Les rues de Chicago vers 19h se bondaient d'artistes sous les lampadaires des places piétonnes. Les touristes vaquaient à leurs occupations se baladant de stands en stands. Alors que les grands commerces fermaient leurs portes et baissaient leurs volets, les antiquaires restaient ouverts, les stands dépliaient leurs attrapes touristes. Par là, on entendait bien sûr les babioles représentatives de la ville, les bijoux de types cordons en cuir et autres bracelets en pierres de toute sorte, des étales de savons, alcools, maquillages d'enfants, tatouages et autres, et surtout quelques artistes. Ava Lou faisaient partie de ces derniers. Elle dessinait avec talent et minutie les portraits des personnes qui voulaient lui donner un billet. Elle dessinait beaucoup, énormément. Et lorsqu'elle ne faisait pas les marchés du soir, elles faisaient ceux du matin. Sa passion la voici, dessiner des regards qu'elle croisait, le romantisme d'une fontaine à l'aquarelle, la profondeur d'une foret près de Chicago à la peinture noire sur toile. Elle signait parfois à l'encre de chine. Et ses portraits, elle les faisait au crayon à papier. Chez elle, elle avait accroché aux murs de son appartement sous les toits des dessins de regard au fusain ou au crayon de couleur, tous d'un réalisme surprenant. C'était l'une des artistes les plus reconnues de la place. Sa discrétion, l'émotion qu'elle transportait dans ses yeux, sa finesse dans son art aussi bien que son charme en tant que fille aux cheveux ondulés, la rendait plus qu'attrayante et mignonne aux yeux de tous. On ne lui aurait pas donné 17 ans. Et peut être ne les avait t-elle pas... ou alors si... personne ne savait vraiment... Mais au final on regardait plus ses dessins. Beaucoup de personnes de tout âge lui demandait un portrait sur la place, qu'elle réalisait en 20 minutes à peine. Parfois elle échangeait de timides sourires avec les personnes qu'elle trouvait de bons fonds.