Hugo Magnetti, le Brestois d’adoption
Par Pierre-Yves Henry

Le 13 janvier 2024 à 06h13

Au Stade Brestois depuis 2017 et devenu un joueur important au milieu de terrain, Hugo Magnetti a mis le temps pour s’imposer dans une ville qui lui tient à cœur.




Hugo Magnetti est arrivé en 2017 à Brest : « « Je ne connaissais rien de la ville quand je suis arrivé, insiste-t-il. On m’avait fait la liste de tous les clichés, de la pluie, du vent. Mais j’y ai rapidement découvert une âme, un endroit avec un caractère assez fou. »

La biographie d’Hugo Magnetti, si elle existe un jour, devrait s’intituler « l’éloge de la patience d’un Marseillais à Brest ». Août 2017. La liquidation de la section professionnelle de Bastia est prononcée, engendrant la disparition du centre de formation du club corse. Sur l’île de Beauté, un attaquant et un milieu de terrain se retrouvent provisoirement sans contrat. Lenny Pintor et Hugo Magnetti sont rapatriés en Bretagne par le Stade Brestois.


Pintor a déjà honoré quelques sélections en équipe de France, chez les jeunes, et le terme de « pépite » ne tarde pas à lui être donné. Il signe professionnel pour trois ans, est vendu un an plus tard à Lyon pour cinq millions et évolue désormais en Allemagne, loin des strass. Magnetti, inconnu au bataillon, démarre à l’époque par la case stagiaire pro et la réserve, en N3, où il hérite rapidement du brassard. Sept ans ont passé et il est maintenant un titulaire indiscutable en Ligue 1, à 25 ans. Le seul, avec Brendan Chardonnet, à avoir connu la montée dans l’élite en 2018. Deux joueurs qui incarnent ce qu’est Brest, son identité.

J’ai toujours eu la confiance de Grégory Lorenzi (directeur sportif) et c’est pour ça que je me sentais important, même quand je ne jouais pas
Huit minutes avec Furlan
Très peu utilisé par Jean-Marc Furlan (huit minutes sur une saison et comme ailier droit !), dans la rotation avec Olivier Dall’Oglio et Michel Der Zakarian, Magnetti a souvent œuvré dans l’ombre au Stade Brestois, notamment celle de son ami Haris Belkebla, avant de s’imposer avec Eric Roy. Il est d’ailleurs le troisième capitaine dans la hiérarchie derrière Chardonnet et Pierre Lees-Melou. Mais le chemin pour y arriver fut long, éreintant, emprunt parfois de doutes.


Magnetti, un premier but en Ligue 1 contre son « club de cœur »
« J’ai gravi les échelons année après année, j’ai gratté un peu plus de temps de jeu chaque saison, rembobine Magnetti. J’ai travaillé, j’ai eu ce mental aussi pour arriver là. Oui, je me suis parfois posé des questions, peut-être que ça ne se ferait pas à Brest. Mais j’ai toujours eu la confiance de Grégory Lorenzi (directeur sportif) et c’est pour ça que je me sentais important, même quand je ne jouais pas ».


« J’ai pris le côté dur des Brestois »
Milieu de terrain que l’on pourrait qualifier de puncheur non dénué de talent balle au pied, Magnetti, que l’on peut croiser au Moulin-Blanc, dans les forêts proches de Landerneau ou à Meneham, a appris à aimer Brest, qui le lui rend bien. « Je ne connaissais rien de la ville quand je suis arrivé, insiste-t-il. On m’avait fait la liste de tous les clichés, de la pluie, du vent. Mais j’y ai rapidement découvert une âme, un endroit avec un caractère assez fou. J’ai senti une certaine fierté, et ce n’est pas anodin que je fasse un bout de carrière avec ce club, qui me tient énormément à cœur ».

Si Magnetti n’a pas lâché son accent du sud pour le parler brestois, il confie avoir « pris un peu de ce côté dur aux gens d’ici. J’ai toujours été habité par l’idée de défendre mon blason. Aujourd’hui c’est Brest ». Sous contrat jusqu’en 2026, Magnetti ne veut pas parier sur une carrière à la Maldini avec un unique club dans une carrière, « car on ne sait jamais dans le football. Mais faire le premier match dans le nouveau stade, même si on ne connaît pas encore la date de livraison, ce serait une belle histoire. Brest est un peuple fier. Et je suis heureux d’en faire partie ».