettra en marche avec une grande armée et un train considérable. En ce temps-là, beaucoup de gens s’élèveront contre le roi du midi, et le roi du nord viendra, il élèvera des terrasses et prendra une ville fortifiée (Sidon) ; les bras du Midi (ses soutiens) ne tiendront pas, pas plus que sa troupe d’élite ; rien ne pourra résister. Celui qui aura marché contre lui (le roi du nord) fera tout ce qui lui plaira, et personne ne tiendra contre lui. Il se proposera d’arriver avec toutes les forces de son royaume (pour s’emparer de l’Egypte), mais il s’arrêtera dans le plus beau des pays (la Palestine), exterminant tout ce qui tombera sous sa main (les égyptiens restés dans le pays). Alors, pour conclure la paix avec le roi du midi, il lui donnera sa fille pour femme, dans l’intention d’amener sa ruine, mais cela n’aura pas lieu, cela ne réussira pas. Il tournera alors ses vues du côté des îles, et il en prendra plusieurs, mais un chef mettra fin à l’opprobre qu’il voulait lui attirer, et le fera retourner chez lui. Il se dirigera alors vers les forteresses de son pays, mais il chancellera, il tombera, et on ne le trouvera plus.
(Quatorze ans après la bataille de Raphia, après avoir terminé des guerres heureuses en Perse et en Asie Mineure, Antiochus III le Grand tourna de nouveau ses armées contre l’Egypte, sur qui régnait Ptolémée Epiphane, âgé de cinq ans. Et il reconquit toutes les provinces qu’il avait perdues. Il profita des insurrections qui avaient éclaté en Haute Egypte, et avait pour allié dans cette nouvelle expédition Philippe de Macédoine. La ville fortifiée qu’il prit est Sidon, que défendait le général égyptien Scopas ; celui-ci, contraint par la famine, se rendit aux Syriens. Après la prise de Sidon, Antiochus poursuivit les Egyptiens à travers toute la Palestine et remporta dans la même année, une éclatante victoire sur les troupes d’élites égyptiennes à Panéas, au pied de l’Hermont. Au témoignage de Tite-Live, Antiochus voulait envahir l’Egypte avec toutes ses troupes, mais les Romains, qui avaient déjà empêché Philippe de Macédoine de lui fournir une aide efficace, s’opposèrent à ce dessein. C’est ainsi qu’il s’arrêta « dans le plus beau des pays », et dut se contenter de nettoyer la Palestine des Egyptiens qu’elle contenait. Recourant alors à la ruse, il conclut la paix, à la condition que sa fille Cléopâtre, épouserait le jeune Ptolémée ; il espérait ainsi avoir un pied en Egypte pour y pénétrer et s’en rendre maître plus tard. Mais Cléopâtre, en prenant parti pour son mari fit tout manquer. L’année suivante, Antiochus le Grand entreprit par terre et par mer une campagne au cours de laquelle il s’empara de plusieurs îles : Rhodes, Samos, etc. ainsi que des côtes de l’Asie Mineure ; il s’empara même de la Macédoine, malgré la présence romaine. Poussé par les conseils d’Anibal, qui s’était réfugié à sa cour, il entra en guerre contre les Romains. Après plusieurs défaites, il fut complètement battu par Scipion l’Asiatique (le « chef » du vs 18), à la bataille de Magnésie du Sipyle, en Lydie. Ayant été fait prisonnier, il dû accepter un traité très dur ; payer un énorme tribut, donner des otages, dont son second fils, qui devait devenir plus tard Antiochus V Epiphane, et céder une partie de son empire. C’est alors, afin de se procurer l’argent nécessaire pour le tribut imposé par les Romains, qu’Antiochus entreprit de dépouiller les temples, et c’est en dépouillant un temple en Elymaïde, qu’il fût massacré, lui et ses soldats, par une poignée d’hommes indignés de son sacrilège. Nous sommes alors en 187 av.n.ère, 380 ans se sont écoulés depuis que Daniel écrivit cette prophétie, et jusque dans ses moindres détails, on peut suivre sa réalisation l’histoire profane en main.)
Après cela, des hommes violents parmi ton peuple se révolteront pour accomplir la vision, mais ils échoueront. (Il s’agit de la révolte des Asmonéens, c’est-à-dire des Macchabées, qui amena l’indépendance d’Israël. Les Juifs pieux ont véritablement cru à cette époque vivre la fin de la prophétie du nord contre le midi. C’est réellement « pour accomplir la vision » qu’ils se révoltèrent. C’est ce qui explique que les Juifs manipulèrent les paroles du prophète, afin de les faire concorder avec les évènements de ce temps-là. Pendant le règne d’Antiochus III le Grand, qui était bien disposé à l’égard des Juifs, beaucoup de villes hellénistes se créèrent en Palestine, mettant Juifs et Grecs en contact étroit, socialement et commercialement. Des idées et pratiques grecques se mirent à pénétrer dans le judaïsme, attirant surtout les membres de l’aristocratie et des classes aisées. Ils finirent par vouloir helléniser de force la Judée. Ils trouvèrent en Antiochus IV, qui poursuivait une politique d’unification nationale, un allié redoutable. Cette paganisation, favorisée par les grands prêtres Jason et Ménélaüs, amena la révolte des Macchabées. Cette rébellion, commencée par Mattathias, prêtre âgé de la famille des Asmonéens, fut poursuivie par ses cinq fils, dont le plus célèbre était Judas, appelé « Macchabée », le « Marteleurs », parce qu’il écrasait comme un marteau les ennemis du peuple Juif. Les uns après les autres, les Macchabées perdirent la vie dans la lutte contre les Syriens. Pour finir, en 142 av.n.ère, Simon, le dernier des Macchabées, chassa les Syriens de Jérusalem. La Judée, désormais indépendante, Simon fut élu grand prêtre et gouverneur civil avec le titre de prince du nouvel état Juif. Son fils Jean Hyrcan lui succéda. Celui-ci, profitant des querelles intestines syriennes étendit le royaume par des guerres de conquêtes sur toutes ses frontières. Avec ses descendants, le royaume s’étendit encore et finit par être aussi grand que celui de Salomon. Mais des querelles internes mirent fin à l’indépendance. La prophétie l’annonçait : « Mais ils succomberont » ! Et au cours d’une querelle civile entre les deux frères Aristobule et Hyrcan, l’un et l’autre demandèrent le secours de Rome. Après quelques péripéties, en 63 av.n.ère, Pompée marcha sur Jérusalem, la prit et conquit le pays. Ainsi apparut le nouveau « roi du nord », Rome dominant depuis longtemps sur la Syrie. Au midi, l’ennemi du roi du nord n’était plus l’Egypte, mais la Judée, Israël lui-même.
Celui qui possédera la domination fera venir un exacteur (collecteur d’impôts) dans la plus belle partie du royaume (en Israël) ; en quelques jours il sera brisé, mais ce ne sera ni par la colère ni par la guerre. (Il s’agit d’Octave, surnommé Auguste, petit-neveu de Jules César, qui l’éleva et l’adopta. Ce fut lui, en effet, qui chargea Quirinus, alors gouverneur de Syrie pour la première fois, de faire le recensement dans toute cette partie de l’empire, pour organiser la collecte des impôts ; ce recensement de tous les sujets de l’empire, ordonné en l’an 8 av.n.ère, qui commença par les citoyens romains, eut lieu en Palestine en l’an 4 avant notre ère (voir l’Evangile de Dieu). « En quelques jours il sera brisé, mais ce ne sera ni par la colère ni par la guerre ». Et César Auguste mourut en effet de maladie en quelques jours, à l’âge de septante-six ans. Il ne fut ni assassiné, tué par la colère, ni tué par la guerre.)
Un homme méprisé prendra sa place, sans être revêtu de la dignité royale. (Il s’agit de Tibère César. Puis, profitant de leur principale caractéristique commune, la prophétie saute les siècles et parle de l’autorité mondiale qui naquit en 1919 : la SDN. Suétone témoigne combien Tibère César était méprisé par tous, avant et après qu’Auguste l’associa au pouvoir en l’an 11 de notre ère. Pendant son séjour à Rhodes, où il vécut comme un simple citoyen, renonçant même à ses exercices ordinaires des armes et du cheval ; il quitta l’habit romain et se réduisit au manteau et aux sandales. Suétone écrit :  «Il resta près de deux ans dans ce état, de jour en jour plus odieux et méprisé, au point que les habitants de Nîmes détruisirent ses portraits et ses statues ». La prophétie dit qu’il accédera au pouvoir « sans être revêtu de la dignité royale » : Quand Auguste l’associa au pouvoir, il commença à régner, comme en témoignent les pièces de monnaie à son effigie, néanmoins c’est Auguste qui conserva « la dignité royale » jusqu’à sa mort. Tibère ne l’a reçut qu’en montant sur le trône en 14 de n.ère. Comme Tibère César, la Société des Nations ne reçut pas aussitôt le pouvoir sur le monde ; et elle fut longtemps méprisée par bon nombre de nations. Sans force militaire pour imposer ses résolutions, dès le début elle ne servit que d’instrument entre les mains des grandes puissances pour réaliser leurs ambitions. Après son éclipse, durant la seconde guerre mondiale, son pouvoir a grandi d’année en année jusqu’à nos jours.) Il formera des projets contre les forteresses (les religions), et cela pendant un certain temps. (Vu la célèbre déclaration des doits de l’homme, dont l’O.N.U. s’est faite la championne, on peut être surpris d’apprendre ce qui suit : Dans un article paru en 1977, sous le titre « Que se trame-t-il à l’O.N.U. contre la religion ? », faisant référence au journal anglais « The Guardian », on pouvait lire : « Certains accusent la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU. de ne pas respecter le but qu’elle s’est fixé. C’est ainsi que lorsque le représentant américain de cette commission est rentré de la session de 1976 à Genève, il était outré de ce qui s’était passé. Le 1er avril, il rendit publique une protestation très sévère. Il commença par dénoncer un projet de résolution sur la liberté religieuse, qui « prend petit à petit tournure et se présente comme un texte tortueux, conçu pour limiter la liberté de religion et les croyances personnelles, sous prétexte que la religion engendre l’intolérance, le racisme et le colonialisme (ce qui est en partie vrai, s’agissant des religions de ce monde), et qu’elle crée une menace pour la paix (…) et la sécurité de l’Etat. » Ce délégué, Léonard Gardment, affirma que la résolution, telle quelle est formulée actuellement (en 1976), «peut servir à saper la légitimité de toute organisation religieuse, et de toute pratique d’un culte, et même à rendre légale leur répression ». Il s’attaqua ensuite à une autre résolution adoptée en 1976 au cours de la session sur « le droit à la vie ». Il accusa cette résolution d’avoir le sens suivant : Si l’Etat affirme d’une façon ou d’une autre que sa sécurité est en jeu, (…) ou qu’il y a menace pour la paix, il peut, avec l’assentiment de la Commission des droits de l’homme de l’O.N.U., suspendre tous les autres droits humains, que ce soit la liberté d’expression, de pratiquer une religion, de se réunir ou d’émigrer, jusqu’au moment ou la menace pour « le droit à la vie », considéré comme suprême, sera passé ». M Gardment déplorait que cette résolution autorise ouvertement les crimes contre les droits de l’homme, du moment qu’ils sont commis au non de la paix et de la sécurité internationales. » Selon un communiqué publié le 1er avril 1976, par la délégation des Etats-Unis aux Nations Unies. En considération du sang versé à cause des fausses croyances religieuses, et vu ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, particulièrement avec les musulmans, ne serait-on pas tenter de trouver une justification à ces résolutions de l’organisation internationale, du moins en partie ? Quoi qu’il en soit, «l’homme méprisé » a «conçu des projets contre les forteresses », et en cela aussi la prophétie à vu juste.)
Etant dans son cœur hostile à l’alliance sainte (l’alliance en le sang du Christ, dans laquelle toute la chrétienté est entrée, y compris les Etudiants de la Bible et donc les Témoins de Jéhovah), il agira contre elle, puis retournera dans son pays avec de grandes richesses. Sans tenir compte de l’alliance conclue avec lui (donnant aux religions le statut d’associations sans but lucratif), il agira de ruse, se mettra en marche, viendra sans bruit (sans que ni le peuple ni les médias en soient informés) dans la plus riche province du pays (les USA), et aura le dessus avec peu de gens (les employés du fisc). Alors les deux rois chercheront dans leur cœur à se nuire, et auprès de la même table (le tribunal : le champs de bataille moderne), ils se diront des mensonges ; mais cela ne réussira pas, car la fin n’arrivera qu’aux temps fixés. Des navires de Kittim (puissances commerciales vivant de l’activité des « marchands du Temple ») viendront contre lui (le roi du nord), et il perdra courage. Il fera alors ce que n’avaient pas fait ses pères, ni les pères de ses pères, il redistribua butin, dépouilles et richesses.
(J’ignore ce qui s’est passé avec les autres religions et sectes de la chrétienté, mais voici comment, quatre ans après la réalisation de cette partie de la prophétie, le Collège central des Témoins de Jéhovah le révéla dans un article du « Réveillez-vous » du 8 janvier 1975, édition française : En 1971 la loi de l’Etat de New York sur l’impôt foncier fut amendée pour permettre aux municipalités de mettre fin aux exemptions d’impôt, dont bénéficiaient jusque-là les biens de certaines organisations sans but lucratif. Elle prévoyait que les sociétés ou organisations religieuses devaient être exemptées de l’impôt foncier. Les sociétés et les associations qui s’occupaient exclusivement de « Bibles, de Tracts, d’œuvres de bienfaisances et de missions », ou d’autres activités du même genre, pourraient être imposées si le gouvernement local en décidait ainsi. A la suite de cela, en juin de la même année, le conseil municipal de la ville de New York amenda la loi locale sur les impôts, afin de limiter le nombre d’associations exemptées de l’impôt foncier. Le 1er novembre, la commission municipale des impôts informa la Société Watchtower que ses biens seraient inscrits de nouveau sur le rôle du 1er janvier 1972 ! Elle affirmait que la Société n’était pas exclusivement religieuse et que ses biens à New York n’étaient pas utilisés à des fins religieuses. » C’est ainsi qu’en 1972, agissant avec ruse, sans bruit et sans tenir compte de l’alliance traitée avec lui, secrètement aussi, car seuls les dirigeants étaient au courant, le roi du nord, dans la plus riche province du pays, les U.S.A, étendit sa domination sur le peuple de Daniel, sur la Jérusalem infidèle moderne. Et celle-ci dut lui payer le tribut, comme dans le passé avec les six premiers dominateurs du trône de David. L’article poursuit en disant : « La Société fit opposition à cette décision arbitraire et entreprit de longues démarches pour que soit corrigée l’erreur commise au niveau de l’administration La Société rédigea un mémoire complet qui expliquait qu’elle est exclusivement religieuse. Plusieurs entretiens eurent lieu avec la commission des impôts, mais l’exemption n’ayant pas été accordée, la Société intenta un procès à la ville. Une première fois la cours suprême de New York donna tort à la ville, et jugea que les biens de la Société ne devaient pas être inscrits sur le rôle des impôts. La ville de New York fit appel, mais fut déboutée. Cependant la commission des impôts fut autorisée à faire appel à la cour d’appel de l’Etat de New York. Pour la troisième fois elle perdit son procès le 11 juillet 1974. Une semaine plus tard, le 18 juillet, le juge D.C. Pitt, de la cour suprême de l’Etat de New York, pour le comté de l’Ulster, prononça un jugement semblable. Il s’agissait des fermes de la Société. La ville de New York ne pouvait plus faire appel. Elle fut condamnée à rembourser à la Société l’argent reçu en impôt, ainsi que les intérêts et les frais. C’est ainsi que le septième dominateur, réalisant complètement la prophétie, « fit ce que n’avaient jamais fait ses pères, ni les pères de ses pères » : Il redistribua le butin (les impôts), les dépouilles (les frais), et les richesses (les intérêts).
Aux temps fixés (pour la fin : les derniers 42 mois), il arrivera de nouveau contre le midi, mais cette dernière campagne ne sera pas comme la première. Des troupes qui se répandront comme un torrent seront submergées et brisées devant lui (car son action contre les religions et sectes fera qu’un grand nombre abandonneront les assemblées religieuses) de même que le chef de l’alliance (Le Pape Benoît XVI et d’autres dirigeants des religions et sectes), car il fera cesser le sacrifice et l’offrande (des élus, sacrifiant leur vie au sein de leurs assemblées religieuses). Mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu (les serviteurs de Dieu et ceux qui se joindront à eux) tiendra ferme et agira, et les plus sages parmi eux donneront instruction à la multitude. Mais il en est qui succomberont, pour qu’ils soient épurés, purifiés et blanchis jusqu’au temps de la fin, car on ne sera pas encore aux termes fixés. Dans ce temps où ils succomberont, ils seront un peu secourus (par ceux qui se convertiront), mais plusieurs se joindront à eux par hypocrisie, car plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre (les dix vierges de la parabole de Jésus), se réveilleront, les uns pour la vie éternelle (les vierges sages), les autres (les vierges folles) pour l’opprobre et la honte éternelle.
A son retour (le roi du nord), il portera ses regards sur ceux qui auront abandonné l’alliance sainte (les chefs religieux) ; il séduira par des flatteries les traîtres à l’alliance sainte, puis, furieux contre l’alliance sainte il ne restera pas inactif. A la tête d’une grande armée (les autorités des nations), il emploiera sa force et son ardeur contre le midi. Des troupes se présenteront sur son ordre ; elles profaneront le Sanctuaire, la forteresse, et dresseront l’abomination de la désolation (dévoileront que son dieu était l’argent).
Quand au roi du midi, il s’engagera dans cette guerre avec une armée nombreuse et très puissante (ses nombreux et puissants bureaux d’avocats), mais il ne résistera pas, car on méditera contre lui de mauvais desseins. Ceux qui mangeaient des mets de sa table causeront sa perte ; ses troupes se répandront comme un torrent et les morts tomberont en grand nombre (ceux qui perdront la foi). Le roi du nord fera ce qu’il voudra ; il s’élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux, et il dira des choses incroyables contre le Dieu des dieux. Il n’aura égard ni aux dieux de ses pères, ni a la divinité qui fait les délices des femmes (Marie, la Reine du ciel) ; il n’aura égard à aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous. Toutefois, il honorera le dieu des forteresses (le veau d’or, le pouvoir de l’argent) sur son piédestal ; à ce dieu que ne connaissaient pas ses pères, il rendra des hommages avec de l’or et de l’argent, avec des pierres précieuses et des objets de prix, car il étendra sa main sur divers pays, et le pays d’Egypte n’échappera pas. Il se rendra maître des trésors d’or et d’argent et de toutes les choses précieuses de l’Egypte (de la finance et du commerce du monde). Les Libyens et les Ethiopiens seront à sa suite (deux pays se faisant face sur une ligne nord-sud ; ils désignent les deux hémisphères de la planète, le monde entier), et c’est avec le dieu étranger (le pouvoir de l’argent), qu’il agira contre les lieux fortifiés (les religions). Il comblera d’honneurs ceux qui le reconnaîtront, il les fera dominer sur plusieurs, et leur distribuera des terres pour récompense (pour exercer leur commerce). Il prospérera jusqu’à ce que la colère soit consommée, car ce qui est arrêté s’accomplira.
Aux temps de la fin, des nouvelles de l’orient (venant des serviteurs de Dieu : ils sont la lumière du monde)) et du septentrion (du monde dominé par Satan), viendront effrayer le roi du nord, et il partira avec une grande armée (les autorités des nations), pour détruire des multitudes (tous ceux qui se tourneront vers Dieu). Le roi du midi (Christ) se dressant contre lui, le roi du nord fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers et avec de nombreux navires (toute sa puissance) ; il s’avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera. Il entrera dans le plus beau des pays (le nouveau peuple de Dieu) et plusieurs succomberont (les hypocrites qui se seront joints à la multitude), mais Edom, Moab et les principaux des fils d’Amon seront délivrés de sa main (un reste des musulmans et des églises de la chrétienté, et donc la multitude de tous les peuples).
C’est en ce temps-là que se lèvera Michaël, le grand chef (le Fils de Dieu), le défenseur des enfants de ton peuple. Ce sera alors une époque de détresse, telle qu’il n’y en a pas eu depuis que les nations existent jusqu’à cette époque. Dans ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans le Livre de Vie seront sauvés. Ceux qui auront été intelligents (les serviteurs de Dieu) brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude (le reste des élus), brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. Toi Daniel, tiens secrètes ces paroles (incompréhensibles), scelle le livre jusqu’aux temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance ira croissante. Plusieurs seront purifiés, blanchis et épurés ; les méchants feront le mal et aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de l’intelligence (les justes) comprendront.
Moi, Daniel, je regardai et voici, deux hommes se tenaient debout (les deux témoins de l’Apocalypse, les serviteurs de Dieu), l’un en deçà du bord du fleuve, l’autre au-delà du bord du fleuve (partout dans le monde). L’un d’eux dit à l’homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve : Quand sera la fin de ces prodiges ? Et j’entendis l’homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve ; il leva vers les cieux sa main droite et sa main gauche (le serment est double ! La main droite concerne, le midi, le peuple de Dieu ; la main gauche le septentrion, ce monde) et il jura par celui qui vit éternellement, que ce sera dans un temps, deux temps et la moitié d’un temps (42 mois, à partir de la seconde moitié du septénaire de la fin.)
Lorsque la force du peuple saint (du peuple de Dieu, de la chrétienté donc) sera entièrement brisée, toute ces choses (qui concernent le peuple saint et ce monde) s’achèveront, depuis le temps où cessera l’holocauste perpétuel et où sera dressée l’abomination de la désolation (c’est-à-dire depuis le temps où les autorités du monde rendront visible l’abomination commise par le peuple de Dieu, moment où le reste des élus commenceront à quitter leurs assemblées religieuses : au début des derniers 42 mois) il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours : (jusqu’au 19 avril 2014). Heureux sera celui qui atteindra et arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours : 1er juin 2014). Mais selon Habacud 2 : 1-3, Ezéchiel 12 : 21-28 et l’apôtre Pierre en 2 Pierre 3 : 1-9, la fin a été différée !).
J’entendis, mais je ne compris pas, et je dis : Mon Seigneur, quelle sera l’issue de ces choses ? Il répondit : Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’aux temps de la fin ; tu te reposeras (Daniel mourut cette années-là : 3528-565 av.n.ère) et tu seras debout pour ton héritage à la fin des jours. (Depuis l’année où Daniel acheva son livre par la grande vision de la prophétie du nord contre le midi, année où il mourut âgé de 112 ans, en décembre 2014, 2576 ans se seront entièrement écoulés, soit 368 septénaires. Il reçut cette extraordinaire vision prophétique, qui dérangeait au plus haut point les rationalistes, depuis Porphyre jusqu’à Voltaire et consort, en la 7ème année du 504ème septénaire depuis Adam. Depuis que l’homme se détourna de Dieu pour se soumettre à Satan, en l’an 70 d’Adam, 6034 ans se seront écoulées, soit 862 (16) septénaires. Toutefois, Dieu ne tenant pas compte des 5 jours, 5 heures, 48 minutes, 45 secondes qui se sont rajoutées aux années d’après le déluge, depuis le début du Sabbat de Dieu, 4063 av.n.ère, jusqu’en décembre 2014, 6000 années de 360 jours se seront écoulées. Il manque donc 1000 ans au Sabbat de Dieu pour atteindre 7000 ans, qui est la durée exacte de chaque jour de la « semaine » de la Genèse.

Le 12 octobre 2014
Gaston Desmedt
desmedt.gaston@gmail.com


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