Cette nouvelle, que Wounw espérait encore comme simple fantasme de Miiko, finit par prendre de plus en plus d’ampleur. L’ensemble de la garde Étincelante maintenant officiellement au courant, Wounw s’autorisa l’interrogation de quelques-uns de ses membres. Certains citoyens furent aussi avertis aussi, sans que l’on ne sache réellement comment. Wounw avait sa petite idée. Nevra n’ayant pas besoin de repos, passait ses nuits à batifoler avec les plus ingénues de la Cité. Les révélations sur l’oreiller devaient aller de bon train après l’amour. « La nuit porte jarretelle » comme le vampire aimait à le dire. Ainsi, à la fin de ses congés si précieux, la rouge ne fut pas tellement reposée. Depuis la discussion avec Miiko, son esprit n’avait cessé de fuser dans tous les sens. Tout le monde ne parlait que de la reprise de la Garde, partout, tout le temps, et elle n’était pas en position de les interdire de le faire. Plus personne n’en avait pour le futur remplaçant de Valkyon, où même sa tragique mort. La cérémonie semblait avoir eu lieu il y a des mois, même pour Wounw. Et l’idée d’un deuil général semblait avoir été balayée par la main désintéressée du Renouveau.
Ainsi, lorsque Wounw se réveille pour affronter un service de nouveau effectif, ses sourcils se froncent avant que sa bouche ne baille. Si Huang Hua n’était pas arrivée dans la nuit, elle serait annoncée pour aujourd’hui. Elle et son troupeau de conseillers s’installeraient ici pour un temps indéfini, pour peu qu’il s’arrête un jour. Nouant ses cheveux par-dessus ses épaules, la dame siffle avec agacement puis se maquille les lèvres de doré. Qu’importe la position de Huang Hua, elle profiterait de l’entraînement de ses recrues pour ne pas avoir à la saluer. Après tout, la Fenghuang n’était pas encore sa supérieure et rien ne lui incombait de la faire passer avant ses propres fonctions. Surtout après un moment d’absence.
Un tour au réfectoire lui confirme, vu l’agitation de la foule, que l’étrangère n’est pas encore arrivée. Malgré l’heure prématurée les tables sont remplies, laissant croire que beaucoup se sont levés pour l’attendre et la voir arriver de leurs propres yeux. Wounw ne connaissait pas les noms inscrits sur le registre qu’elle entraînerait ce matin, elle ne pouvait donc s’assurer qu’ils étaient debout eux aussi. Certainement tant mieux pour eux… Par chance, l’entraînement n’était pas immédiat, elle pouvait donc avoir un peu de temps pour s’échauffer, se recentrer et surtout se calmer. Mais l’agitation certes exceptionnelle était contagieuse et l’ensemble du QG semblait debout trop tôt.
Le lever de soleil en devenait agaçant. Les bruits de la matinée s’étaient envolés pour laisser place aux bribes d’excitation. Huang Hua était attendue en grande pompe, et Wounw passait inaperçue. En traversant le marché, elle réalise que les plus jeunes de la Cité ne sont pas les seuls intrigués par cette journée. Malgré les étaux encore vides, certains s’y baladaient et c’était visiblement l’idée qu’avait eu Ezarel et sa compagne, humaine rescapée par Erika par le passé et recueillie dans la cité. Décidément, les humains avaient l’art et la manière d’être aussi désagréables qu’encombrants. Wounw avait oublié le nom de celle-ci. Ariane ? Maranne ? Cela lui importait peu à vrai dire. Que cette humaine soit son ex ou sa compagne, elle rendait Ezarel plus mou que la normale et c’était tout ce que Wounw retenait. Un pied devant l’autre, l’agacement rythmant ses pas, elle finit par arriver à sa destination.
Postée sous le Cerisier, elle n’avait pas réussi à s’apaiser. C’était même tout le contraire. Bien que seule ici, elle entendait le passage au Kiosque et devinait un brouhaha adolescent à la porte du QG. Ignorant le bruit des autres ou de ses propres pensées, la rouge se saisit d’une épée en bois parmi celles mises à disposition avec le reste du matériel et commence à s’échauffer. Les mouvements les plus simples permettent de réveiller lentement son corps. Cuisses, épaules, dos, bras, fesses, tout y passe. L’épée n’était pas son arme de prédilection, mais entraîner au corps-à-corps les recrues était sa priorité. Elle préférait utiliser ses dagues. Elles permettaient de vrais contacts visuels avec son adversaire, ce qui rendait les combats plus stimulants. Plus dangereux aussi. S’approcher, c’était risquer de s’y blesser. Mais c’est ce qui rendait la victoire plus délicieuse encore.
Mais l’heure n’était aujourd’hui pas aux délices des arts de combat. Ses mouvements lui semblaient faibles, elle n’était pas satisfaite. A vrai dire, qu’importe la force qu’elle y mettait, rien ne pouvait égaler la fureur de son cœur, ou la colère qui l’occupait depuis quelques jours et qu’elle s’efforçait de ne pas écouter. Aujourd’hui était un jour plus rageant encore que celui de la mort de Valkyon. Et le fait que le QG le vive comme jour de fête l’exaspérait comme jamais. Elle se sentait perdre pied.
Le corps occupé à répéter mécaniquement des mouvements pourtant basiques, la rouge manque de concentration et s’effondre dans l’herbe humide de rosé. Avec un râle fiévreux, elle attaque la motte de terre responsable de sa chute et éprouve une sérénité effrayante à la voir traverser l’espace pour s’écraser contre l’arbre. Encouragée à sortir du sentier battu des mouvements plus propices à un entraînement classique, elle se lance dans un enchaînement de gestes furieux. L’air devient son seul et véritable adversaire et chaque brise engendrée par ses propres mouvements est prise comme une provocation, enclenchant une autre attaque. Puis une autre. Et une autre. Encore. Inlassablement. Avec rage, elle assène coup d’épée et de pieds au moindre courant d’air lui caressant la peau. Et sans pouvoir réagir, sa danse véhémente l’emporte jusqu’à asséner d’un coup brutal la plaque commémorative de Valkyon. Ballotté entre ces bras férocement incontrôlables et la plaque de métal, le bois ne peut que s’y briser dans un craquement linéaire.
Interrompue malgré elle, Wounw regarde sans le voir le manche qui lui reste dans la main. Le morceau arraché de l’épée gisant sous la plaque s’y était logé si naturellement que le spectacle ne la choque pas. Jusqu’à ce qu’une goutte de sueur glissant sur ses tempes la chatouille avec insolence, la sortant de sa torpeur.
Le souffle court, elle jette vers les armes encore intactes ce qu’il reste de la sienne puis se retourne comme pour s’assurer que ce moment de transe tout juste vécu a bien eu lieu. Cela faisait quelques mois déjà que le sol du Cerisier Centenaire ne ressemblait plus à la féérique pelouse qu’elle avait connue étant Absynthe. Mais il fallait avouer qu’avec les mottes de terre déplacées au gré de ses coups de pieds hargneux, il était difficile de croire qu’elle avait été seule à s'entraîner ce matin.
Se laissant tomber près de Valkyon, mais sans lui dire un mot, Wounw s’appuie sur ses genoux, la tête tombant entre eux. La rosé lui humidifiait les fesses. A moins que ce ne soit que sa propre sueur, emprisonnée dans son pantalon étroit. Celle de son front en tout cas, s'échoue tranquillement sur l’herbe sur laquelle se découpait l’ombre de son crâne.
L’ombre de son crâne. L’ombre de son crâne ! L’entraînement ! Le soleil avait eu le temps de se lever depuis son arrivée sous l’arbre centenaire, ce qui n’était pas dans ses plans.
Comme reprise à l’ordre par l’astre lui-même, Wounw se lève sans réfléchir plus d’une seconde et passe une main rapide sur son derrière, l’époussetant de toute herbe trop collante, puis sur son front. En deux temps trois mouvements, elle avait ramassé l’arme détruite et remis de l’ordre dans le carnage fraîchement réalisé. Les recrues n’allaient normalement plus tarder, et elle n’aurait pas le temps de s’hydrater après l’effort. Tant pis. Son échauffement lui avait échappé mais il avait au moins eu le mérite de lui faire retrouver ses esprits. Son corps n’était pas en reste non plus. Les muscles bandés par l’effort, elle sentait son cœur battre dans chacun de ses membres. Son ventre tendu lui emprisonnait les tripes dans une sensation de contrôle exquise. Elle se sentait consciente d’elle-même, prête à sauter sur qui voudrait bien tenter sa chance.
Huang Hua et sa caravane n'étaient visiblement toujours pas arrivés, mais le chahut au Kiosque semblait s’être calmé et la vie au QG avait retrouvé un semblant de normalité. Les oiseaux de la première heure croisés plus tôt étaient sûrement partis se rendormir une heure ou deux avant leurs impératifs. Et alors que la dame préparait le nécessaire pour la séance, notamment en retirant sa veste maintenant que la fraîcheur de la nuit laissait place à la lumière du soleil, des exclamations se font entendre non loin de là :
-Arrête de dire ça ! Je vois pas pourquoi il le remonterait dans les cachots moi… Ça me fait peur. Au moins, en bas y’a l’acide…
-Bah alors, t’as peur du dernier des dragons ~ ?
-N-non… ! De toute façon, si on est entraînés par Wounw on pourra le vaincre aussi.
-C’est où d’ailleurs ?
-Ici non ?
Et une petite tête rousse apparaît dans l’allée. D’abord curieuse puis totalement intimidée lorsque les iris verts croisent celles de son professeure. Pris au dépourvu, le jeune homme fait signe à ses deux amis de le suivre. Ils s’avancent timidement jusqu’à l’arbre en regardant le lieu comme s’ils n’étaient jamais venus auparavant. Ce qui n’était pas le cas, évidemment. Mais la présence de Wounw ainsi que la lumière du matin rendait l’atmosphère si différente de celle de la journée que des fraîches recrues ne pouvaient être qu’impressionnées.
Wounw leur donnait une vingtaine d’années, tout au plus. Peut être moins. La lueur fébrile dans leurs yeux ne les vieillissait pas, au contraire. Mélange de curiosité, de naïveté et de cette fréquente appréhension de l’inconnu, ils ne pouvaient définitivement pas avoir plus de vingt ans.
Automatiquement alignés devant elle, les trois jeunes la saluent avec plus de politesse que d’assurance, plantés sur leurs deux jambes. L’admiration pour la lieutenante trahissait leurs attitudes. Ils n’avaient jamais pu la rencontrer avant aujourd’hui, ayant été admis à la Garde un peu avant la capture de Lance.
-Vous êtes bien Marsimé, Alphire et… Pascau ? lance la lieutenante en les pointant du doigt.
-Euh oui, mais c’est lui Alphire et moi Pascau, répond le rouquin en désignant le concerné.
D’un rapide coup d’œil, Wounw note les différentes apparences dans un coin de son crâne. Marsimé était la plus petite, cheveux blonds trop longs mais au moins attachés. Les deux autres les portaient bien plus courts par-dessus leurs oreilles en pointe. Le plus soigné des trois, Alphire, possédait ongles, cheveux, peau et yeux du plus profond des noirs. Ce qui serait pratique pour les missions de nuit, à n’en point douter. Pascau lui, affichait des cheveux en bataille, couleur feu, peut être simplement victimes du vent mais Wounw penchait davantage pour culpabiliser l’oreiller de la recrue. Sa peau semblait de la même couleur que ses cheveux, quoiqu’un peu plus terne, et faisait ressortir les deux grandes billes couleur pomme plantées au milieu de son visage.
D’un geste nonchalant, elle note que les trois sont présents. Marsimé Codiard. Alphire Codiard. Pascau Diocène. Tiens ? Wounw hausse un sourcil en regardant les deux premiers gamins.
-Vous avez un lien de parenté vous deux ?
-Oui, c’est mon frère.
Un silence interloqué. La dame retient un rictus. Comment cela était possible. Marsimé avait une peau d’ivoire, et des cheveux d’or. L’autre, qui faisait bien deux têtes de plus qu’elle, tout d’ébène, n’avait rien de commun avec sa sœur. D’un rapide coup d’œil à leurs pieds, Wounw remarque que la différence d’âge n’est pas non plus évidente.
-Ça ne se voit pas du tout, finit-elle par lâcher avec un ricanement incontrôlé.
Troublée, Marsimé se redresse avec étonnement et rougit un peu. Difficile de remettre en question la parole de son professeure, qui s’avérait être sa très certaine cheffe de Garde, en plus du dernier héros d’Eel. Alphire lui, ne l’entend pas de cette oreille et fronce les sourcils.
-On n’a pas la même mère, c’est tout.
Sa main de libre grattant sa tempe, Wounw lève la tête en souriant franchement cette fois. Son regard de défi toise le plus grand des trois, lui criant qu’elle l’avait compris bien avant qu’il ouvre la bouche et sous entendant tout ce que cela pouvait sous-entendre.
Bien. Elle avait déjà cerné l’essence de chacun d’entre eux. Marsimé était la plus sérieuse, mais aussi la plus peureuse. Alphire se considérait comme le plus fort et protégerait celle qu’il prenait pour sa sœur, et Pascau était le petit aventurier de la bande. Un groupe plutôt équilibré mais assez classique somme toute. Elle tâcherait de les séparer pour leurs premières missions, afin de les sortir de leurs zones de confort.
Les présentations faites, l’entraînement débute. Chacun se voit attribuer une épée à sa taille, peu importe leur arme de prédilection. Une fois équipés, elle leur fait revoir attaques, défenses, déplacements et réflexes. Si elle avait été amusée à leur entrée, séduite par cette chair fraiche, leurs compétences avaient vite anéantie son humeur. Ils étaient mauvais. Elle avait envie de les secouer, de leur jeter des pierres pour réveiller leurs instincts les plus primaires et les voir s’approprier leurs peurs. Rien dans leurs gestes ne laissait présager un talent pour le combat. Ils étaient l’avenir de la Garde et ils étaient si faibles. Pas étonnant que Miiko abandonne au moindre cœur brisé. Lance lui mâchait le travail en devenant l’excuse parfaite pour fuir un tel désastre.
Un bras autour de sa taille, l’autre posé par-dessus son confrère, Wounw se tient le menton avec médisance en les regardant bouger les uns contre les autres. Puis soudainement, elle penche la tête, et fixe le jeune Elfe avec attention. Elle n'avait pas fait attention à leur entrée, partant du principe que certains critères étaient évidents un jour d’entraînement.
-Pascau, finit-elle par lancer, les stoppant tous les trois dans leurs mouvements. Qu’est ce que c’est que ce haut ?
Surpris, les trois têtes se tournent vers le dit haut. Coincé dans le pantalon du jeune homme, le tissu remontait jusqu’à la base de son cou et couvrait ses épaules, d’où s’ouvraient deux manches livrées à l’air libre jusqu’à ses coudes. Libérés de toutes coutures, les deux pans de tissus virevoltent au bon gré de la brise du matin, ce qui n’était pas anormal au premier abord, mais bien particulièrement dérangeant pour un combat.
-J’ai pris un haut confortable pour l’entraînement, je me suis dit que ça serait pratique… répond-il sans trop savoir si l’honnêteté était la réponse attendue. Et Wounw qui s’approche sans rien dire ne lui donne aucun indice, alors il enchaîne : Mais d’habitude je porte des bijoux par-dessus, mais ce serait dangereux je pense…
A la bonne heure.
-Donc tu as eu la présence d’esprit de retirer tes bijoux, mais pas ces manches ?
L’interrogé fait une moue piteuse, commençant à comprendre le problème. Voyant qu’il ne répond pas, Wounw reprend, s’approchant de nouveau jusqu’à lui faire face :
-Retire le. Ne laisse aucun moyen à ton adversaire de pouvoir contrôler tes mouvements.
Un peu perplexe, Pascau regarde ses deux amis en ne sachant pas quoi répondre. L’argument de Wounw se tenait, en plus d’être son professeure. Mais il faisait encore frais selon lui, et il n’avait que moyennement envie de s’agiter plein de sueur avant que le Soleil ait complètement rehaussé la température ambiante.
-Je… J’ai pas très envie d’être torse nu là.
-Ah oui, pardon. Excuse-moi. Où avais-je la tête, lui répond-t-elle, sourire attendri.
Trois secondes plus tard, Pascau est à terre. En deux mouvements, Wounw avait fait basculer le centre de gravité de la recrue et l’avait envoyé mordre la poussière. Rien de plus simple quand on avait à portée de main deux opportunités aussi longues que ces manches. Une jambe bien placée pour faire levier et les petites carrures comme la sienne ne pouvaient rien faire.
Sous le choc de l’action, le frère et la sœur, bouches bées, regardent leur camarade se relever avec une insurrection silencieuse. Pascau, plus outré par le risque de voir son beau haut abîmé que par l’humiliation vécue, toise Wounw d’un regard acéré.
-Règle primordial pour les jours d’entraînement, ou les missions, puisqu’il faut absolument tout vous dire. Pas de tenues à franges, de voiles qui pendouillent, de ceintures trop longues ou de petites merdes qui brillent. Si vous ne voulez pas abîmer un truc, ne le mettez pas. Je ne suis pas là pour vous faire bien voir, je suis là pour assurer votre survie dehors, et croyez-moi, ce n’est pas moi qui vais pleurer si vous échouez. Tout ce que vous gagnerez en crevant, c’est que je vienne cracher sur votre tombe à côté des fleurs de votre mère. Ou de vos deux mères pour vous, raille-t-elle en désignant Alphire et Marsimé du regard.
En inspirant un coup, elle toise Pascau du regard, plutôt satisfaite de la lueur dans ses yeux.
-…Je vais le garder, et tant pis si je l'abîme.
-Très bien monsieur. Vous deux, vous ne quittez pas le Cerisier tant que vous n’exploitez pas cette opportunité.
Les entraînements n’étaient pas faits pour être discutés, et encore moins ses ordres. On lui avait demandé un jour pourquoi les dernières phalanges de ses doigts étaient tatouées de rouge. Elle avait répondu que c’était simplement là pour ne pas avoir besoin de nettoyer le sang des victimes sous ses ongles. Le pauvre brownie avait mis un moment avant de se décider sur la véracité de ses propos. Et en parlant de sang d’ailleurs…
-On va passer à l’étape supérieure. Vous ne ressemblez à rien d'autre que des poulpatatas ivres morts quand vous vous battez entre vous donc vous allez maintenant vous battre contre moi. Vous enverrez Pascau au sol plus tard.
Elle s’approche des épées de bois, s’en saisit d’une nouvelle et la trempe dans un pot à côté avant de leur faire signe de faire de même. Mélange d’algues séchées et de fruits de la lune rouge, la mixture fait grimacer Pasacau à la simple vue de sa viscosité.
-Ce n’est pas toxique pour vous, mais si elle sèche sur votre peau, il faudra bien frotter. Évidemment, si les habits sont tachés, ils ne seront plus portables ailleurs qu’ici.
Le visage tordu de Pascau se décompose maintenant, ce qui fait sourire doucement Alphire. Finalement, Wounw obtient ce qu’elle veut et le jeune homme se déshabille de moitié, avant d’aller poser sa précieuse cotonnade loin de la mélasse. Au loin, quelques esclandres se font entendre.
-Cela me permet de voir combien de fois vous êtes touchés en un combat, puis de vous expliquer quel coup vous aurait été fatal. Le but étant évidemment de n’en avoir aucun. Pascau, puisque tu sembles si attentif, tu commences.
Pris sur le fait, le jeune homme quitte sa tentative d’espionnage de l’allée où la foule semble se presser, et vient se poster devant sa supérieure qui tente de ne pas prêter attention à ce qu’il se passe au-delà de l’entraînement.
-J’espère pour vous que vous connaissez les points vitaux des bipèdes. Le combat ne s’arrête que si vous me portez un coup fatal. Que vous soyez crevés ou ennuyés, je n’en ai rien à foutre. Gardez à l’esprit qu’il vaut mieux mourir sur le terrain que laisser la victoire à l’autre, sans quoi vous pouvez déjà vous considérer comme des vaincus.
Les premières acclamations distinctes se font entendre par-dessus les arbres, alors que les yeux azurs fixent avec intensité ses disciples particulièrement attentifs. Huang Hua est arrivée. Alors la rouge fixe Pascau avec concentration, prête à attaquer.
-Rappelez vous que la fuite est la plus lâche des défaites.