Posté le 24 février
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Comment Brest gère ses ambitions européennes
Brest se passionne depuis longtemps pour son club de foot qui, cette saison, met les voiles pour l'Europe. Ce serait historique.

Franck Le Dorze
mis à jour le 24 février 2024 à 00h05

Nul doute que durant leur voyage à Strasbourg, les Brestois auront aperçu le drapeau européen, avec ses étoiles plein les yeux. Comme un nouveau signe, peut-être, d'une campagne nationale qui pourrait, pour la première fois de leur histoire, les mener à batailler, la saison prochaine, sur le Vieux Continent.

On n'en est pas encore là - ils sont les premiers à le dire - mais leur parcours, depuis début août, n'inspire pas que le respect, les plus folles espérances, aussi. Au matin de cette 23e journée, le club finistérien est le dauphin du Paris-SG - dont l'entraîneur Luis Enrique a salué les qualités au plus haut point, il y a quelques semaines - devant nombre de requins, qui se battent pour intégrer les quatre futures places françaises en Ligue des champions (3 directement, une par des qualifications).

Le club n'a jamais connu de campagne européenne
Alors, dans la cité du Ponant, la situation amuse. Dimanche dernier, à l'issue d'un succès arraché sur Marseille (1-0), pourtant en supériorité numérique pendant plus d'une demi-heure, le placide et lucide Steve Mounié (exclu à la 60e minute) rappelait que son équipe n'avait « aucune pression. On est là-haut, on va essayer d'y rester. La pression est sur les clubs qui ont pour objectif de jouer l'Europe, en début de saison. Nous, on va jouer les trouble-fêtes ».

Une attitude qui leur réussit bien et qui pourrait leur permettre, contre toute attente, de goûter à cette Europe qui les fuit depuis toujours, soit 1950 et la création du SB29. « C'est une aventure incroyable, peu de monde aurait misé sur nous, s'exclame le capitaine Brendan Chardonnet, onze ans d'équipe première dont plus de la moitié en L2. Ce qui m'impressionne, c'est la sérénité, la décontraction que dégage ce groupe. Dans le vestiaire, une heure et demie avant le match, on est en dedans, comme si on prenait ça par-dessus la jambe, mais dès qu'on entre sur le terrain, le mode compétition est activé. »

Déjà maintenu, invaincu en Ligue 1 depuis le 5 novembre (0-2 à Monaco), battu qu'à quatre reprises (meilleur total, avec Lille, derrière le PSG), oui, ce Stade Brestois est un candidat crédible à un joli accessit, fin mai. « Quoi qu'il arrive, la saison est déjà réussie, tempère l'entraîneur, Éric Roy. Le reste ne sera que du bonus. À quel niveau ? Comme on dit souvent, l'appétit vient en mangeant. À partir du moment où tu es 2e après 22 journées, ça veut dire que tu as été performant durant les deux tiers, donc tu as l'ambition de l'être dans le dernier. Y arrivera-t-on ? Cette dynamique doit devenir une norme, maintenant. Si ça s'étend sur la durée, c'est qu'on aura progressé.

Interrogé sur cette fameuse Europe à l'horizon, le technicien pince-sans-rire jure qu'il n'en est jamais question avec son staff, mais que ses joueurs n'y seraient pas si insensibles, dans l'intimité. « Ils en rigolent, ça devient un peu le fil rouge, a-t-il constaté. Je trouve que c'est toujours bien d'avoir cette autodérision. Mais si on veut avoir des ambitions, il faut le prouver sur le terrain. »

Membre incontesté des plus fins chambreurs finistériens, Chardonnet lève un peu le voile sur l'état d'esprit général. « Quand, aux deux tiers de la saison, tu es dans le top 5 (17 journées sur 22), ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, admet le défenseur central. On attend encore un mois, un mois et demi avant de se positionner. Mais quand on commence à regarder les confrontations directes de nos adversaires, c'est que c'est plutôt bon signe. » Seulement, l'Europe passe d'abord par sa capitale, samedi, la première des douze dernières étapes.

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