Aller manger dans un café est une chose tout à fait normal que tout être normal avait au moins fait une fois dans sa vie normale. C'est pourquoi Sofian envisagea normalement de tenter l'expérience. Mais comme Sofian était seul et n'aimait pas les foules, il décida plutôt d'opter pour un café peu connu, situé à l’extrémité de quartier. C'était la première fois qu'il allait dans un café seul après tout, il fallait commencer petit. La dernière fois, Miya l'accompagnait, mais cette fois-ci, il était seul face au cruel monde de la restauration. Cependant, sans le savoir, en choisissant ce café reculé et excessivement discret, Sofian avait sans le savoir pousser la difficulté de son aventure au maximum. En effet... – Bienvenue, Maître ! Sofian n'avait jamais, mais alors jamais, autant plisser les yeux. Tant d'interrogations tout à fait normales arpentaient à présent son esprit... Pourquoi est-ce que cette serveuse le saluait en s'inclinant autant ? Pourquoi est-ce qu'elle portait un uniforme aussi frivole ressemblant étrangement à celui d'une maid ? Pourquoi l'appelait-elle « Maître » ? Et surtout... pourquoi est-ce que cette longue chevelure blanche si caractéristique lui rappelait étrangement quelqu'un ? Par ce tsunami de « pourquoi » qui l'envahissait, Sofian ne pu que rassembler tout son courage et déclarer un élégant : – ...euuuh.... Sans doute habitué à ce genre de réaction hésitante, la serveuse se redressa dans un de ses plus beaux sourires professionnels, l'un de ceux qui se voulait le plus charmeur et réconfortant possible. Du moins, c'était l'idée au début, puisque le soudainement, la serveuse se figea, comme pétrifiée. Son si merveilleux sourire se crispa. Sofian écarquilla plusieurs fois des yeux, son cerveau ne cessait de l'ordonner de fuir, mais lui aussi ne pouvait bouger d'un millimètre. Client et serveuse restèrent un moment comme ça, immobiles, à attendre qu'une quelconque météorite n'achève ce moment on ne pouvait plus gênant. Cependant, la météorite se faisant un peu trop tarder, la serveuse craqua en premier et poussa un cri si aigu que tous les verres du café faillirent se briser. – S-S-S-SOFIAN ?!! – …. Camélia ?! Le duo était désormais au centre de l'attention. Situation Ô combien embarrassante pour Sofian qui n'aimait pas trop se faire remarquer à l'extérieur, mais Camélia Rozelia n'était pas non plus en reste ,plus rouge que du magma en fusion, capable uniquement de produire d'incompréhensibles onomatopées. – M... ! Qu... ! C... ?! s’essouffla t-elle désespérément. – Oh, il fait beau aujourd'hui ! tenta adroitement Sofian d’échapper à la réalité. – Alalalah, que se passe t-il ici ? Une troisième voix coupa court au calvaire des deux adolescents. Une jeune femme, d'environs 27 ans, aux cheveux étrangement rosées , vêtu d'un costume de soubrette rouge et blanc assez léger, s'avança. – Un problème ma chérie ? – O-O-OUI ! hurla presque Camélia. Un gros gros problème ! Ce type n'a rien à faire là !! Foutez-le dehors !! Interloquée, celle qui semblait être la maîtresse des lieux analysa de long en large le fameux « type » que pointait furieusement sa serveuse. – Mmmh..., réfléchit-elle, et pourquoi cela ? Il m'a l'air d'un client tout à fait honnête et pas mal fichu ! – N-ne ne vous fiez pas aux apparences, patronne ! Il a l'a gueule d'un sale type ! Un crétin de pervers lubrique ! Regardez bien ses yeux puant la malsainité  !! Je suis sûr qu'il n'a pour seul Pokémon un Métamorph dont il se sert pour assouvir ses fantasmes les plus dégueulasses !! – …. hé, Camélia, souffla un Sofian en sueurs, tu n'en fais pas un peu trop là ? – NAN !! Tu sais très bien que j'ai raison, alors maintenant, tu DÉGAGES !! La maid/présidente s’apprêtait à expédier l'intrus à grand coup de galoches lorsque la maîtresse des lieux frappa dans les mains. – Je vois ! s'illumina t-elle. Vous vous connaissez ! Vous, vous savez comment notre serveuse s'appelle et toi ma chérie, tu lui parles familièrement ! – … – … Sofian et Camélia baissèrent les yeux. Elle était bien perspicace cette soubrette... Cette dernière se mit justement à sourire gentiment. – Haha ! J'imagine en effet que ça doit être embarrassant, mais Camélia, un client reste un client, quelque soit son origine. N'oublie pas la devise de notre établissement : Quantité d'affections, tant qu'ils payent l'addition ! – Gnnn..., geignit la sermonnée. Puis, la soubrette de rouge et de blanc se tourna vers Sofian et baissa la tête. – Je vous prie d'accepter nos plus plates excuses, cher client. Je vous assure que nous sommes très peinés de cet incident. Elle releva ensuite la tête dans son habituel sourire ultra-professionnel. – Comme vous l'aurez deviné, je suis la maîtresse des lieux. Si à l'avenir vous avez un problème, il vous suffit de demander « Julia » et je ferais mon possible pour vous venir en aide. Et toujours dans le même élan, la dénommée Julia se tourna cette fois-ci vers l'ensemble du café, où nombres de clients et personnels fixaient encore la scène. – Chers clients et chères clientes, je vous prie d'excuser ce moment d'égarement. Rassurez-vous, l'incident est clos, et vous pouvez de nouveau apprécier les services de notre établissement en paix. Peu à peu, les regards indiscrets cessèrent et le Maid Café revint dans son état normal. Julia s'autorisa un petit soupir de soulagement. – Hé bien, commenta-t-elle, quelle histoire... – Désolée..., se repentit Camélia. – De même..., l'imita Sofian. – Haha... tant que cela ne se renouvelle pas. Cependant, reprit Julia avec un petit sourire en coin. Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça, ma chérie ! – …. gasp ! – Cher client, s'amusa la patronne en se tournant vers Sofian, je crois bien que c'est la première fois que vous venez dans notre modeste établissement, je me trompe ? – ...euh... oui, c'est bien ça... – Parfait alors ! sourit Julia de plus belle. Je suis certaine que notre chère Camélia se fera un plaisir de vous accompagner personnellement durant votre petite escapade parmi nous ! – PFEEEEUUUH !! Coup super efficace. Camélia Rozélia fut au bord de l’évanouissement. – M-mais ! tenta t-elle de protester. – Pas de mais, la coupa sereinement Julia. Ah, et ne vous inquiétez pas pour le prix, pour nous faire pardonner, je vous offre le séjour. Soyez-libre de choisir ce que vous voulez. – PFFEEEUUUUH!! Coup critique. Camélia Rozélia tentait désespérément de s'accrocher à la vie. – Mais !! Le contrat... – Haha ! s'amusa Julia. Je sais qu'il était convenu à ce que tu ne fasses quasiment aucun service, mais ce ne serait pas une punition si l'on ne brise pas quelques habitudes, n'est-ce pas ? Non, juste pour cette fois, tu devras tout faire. Tu tiens absolument à ton salaire, n'est-ce pas ? – PFFEUUUUUUUHH !!! Coup critique super efficace. Camélia Rozélia, état : morte et enterrée. – Hahaha ! ria Julia de bon cœur. Allons, cette entrevue n'a que trop durée. Prenez place à la table 10, elle est libre et se situe dans un coin, tu n'en seras que moins gênée ma chérie, huhuhu ! Et n'oublie pas, ma chérie, je t'observe du coin de l’œil ! Et Julia partit, tout en pouffant plus ou moins discrètement. De son côté, Camélia semblait s'être prise trois systèmes stellaires d'affilés sur la tronche, tandis que Sofian penchait la tête, pas trop sûr de savoir dans quoi il s'était embarqué. Résignée, Camélia dirigea mécaniquement et silencieusement Sofian vers la fameuse table 10. Le brun observa un moment l'ensemble du café. Effectivement, c'était ce que l'on appelait couramment un Maid Café. Le personnel qui exerçait les services était entièrement féminin et elles étaient toutes affublées de ce fameux costume typique de maid blanc et noir, quoique munie une jupe excessivement courte. Et étrangement, les clients était essentiellement masculin, même si en regardant bien, l'on pouvait voir quelques rares représentantes de genre féminin ne cachant pas leur enthousiasme. Une fois arrivé à destination, Sofian s'installa maladroitement à la table 10 et prit le menu que lui tendait une Camélia toujours aussi mécanique et morne. – Euh... Camélia ? – Quoiii... – … tu vas bien ? – Ouaiis, je pète la forme, t'vois paaaas ?! – … euuuh... – Hep, hep, hep ! Sans crier gare, une Julia sauvage surgit de nulle part et adressa quelques avertissements sonores et visuelles à Camélia qui se crispa instantanément. – Camélia ? osa Sofian devant le visage livide de sa collègue. – O-oui... La pauvre maid se mordit les lèvres, hésitante, mais le regard sadique et impitoyable de Julia ne lui laissait aucune échappatoire. Ce fut donc avec un sourire de l'enfer, crispé puissance mille, que Camélia lâcha un : – O-oui... M-Maître ? – …. Sofian enclencha instinctivement son mode Psystigri. Cette situation et surtout cette phrase lui semblait tellement... pas naturelle. Certes, il avait l'habitude que Miya l'appelle « Chef », mais là, ce n'était pas Miya, c'était Camélia et c'était aussi d'un tout autre niveau ! Histoire de se remettre de ses émotions, Sofian plongea dans le menu. Ce dernier était divisé en trois parties distinctes, une partie « Menu » , une partie «Rôle» et une partie « Service ». Pour le « Menu » Sofian s'y retrouvait largement, c'était pour ainsi dire le genre de menu que n'importe qui espérait trouver dans n'importe quel café. En revanche, les deux autres parties étaient de pures et simples énigmes pour le brun, toutes deux remplies de foules d'expressions complètement inconnues à son bataillon. – … euuh..., je... peux avoir un renseignement ? – …. Camélia serra les dents, elle lui aurait bien renvoyé une bonne réplique cinglante à en faire pâlir le plus vulgaire ds Baggaïd, mais Julia observait... – … bien sûr, se força t-elle de sourire. En quoi puis-je vous être utile, …. Maître ? – … c'est vraiment obligé de m'appeler comme ça... ? – … s'tu crois que c'est par plaisir..., siffla discrètement Camélia. – Ehm... d-donc, c-concernant le menu... je.... je ne suis pas sûr de le comprendre... Camélia baissa la tête, morne. Non seulement elle se trouvait dans cette situation phénoménalement délicate, mais en plus, elle devait lui expliquer comment fonctionnaire ce fichu Maid Café dans tous les détails ? Mais heureusement, – ou malheureusement selon le point de vu – une Julia ,qui passait comme par hasard par, là s'invita dans la discussion. – Hahaha ! s'illumina t-elle. C'est très simple, la première partie correspond vous vous en doutez aux mets que nous servons à nos honorables clients ! Nous proposons une large gamme de produit, allant de simples boissons, de douces viennoiseries et même des repas complets ! Mais comme vous avez la chance d'avoir un menu gratuit, autant prendre un repas genre, apéritif / plat / dessert, n'est-ce pas ? hihi ! – …. si vous le dîtes..., geignit Sofian. – Mais si nous ne servons que des plats, aussi bon soit-il, nous ne serions guère différent d'un vulguaire café ! Venons donc à la partie « Rôle ». Histoire de satisfaire … certaines personnes, nos maids peuvent jouer un rôle, comme par exemple, se cosplayer en mignon petit chat et pousser de mignons petits miaulements, miaaw ! Bien, sûr, si vous êtes plutôt chiot, ce n'est pas un soucie, waouf ! Ou alors, si les animaux ne vous plaît pas, elles peuvent aussi se faire passer pour une mignonne petite sœur ! Qui n'a jamais rêvé d'une mignonne petite sœur totalement dévouée ? – Euh..., plissa Sofian des yeux. – Bien sûr, cette option n'est pas obligatoire, mais vu que je vous offre le repas, vous n'allez pas refuser de profiter entièrement de votre petit séjour, n'est-ce pas ? – … – Et enfin, la partie la plus intéressante, que je suis sûr que vous attendez avec impatience, les « Services » ! Il s'agit là simplement … hé bien d’interaction entre le client et la maid ! Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir... hihihi... Ah ! Et bien sûr, il est obligatoire de choisir plusieurs services avec un menu, sinon, ce n'est pas drôle ! – … – Voilà voilà, vous savez tout ! À plus tard ! Et Julia repartit comme elle était venue. Laissant un Sofian ultra-perplexe et une Camélia cherchant un moyen de se couper efficacement les veines. – … ehm... bon... Finalement après moult réflexions, Sofian pointa son choix sur une formule assez simpliste apéritif / plat / dessert. Il tenta de prendre le truc le plus léger possible, histoire de s'enfuir de ce bourbier avant de mourir d'embarras. Pour les services, Sofian décida de laisser jouer le hasard, en pointant aléatoirement l'une des options. De toute façon ils n'en comprenaient aucune donc bon, même s'il s'y attardait, cela ne servirait pas à grande chose. En revanche, pour le « Rôle » Sofian réfléchit plus ardemment. Maintenant qu'il y pensait, c'était peut-être le moment de voir des facettes de Camélia qu'il n'aurait jamais eut l'occasion de foire autrement... «  Gasp ! Pourquoi j'imagine Camélia en train d'aboyer, moi, là ?! Brrr... je sens que je commence plonger dans un univers très dangereux.... raaah ! et puis zut ! – … le chiot peut-être ? laissa échapper le brun. – PFEEEEEUUH !! Camélia manqua de recracher son âme. – Nan, tu ne vas pas me faire ça ?! – Euuh... – Très bon choix ! intervint une Julia qui passait encore une fois par là tout à fait par hasard. Ma chérie tu sais ce qu'il te reste à faire ! En n'oublie pas de traiter ton client avec respect ! – Gnnnn... Dépitée, Camélia partie vers l'arrière-boutique devant le grand sourire de sa patronne aux cheveux roses. *** Quelques minutes plus tard, Camélia revint fumante d'embarras. En plus de son costume de maid classique, elle arborait maintenant un étrange serre-tête affublé d'une paire d’oreilles canines tombantes, une espèce de gros collier en cuir rouge autour du cou et deux imposants gants touffus semblant vouloir imiter des pattes de chiots. – …. – …. – Haha ! sautilla Julia qui décidément s'amusait comme une folle. Mais le costume n'est rien sans interprétation ma chérie ! – …. – Pense à ton salaire ! Le mot magique ayant été prononcé, Camélia – version canine – s'avança vers un Sofian médusé. Et puis... – W-woouf ! J-je suis de retour Maître ! déclara la pauvre maid en agitant maladroitement l'une de ses « pattes ». – … wouf ? répéta ingénument Sofian. – N-N'en rajoute pas, s'il te plaît... Un grand silence suivit, surtout que le moment fatidique de choisir un « Service » arriva. Comme prévu, le brun choisit de faire confiance à la méthode de l'aléatoire. Transpirant comme jamais, Sofian posa la carte du café devant lui et ferma les yeux. Puis, il leva fermement un doigt et l’abattis sur cette même carte. Enfin, le brun leva timidement ses paupières et lit : – … Sweet Sharing ? – Pfiouu..., soupira Camélia, ça aurait pu être pire... – … tu n'étais pas censé aboyer toi ? – … !! – N-non pas que je le veuille, hein, s'empourpra le brun, mais euh... comment dire... c'est... c'est étrange mais quand tu le fais, j'ai... j'ai l'impression quelque chose se réveille en moi, sans aucune raison !! – …. *** Le principe du Sweet Sharing était simple. C'était un apéritif tout ce qu'il y avait de plus classique, une boisson fraîche et des petits biscuits salés. Petite particularité, le client n'avait pas le droit de toucher directement la nourriture. Et oui, c'était la maid qui était chargée de le « nourrir à la main ». Et pour la boisson, elle était enfermé dans une capsule complètement hermétique. Comme la boire dans ce cas ? Simplement par une espèce de paille complexe et entortillée sur elle-même de manière à former un élégant cœur. Cette paille spéciale possédait trois embouts, l'un dans la boisson, et deux autres à l'extérieur, opposés l'un à l'autre. De même, cette paille était équipée d'un système faisant que l'embout situé dans la boisson était complètement bloqué tant que l'on n’aspirait pas dans les deux embouts à l'extérieur au même moment. Ce qui signifiait que le client et la maid devait, en même temps, inspirer dans la paille afin d'extraire le précieux liquide. Une manière d'unir ses forces qui faisait fureur dans ce Maid Café. – … – … Sofian et Camélia se toisaient en silence. Puis, soupirant un bon coup, la maid déglutit et prit délicatement un biscuit avec sa « patte » canine. – … c'est un peu embarrassant..., geignit Sofian. – …. woouf, admit difficilement Camélia. – … ! sursauta le brun. Tu... tu viens encore d'aboyer ! – Hé !! C'est toi qui l'a réclamé tout à l'heure !! – M-mais non ! J-je .. enfin... et depuis quand tu fais ce que je te demande ?! – … !! Ggnnn !! C-c'est que je suis obligé crétin !! Tiens, bouffe-ça ! Brusquement, Camélia prit un à un chacun des biscuits salés qu'elle fourra sans pitié dans la bouche de son « client », le tout en aboyant rageusement. – Boouaarf !! agonisa Sofian. Pi-pitiarrf !! – Grrr ! Waaaf !! Waaaf !! – Aaarf !! Au s'couurff !! En à peine dix secondes, Sofian avait déjà joyeusement avaler tous les biscuits salés. Puis, il se rua gaiement vers la boisson, histoire de rafraîchir sa gorge mystérieusement devenue aussi desséchée qu'un désert. Mais malheureusement, Sofian avait beau inspirer de bon cœur, impossible siroter le précieux breuvage. – … !! Soudain, Sofian se souvint du mécanisme particulier de la boisson. Il fallait que lui ET Camélia sirotent la boisson en même temps ! Dans un dernier effort, Sofian leva des yeux larmoyants vers Camélia, des yeux traduisant toute la peine et la supplication du monde entier. – P...pitié.., souffla t-il difficilement. – Va te faire « Maître » ! grogna impitoyablement la maid. Pour Sofian, l'univers lui-même se brisa comme du verre. Camélia, son unique espoir venait de le condamner à une mort certaine. Et surtout, le pire, c'était qu'elle n'avait même pas aboyer en le disant ! Terrassé par cette cruelle vérité et par les petits biscuits salés agressant sa gorge, le brun leva une main crispée au ciel, implorant à un quelconque Dieu de lui venir en aide. – Pfff... j'imagine que je n'ai pas le choix... Ayant finalement pitié du pauvre mec agonisant sous ses yeux, Camélia se positionna au niveau d'un des embouts de la paille. L'espoir revenant dans ses yeux, Sofian faillit pleurer le peu d'eau qui lui restait dans son corps, avant d'inspirer dans sa paille comme un malade pendant de longues secondes. Pour Camélia, ces secondes étaient pires que l'enfer. Forcée de boire la même boisson de Sofian, dans le même verre, en même temps, tout en ne pouvant le quitter des yeux. Mais bon, ce n'était qu'un mauvais moment à passer se rassurait t-elle. Et puis... un étrange ''clic'' se fit entendre. – Hahaha ! se réjouit une Julia sauvage un appareil photo à la main. Vous étiez teeeellement mignons comme ça ! Je n'ai pas pu résister ! Hihihi ! – PFEEEEUUH ! …. Patronne ! Nan, vous n'avez pas fait ça ?! – Hihi ! s'amusa Julia. Ne t'inquiète pas, je t'enverrais une copie ! Kyu ! Et Julia disparût aussi rapidement qu'elle n'était apparût. – Ggnn !! – Aaaah ! se ranima Sofian de son côté. Je me sens revivre ! Merci Camélia ! – Grrr... crois moi, je ne l'ai pas fait pour toi... grrr... – …. m'en doute... mais..., hésita Sofian un moment avant de se lancer. Je... je peux te demander un truc ? – … quoi encore ? – … tu peux... aboyer encore une fois, pour voir ? – ….... *** Pour le plat principal, Sofian avait choisi une Omerice, une sorte omelette de riz , grand classique des Maid Café. – Bien, « Maître », grogna Camélia. Qu'est-ce que je dessine dessus ? – … pardon ? – Pfff ! T'as pas lu le menu ou quoi ?! – … euuh... voyons voir..., réfléchit Sofian en reprenant le menu. «  Pour chaque Omerice commandée, votre Maid dessinera ou écrira ce qui vous voulez au-dessus avec du ketchup ! Choisissez bien, kyu ! » – … – Ah, plissa Sofian des yeux. Je vois... bah fait ce que tu veux, je m'en fiche... – Oh. Dans ce cas... Avec une dextérité étonnante, Camélia empoigna une bouteille de ketchup et se mit à dessiner une certaine tête masculine agonisante, détachée de son corps, gisant au sol dans une marre de sang. – …. euuh..., osa Sofian. J'ai l'impression de percevoir un message subliminal... – C'est ton imagination. – S-sûrement... ahem... dis au fait... – … quoi, « Maître » ? Sofian toisa un moment Camélia, toujours affublé de ses mignonnes petites oreilles canines tombantes et de ses deux grosses papattes de chiots à la place des mains. Il déglutit longuement. – Est-ce que tu pourrais... tu changer ? Je... je crois que te voir comme ça n'est pas bon pour mon cœur... je... je me sens bizarre... – …. avec plaisir... – Oh , mais attend ! réagit vivement Sofian. Euh... j'aimerais... tenter un autre « Rôle », ce-celui du chat... N-non pas que j'ai envie de te voir cosplayer en Catgirl, hein ! M-mais euh... comment dire... euuh... juste... je suis juste un peu curieux... haha... Ah ! Voilà ! Ce n'est qu'à but purement scientifique en tant que chef du Super-Club de recherche Ultra-Paranormal, je me dois d'enquêter sur tout ! Donc euh... s'il te plaît ? – …...... *** Lorsque Camélia revint quelques minutes plus tard, Sofian sentit un étrange sentiment l'envahir. Sa maid avait troqué son serre-tête pour une autre arborant de jolies petites oreilles félines alertes, ses gants canins pour deux pattes de chaton, son gros collier rouge par un bleu plus mince, arborant une petite clochette dorée tintant à chacun de ses mouvements. – …. – …. Encore plus embarrassée qu'au début, Camélia rougissait furieusement, et ce n'était pas Sofian, toujours en train de l'analyser de la tête au pied, qui allait l'aider. – … e-et..., bafouilla le brun. T-tu... tu peux miauler ? – Gggh ! – C-c'est à-à but purement scientifique hein ! se défendit habilement Sofian avec toute la crédibilité du monde. – …. Croisant une nouvelle fois le regard de Julia, qui décidément était partout, Camélia déglutit une millième fois et... – ...m...miiaw... – … en-encore ? – … miaaaw... – … encore ?! – Nan mais t'en a pas assez là ?! – Aaaah ! Désolé ! Je ne sais pas ce qu'il m'a pris ! – Pfff... franchement... – … mais si tu as … euh... une envie soudaine de miauler à un moment, hésite pas, hein ! – … *** Mais le calvaire de Camélia était loin d'être fini, puisque le moment de choisir le second « Service » était arrivé. Comme précédemment, Sofian ferma les yeux et pointa au hasard un « Service » sur la carte du menu et cette fois-ci, le hasard tomba sur... – … « Kiss feeding » ?! – Non. – … oserais-je demander de quoi il s'agit ? – Très bonne question ! Et comme à l'accoutumé, Julia intervint de nulle part, toute joyeuse. – Très bonne question et très bon choix au passage ! C'est un service qui coûte très cher d'habitude mais cela ne vous intéresse pas, puisque ce sera gratuit pour vous ! Hihi ! – … et donc ? – Haha ! J'y viens ! Hé bien, c'est très très simple, encore une fois ! C'est une sorte de « Sweet Sharing » en version améliorée ! Cette fois-ci, là maid « nourrit » directement le client …. avec sa propre bouche ! – …. euh ? – Hihihi ! En clair, la maid prémâche la nourriture et … KISS  ! Directe dans la bouche du client ! Allez ma chérie, à toi de jouer ! Et n'oublie pas ton salaire, si tu le fais passionnément, je pourrais même rajouter un petit bonus, kyu ! Et une fois de plus, Julia disparût à une vitesse folle. À l'entente des doux mots « salaire » et « bonus » ensemble, les yeux de Camélia prirent une soudaine teinte vénale. Sans plus hésiter une seconde, elle découpa un petit morceau de l'Omerice qu'elle déposa dans sa bouche, avant de le mâcher délicatement. – … euuh..., paniqua légèrement Sofian. U-une minute... i-il y a quelque chose qui cloche là ! Mais les mots de Sofian ne parvinrent à atteindre un esprit où la promesse d'argent résonnait en boucle. Déterminée, Camélia prit son client par le col et le tira puissamment vers elle. Sans vraiment qu'il ne comprenne exactement pourquoi, Sofian se sentit comme fondre. Le visage de Camélia était décidément un peu trop près pour lui, et en plus sa petite clochette faisait un son si mignon ! «  Non ! se ressaisit vivement Sofian. Je ne dois pas penser à la clochette ! Ni aux mignonnes petites oreilles ! Ni à ses gants super doux qui touchent mon cou... Rhaaa !  Non ! Je dois trouver un moyen d’arrêter ça ! » Deux centimètres. C'était ce qui séparait le visage de Sofian et Camélia désormais. Ils restèrent immobiles dans cette position pendant de très très longues secondes, se fixant yeux dans les yeux. Sofian n'en était pas très sûr, mais il sentait la crise cardiaque était proche, trop même. Il fallait dire qu'il n'avait pas vraiment l'habitude de se retrouver comme ça, avec une maid, prête à la « nourrir » à coup de « bouche-à-bouche ». D'ailleurs, Sofian observait à présent avec horreur Camélia ouvrir très légèrement la bouche et s'avancer très légèrement. Le brun en était pétrifié. Et surtout sa tête semblait exploser. D'un côté, il voulait tout tenter pour se défaire de la poigne de la maid, et d'un autre, il ressentait espèce d'attente inexpliquée... Arrivée à un centimètre de distance entre les deux visages, Camélia s'immobilisa à nouveau. De son côté, Sofian ne pouvait tout simplement plus penser à rien, mise à part la mignonne petite clochette accrochée au cou de la maid... d'ailleurs le brun semblait même en avoir jusqu'à oublié même l'existence de la faculté de penser bloquer dans un mode Psystigri beaucoup plus puissant que d'ordinaire. Soudain, le visage de la maid s'empourpra légèrement, puis devint carrément volcanique. Et d'une puissante droite digne d'un Mackogneur sous stéroïde, Camélia assomma d'un coup son client. – Psssht !! Comment si j'allais le faire !! grogna t-elle furieusement. Nan mais vous me prenez-pour qui ?! *** Une fois remis de son agression surprise, Sofian dû se rebattre à manger son Omerice lui-même, sous peine de connaître une fin prématurée, avec une certaine sensation de soulagement et de déception. – Rhooo, soupira Julia. Dommage ! J'étais sûre de prendre une super photo ! – Patronne..., gronda une Camélia prête à détruire des montagnes à la seule force de son esprit. – Kyaa ! fit semblait de paniquer Julia. Ma chérie, n'oublie pas que c'est moi qui te payes ! Kyu ! – Gnnnn !! Une fois Julia partie, enfin si l'on pouvait vraiment dire qu'elle partait, Sofian adressa un regard interrogatif à sa maid. – Hé bien, Camélia ! Je ne te savais pas aussi vénale... – … hein ? s'étonna t-elle. Vénale ? Moi ? N'importe quoi !! – …. bah..., plissa Sofian des yeux. Comment dire... je me souviens que tu étais complètement coincée au lycée... et là tu fais des choses mille fois pire... et à des inconnues si je comprends bien... – Hé ! protesta la maid. Déjà, d'habitude je ne sais pas de « Services » aux clients, là c'est une exception ! Et puis, ce n'est pas parce que j'aime l'argent, c'est que j'ai en besoin ! – Besoin ? Sofian cligna plusieurs fois des yeux. Pourquoi aurait-elle besoin d'argent ? Pour payer son loyer peut-être ? Voir même les frais scolaires ? Après tout, maintenant qu'il y pensait, Sofian ne savait strictement rien de la vie privée de Camélia. Peut-être qu'elle souffrait de difficultés insoupçonnées... – Oh..., baissa t-il des yeux. Désolé... je ne savais pas. – … hein ? C'est quoi cette réaction ? – Ehm... et bien... j'ai parlé sans savoir, désolé... je ne savais pas que tu étais le genre de femme à devoir se réduire à satisfaire des clients afin de payer son pain... – …. je n'aime VRAIMENT pas la manière dont tu tournes ma situation..., grommela méchamment Camélia. Mais je crois que tu te méprends... je ne fais absolument pas ce job pour pouvoir manger ! Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai encore deux choses magnifiques nommées « parents » qui s'en occupent très bien ! – … vraiment ? douta légèrement le brun. – Évidement ! soupira la maid. Je n'ai que 16 ans après tout... – … 16 ans et déjà dans un Maid Café, réfléchit un Sofian au regard lointain. Je vois déjà un avenir tout tracé... – Ggnn ! Je ne fais que servir mes clients ! Encore une fois, je ne suis pas censée faire de « Services »! – Soit, soupira Sofian, si tu penses te voiler la face, vas-y. Mais juste comme ça... pourquoi est-ce que tu as autant besoin d'argent ? Soudain, Camélia se figea. Après avoir regardé furtivement à droite et à gauche, histoire de se vérifier que personne, par exemple une certaine maid de rouge et blanc, ne l'écoutait, Camélia chuchota doucement. – … tu promets que tu ne le répéteras pas ? – … o-oui ? – …. j'ai... j'ai besoin d'argent pour acheter un Erog... euuh... un jeu... – Un jeu ? s'étonna Sofian avant de réaliser. Oh. Comme... comme celui de la dernière fois ? Camélia hocha lentement la tête. Sofian soupira. – Et c'est vraiment nécessaire d'en faire autant juste pour un jeu ? – … « juste » ? Tout d'un coup, Sofian sentit comme une ambiance glaciale envahir le café. Le brun leva timidement les yeux, Camélia le fixa avec de gros yeux vitreux, emprunt d'une terrible lueur noirâtre. – Qu'est-ce que tu viens de dire ? pesta t-elle. – Gasp ! paniqua Sofian. J-je... s-simplem... – « JUSTE » un jeu ?! tonna férocement Camélia. Sache, inconscient, que Immorals Bonds 2 est sans doute la suite la plus attendue de tout les temps, depuis plus de 4 ans ! Des millions, non, des milliards de passionnés ne boivent, mangent, respirent, que pour assister à sa sortie ! Et, toi, sombre crétin, tu viens de nulle part, et tu te permets d'insulter la flamme ardente consumant des milliards ?! – … mais non, pas du tout..., geignit Sofian d'une toute petite voix. – Bien ! grogna une Camélia implacable. La prochaine fois que tu oserais traiter Immorals Bonds 2, ce jeu dont même-même j'ai souffert l'absence quatre longues années, d'être « juste » un jeu, crois-moi, je te massacrerais tellement que l'enfer semblera être une douce délivrance à côté  !! – … très bien, très bien... Sofian se faisait tout petit, encore plus petit qu'Ilyana même. Cependant, un petit détail le perturbait... – Euh..., osa t-il. Camélia ? – … quoi ? – Tu … tu as bien 16 ans ? – Je l'ai dis il y a à peine deux minutes... – C-certes... mais... tu dis aussi avoir attendu ton jeu 4 ans, c'est ça ? – Oui, un problème ? – …. d-donc... cela veut dire que... tu as commencé à jouer à ce genre de jeu... à 12 ans ?! – …. !! Camélia réalisa soudainement, un peu trop tard, où Sofian voulait en venir. Toute rouge, elle tenta de trouver les mots adéquats pour se justifier mais... – C-c'est qu-que.., bafouilla t-elle, c-'est... en-enfin... v-voilà... haha... c-ce que je v-veux d-dire … euh... enfin... c'est.... c'est cool quoi... – …. c'est … cool ? Sofian se rappela un moment du bref aperçu qu'il avait vu du « jeu » de Camélia la dernière fois. Deux hommes souffrant d'un petit problème de pudeur dans une drôle de position pas très habituelle... – Je... vois, statua un Sofian au regard dur. Et à 12 ans. – Gggnnn... Le regard de Sofian se faisait de plus en plus pesant pour la demoiselle. Bon, certes, elle-même n'en était pas très fière, mais après tout, c'était ses goûts, sa passion ! Qu'est-ce qu'elle pouvait y faire, si Arceus avait décidé qu'elle devait aimer ce genre de chose, hein ? Cependant, ce point de vu était légèrement compliqué à faire comprendre aux autres, c'était pourquoi Camélia tentait de garder sa passion secrète. Mais décidément, l'expression de léger dégoût de Sofian la dérangeait énormément. Alors, Camélia réfléchit rapidement une minute. Comment faire cesser de regard ? Soudainement frappé de la révélation, Camélia se décrispa, leva une « patte » tout la repliant sur elle-même, fit de son mieux pour prendre l'air le plus doux et innocent possible et : – Miiaaaww ? – … !!! Et ce fut ainsi que Camélia monta d'un niveau dans sa compétence « manipulation du cœur des hommes ». *** Vint finalement le temps de dessert. Dernière étape avant la sortit. Sofian avait hâte de retrouver l'air libre, il avait l'impression d'être resté une éternité dans ce Maid Café. Aussi, il avait demandé à Camélia de retirer son costume de chaton, ce n'était décidément pas très bon pour son cœur. Cependant... – … sérieusement ? grogna Camélia. Et tu osais me dévisager tout à l'heure ?! – …. je veux juste savoir ce que ça fait ! Je suis fils unique, tu sais ! – … pfff... Très bien « Maître », ce n'était pas comme si j'avais le choix de toute façon... Sofian avait demandé à Camélia de changer de « rôle ». De la « Catgirl », elle devait maintenant se cosplayer en... petite sœur. Lorsqu'elle revint, Camélia avait beaucoup moins d'accessoire qu'auparavant. Juste que ses longs cheveux blancs était coiffée en couettes, lui donnant un air beaucoup plus enfantin, attachées par deux gros rubans roses en forme de cœur, et dans son dos, trônait un ravissant petit cartable scolaire bleu-marine. – M-me revoilà... g-grand-frère... Le ton était si innocent et adorable que Sofian fut pris d'une soudaine envie de lui caresser la tête. Il du vraiment faire de gros gros efforts sur son subconscient pour rester maître de ses mouvements. – B-bien..., transpira abondamment Sofian. C'est-.... c'est... très bien, oui... hahaha.... – Tsst, siffla Camélia. Détraqué. – Hé ! Non ! se défendit passionnément le brun. …... au moins, tu pourrais dire « Grand frère, espèce de détraqué ! » – …. *** Et pour la toute dernière fois de sa vie, du moins il l'espérait, Sofian dû choisir un « Service ». D'un autre côté, il ne voyait pas vraiment ce qui pouvait être pire que le précédent, donc, s'il avait pu y survivre, il n'avait rien à craindre du prochain « Service ». Comme les fois précédentes, Sofian ferma les yeux et pointa au hasard un « Service » sur la carte. – … « Naughty Breasts »... j'ai comme un mauvais pressentiment... – … Mauvais pressentiment que Camélia ressentait aussi visiblement, vu son teint était devenu d'une pâleur maladive. Sofian s’apprêtait à lui demander des renseignements lorsque, dans un coup de vent, Julia se trouva inexplicablement à côté d'eux. – Hihihi ! Voilà encore un choix audacieux, cher client ! – J-juste comme ça... voulu confirmer Sofian. « Breast » en français c'est... – Yep ! confirma Julia dans un grand sourire. Poitrine ! Sofian manqua de s’évanouir. – Mais laissez-moi vous expliquer en quoi cela consiste ! Vous allez voir, vous allez adorer ! La maid de rouge et blanc toussota légèrement. – Pour le « Naughty Breasts », la seul chose qui change, est le support du plat. – … le support ? – Oui ! D'habitude, vous mangez le plat est dans une assiette ou un truc y ressemblant non ? Et bien là... le plat, le dessert en l'occurrence, est déposée sur la poitrine de la maid ! – PFEEEUUH !! Q-quoi ?! – Oh mais rassurez-vous, l'on dépose tout de même un léger film plastique transparent entre la maid et la nourriture, histoire de ne pas trop tâcher l'uniforme ! Et en plus, bien que factice, la poitrine de Camélia est suffisamment volumineuse pour y poser un petit dessert ! – C-ce n'est pas ça le problème !! Mais Julia ne voulu rien entendre et, dans une vitesse dépassant toute logique, elle fonça en cuisine et revint avec ,un film plastique qu'elle appliqua sur la poitrine de Camélia, et une glace à la vanille qu'elle déposa allégrement sur ce dernier film. Et dans une joie non-dissimulée, Julia tendit une petite cuillère à Sofian. – Veillez savourer votre dessert, cher client ! déclara t-elle simplement en s'inclinant. Sofian plissa énormément des yeux, pas très très sûr de comprendre ce qu'il devait faire. – Allez ! le poussa gentiment Julia avec un clin d’œil. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut manger une délicieuse glace à la vanille directement sur la poitrine de sa petite sœur ! – …. Sofian empoigna la cuillère et toisa Camélia, dont l'uniforme de maid était désormais complètement dégoulinante d'une onctueuse matière blanche. Malgré le contact direct avec la glace, la pauvre Camélia bouillonnait de l'intérieure. Voyant le brun hésiter, Julia le prit par la main et l'amena vers son « dessert ». – Hihihi ! s'amusa t-elle. Dépêchez-vous, cher client ! Vous ne voyez pas comment votre petite sœur est toute sale ? C'est votre devoir de grand-frère de la « nettoyer » ! – … !! Cette phrase fit frissonner le brun. «  Gasp ! Qu-quel est cet étrange sentiment d'excitation et de culpabilité que je ressens ?! N-non, j-j'ai l'impression qu'une sombre porte de mon cœur est en train de s'ouvrir !! » De son côté, Camélia en avait déjà marre de cette glace recouvrant sa poitrine. Bon, la glace était plus en contact avec son rembourrage qu'autre chose, certes, mais tout de même, c'était on ne pouvait plus embarrassant. Mais tant qu'ils restaient comme ça, la situation ne risquait pas s'arranger... alors... – … d...dépêche-toi, g-grand-frère... n-nettoie-moi... – …. Sofian sentit tout son sang lui monter à la tête. Julia lui adressa un petit sourire espiègle, et, toujours en guidant sa main, força Sofian à récupérer un peu de glace et à la manger. Le brun l'avala avec grande difficulté. Rien que la pensée que cette... chose qu'il dégustait provenait d'une poitrine féminine le rendait malade. Mais heureusement, Sofian savait également que cette poitrine était factice, ce qui l'aidait beaucoup encaisser le choc. Julia ne lui laissa cependant pas le temps se remettre de ses émotions, et réitéra mainte et mainte fois son geste, tout en faisait de temps en temps exprès de bien enfoncer la cuillère, histoire d'en retirer quelques gémissements surpris de Camélia. Il fallut bien une vingtaine de minutes pour que Sofian ne finit son « dessert ». Le pauvre, complètement lessivé, s'effondra sur la table, abattu.  – Parfait ! sourit exagérément Julia. Vous avez été génial, cher client ! J'espère que vous avez apprécié votre repas en notre compagnie. Sofian avait beau chercher, il ne trouva même pas la force de répondre. Julia en profita pour lui adresser un dernier sourire avant de s'enfuir dans l'arrière-boutique. Camélia soupira. – Que l'on soit bien clair, rien de tout cela ne s'est passé. Ce n'est qu'un cauchemar. – …. entièrement d'accord, soupira Sofian à son tour. Et compte sur moi pour ne jamais revenir ici... – Je l'espère bien ! grogna la maid. Si jamais je te revois ici, crois-moi, ce n'est pas la patronne qui va m'empêcher de te réduire en bouillie... – … reçu 5/5. Même si... j'avoue que j'aurais du mal à te voir comment avant maintenant... – … – Bon, il est temps pour moi d'enfin partir d'ici ! – C'est pas trop tôt... – …... allez, juste une dernière fois, tu ne veux pas m'appeler grand-frère ? – … Grand-frère ? sourit diaboliquement Camélia. – O-oui ?! – Va te faire foutre !! Et Camélia dirigea gentiment Sofian vers là sortie avec de gentil coup de pieds au cul. *** Dans l'arrière-boutique, Julia enleva prestement ses gants de soie roses avec dégoût et les jeta dans la poubelle la plus proche. – Brrr !! Je n'arrive pas à croire que je l'ai touché... brr... mais par Arceus, qu'est-ce que s'était marrant, hihihi ! *** – ENFIN DEHORS ! Sofian respira un bon coup, se sentant comme libéré, délivré. Il se surprit même à être d'humeur à pousser la chansonnette. – … bon, ce n'était peut-être pas un repas aussi normal que je l'espérais... mmmh... j'ai j'y pense, cette Julia, elle me rappelle étrangement quelqu'un... bah ce n'est pas grave. Continuons plutôt notre journée normale ! Je n'ai rien à craindre, qu'est-ce qui pourrait être pire après ça ? http://textup.fr/121880da ( Aller au Thunderbolt )