Il est facile d'appuyer sur la détente et d'achever la vie de quelqu'un. Il est trop facile de survivre dans ce monde. Il vous suffit de presser la détente. De se défendre simplement. Oui c'est là les mots que j'ai prononcé alors que son dernier souffle expirait et que son existence cessait. Depuis, mon mot d'ordre c'est la facilité. Je ne vois plus que par cette devise très simple. Il suffit de presser la détente. Jamais se retourner. Du petit garçon à l'adulte responsable de ses actes il n'y a qu'un pas. Je l'ai peut être franchi trop vite. Ce pas qui sépare l'enfance de l'être que je suis aujourd'hui. J'aurais voulu ne pas avoir cette vie mais voilà. Qui je suis aujourd'hui ? C'est une bonne question. J'ai l'impression de parler à mon psy alors que je m'enregistre au Dictaphone. Les confidences c'est important dans la vie. Mais lorsqu'on choisit comme moi la facilité, on a personne à qui se confier. Et c'est bien là normal. Je viens dans un 28m2 du centre de la ville. J'ai commis quelques délits, quelques vols, un meurtre, quelques agressions. Mais je ne me suis pas encore fais prendre par les flics. Je n'ai pas connu la prison, les joies des bagarres entre compagnons de cellules, les plateaux repas sans sel, les tenues de pyjama un peu halloween, les coups de matraques et l'ordre froid des barreaux derrière lesquels on passe. j'y passerai un jour. C'est facile. Trop facile. La facilité cela peut être une échappatoire, un rêve ou une dépression, presque... un enfer personnel. Le bonheur n'y a peut être pas sa place. La facilité c'est en quelque sorte faire taire ses émotions. Ce que l'homme est incapable de faire en règle générale. C'est de ne plus ressentir que le froid avec un léger espoir de retrouver un peu de chaleur un jour...