Emery Taisne
17 janvier 2024 à 21h14
« Pourquoi avoir fermé la porte à départ de Pierre Lees-Melou à Rennes ?
C'était une volonté de le conserver, le président (Denis Le Saint) l'avait dit. Il était aussi important de clarifier notre position avec lui. Même si Pierre a toujours dit qu'il était bien à Brest, quand on reçoit quelque chose d'exceptionnel, il est normal que ça puisse faire réfléchir, que ça puisse perturber. C'est humain. On a compris sa position mais on a aussi été très clair. À Brest, le projet sportif tourne autour de Pierre Lees-Melou, on ne voulait pas rentrer dans des négociations, et on n'a jamais fait de contre-proposition à la première offre de Rennes. Le président est resté ferme.
Le joueur a-t-il compris vos arguments ?
Je ne suis pas à sa place pour y répondre mais sûrement que nos arguments ne l'ont pas convaincu. Quand votre employeur vous met un veto, c'est difficile. Il avait la possibilité d'avoir des conditions plus confortables mais nous, on défend un club, on a un projet. Quand on voit ce qu'est Lees-Melou en L1 aujourd'hui, son importance au club... Ce n'est pas parce qu'un club peut faire des choses hors budget qu'on doit s'y plier.
Vous ne craignez pas qu'il puisse accuser le coup ?
Pierre est un garçon intelligent. Que ça soit difficile à accepter, je le comprends et je ne lui en veux pas. Il faut aussi se mettre à sa place. Mais il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui tranche. Aujourd'hui, on ne peut pas savoir comment il va réagir, peut-être que ça le marquera longtemps, mais Pierre est un amoureux du foot, animé par le jeu. La réalité, c'est toujours le terrain. On espère qu'il pourra vite se remobiliser.
En contrepartie, lui avez-vous ouvert la porte pour l'été prochain ?
On souhaite s'inscrire avec lui dans la durée. Il serait illogique de refuser un montant exceptionnel aujourd'hui pour accepter quelque chose qui sera peut-être plus rationnel dans quatre mois.
Votre président a reproché au Stade Rennais sa manière de faire.
L'offre du Stade Rennais a été très respectueuse pour un joueur de 30-31 ans.
À deux chiffres ?
Oui.
Il semblerait que ça soit davantage le fait que Rennes ait directement contacté le joueur et, par ricochet, de se retrouver devant le fait accompli qui lui ait déplu.
C'est peut-être ça. Je comprends que le président puisse être irrité par certaines choses mais dans le fond, la démarche de Rennes ne visait pas à froisser notre club. Il y a un respect mutuel avec Olivier (Cloarec, le président de Rennes). Si ça doit arriver, ça ne nous empêchera pas de faire un deal avec lui un jour. »