Posté le 14 décembre 2018
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La folie

Absente

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Un... deux... trois... quatre.... (quelques temps plus tard) ... 99 996, 99 9997... C'est long. Pourquoi ils n'ouvrent pas ? Où je suis ? La pièce est froide. Il n'y a rien. Juste un lit blanc comme ma blouse. C'est moche. 100 000, 100 001... Ils ont du retard. D'habitude le plateau est déjà posé. ça y est j'entend les pas. La grille s'ouvre. Le plateau est poussé vers l'intérieur de ma chambre. Je ne sais pas quel jour on est... ni plus quel mois. Et je ne suis pas tout à fait sûr de l'année. Cela fait longtemps que je suis ici. Les seules fois où je sors c'est dans la salle de visite. Des jeunes viennent voir leurs grands parents séniles, des gens viennent voir des fous de leur famille... Moi ma seule visite quotidienne c'est le psychiatre. Enfin si on peut appeler ça une visite. Parfois, il arrive une heure en retard. On m'a mise ici parce que mes parents m'ont déclaré folle et m'ont abandonné là. J'y suis depuis presque toujours je crois... je ne me souviens plus. Tout ce que je sais, c'est que je ne suis pas folle, qu'on m'a menti... et que je me drogue aux médicaments qu'il me force à ingurgiter. Mais je ne suis pas folle. Je ne devrais pas prendre ses cachés. Pourquoi ne voit on pas que je suis normale ? Pourquoi ? Je suis là depuis tellement longtemps que je me mure dans le silence. Je n'ai personne à qui parler. Personne avec qui rester. Ils sont tous fous ou vieux comme le centre. On l'appelle le OCK, le Old Center of Katherine. Katherine ou Katty pour les employés, c'est la femme qui dirige le centre. Elle a un peu plus de 60 ans, mais avec ses liftings et son maquillage on lui en donne un peu plus de 50. Elle respire la haine. Elle me regarde avec des yeux qui me glacent le sang. Mais j'ai appris à ne pas montrer ma peur. Lorsqu'on a peur, qu'on veut s'enfuir, ici on est attachés comme les fous, même si on ne l'est pas. Je crois que cette femme me déteste. Parfois elle ordonne qu'on m'injecte double dose et je ne me réveille pas pendant deux jours. ça l'arrange bien de me faire sauter des heures de repas. Ce centre, c'est la torture, c'est la mort. Y a rien de plus douloureux que les murs de ma chambre au final. Sans fenêtre, comme dans une boite, avec cette lumière blanche aveuglante le jour et ce noir cruel la nuit. Les cauchemars... c'est ma hantise aussi. Car si on crie trop la nuit, même si c'est dans nos rêves, qu'on ne s'en rend pas compte, les employés de Katherine viennent nous faire taire. A coup de ceinture... J'ai peur de m'endormir. A chaque fois j'espère être silencieuse dans mon sommeil. Mais c'est le seul moment où j'ose m'exprimer. Lorsque j'oublie où je suis en m'endormant. Katherine a décidé de m'appeler Absente. De base je m'appelais Abysse. Mais elle a pas du aimer. Elle a du se dire que c'était trop joli pour une fille comme moi.

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