Posté le 8 janvier 2019
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Prologue



Jora était épuisé. Physiquement, mais aussi mentalement. Cela fessait plusieurs jours qu'ils fouillaient chaque recoin de ces terres désolées et de ces ruines où les rares objets de valeur ayant échappés a la destruction ont presque tous été pillés, et les deux misérables babioles que cette soit-disant chasse au trésor fastidieuse leur avait rapporté ne valaient réunis qu'à peine un dixième de ce que cette expédition lui avait coûté (sachant qu'ils vont devoir partager le butin à six). Il avait l'impression que la véritable chasse au trésor, c'était celle de ce riche marchand pour trouver des idiots qui penseraient qu'ils deviendraient riche en trouvant des artefacts oubliés et miraculeusement en état de marche après les tout ce qu’à subi l'île, ouvrant la voie à plusieurs siècles d'abandon et de pillage… Et il était l'un de ces idiots, condamné à rechercher ce qui ressemble alors a des blagues pour éviter de perdre la face…
En sueur, il s'assit alors sur un petit tas de décombres, et regarda autour de lui. Jora et le reste de ses compagnons se trouvaient dans ce qui était avait du être un petit village devenu à présent un tas de ruine, le ciel était vide de tout nuage, ressemblant a la surface d'un océan dont il aurait atteint le fond. Cependant, une chose ressortait dans ce désert, c'était ce gigantesque monstre de métal endormi sur le flanc d'une des collines au loin comme un vieux livre poussiéreux narrant des aventures épiques oublié sur une étagère. Il était plus grand que tout les navires de guerre du monde connu, sa hauteur était celle d'une tour de château, et semblait être la trace d’événements dantesque en face duquel Jora se sentait comme un détail insignifiant dans l'histoire du monde qui pourrait être effacé d’un coup de gomme.
-Ne rêvez pas, nous n'iront pas là-bas. C'était leur guide et l'organisateur de l'expédition, ce fameux marchand qui l'avait entraîné ici.
-Et pourquoi cela? Soupirât-il, même si en vérité, il s'en fichait éperdument .
-Car on a tout simplement pas le droit.
Jora en profita pour demander:
-Quand est-ce qu'on retourne en Vésalie?
-Alors...(il chercha, puis trouva son calendrier) On prend le bateau dans dans 10 jours.
Avec de la chance, ils pourraient encore trouver quelque chose qui réduira leur pertes. Il alla se remettre au travail (lui-même ne savait pas pourquoi) et passa le reste de la journée à fouiller les ruines comme les autres.

Et alors que le Soleil n’était déjà plus très loin de l’horizon dans un ciel néanmoins toujours bleu, quelqu'un affirma qu'il avait trouvé quelque chose.

C'était un homme a la barbe hirsute au grand sourire abruti. Tout le groupe vint alors le rejoindre et voir si sa trouvaille valait la peine d'être ramassée. Et ça valait potentiellement suffisamment d'argent pour ne manquer de rien pendant un long moment même après le partage! Tout ce qu'ils voyaient pour le moment, c'était un bout de métal émergeant de la terre, mais on pouvait facilement imaginer que la grande majorité était sous leur pieds. Alors ils passèrent la fin d’après-midi restante a mettre la terre enveloppant la boite un peu autour au prix de beaucoup d'effort pour finir par l'exposer a la lumière du crépuscule . La boite se révéla être une sorte de cercueil de deux mètres de long avec dessus l'emblème Lorandien représentant une épée faisant jaillir par sa pointe une myriade de courbes , et un nom «Liaorme Narévire».
-Ça ressemble au cercueil qui fut retrouvé a sur l’île il y a 70 ans, dit le marchand. Et l'intérieur il y avait un squelette baignant dans un liquide bizarre… Alors espérons que nous aurons plus de chance! Terminât-il en allant chercher sa pioche. Et il frappa plusieurs fois avec sur ce qui ressemblait à des verrous sur le côté du cercueil.
Et au bout d'un moment, il s'ouvrit sous des yeux remplis d'espoir. Les chasseurs de trésors se penchèrent alors pour voir son contenu. Il y avait ce liquide bizarre qui débordait, mais a l'intérieur ne baignait pas un squelette. C'était un jeune homme qui semblait être a l'intérieur que depuis un instant. Le marchand mesura son pouls. Et au début il était très lent, comme cherchant à tâtons le chemin menant à la vie, puis se souvenant progressivement de celui-ci, il accéléra pour finir par la retrouver.

Et la il ouvrit les yeux et remplit ses poumons d'air, remontant à la surface depuis les tréfonds des âges...


Chapitre I



Le lendemain matin en Elardie, il neigeait. L'hiver se manifestait silencieusement sous le regard étrangement détendu, comme un marin prenant enfin le large, de Ferdinand qui venait de se réveiller. Il savait que le temps des récoltes abondantes et laborieuses de l'été et l'automne étaient terminées pour laisser place a des temps plus éprouvants dans un monde dominé par le blanc immaculé d'une neige descendue de gigantesques nuages. Il se remémora qu'il devait aller chercher de l'eau au puits qui se trouvait au centre du village, après avoir pris les seaux il partit s’exécuter. Il n'y avait personne dehors, donnant à Ferdinand l'impression d'explorer un village ayant été abandonné pour créer un moment d’harmonie silencieuse entre ce quotidien morne et une catastrophe anonyme… Bien qu’en ajoutant la vue à cette pensée,
Il était arrivé. Il ouvrit la trappe qui protégeait le puits du gel et remonta l'eau. Déjà la cloche de l'église sonna et fut répondue par un corbeau quelque part, transperçant ce silence moucheté de flocons. et cela plaisait à Ferdinand, ce silence qui rendait chaque son net, presque tangible, comme les construction et les arbres qui était découpés du blanc à présent uniforme du ciel et de la terre, comme une séparation entre le vivant modeste et l'inanimé éternel... Ayant a présent terminé, Ferdinand retourna chez lui. Autour de lui le village commençait lentement a prendre vie sous la neige; des bruits divers commençait à se faire entendre et les gens commençait à sortir, brisant ce silence onirique pour laisser place au roulis du quotidien.Il passa devant la maison pour rentrer dans la grange contenant les animaux que sa famille possédait. Ferdinand traversa l'intérieur sombre de la grange transpercée par des rayons d'une blancheur neigeuse en versant de l'eau dans l'abreuvoir des poules, et des cochons. Une fois terminé, il put se décharger des seau et retourner chez lui satisfaire cette faim que le dehors lui avait fait oublier.
Sa famille était réunie autour d'une table en train de déjeuner dans la plus grande des trois pièces de leur maison modeste (les deux autres étant des chambres). La salle était traversée par une lumière vacillante provenant d'un feu de cheminé qui maintenait tant bien que mal la maison isolée du monde glacial grâce à sa chaleur un peu plus élevée. Mais cette chaleur tiède transformait déjà les minuscules cristaux de glace sur le manteau que portait Ferdinand en gouttes comme ce qui se passait dehors n'était que de la simple pluie. Il le rangea et alla les rejoindre.
Sa mère semblant dés le matin épuisée, et son petit frère mâchant machinalement sa tartine et son père comparable à un outil usé. Ce dernier demanda:
-Il fait froid dehors?
-Oui, mais c'est surtout la neige qui va être gênante.
Ferdinand mangea une bouchée de pain. «Il faut aller chercher du bois. Le feu commence à faiblir.», constata sa mère.
- Je vais y aller. C'était Ferdinand qui se tournait déjà vers la porte
-Tu veux vraiment y retourner alors que tu vient à peine de rentrer?
-Oui, dit un Ferdinand qui se dirigeait déjà vers la porte avec le chariot, la hache et de nouveau le manteau.
Et sans attendre, il l'ouvrit, et quitta sa maison, qui une fois à l'extérieur, avait l'air misérablement petite, et ses murs de torchis à l'apparence de bouillie blanchâtre laissait difficilement imaginer que des gens vivait à l'intérieur, en l’occurrence, sa famille, et que c'était le lieu ou il dormait, mangeait, vivait, et cela sans avoir vu où il faisait tout cela. Il réalisa que toute sa vie sera comme cela, et qu’il aurait beau se marier, vivre dans son «propre» foyer, avoir une descendance, cela ne ferait que changer le premier plan du tableau où il se trouvait, plan mis en avant par des gens n’ayant aucun fond, et qui servait de tapis pour cacher ce misérable fond où sa vie se sera laissée couler, intimidée par les piliers fortifiés tenant éloigné ce destin des autres et dont l’escalade était un casse-tête herculéen...
Ferdinand poussa une expiration résignée, ayant fait le choix prudent de ne pas grimper pour ne pas chuter et constatant que sa volonté ne tiendrait pas , et fit tourner son regard de sa maison caca-d'oie vers les colonnes de bois gris pierre de la forêt qui se découpait sur le ciel d'hiver à l'allure de marbre,où le Soleil, a moitié dissimulé, envoyait son énergie droit sur Ferdinand, au plus profond de sa chair. Il se mit à marcher avec un son différend de chez lui.
Une fois à l'intérieur, il se mit au travail. Les seuls bruits était ceux des coups de hache et de la respiration de Ferdinand qui se répandait dans la forêt comme des ondes provoqués par la chute d'un caillou à la surface d'une eau limpide. La sueur perlait sur son corps, mais la chaleur moite qu'il ressentait se diluait dans le froid pur. Tout à coup un autre bruit venait d'apparaître dans cette cathédrale d'arbres à la voûte de nuages, perturbant le rythme de Ferdinand qui jusque là était le seul à entendre les sons crées, lui indiquant que son travail n'était pas la seule action qui s'y produisait. Le bruit se répéta, mais en plus proche. Ce deuxième bruit lui montra qu'il n'était pas seul. Ce qui lui fit arrêter son bûcheronnage et son regard quitta l'arbre pour se diriger vers le bruit. C'était une meute de loups qui s'était rapprochée jusqu'à quelque pas de lui en le fixant. Toutes les pensées et les émotions de Ferdinand s'étaient évaporées. Il ne restait qu'une peur folle et le constat de la fuite et de l'utilisation de la hache perdue d'avance. L'écrasement entre ce raisonnement qui disait que la fuite les énerveraient et cet instinct qui le poussait à la fuite l'empêchait de réaliser une action autre que regarder les loups qui lui renvoyait son regard et les battements frénétiques de son cœur qui semblait vouloir s'échapper. Mais ces derniers ne l'attendirent pas, et commencèrent à montrer les crocs sur fond de grognements sinistres, et pendant Ferdinand continuait à les fixer d'un air idiot, le plus proche se jeta sur lui. Et la, sa peur instinctive repoussa cette dernière pensée et fit reculer Ferdinand, marquant son contrôle total sur lui par un cri. Guidé par elle, il fit un mouvement avec la hache vers le loup. La bête fut envoyée vers le côté en dégageant une faible traînée de sang, et Ferdinand vit que le reste de la meute fonçait également vers lui, prête à arracher sa chair et à mettre fin à sa vie ici, dans une forêt perdue, tué par des loups. Avec pour seul cercueil de la neige qui disparaîtra au printemps, exposant son cadavre par terre comme un détritus. Et cela après seulement 17 ans, avant même d'avoir pu accomplir quoi que ce soit. Bien que ce fut inutile, Ferdinand continua de se débattre par terre avec les loups qui avait déjà commencé à le dévorer. Ses cris se perdaient dans l'étendue du silence glacial. Sa chair se dispersa peu à peu. Dans la neige, dans les loups, sur l'arbre que Ferdinand avait commencé à couper, sur sa propre peau…
Dans cette image le Soleil apparut. Remplissant le silence glacial de crépitements chaleureux, changeant le cri de douleur de la proie en cris de peur des prédateurs, parant de dorures la forêt et donnant vie à d'innombrables lucioles au couleurs de l'aube, et sous les yeux de Ferdinand, l'hiver morose se transforma en été flamboyant. Mais il ressentit rapidement que son bras était en feu.
Sa raison reprit le dessus sur lui et il couvrit en vitesse ce bras enflammé de neige, ce qui fit disparaître les flammes et le fit hurler. Il réalisa ensuite ce soleil n'était en réalité que la carcasse d'un des loups qui avait subitement pris feu et que le reste de la meute s'était enfuie.
Il se releva, mais sa douleur voulait qu'il reste sur son lit de neige à attendre le sommeil éternel pendant que son sang s’enfouit sous la neige comme un enfant fatigué sous la chaleureuse couverture. Il dut se tenir à un arbre pour éviter à la forteresse dévastée par le pillage des chairs qu’était son corps de s’effondrer. Déjà des gouttes de sang se détachaient de lui. Il pouvait marcher, bien que la douleur allongeât le sentier enneigé et rocailleux au point que les quatre murs qui renfermait sa famille et la chaleur se trouvait à l’autre bout du monde, l’isolant au milieu de cet océan blanc dans lequel il devra retourner à la côte à la seule force de ses membres… Il parcourut ainsi l’Univers entier embourbé dans une marre de douleur et de sang, mettant une jambe en lambeau devant l’autre des centaines de fois, et se prenant la giclée de douleur crée des centaines de fois, pour à chaque fois faire s’approcher un peu les brindilles devant lui. Le monde prenait de plus en plus l’apparence d’une bouillie informe où le fait d’essayer de nommer les choses était tout simplement ridicule.
Ferdinand ne savait même pas vers quoi il se dirigeait. La seule chose qu’il sait et qui emplit tout son esprit est qu’il devait à tout prix retourner chez lui, en espérant se diriger dans la bonne direction, sous peine de se vider de son sang. Ferdinand s’effondra. Les dernières choses qu’il vit furent des nébuleuses blanches sur un fond gris.

Chapitre II



Le soleil avait disparut, permettant l’arrivée d’une douce bande ocre se languissant à l’horizon, qui contemplait l’océan céleste au bleu si profond dans lequel on commençait à apercevoir les minuscules diamants pourtant si brillants et où des gigantesques baleines blanches éthéré voyageait vers une destination confidentielle. Loin en bas de ce magnifique spectacle se trouvait Liaorme qui ne portait que des guenilles venant des mêmes ruines que le sarcophage qui l’avait contenu. Il avait été réveillé par des vésaliens aux grands iris et au cheveux argentés. Hélas, il n’avait jamais appris leur langue et se sentait comme un enfant se retrouvant dans une discussion d’adulte, à essayer de percer le secret de son avenir et de son réveil à travers ces mots qui avait l’arrogance de feindre de ne pas avoir de sens. Et ce sont probablement ces mots qui gardaient secret les événements ayant dévasté la région et le village le temps d’un sommeil. L’un des vésaliens, le plus richement habillé et le plus gros, s’approcha de lui.
-Toi, quoi faire, ici?
Son élardien était tellement déformé par son accent que Liaorme mit un moment avant de reconnaître sa langue. Il essaya alors de lui expliquer de la manière la plus simple possible dans des mot qu’il pourrait comprendre. Il réalisa ensuite que le récit de son entrée dans la capsule utilisait des mots qui ne rentrerait pas dans le maigre inventaire d'élardien de son interlocuteur, et cela prendrait trop de temps de transmettre les concepts à la base des mots requis de son esprit surgi d’une autre époque à celui du Vésalien tout en rentrant dans son espace exigu de compréhension. Il dut alors se résoudre à lui répondre un «c’est dur, à expliquer» dont le fait qu’il soit prononcé de manière la plus nette et compréhensible possible ne pouvait cacher le fait que cette réponse était tellement floue que cela pouvait dire tout et son contraire à la fois et qu’au final elle ne disait rien. Pour compenser cette réponse brumeuse qui cachait un sentier beaucoup trop compliqué pour le vésalien, Liaorme lui posa une question simple mais que tout depuis son réveil maintenait au centre de ses pensées:
-Quand ça été détruit?
Très très longtemps. Deux cent années…
-Toute l’île est comme ça?
-Oui.
...Le temps d’un sombre instant. Le monde avait changé au point d’être de devenu méconnaissable. Seul lui était resté le même, et c’était les autres qui semblaient découvrir en lui un changement mystérieux de leur propre monde. Son esprit n’était pas malade, il avait été plongé dans sa capsule sous terre dans des limbes si profondes et obscures que l’univers l’avait oublié et continuait à vivre sans lui, et l’avait laissé mourir enterré vivant, et de la tombe ne sortit qu’un fantôme de chair de cette civilisation. Une ruine humaine, un oublié de la dévastation, n’étant plus qu’un vestige de temps réduits à l’état de récits approximatif… Lui qui devait être le messager ravivant les souvenirs chaleureux et lumineux pour donner un peu d’humanité et d’humilité à un futur divin…
Des larmes commençait déjà à se détacher de ses yeux quand un des vésalien lui tendit une miche de pain,en maigre compensation de son incapacité à l’aider. Liaorme accepta par politesse. Son esprit n’étant pas particulièrement investi dans ce besoin qu’on tout les êtres vivants de se nourrir, il mangea tellement lentement que cela en devint gênant. Au point où quand il avait fini, une bonne partie des vésaliens avait disparu dans des tentes apparues quand il ne regardait pas.
Le bleu marine du ciel était devenu d’un noir abyssal où les étoiles reposant sur le fond du ciel régnaient sur cette nuit comme sur toute les autres sans jamais faiblir ou disparaître sur un royaume s’étendant de la création du monde (certains disent même au-delà) à bien après là où il se termine. Et cela réconforta Liaorme, de savoir que la bouteille messagère dérivant dans l’océan qu’il était n’avait pas quitté ce royaume, dans lequel se trouvait tout ce qu’il avait connu auparavant, bien qu’inaccessible. Les étoiles, elles au moins, sont resté inchangé.
Il expira, et alla chercher le vésalien qui parlait sa langue pour lui demander où se trouvait sa tente.
-Toi vouloir dormir nouveau?
Ces mots sortirent d’un sourire d’amusement. Ce que Liaorme ne comprit pas.
-C’était pas un sommeil normal.
Le vésalien chercha des tentes pas encore pleines, et il lui en trouva une qui était là où il passera la nuit. Liaorme s’abaissa pour rentrer à l’intérieur, dont toute la gauche était occupé par un vésalien en plein sommeil, et il s’allongea sur le côté droit en voulant humblement donner plus d’espace dans le cas où son partenaire aurait le sommeil agité. Dorénavant il n’avait plus rien à faire, il se laissa simplement guider vers le sommeil. Il songea à ce nouveau monde. Sur les têtes de quel inconnus se trouvaient les couronnes? Quelles créations et destructions improbables de nations ont eu lieu? Qu’en est-il des arcanes? Pendant qu’il se posa ces questions, il était arrivé à ce lieu mystérieux qui avait la particularité de ne laisser à son départ aucun souvenir de lui, si ce n’est des visions mystérieuses tellement étranges et différentes que si l’une d’entre elles était bel et bien ce à quoi ressemblait réellement le sommeil, personne ne l’aurait su car cette vision aurait était noyé parmi les miroirs oniriques nous renvoyant les éventements derrière nous, les glaces cauchemardesque distordant notre image, grossissant les peurs grotesques, disloquant ce masque de quiétude que tous portent, et les éclats de boule de cristal prémonitoire, dans lesquels on raconte que le futur serait visible comme au travers d’une fente sur le mur du présent.
Et parmi cette forêt de verre, peu de choses résistera à l’incendie provoqué par le soleil dont l’arrivée embrasera même le ciel. Forçant l’esprit de Liaorme à quitter ce palais des glaces fondantes pour se retrouver dans un endroit au murs en toile économe en lumière et en espace. Mais ces dernières était plus abondantes qu’hier soir où pas un grain de lumière ne put rendre la vision possible, et où ils avaient du partager à deux le peu d’espace dont-ils disposaient. Mais le Soleil s’était levé, et son camarade de tente s’était éveillé avant Liaorme. Il sortit de la tente et avala une bouffé d’air frais de ce jour nouveau.
Le soleil s’élevait lentement au dessus d’une bande dorée comme du sable fin bordant la mer azurée d’en-haut. Les vésaliens terminait leur déjeuner et certains commençait à ranger les tentes. Il alla voir celui qui parlait l’élardien et lui demanda si il pouvait avoir son repas lui aussi.
-Attend.
Il se dirigea vers un sac et en sortit du pain avec de la viande séchée.
Pendant qu’il mangea, il observa la troupe défaire le camp avec un léger goût de gêne causée par sa position de spectateur regardant avec une impatiente immature une troupe de théâtre préparant du mieux qu’il pouvait un beau spectacle. Pour essayer d’oublier ce goût amer, il demanda au gros Vésalien de s’occuper d’une question encombrant son esprit depuis son réveil, le gênant à chaque fois qu’il traversa son esprit pour s’installer dans ses pensés:
-Que faites-vous ici?
-Nous chercher trésor ici.
Des pillards. Mais Liaorme ne leur en voulait pas de prendre les ruines de ce qui fut avant-hier son pays, car ils ne volaient qu’à des noms sur des inscriptions et des squelettes, et ils sortaient de l’oubli de nombreux objets inutilisés, maintenant en vie cette vielle carcasse qu’était la Lorande en injectant de minuscules parties d’elle dans les autres civilisations, parties qui au fur et à mesure y dilueront cette âme inutilisée dans les leur, jusqu’à ce que chaque cellule d’elles possède une ombre amenant vers cette contrée mythique, les fessant ressembler à terme à des petits-enfants dans lesquels on pourrait reconnaître dans chacun d’eux la trace faible mais persistante d’un aïeul commun et disparu les liant par cet héritage mélancolique.
Il termina son repas un peu avant la mise en route. Au moment du départ, il remarqua le titan de métal au sud-ouest qui fit apparaître en lui une autre question entravant son esprit. Mais cette fois ci ce n’était pas une banalité que l’on pourrait presque qualifier de triviale dont il pourrait trouver la réponse en grattant la surface du décor simplement avec son regard, mais un mystère que Liaorme n’osait même pas énoncer mentalement qui nécessitait de se confronter au géant ancien qui fera réalité l’une des deux possibilité: soit il aura irespecté un vénérable monument en exposant ses limites que la décence souhaiterait implicite, quand à l’autre éventualité, l’humilité interdisait de l’imaginer. Mais sa logique transgressa brièvement cet interdit pour en déduire deux seule chose: ça ne lui serrait d’aucune utilité sur cette sur cette île, et il voyait mal comment ramener cette chose sur le continent. En même temps qu’il accepta amèrement cette désillusion, il éloigna ce mystère vers les recoins de son esprit tout en étant maintenu à distance du gouffre de l’oubli par son espoir lointain, l’espoir de pouvoir réinjecter dans le titan cette puissance qui le différenciait du tas de ferraille, fessant revenir cette illumination de gloire d’hier dans le royaume terrestre, provoquant une aube annonçant un nouveau jour heureux comme un souvenir...


Chapitre III



La conscience de Ferdinand émergea finalement des limbes, accompagnée par sa vision qui lui montra qu’il était sous un plafond en bois qui semblait bien inapproprié si il était au paradis ou en enfer. Il abaissa son regard et il découvrit que ce plafond était celui de sa chambre. Après avoir traversé les vitres, son regard arriva au Soleil s’élevant doucement au dessus d’une mer cristalline blanche aux vagues figées et parsemées de minuscules îlots de brins vigoureusement verts transperçant l’étendue monochrome inanimée qui baignaient béatement dans cette fine chaleur vitale envoyé par l’astre. La Providence fit que la position de la fenêtre permit à Ferdinand de profiter de cette énergie diluée ayant parcouru des kilomètres de prés et de forêts. Il regarda son corps sous la couverture, et il remarqua les bandages marquées de taches rouges foncés qui le ceinturaient et maintenaient tenacement le souvenir de l’attaque des loups. Il vit les brûlures sur son bras gauche, et il comprit rapidement que ces marques avait la même origine que celle de sa survie: la flamme subitement apparue sur un des loup qui avait fait fuir les autres, lui permettant de retourner au village, il était facile de deviner qu’après son évanouissement, on l’ai vu et ramené chez lui. Il ne savait pas vraiment d’où venait cette flamme, mais il sentit que ce n’était pas vraiment le moment. Il se redressa, réveillant la douleur qui avait essayé de le tuer et qui avait eu la fourberie de resurgir au moment où il essaya de quitter la position que l’on a dans un cercueil en profitant de certaines brèches pas encore colmatées de son enveloppe charnelle. La douleur le ceinturant de ses ronces néanmoins suffisamment desserrés pour n’avoir de conséquence que des gémissements ténus, il informa sa famille derrière les murs de son éveil.
-Je suis réveillé!
Plus rapidement qu’il ne s’y attendait, la porte brisa l’immobilité ambiante de part son ouverture dans laquelle s’engouffra vivement la mère de Ferdinand et son jeune rejeton Rémi pour se précipiter vers l’image de leur propre sang qui était miraculeusement encore chaud dans cet air froid d’une façon bien connue de ceux qui trouvèrent de l’eau fraîche dans un désert chaud, et ils l’enlacèrent de façon à éloigner dans le doute la température de son corps de celle de la neige inerte. Il les accueillit à bras ouverts (mais pas trop pour ne pas souffrir davantage) et sa peau se sillonna de traînées de larmes.
-On à eu la peur de notre vie… On pensait que tu allais y passer!
-Moi aussi! Et je n’ai toujours aucune idée de comment j’ai survécu…
-Tu vas mieux?Et comment tu t’est fait ça? (elle souleva son bras brûlé)
-C’est l’un des loups qui à subitement pris feu juste à côté de moi, et le feu à du se répandre… Et ça à fait fuir les autres, c’est comme ça que j’ai pu revenir… Mais sinon, oui je vais mieux, bien que j’ai encore un très mal à certains endroits.
Il y eu un petit temps durant lequel la conversation fût suspendue par le paradoxe de cette blessure qui se jouait de l’instinct maternel cherchant désespérément une explication quelle ne pourrait jamais avoir avec une si maigre connaissance de l’Univers en sa possession.
Ce fût Ferdinand qui changea de conversation pour quitter l’impasse dans laquelle ils étaient.
-Ou est Père?
-A l’église. Ah et d’ailleurs il faut absolument que je le prévienne! Je vais revenir! Rémi, surveille ton grand-frère!
Elle referma la porte. Le laissant avec son frère. Il rompit le silence pesant par une question que les rayons solaires avait fait germer dans son esprit.
-Depuis quand je suis ici?
-Depuis avant-hier.
C’était tout ce qu’il avait pour remplir le temps. Pour patienter, il se rallongea et prévoyait déjà de se redresser au moment où ses parents serait de retour pour montrer son état sous le meilleur aspect possible
La porte s’ouvrit à nouveau mais cette fois-ci la silhouette sa mère précédait celle de son père, qui dans la même série ininterrompue de pas qui l’avait amené ici, se dirigea vers son premier fils et l’enveloppa de sa carcasse fatiguée mais encore capable d’émettre de la chaleur.
-Que Dieu soit loué! On ta retrouvé allongé dans la neige, plein de morsure, causée par des loups à ce que ta mère m’a dit.
-Oui, il m’ont attaqué pendant que je coupait du bois.
-Il faudra chasser ces sales bêtes! Et du coup, on ta ramené à la maison avant que tu ne te vide de ton sang, on a pansé tes blessures et on ta mis bien au chaud, dit-il en apposant une claque de confiance sur le lit et en lâchant un éclat de rire. Et sinon, tu as faim?
-Euh, ouais...Remarqua Ferdinand dans un rire chaleureux.
Pendant que sa famille l’avait laissé déjeuner seul a sa demande, il remarqua un léger mouvement en bordure de sa vision centrée sur son bol. Derrière la fenêtre se voyait Julien, dont le cadre étroit de verre ne laissait voir que la partie supérieure de son corps, et qui fît signe à son ami qu’il allait rentrer, ce dernier hocha la tête. Après une quinzaine de secondes et des morceaux de voix de lui et de la mère de Ferdinand, il ouvrit la porte, haletant comme si il voulait remplir la pièce à lui tout seul.
-Qu’est-ce qu’il t’est arrivé (son regard profitât de la proximité des blessures qu’il pouvait enfin voir de près)? Ça fait deux jours que je te regarde dormir et j’ai aussi vu tes parents te soigner des grosses blessures.
-Tu est vraiment à la fenêtre depuis deux jours? Et sinon, en gros, je me suis fait attaquer par des loups...
-Et pourquoi ton bras est brûlé?
-Un des loups s’est mis à brûler, ne me demande pas pourquoi, et c’est ce qui m’a sauvé la vie. Et puis, visiblement, ce n’est qu’en surface que ça à brûlé, je suis encore capable de le bouger, même si ça fait mal…
-Bah j’ai entendu dire qu’il pouvait avoir des éclairs pendant qu’il neige...
-La neige s’était arrêtée avant que je parte dans la forêt, et si un éclair était tombé juste à côté de moi, je l’aurais remarqué…
Leur recherche d’origine à ce phénomène arrivait face à une impasse. Si jamais ils viendraient à découvrir un jour une explication n’ayant pas de contradiction apparente avec ce mystérieux événement, même si celle-ci diffère complètement de la réalité, leur champ de connaissance en serait sûrement enrichie d’une nouvelle variété de savoir exotique…
-Faudrait y retourner.
Julien était appuyé contre la fenêtre et regardait à travers celle-ci mais cette fois il était à l’intérieur.
-Mon père à dit qu’il allait organiser une battue pour se débarrasser des loups. J’imagine qu’il vont passer par là où j’ai été attaqué.
-Donc il faut juste attendre…
-Ouais.
Ferdinand remarqua que pendant qu’il parlait avec son ami, toute chaleur avait eu le temps de quitter son bol de lait dont chaque goutte en avait largement été imprégnée par le feu de cheminée. Il soupira, et rapprocha le bol de ses lèvres et le pencha de sorte à ce que le lait puisse les atteindre. Seulement, le liquide défia la gravité par l’angle qu’avait sa surface, la rendant parallèle à la direction que fessait prendre la pesanteur à tout objet sous son contrôle unique, au fond du bol, et au visage de Ferdinand! Celui-ci poussa un «hein?» caractéristique des témoins de tours de magie utilisant les chapelles caché de la nature, qui fit tourner le regard de Julien vers l’intérieur.
-Que se passe t’il?
-Mon lait a… Gelé.
Il illustra ses propos en lui montrant la glace blanche collé au fond du bol, en renversant le récipient, puis en la frappant avec les articulations de ses doigts.
-Wow… Pourtant, il ne fait pas si froid que ça ici…
-Surtout que le bol n’a pas quitté mes mains ou mes genoux…
Tous deux ne purent s’empêcher d’établir un lien totalement improbable.
-C’est comme quand le loup à prit feu à côté de toi, tu vois ce que je veut dire?
-Qu’à côté de moi, les trucs se mettent à brûler ou à geler?
-Ouais.
-Mais je fais comment si ma famille se met à cramer d’un coup?
-Bah je sais pas moi, essaie de trouver pourquoi ça arrive
Ferdinand avait compris que Julien tenait à conserver farouchement le rôle du spectateur avare n’investissant que de la pitié.
-Je suis à poil… Ça doit sûrement être venir de moi, un genre de malédiction ou de don.
-A ce qu’on raconte, Lirié avait lui aussi des pouvoirs comme ça…
Une comparaison aussi exagérée ne pouvait que le faire rire
-Calme toi, ne va pas me comparer à lui, j’ai juste mis le feu à un loup et transformé du lait en glace… Et moi je ne sais même pas contrôler ça.
Julien se doutait que les pouvoirs de son ami n’étaient que des sons un peu bizarres rappelant vaguement les symphonies magistrales du Saint trop sublimes pour sortir des mains d’un mortel, mais il se dit qu’il fallait au moins essayer d’en faire une musique, de ces sons un peu bizarres…
-Et tu as essayé au moins?
Ferdinand eu un sourire gêné.
-Non… A chaque fois, c’était involontaire… Il faudrait en effet que j’essaie.
Il prit le bol dans ses mains, et il se concentra sur le lait gelé, pour pouvoir le faire fondre (et idéalement, le terminer). Mais il se rendit vite compte qu’il ne fessait que regarder le bol. Il essaya de se souvenir du maximum de détails qu’avait en commun l’attaque des loups et le gel du bol pour trouver la clé du contrôle de ce… Pouvoir? Non, il été encore trop tôt pour songer à appeler cela comme ça. On pourrait véritablement appeler cela un don, un pouvoir ou autre synonyme quand il pourra le maîtriser. Car tant que ça n’obéira pas à sa volonté, ces phénomènes seront une malédiction qui pourra tuer ses proches avec ses manifestations erratiques. Là, il prit conscience qu’il DEVAIT maîtriser cette force se laissant porter par l’extravagance de faire s’envoler jusqu’à faire jaillir des flammes ou enfoncer sous un cercueil de glace les températures inscrites en chaque chose à son bon vouloir. En revoyant les souvenirs encadrant ses manifestations dans sa tête il trouva dans chacun d’eux la sensation commune servant de terreau à ces fleurs de glace flamboyantes : le toucher. C’était de ses mains parcourues de lignes imprimées par les centaines de plissements imperceptibles des jours qu’émanait ce phénomène antagoniste de lui-même. Même si il ne pourrait le contrôler, la quiétude de Ferdinand était déjà revenue. Car un peu de précaution et quelques nouveaux réflexes pourrait facilement éviter un cortège de catastrophe. Et dans le cas contraire, le spectre des possibilités était tellement large qu’il préférait ne pas avoir à choisir chaque de l’apparition ou non de chaque manifestation. Et puis le sang sous sa peau qui le maintenait en vie n’était pas un sang de magicien…
Pour s’assurer que le premier choix soit bien le bon, il fît comme il l’aurait fait pour contracter un muscle invisible entourant ses mains. Julien se rapprocha pour observer la glace pour l’instant inerte. La glace se mit à réagir au mouvements du bol et des gouttes se mirent à parcourir sa surface
avec la lenteur innocente des agneaux découvrant pour la première fois l’extérieur qui devinrent de plus en plus nombreux, créant une mer dans laquelle les continents puis les îles et finalement les îlots de glace abandonnèrent doucement leur forme, leur solidité, pour rejoindre cette mer caressant les parois de bois du bol qui commençait à pousser un soupir de détente fumeuse s’étendant indéfiniment dans l’hiver. Des yeux transparents tournés vers le ciel au-delà du plafond se mirent à s’ouvrir, tellement que bientôt, la surface du liquide disparût sous ces bulles que l’air englobant le monde ne put toutes les faire disparaître, ne serait-ce que pendant une seconde, car chaque parcelle du lait fessait apparaître dés qu’elle le pouvait d’innombrables bulles se s’orientant avec ferveur vers le haut, le remous de création et destruction continuelle de bulles commençait à être le bruit principal de la pièce. C’était cela le pouvoir de Ferdinand. Julien avait enfin vu une de ces oasis mythiques que l’on disait exister dans le désert aliénant qu’est la vie et cela le fit frémir d’excitation. Quand au détenteur de ce pouvoir, il était désemparé de voir que c’était à sa volonté que cela obéissait, et que lui seul contrôlait, bouleversant à jamais sa manière d’appréhender le monde avec cette capacité que seul lui possédait.



Chapitre IV


Dix jours après le réveil de Liaorme, la troupe de vésaliens terminèrent le tour de l’île et ne trouvèrent durant ce laps de temps pas grand-chose de plus ayant de la valeur. Leur retour au bateau n’était pas accompagné de colère et de frustration émanant de l’éventualité d’un trésor oublié, mais satisfait au contraire la volonté de mettre fin a cette expédition ayant cyniquement coûtée au membres de l’expédition beaucoup plus qu’elle n’a rapporté. Liaorme ne savait pas vraiment où aller et comment sa vie se poursuivra dans ce monde en ayant gravé en lui les visions, les bruits et les odeurs d’une époque dont il était le dernier témoin, mais il savait qu’il était stupide de rester sur cette île pour gratter et lécher sur des décombres des souvenirs qui était déjà en lui. Il décidât donc de suivre les vésaliens qui d’après ce que lui avait dît celui qui parlait l’élardien (et qui était l’organisateur de l’expédition), embarquait pour Noaral. Liaorme ne connaissait pas l’emplacement de ce lieu, pas plus que son existence auparavant, mais il devinât au nom ayant un nombre égal de voyelles et de consonnes qu’il désignait une cité vésalienne qui avait probablement acquis sa renommé durant son sommeil. Pour ce qui est des vésaliens, ils accueillirent ce nouveau venu avec une indifférence nuancé de la peur de certains qui avait entendu dire que les habitants de cette île possédait des pouvoirs quasiment divins, et qui se tenait à distance du dernier d’entre eux et d’une hypothétique colère cataclysmique venue du tréfonds des siècles qui ne vint jamais du fait de la discrétion du principal concerné.
Sur le pont s’était écoulé par la passerelle menant à la terre ferme une masse de corps à l’attention entièrement centrée sur la suite d’ordres qui les feront rentrer chez eux. Et actuellement, les ordres été criés par un vésalien (tout le monde ici l’était sauf Liaorme) au corps maigre recouvert d’une légère couche de muscles qu’il devinât être le capitaine. Après un autre ordre incompréhensible, tout ceux qui étaient monté à l’exception de l’organisateur se mirent à se mettre en rang pour procéder à un décompte, Liaorme là encore du le deviner tout seul. Une fois que le capitaine terminât le passage en revue des passagers, il annonça quelque chose qui fît que les passagers se lancèrent des regards curieux et que des chuchotements dont beaucoup s’arrêtaient sur Liaorme qui lui même se doutait qu’il était la cause du problème. Et pour confirmer ses craintes, l’organisateur et le capitaine firent à de nombreuse reprise des gestes et des rotations de visages dans sa direction, jusqu’au point où le capitaine s’approcha du concerné pour lui demander son nom dans un mauvais élardien incapable de cacher sa volonté d’abandonner ce passager supplémentaire sur l’île. Après que Liaorme Narévire lui ai dit son nom après un bégaiement causé par le regard martyriseur du capitaine, on leva la passerelle et l’ancre.
Les voiles furent déroulées et se gonflèrent sous l’action du mouvement de chaque grain d’air dans une direction qui firent glisser langoureusement toute la masse du navire sur la surface de l’océan survolé par des nuages blancs perpétuellement sereins. Le groupe de «chercheurs» se dilua dans le navire et ses différentes couches, et Liaorme fût appelé par un membre de l’équipage lui faisant signe de le suivre dans le pont inférieur avec des vêtements à la main, vêtements que Liaorme devait mettre dans une petite pièce vide avec éclairé par une fenêtre donnant sur l’océan.
Le contact nouveau de la chemise propre avec sa peau mis celle-ci en chair de poule car après qu’il ai porté un bout de tissu déchiré ayant finit par acquérir au fil des jours une chaleur moite, celle-ci avait fini par y prendre ses habitudes et ne s’imaginait pas que le confort finirait par revenir tout seul comme les vagues brossant continuellement la plage. Il fît attendre l’organisateur et son guide encore un peu car il voulait profiter le plus possible de ce premier moment d’intimité depuis une éternité en laissant son regard parcourir la surface océanique d’un bleu profond que seul pouvait produire la plongé de la lumière solaire dans le cœur interne de la mer, et il respirât avec une intensité suffisante pour renouveler une bonne partie de l’air de ses poumons en une seul respiration. Celui qui lui avait donné les vêtements toqua à la porte au moment où Liaorme trouvait justement que sa conduite entrait dans le domaine de l’impolitesse. Il l’ouvrit et s’excusa pour avoir fait perdre du temps, avant de réaliser que son interlocuteur ne parlait pas l’élardien. Il se contenta donc de le suivre dans la direction inverse à la proue, à travers le pont inférieur, sorte d’interstice entre un sol et un plafond de bois dans lequel évoluait au travers des raies lumineuses surgissant d’en haut des silhouettes plus ou moins sombres. Une fois arrivé devant une porte, le guide toqua et cria quelque chose dans sa langue. Après que la réponse de l’organisateur se fasse entendre à travers le bois de la porte, le guide de Liaorme ouvrit sur l’organisateur assis de toute sa graisse devant une table garnie d’objets servant à la navigation, ce qui laissa supposer qu’il s’agissait de la cabine du capitaine qu’il congédia avec le matelot ayant accompagné Liaorme. Une jeune humaine, la première qu’il voyait depuis son réveil et qui semblait être un peu plus jeune que lui, se tenait droite, la bouche fermée, à la gauche du gros vésalien. Celui-ci commença à parler lui parler en vésalien en regardant Liaorme. La fille ouvrit la bouche en sa direction également.
-Je me présente, je me nomme Melise, et je serait l’interprète entre vous et monsieur Seolda devant vous (Liaorme acquiesça). Et la première question qu’il voudrait vous poser est «Que faîtes-vous ici?»
Le gros vésalien dont le nom était donc Seolda montra à Liaorme une expression qui lui fît comprendre que cette fois-ci, il attendait une réponse beaucoup plus concrète que «c’est dur, à expliquer».
-Et bien pour faire simple, à l’époque où l’île était prospère depuis 200 ans, on décida de faire dormir des volontaires dans des caissons en métal jusqu’à ce qu’on les déterre dans un futur lointain pour montrer au prochaines générations ce à quoi ressemblait les gens avant. Et j’étais l’un de ces volontaires.
Mélise répéta ces propos en les ayant traduits méthodiquement en vésalien à Seolda, qui écoutait attentivement, sa main soutenant une tête pensante. L’explication de Mélise se terminât, et pendant l’unique seconde de silence qui s’en suivit, la curiosité de Seolda chercha et trouva des zones d’ombre dans le trajet de l’humain se tenant devant lui. Au terme de cette seconde, il posa une question à Liaorme que Mélise traduit par «vous étiez donc un habitant de cette île?». Celui-ci répondit «oui». Elle dit alors à Seolda un unique mot en vésalien qui au contact de ses oreilles fît soulever ses paupières et changer le bas de son visage duquel émergea, indiscret, un sourire de curiosité impatiente d’où sortirent pour répondre à ce «oui» qu’il avait entendu dans deux langues différentes, une suite de mots marqués d’une énergie enfantine (et un peu infantile) que Mélise traduisît en une gène pudique et un regard au mains de Liaorme.
-Il y des légendes qui raconte… Que les habitants de l’île ont des pouvoirs magiques… Est-ce que cela est vrai?
La gène atteignît également Liaorme qui le forçat à quitter cette position ridicule où il continuait à cacher ses pouvoirs pour ne pas dévoiler l’existence de la Lorande pendant qu’il était dans les décombres même de celle-ci. Et pour abandonner ce comportement entièrement, et ainsi fermement se détacher de toute hypocrisie obsessionnelle, il décidât, plutôt que de dire un mot en ayant le corps inactif, de leur exposer, à Seolda et Mélise, le creux de sa main gauche face au plafond de bois. Leur regards se portèrent sur l’emplacement où devra prendre place un phénomène que les légendes de tout le continent décrivaient nostalgiquement depuis des siècles. Et un clin d’œil, se matérialisa dans le creux qu’il avait crée en élevant ses doigts, une structure faîte de lignes de pure énergie de tailles différentes orchestrées dans une harmonie rendant le tout comparable à une nouvelle espèce de flocon de neige qui aurait délaissé l’eau pour la constitution au profit de la substance jaillissant du vide brisé pour explorer des géométries autres que celles provenant de l’hexagone, projetant sa lumière blanche depuis la main de Liaorme et éblouissant dans un silence de roi ses deux témoins éblouis. Du bout de son index, il fît disparaître la structure, qui n’avait pas quitté le creux de sa main.
Seolda se mit alors à rire de la capacité du destin à le favoriser jusqu’au ridicule, et quand le rire redevint un sourire enthousiaste, il se tourna vers Mélise et l’ordonna de dire à Liaorme qu’une fois à Noaral, celui-ci pourra loger chez lui et en échange l’aider dans son travail d’archéologie. Liaorme accepta, voyant là une occasion juteuse de se trouver une place confortable dans ce monde sans avoir à forcer la destinée. Pour refermer cette entrevue, Seolda chargea Mélise d’apprendre à Liaorme la langue vésalienne durant la durée du voyage.


Chapitre V



Ferdinand progressait sur un chemin qui partait du village pour traverser les champs dont l’assombrissement accompagnait l’approfondissement du bleu céleste, jusqu’à une séparation de son tracé créant deux directions empruntables. L’un s’arrêtant au moulin, l’autre continuant vers on ne sait où. Cela faisait plusieurs jours que Ferdinand était guéri. Depuis il avait essayé son pouvoir à des occasions éparses, faisant fondre un tas de neige, geler la surface d’un lac, faire brûler des bouts de bois… Cette dernière utilisation lui à permis de se rendre compte que lorsqu’il en usait, son pouvoir lui permettait de ne plus être sensible au effets des températures, quelles soit basses ou élevées, bien que le feu continuait à le consumer. Ainsi, seule la vision et le jugé de l’intensité avec laquelle il injecte ou disperse l’énergie (c’est comme cela que lui-même se représente son pouvoir) lui permettait de contrôler ce don. Et à sa surprise, il avait réussi à prendre le plein contrôle sur son pouvoir plus facilement que prévu, et prendre ses aises avec, ayant même débuté à expérimenter la température confortable en dehors des murs qui contiennent son chez lui, grâce à un réchauffement régulier de l’air.
Mais avec la venue de ce don, l’avenir vers lequel aspirait Ferdinand se vit envahi de fadeur constamment renouvelée par le gémissement mémoriel de ce potentiel menacé d’étouffement par les couvertures de la procrastination. Il n’avait jamais été en prison, attendant la guillotine, mais il ressentait cette peur viscérale de cette chose rôdant dans l’avenir: une vie où son esprit s’était révélé trop faible pour son pouvoir, et où il s’était laissé porter, inanimé, par les courants du destin à travers les sillons les plus creusés, jusqu’à un moment où son sa vision ne verrait plus que les quelques mêmes lieux (et pas vraiment les plus beaux qui puissent exister) en boucle jusqu’à sa mort. Mais Ferdinand avait compris que si cette force, qui était la même que celle qui nous pousse à rester dans nos draps chauds et sombres échapper au monde transpercé de froide lumière, était particulièrement lourde chez lui, c’est parce que son caractère la favorisait. Sa discrétion et sa pudeur quand on l’approchait l’avait inconsciemment poussé à épouser les formes et à ne jamais se laisser porter par le vent faisant glisser à travers les vagues les navires jusqu’à l’horizon. Hélas, il ne savait pas vraiment comment s’extraire de sa situation sans que personne ne puisse connaître l’existence de don, ce qui pourrait l’empêtrer dans la lourdeur des relations humaines à gérer. Ce qui lui rappela amèrement que Julien, celui qui occupa l’unique place d’ami que Ferdinand se permit pour ne pas à abandonner sa tranquillité tout en ayant quelqu’un avec qui rigoler de temps en temps, l’avait vu utiliser son pouvoir. Mais, heureusement, il ne semblait l’avoir dit à personne.
Il faisait nuit maintenant, quand Ferdinand le vit, il retourna chez lui en pensant tout autant qu’il marchait.
Il faudrait également que ce départ soit connu à l’avance de sa famille, pour les inquiéter le moins possible et faciliter un éventuel retour. Ce voyage n’était pour l’instant qu’une pensée de son esprit, et il savait qu’il y avait choses à prendre en compte, comme le moment du grand départ, le trajet, les provision, la durée… Il bailla, et décida qu’il en parlerait le lendemain avec Julien. Sa maison était en vue…

Après le passage de la nuit dans une maison qui lui apparaissait de plus en plus réduite et donnant le désir de s’en échapper par l’issue la plus proche, il alla le voir au matin sous les murs de l’église s’élevant de la neige constellé de empreintes de terre battue en direction des lointaines nuances de grisaille sur laquelle se découpaient des formes aviaires.
-J’ai envie de partir. Il fût quelque peu gêné par ce début de phrase étrange pour commencer une conversation.
-Où ça?
-Du village. Pour la destination, je voulais justement en parler avec toi. Mais personnellement je veux juste aller voir du pays et profiter un maximum de mon pouvoir.
-Mais pourquoi tu as besoin de moi si tu en as déjà une idée? Tu ne pouvais pas juste m’avertir qu’un jour, tu allais partir?
Ferdinand soupira.
-Je ne vais quand même pas partir seul. Les voyages sont toujours mieux à plusieurs, et n’as tu pas envie de parcourir ce monde? (Il terminât par un sourire.)
-Ouais pourquoi pas, sa pourrait être bien. Après pour l’itinéraire... Personnellement, j’aimerais bien aller voir le Sud, à ce qu’il paraît , il y aurait des rochers rouges et il ne ferait jamais froid même l’hiver. Donc l’itinéraire devrait passer par là.
Cette indication sur leur futur voyage permit à Ferdinand d’élaborer silencieusement et après plusieurs secondes de réflexion un brouillon de trajet.
-… On pourrait d’abord se rendre à Colimère, pour trouver une voiture qui nous emmènera dans le sud du royaume où l’on y passera quelque temps avant de rentrer par le même chemin.
-Ça me va. Le plus gros souci va être de donner un prétexte à nos familles pour nos départ. Ah, au fait, dans le doute de ce que tu allais en penser te connaissant, je n’ai rien dit à personne sur tes pouvoirs. Et comme je n’ai entendu personne d’autre en parler dans le village, je suppose que tu n’as rien dit?
-Ouais, je suis plutôt du genre à vouloir faire profil bas.
-A ta place, je l’aurais dit à tout le monde, moi, que je peux geler l’eau ou la faire bouillir rien qu’en là touchant, je serais connu de tout le pays!
-C’est justement pour ça que je veuille que le moins de monde possible le sache. La célébrité c’est de la merde, tout le monde te fait chier dés qu’il te voit… Après pour le prétexte… Et bien…
-On n’a qu’a dire qu’on part chercher la fortune, ou quelque chose comme ça.
Ferdinand trouva cette excuse bancale, mais faute de mieux il l’accepta de l’utiliser.
-D’accord, on leur dira ça. On leur dit maintenant qu’on projette de s’en aller pour qu’il nous fournisse des provisions ou on prépare secrètement le voyage et on leur dit au dernier moment?
-Je pense qu’on ferait mieux de leur dire maintenant, si on leur dit juste avant le voyage, je sens que ça va être un désastre…
-Il reste deux dernières choses à déterminer: la date du départ et la durée. J’ai pensé que cela ce fera au retours des beaux jours et durant 6 mois, je ne sais pas ce que tu en pense…
-Cela me convient.
-Bien! Donc ce soir, on annonce à nos familles notre départ et on se revoit demain.

Autour de la table parsemée de bols de soupe et de pain, sa famille broutait. Ferdinand était mis mal à l’aise par la future annonce de son départ. Il avait surtout peur de ce qui allait ce passer ensuite, car cette annonce allait soit être le meurtre de son rêve sous ses yeux, soit le virage en direction de la pente se dirigeant vers l’inconnu. C’est quand même étrange, ces rêves réalisables. Quand on en est loin, on est en colère contre la distance, et quand on en est proche, on est soudainement impuissant et l’on souhaite rechercher sa puissance au loin. Mais il réalisa qu’il n’avait même pas ce choix. Julien connaissait déjà son projet et y prenait part, c’était depuis ce matin qu’il était sur la pente et de son hypothétique défilement viendrait la honte de son manque de volonté amplifié par le souvenir indélébile de Julien de ce rêve sous-alimenté. C’est pour ce genre de chose que Ferdinand rechignait poliment à l’amitié. Mais l’attente n’est point confortable hélas, alors il décida d’interrompre le flot de ses pensées pour porter unilatéralement tout son esprit sur le mouvement de ses lèvres de manière à ce que l’attente ne puisse geler cette volonté. Il inspira un grand coup.
-Au printemps, je vais partir. Ses parents le regardèrent avec les yeux grand ouverts, et en même temps, sa concentration échappa avec l’extraction de cette phrases et la gêne se remit à l’envahir avec toute la déclaration encore devant lui. Je vais essayer de trouver de l’argent dans le pays pour avoir une base solide pour quand je serait marié. Je compte partir au printemps et je vais faire le tour du royaume en essayant de grappiller un peu d’argent pendant une 6 mois au moins. Et Julien sera avec moi.
-Non, hors de question! Mon fils ne deviendra pas un vagabond! En plus, les routes sont dangereuses!
Le père de Ferdinand calma d’un geste maîtrisé la réaction instinctive de sa femme et remplaça l’avis de cette dernière par le sien.
-D’accord tu peux partir, je sais que tu vas revenir, t’est pas du genre vilain. Et ça va te forcer à te bouger et à parler au gens.
Il allait donc partir… Il remercia grandement son père et il s’était mis sans s’en rendre compte à expliquer à son père que ce voyage lui tenait beaucoup à cœur pour ça aussi, perdre cette inertie mentale en route, offrant a son paternel une grappe de mots sincères (juste la mention de son pouvoir manquait) au bout d’un fil traversant le quotidien fait mots banals. La mère fût convaincue mais toujours inquiète, et le père satisfait de voir son fils prendre conscience de ses défauts. Le repas se termina peu après, et quand tout la famille se était sur le point de se diviser dans les deux chambre, le père en profita pour dire à Ferdinand une phrase qu’il avait oublié de dire à son fils durant le repas.
-Quand tu seras de retour de ton voyage, tu devras nous donner la moitié de ce que tu auras gagné, on en à grandement besoin, tu comprend…
Ferdinand savait que son père en avait besoin pour aller boire, mais ça ne le gênait pas plus que ça, il n’accordait pas beaucoup d’importance en l’argent, que ce soit pour ce voyage où non. Ce qui comptait pour lui, c’était la tranquillité et l’aventure, le reste, il le laissait volontiers aux autres.



Après cette nuit, Ferdinand alla confirmer à Julien que le voyage les attendait bel et bien sur leur avenir, maintenant incontournable et traînant avec lui la fin de leur confort modeste. Ils commencèrent bientôt à se préparer ambitieusement, pendant que la trajectoire solaire continuait de s’enrouler inlassablement autour de cette terre, jusqu’à ce que celle-ci effectua une boucle où le temps passé au-dessus du ciel pour éclairer les fleurs discrètes s’enracinant dans la terre fût à égalité avec celui passé sous la terre pour laisser les étoiles lointaines émerveiller la terre. Ce jour-ci , Ferdinand et son comparse Julien laissèrent derrière eux le village et la fête qui s’y tenait pour se emprunter le chemin qui se séparait en deux chemins: l’un menant au moulin, l’autre était la route où commençait leur voyage par une colline. Après avoir gravi celle-ci, leur vision s’imprégna de cette mer de feuillage couronnée par un pan du ciel dorée par le Soleil lointain. Sous ces millions de feuilles, un nombre incalculable d’endroit où apposer la marque de son pas. Le monde était juste en bas, à quelque dizaines de pas. Ils était préparés, avec eux ils prenaient suffisamment de nourriture pour atteindre Colimère, un peu d’argent donné par leur parents et gagné par Ferdinand qui pour financer le voyage, aida pendant quelque temps le menuisier, deux gourdes, et la hache qu’il avait fait tomber lors de la découverte de ses pouvoirs dans une sacoche. Ce n’était pas grand-chose mais une partie de lui se mit à rêver que cela suffirait à affronter toute les épreuves, toutes les créatures, toutes les montagnes, toutes les armées du monde grâce à cette légèreté construite à la main et vectrice d’espoir. Une autre partie n’y croyait pas, à ces rêveries, mais trouvait quand même ça joli et voulait quand même essayer. Ainsi, Ferdinand inspirât un grand morceau d’air printanier, et fît le premier pas rapidement succédé dans le matin campagnard.

A l’approche du même continent lossericain et dans la même journée, Liaorme commençait à clairement voir la fin de la mer où le bateau sur lequel il se trouvait glissait depuis des semaines. Lentement, le pays germa à l’horizon, derrière les reflets dorées à la surface de l’eau, révélant des collines couvertes de vert forestier intense, ainsi qu’une ville, Noaral, assise sur ces dernières pour admirer silencieusement l’océan clapoter. Au sein d’elle, les bâtiments avaient un toit plat et semblaient tous être de forme carrée, chaque étage des bâtiments étaient plus réduit que le précédent. Liaorme n’avait, avant son «enterrement», jamais quitté la Lorande, mais nouvelle vie, nouveau lieu, se dit-il. Le vent soufflait fièrement, il vît alors un flocon blanc se déposer sur la rambarde où il s’appuyait . Il leva les yeux vers le ciel d’or et d’argent. Il neigeait.




Sous le Soleil, la fleur de feu glacial surgit
Et voyant sa beauté, tend vers la vie
Partant alors dans le matin, vers le monde.

Au cœur des vielles ruines dans la mer
L’étoile oubliée revient sur terre
Franchissant l’océan, retournant au monde.

Levant la vue vers son lointain peuple brillant
Catastérisant un tout nouveau firmament
Rappelant les vieux colosses qui grondent
Qui sur le monde, fera luire sa magie

La fleur sillonnant les pays et les contrées
Germinant le divin don de glace brûlée
Verra au racines une hécatombe
Qui la fera s’envoler en face du vent





Chapitre VI



Pendant la semaine suivant l’arrivée de Liaorme sur le continent, les détails de la plupart des pièces de la grande demeure bourgeoise de Seolda ainsi que les tracés les reliant avaient été immanquablement assimilées, sachant dorénavant différencier les quelques statuettes exotiques ponctuant les salles les plus présentables, reconnaître les répétitions des motifs sur le papier peint et savait quel coin du plafond abritait une araignée. Il appris à connaître les différent domestiques du riche vésalien qui étaient tous étrangement petits au dos archée , des «basériens» selon ses dires, et qui semblaient bien mieux supporter tout le froid que les murs de la maison ne purent empêcher d’entrer que Mélise, Seolda et sa femme, ainsi que Liaorme dont le dernier souffle de l’hiver déferla à travers son passif de chaleur insulaire jusqu’à son métabolisme où un rhume s’accrocha de toutes ses dents.
-Hé, Liaorme! C’était la voix de Seolda qui était venu le voir. Ton arrivée en Vésanie à fait grand bruit dans toute la ville!
L’intéressé comprit rapidement pourquoi. Les on-dit, des fentes au travers de la cabine du capitaine…
-Et donc?
-On va organiser un dîner dans 3 jours avec tout les gentilshommes les plus riches de la citée, il y aura également le gouverneur de la cité.
-je vous remercie pour recevoir un si grand honneur de votre part. Lui qui est arrivé du gravier anonyme avec pour seule parenté des gravats s’était attendu à ce que la civilisation soit étanche à tout élément étrange venu de quelque localité fantaisiste, et c’est à ce moment que l’identité Lorandienne ne recevait plus seulement de la fierté de Liaorme, mais donnait en retour le privilège obtenu par le fait d’être un des protagonistes anonymes des légendes d’accéder directement au balcons mondains et au champs de vision des plus puissants.
-Donc je te conseillerait d’intensifier ton apprentissage de la langue avec Mélise.

Ainsi, ce soir tant attendu arriva après des journées entièrement dévouées à l’attente. Le domicile de Seolda s’emplit de gens à l’accoutrement raffiné lâchant par-ci par là des paroles elles aussi aussi plus léchées les une que les autres batifolants dans une musique avançant d’un mou luxueux.
En s’investissant auditivement dans les échanges verbaux dans l’air, Liaorme eu la confirmation que durant ce soir, le principal sujet de discussion était lui au conditionnel. Manifestement, ils ne surent pas que son lui au présent était juste devant eux, ce qui le dépita du fait d’être injustement privé de conversation. Il s’avança donc vers elle, s’estimant suffisamment bon en vésalien pour pouvoir aborder des personnes avec un langage au dessus de la moyenne. Mais son initiative fût dispensable, car Seolda apportant à ses côté un grand vésalien au cheveux d’une blancheur possédant une rare perfection vinrent à lui.
-C’est lui, le Dernier Lorandien! Annonça fièrement l’hôte à son plus haut invité et implicitement à tout les autres présents. Ce qui fît interrompre les discussions éparses pour que les discuteurs puissent se tourner vers ce Dernier Lorandien qui était maintenant inratable et dont le statut était l’évidence absolue puisque c’était le seul humain homme présent.
-Heu oui, c’est moi. Prolongea Liaorme surpris par cette intervention de Seolda, ce qui causa ce balbutiement dans la première partie de sa phrase avant de se reprendre dans la seconde. En continuant cette logique d’affirmation, Liaorme fît ce qu’il fît dans le bateau, ce qui illumina la salle.
-Incroyable! Répondit le vésalien au cheveux blanc. Quel est votre nom?
-Liaorme Narévire à votre service, messire.
-Je me présente en retour, je suis Jiraol Laedri, Gouverneur de la citée de Noaral. Au passage, je m’excuse pour le froid et la neige, plaisantât-il, même si le climat est ici beaucoup plus rude qu’il l’est probablement sur votre île, force est de constater que cette hiver est particulièrement tenace!
-Ne vous inquiétez pas, monsieur le gouverneur, je pense que même cette hiver finira par passer comme tous les autres, répondit-il agréablement à la boutade de son interlocuteur.
-A ce que Seolda m’a raconté, on vous à trouvé lors d’une expédition archéologique dans un sarcophage métallique enterré sous des ruines! Lui même avait encore du mal à croire à cet arnaqueur l’ayant invité ici. D’ailleurs, la plus grande partie de son esprit était actuellement acharnée à déterminer avec quel artifice ce gamin avait crée de la lumière dans sa main.
-Oui, en effet.
A partir de la, Liaorme raconta à Laedri l’histoire de témoignage vivant de son époque qui était la sienne. «...Et donc plusieurs siècles après selon Seolda, je fut réveillé par son équipe de fouille. Et n’ayant nulle part ou aller, j’ai décidé de le suivre sur le continent et de l’aider dans sont travail de recherche.»
Mélise occupée a servir à boire au invités écoutant les récits de Liaorme au l’autre bout de la grande pièce, ne réalisa que maintenant les très rapides progrès de l’orateur en vésalien, qui en quelque semaines savait maintenant couramment parler cette langue, et ce n’était pas qu’il posséda quelque célérité mentale à conquérir les mots inconnu, mais plutôt… Qu’il passa plus de temps que la patience l’impose à chercher la maîtrise de la langue, sa patience à elle en particulier, ce n’était pas qu’il la retenait sur les bords de l’heure d’apprentissage que son maître avait fixé... Elle avait remarqué qu’à chaque fois que la personne avait qui il parlait grimaçait, il prenait instinctivement cela comme de la déception envers lui. C’était plutôt qu’il lui demanda maladroitement comment se dit tel mot ou sa signification en élardien, car il persévérait même sans elle, penché sur ses feuilles couvert de mots et de leur traduction et les livres servant de terrains de pratique tout en prononçant en boucle de façon progressivement juste, jusqu’à ce que lui aussi fût contraint d’arrêter par l’appel d’aide de Seolda pour comprendre ou corriger certains textes traitant de la Lorande. Mélise était compréhensive envers Liaorme, avoir la sensation d’avoir des siècles de retard ne correspondant sûrement pas à la définition de quiétude, ce qui ne change toujours pas ses quatrièmes ou cinquièmes demandes pour savoir comment ont dit «pain» dérangeante au point qu’il avait appris sans le savoir à dire excrément, et depuis il s’était mis a chaque repas à en demander, au grand rire de Mélise. Il avait fallu que son maître mette fin à cette plaisanterie en lui apprenant quel mot correspondait à «pain».
-Très intéressant jeune homme, commenta hypocritement Laedri sur le récit de Liaorme. Mais néanmoins, la possibilité d’un faussaire est toujours à prendre en compte. Alors certes, l’arcane lumineuse que vous nous avez exposé était impressionnante, mais je craint que quelque escroc doté de connaissance d’artificier puisse la contrefaire. Pour que j’ai bien la preuve que vous soyez un Lorandien, il faut que vous fassiez une arcane dont l’effet est non reproduisible, voyez-vous?
-Oui… Mais j’ai le regret de vous dire que je ne maîtrise que cette arcane.
Comme par hasard. Ce gamin posséderait sous sa peau des pouvoir immenses, mais tout ce qu’il a en a fait, c’était ce truc pâle ne faisant qu’émettre poussivement de la lumière, autrement dit du rien brillant. Même pour un humain, il aurait été sacrément con si la mauvaise blague de Seolda aurait la réalité. Tiens, voilà le gamin qui demande comme si sa vie en dépendait si il pourrait revenir dans une semaine car d’ici là il aura appris un nouveau truc. Il pourra réessayer car il à l’air de vraiment y croire, mais sa sera lui qui viendra, car Laedri ne pouvait supporter ni cet escroc de Seolda, ni cette soirée auquel il devait à tout prix trouver un prétexte pour s’en aller pas trop impoliment.

Le lendemain matin au petit déjeuner Seolda avait beau dire à Liaorme que Laedri aurait été capable de fouiller chaque recoin de cette maison pour avoir une raison de ne rien changer à rien, Liaorme gardait ce sentiment d’avoir raté le présent et maintenant son propre passé troué de paresse, et avait l’égo broyé par l’indestructible vérité apparaissant béante au milieu de ses connaissance, et peu importe son intelligence, ce n’ était visiblement pas assez, et à en juger par lui-même beaucoup plus d’un poil. Le fait de ne savoir maîtriser qu’une seule arcane qui n’est même pas la plus utile le réveilla au rang d’idiot, mais le fait de ne pas avoir révisé en vue de l’acquisition à un niveau supérieur à l’infinitésimal de ce pouvoir infini touchable à la main ayant soulevé son peuple sur les cimes dorées de l’éternité le réveilla au rang de vache mâchant l’herbe à l’infini...

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