Posté le 17 février
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Lala : « Je n’aurais pas réussi si j’étais passé par un centre de formation »


Par Pierre-Yves Henry

Le 17 février 2024 à 18h00, modifié le 17 février 2024 à 22h37
Kenny Lala, latéral droit de 32 ans, n’a pas loupé une seconde des matchs du Stade Brestois cette saison, où il a retrouvé le goût du football et d’un vestiaire.


Kenny Lala, latéral droit de 32 ans, n’a pas loupé une seconde des matchs du Stade Brestois cette saison, où il a retrouvé le goût du football et d’un vestiaire.


Vous n’avez pas manqué une minute des matchs du Stade Brestois cette saison, en championnat et Coupe de France. Cela vous inspire quoi ?
Je le vois presque comme une récompense. Tous les jours, je travaille pour être régulier.

Vous n’avez pas senti le besoin de souffler quand les matchs s’enchaînaient ?
Non, je n’aime pas souffler ! Je suis un compétiteur et chaque entraînement, chaque match, j’ai envie de les jouer. J’estime avoir la chance de faire ce que j’aime et ça m’embête toujours de rater quelque chose. Pour être au top, il faut être un « soldat ». Si on a besoin de moi à droite, à gauche, je suis là.

Quel est le secret pour rester en forme ?
C’est une hygiène de vie. Je ne m’en rendais pas vraiment compte, avant. Quand j’étais jeune, j’étais un peu foufou, j’étais plus dans la fulgurance. Aujourd’hui, je n’ai pas le choix que de mieux manger, mieux me reposer, faire des soins. Je l’ai appris sur le tard, à Strasbourg notamment quand j’ai connu ma belle histoire en figurant dans le onze type de Ligue 1 (2018-2019). Je me suis dit, « tu arrives à avoir ces performances alors que tu ne te reposes pas assez… ». Il fallait que j’optimise encore plus, pour être meilleur.

Pourquoi avez-vous rejoint le Stade Brestois en janvier 2023 ?
Je restais sur une déception après mon aventure en Grèce, la fin avait été un peu houleuse, j’avais été mis à l’écart. L’Olympiakos, c’est un club où il faut tout de suite des résultats et j’ai pu comprendre certains choix avec le temps. C’était une bonne remise en question, car quand on ne donne pas satisfaction, c’est dur à encaisser. Donc je suis arrivé à Brest avec un esprit de revanche. C’est pour ça que je ne gère pas les efforts.

Ce goût de revanche vous anime encore ?
Non, là ce n’est que le plaisir. Mes six premiers mois ici, je voulais me prouver que j’étais toujours là. La vie d’un vestiaire, ça ne se remplace pas, c’est une aventure chaque saison. J’avais la sensation de ne pas avoir refermé le livre et ça m’a fait du bien de retrouver cette capacité de me refondre dans un groupe, lui prouver qu’on peut faire l’unanimité. Je n’ai jamais vraiment douté, mais les « petits », comme on dit, ils ont faim, ils poussent.

Votre carrière vous correspond ?
Quand j’en parle avec mes amis, ils n’y vont pas par quatre chemins. Ils me disent que j’aurais peut-être pu faire d’autres choix à ce moment-là, attendre, être plus patient, parce que je suis parti à six mois de la fin de mon contrat de Strasbourg et que j’aurais pu y finir la saison. Je n’ai aucun regret dans ma carrière, je voulais partir pour découvrir un club étranger. En Grèce, j’ai découvert le haut niveau. Et pour être sincère, être en équipe de France (il a été pré-convoqué en mars 2019, ndlr) n’était pas un objectif de début de carrière quand je jouais en DH à 18 ans. Je reviens de loin.

Pourquoi ?
Je n’ai pas fait de centre de formation. Quand j’étais petit, je ne jouais au football que pour le plaisir. J’en ai souvent débattu avec des amis mais je n’aurais pas réussi si j’étais passé par un centre de formation. Quand j’étais petit, j’avais du mal à suivre les lignes de conduite. En centre de formation, quand on est 16 joueurs et que seulement un ou deux signent pro, c’est un traumatisme. Il faut essayer de se refaire et je ne sais pas si je me serais relevé d’un échec comme ça. Ma mentalité s’est construite à travers ça, à travers mon parcours, et j’en suis fier.

Quel est votre rapport au football ?
Je l’aime encore plus qu’avant. Là, c’est mon plaisir, mon métier, et peut-être mon futur métier. C’est presque tout pour moi. Quand j’allume la télé, c’est le football. Il y a ma famille, et le football.

De l’extérieur, ce sport peut parfois paraître individualiste.
C’est sûr que le football a un peu changé. Aujourd’hui, on demande des résultats vite et les équipes sont jeunes, car il y a aussi du business à faire à côté. Le plus dur, c’est de conjuguer le football-plaisir et le football-business pour que cela débouche sur un bon groupe.

Ce que vous avez réussi à faire à Brest.
C’est sûr. Et ce qu’il nous arrive, c’est surtout lié à ce qu’il s’est passé la saison dernière. On a vraiment construit un groupe et c’était compliqué de le quitter, ça a joué dans le fait que je prolonge.

Revivez-vous à Brest ?
Non, parce que je n’ai jamais été vraiment mort (rires). Ma famille est heureuse donc je n’ai rien besoin de plus aujourd’hui, c’est une très belle aventure. Quand je rentre à la maison, je dois voir des sourires sur les visages de ma femme et mes enfants. C’est la vie que je veux, et je suis content de l’avoir.

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