Libéralisme et anthropologie

L'idéologie des biais cognitifs
avec Barbara Stiegler

https://www.youtube.com/watch?v=Z71oV00aqxk&t=126s

[...] dès le début du XXème siècle il commence à y avoir des doutes qui sont formulés sur les postulats de l'économie libérale classique, c'est-à-dire que les libéraux eux-mêmes se mettent à critiquer et à trouver que le libéralisme classique a été trop optimiste et que son anthropologie n'est pas bonne. Pourquoi ? Pourquoi c'est possible ? À mon avis, c'est parce que le capitalisme, le big business, le capitalisme débridé que nous avions à la fin du XIXème siècle, très bien décrit par Thomas Piketty dans ses derniers travaux et que nous retrouvons aujourd'hui, ce type de capitalisme de prédation qui est sans limites, montre que le marché dysfonctionne. Qu'en fait il faut le réguler et que les individus qui sont sur le marché ne sont pas si bien équipés que ça pour affronter les exigences d'un marché fonctionnant parfaitement de manière transparente.
Donc on a une critique par les libéraux de l'anthropologie libérale et on a une critique par les partisans du capitalisme d'un fonctionnement du capitalisme qu'il va falloir réguler.
À partir de là se met en place l'idée d'une régulation et d'une nécessaire réadaptation d'une espèce humaine qui n'est pas adaptée aux exigences de la révolution capitaliste.
En fait, la révolution capitaliste exige un monde mondialisé de changement permanent, ouvert, sans clôtures, et le cerveau des humains ne serait pas adapté à cela.
Les intellectuels qui vont dans ce sens et qui donc réaménagent le libéralisme intellectuellement depuis ce constat, s'appuient à l'époque -on est au début du XXème siècle- sur ce qu'on appelle à l'époque la psychologie évolutionniste.
On a déjà dans les années 10-20-30 une myriade de réflexions sur le fait que nos cerveaux fonctionnent mal, ils sont mal adaptés. Et précisément il va falloir les réadapter par des techniques de gouvernement, par des techniques de gestion, par des techniques d'ingénierie sociale.
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