Édité le 6 mars 2022
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La lumière de la pleine lune était trop faible pour percer l'obscurité de la nuit la plus noire que la jeune fille ait connue. Rien n'y faisait, il lui était impossible de voir où elle avançait à travers cette épaisse forêt. Alors qu'elle commençait à perdre espoir, elle aperçut une faible lueur derrière un buisson. Elle s'approcha en prenant soin de ne pas glisser et elle vit une assemblée de lucioles s'élever vers le ciel dans un léger tintement qui vint briser le silence. Elle resta un moment ébahie devant le spectacle avant de revenir à la réalité. Il fallait qu'elle continue de chercher. Elle alluma une énième cigarette comme pour se donner du courage et continua à avancer, pelle en main, espérant trouver ce qu'elle recherchait désespérément depuis déjà des heures.

Elle ne savait pas où avait été enterré l'objet. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment s'il existait bien et s'il avait réellement été enterré ici, ce qui rendait sa mission plus ou moins impossible. Cependant, elle ne pouvait faire autrement, il fallait qu'elle le trouve, il fallait qu'elle sache. Ce n'était pas là de la simple curiosité, la découverte de cette boîte pourrait tout remettre en question. Alors qu'elle tentait à nouveau un coup de pelle hasardeux entre de vieilles racines, elle entendit un bruit métallique. Elle ne rêvait pas, elle venait de cogner un objet en métal, c'était certain. Elle se rua au sol pour dégager la terre et sortir la petite boîte argentée. C'était donc vrai.

Elle l'ouvrit sans perdre une seconde, sachant très bien ce qu'elle y trouverait. Un faux passeport, une carte bleue et un portable à carte prépayée. C'était précisément ce que lui avait indiqué l'inconnu au téléphone. La veille, elle avait reçu un coup de fil anonyme visant à révéler la double identité de son fiancé en indiquant l'emplacement et le contenu de cette boîte. Elle avait d'abord cru à un canular mais le doute n’avait cessé de grandir par la suite. Depuis le meurtre de son frère la semaine précédente, elle ne faisait plus confiance à personne. Elle ne pleurait pas, n’était pas énervée, elle ressentait simplement un choc et une frustration qui commençaient déjà à se dissiper dans une non-émotion neutre, comme si elle allait finir par ne plus rien ressentir.

Elle ouvrit le passeport pour lire le nom qui y était inscrit mais elle le lâcha précipitamment quand elle aperçut la photo. Ce n’était pas celle de son mari, mais la sienne. Elle ne savait plus quoi faire quand soudain elle entendit un craquement derrière elle. Deux mains l'immobilisèrent avant qu'elle n'ait eu le temps de se retourner. Pourtant, elle n'avait pas besoin de le faire, elle savait que c'était lui.

"Est-ce que tu vas me tuer moi aussi ?" osa-t-elle
"Tu penses que j'ai tué ton frère ?" lui répondit son mari qui la retenait toujours
"Tu comptes me faire porter le chapeau, c'est ça ?" s'énerva-t-elle
"Chéri, c'est toi qui l'as tué, tu l'as juste oublié" lui dit-il d'un air triste avant de continuer :
"Je le sais parce que c'est moi qui t'ai aidé à déplacer son corps. Cette boîte, c'est toi qui l'a enterrée la même soirée"
Elle resta silencieuse un bon moment, essayant de retrouver ses esprits, avant de demander :
"Mais cet homme qui m'a appelé hier, comment pouvait-il savoir ?"
"De quel appel tu parles ?" s'étonna-t-il en désserrant sa prise.
Elle sortit alors son portable et ne trouva aucun appel reçu la veille.

Elle ne se rappelait de rien mais elle commençait à croire son mari, comment aurait-elle pu trouver cette boîte si elle ne l'avait pas enterrée elle-même ?

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