C’est nul de parler de la nuit. Encore. Mais bôrdel ce que c’est beau.
T’es là, les mains dans les poches, à la limite un verre à la main. Rempli. Mais pas trop puisque dans ta maladresse tu en renverses un peu à chaque pas.
Et tu lèves la tête.
Un peu éméchée, par l’euphorie ou la fatigue sûrement, t’es là, comme une enfant, la tête en l’air, pieds nus dans l’herbe, et tu te sens très, très, très petite.
Le froid t’indiffère. Tout t’indiffère, en fait. A part ce qui se trouve devant tes yeux: Des centaines, des milliers de petits points blancs, jaunes, bleus ou rouges, qui semblent chacun de leur côté sur le point d’exploser et de disparaître à jamais.
Effrayant et tellement fascinant.
Et là tu te dis que la nature est incroyable, phénoménale, extravagante même.
D’un coup tu te sens de soulever des montagnes, d’aimer comme au premier jour, partout et tout le monde, de danser avec ces étoiles, au-dessus, jusqu’à ne plus sentir tes membres, de crier des poèmes de Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, Hugo, de pleurer la joie, chanter la tristesse, clamer la défaite et taire la victoire, de porter le Spleen du monde sur tes épaules et vibrer jusqu’à l’essoufflement, mais le mieux dans tout ça, ce n’est ni les cris ni les larmes, ni les mots ni les charmes, c’est ce sentiment.
Ce sentiment d’exister, plus fort que jamais.