Posté le 3 mars
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Il y a un an et demi, ils lançaient la machine au Stade Brestois…

Par Pierre-Yves Henry

Le 03 mars 2024 à 07h09
Nommés à la tête du Stade Brestois durant trois mois et demi à la fin de l’année 2022, Yvan Bourgis, Bruno Grougi et Julien Lachuer ont trouvé leur place dans le staff d’Éric Roy, arrivé seul en Bretagne.

Julien Lachuer a tenu à le répéter trois fois durant un entretien long de 45 minutes. « On n’a rien volé, on travaille beaucoup. Ce n’est pas parce que nous faisons partie d’un noyau dur d’anciens qu’il n’y a pas de compétences. Si je suis là depuis 19 ans, Yvan 21 et Bruno 15, ce n’est pas parce qu’on est sympas ou pour nos beaux yeux. Mais certainement que des gens ont vu des qualités chez nous ».

Julien Lachuer, Bruno Grougi et Yvan Bourgis sont des historiques du Stade Brestois. Des figures du club appelées à la rescousse après le licenciement de Michel Der Zakarian, en octobre 2022. Alors entraîneur des gardiens (Lachuer), préparateur physique (Bourgis) et coach de la réserve (Grougi), ils assuraient l’intérim pendant trois et mois demi. Jusqu’à ce qu’Éric Roy soit nommé entraîneur principal, en janvier 2023. Les dirigeants brestois, agacés par la détérioration des relations avec les adjoints de « MDZ », avaient imposé aux candidats au poste de travailler avec les leurs, du cru. Une condition non négociable, loin des standards français et européens, quand des entraîneurs débarquent le plus souvent avec leur « armada ».

Ils ont installé le 4-3-3
« C’était une décision flatteuse, une reconnaissance du travail qu’on avait effectué, pense Bruno Grougi. C’était une année charnière pour le club avec quatre descentes à la clé. Soit tu changeais le fonctionnement pour faire venir une dizaine de personnes, soit tu t’appuyais sur celles qui connaissent le club ».

Choisis pour redonner confiance à un effectif qui en manquait grandement, ils installaient le 4-3-3 toujours en vigueur et s’attachaient « à la méthode et au process mis en place, explique Lachuer. Depuis un an et demi, on a très peu évolué là-dessus. On n’a rien inventé. On avait repris un chantier et on savait où on voulait aller avec des principes qui correspondaient à la qualité des joueurs. On a axé sur trois choses défensives, comme de fermer l’axe, et trois offensives, qu’on ne dévoilera pas (rires). Ce sont des immuables qu’on rabâche car à Brest, c’est comme ça, point. Et sans doute que le club a pris cette décision de nous garder car tout un tas de signaux commençaient à passer au vert dans une saison déjà bien embarquée ».

Roy : « On a su créer une relation fluide »
Pour Yvan Bourgis, « il fallait aussi jouer sur le caractère identitaire. Ici, les adversaires vont prendre un petit crachin sur la gueule et se faire tamponner. C’est quelque chose qu’il convient de cultiver, qui se perd un peu dans le football de haut niveau et on aurait eu tort de s’en priver ». « Il avait fallu convaincre les joueurs, insiste Grougi. Ça a mis du temps, certains étaient réfractaires et on devait garder la même ligne de conduite. Maintenant, c’est ancré, on n’a plus qu’à guider. Il y a cette satisfaction d’avoir lancé la machine ».

Éric Roy intronisé, Bourgis reprenait sa seule casquette de préparateur physique quand Grougi et Lachuer étaient confortés comme adjoints du Niçois. « Éric a amené sa touche et il a été très bon car il s’est appuyé sur l’existant, commente Lachuer. On le remercie de nous avoir laissé cette latitude, je trouve que c’est le signe d’un management de haut niveau ». « On a su créer une relation fluide et j’avais la volonté de les responsabiliser, confie l’entraîneur du SB 29. Ils m’ont fait gagner du temps. Aujourd’hui, tout le monde est à sa place, cela répond à toutes mes attentes ».

« Fiers quand on entend que Brest, ça envoie »
« Cette aventure me conforte dans l’idée que c’est un métier de partage et que nous sommes très complémentaires dans le staff, assure encore Bourgis. Je trouve qu’on a réussi à faire passer aux joueurs des valeurs d’une ville pas forcément tripante au départ, et ils en sont garants sur le terrain. C’est une belle reconnaissance ». « On ne s’est peut-être pas trompé il y a un an et demi quand on a fait prendre cette direction à ce groupe », renchérit Lachuer.

Grougi, lui, est « fier quand les adversaires nous disent que Brest, ça envoie. Yvan a beaucoup de mérite, car les joueurs sont bien préparés ». Cette saison, le Stade Brestois est l’équipe la moins touchée par les blessures et celle qui prend le moins de buts en deuxième mi-temps. Pour Lachuer, « chacun se sent bien où il est, ce qui permet de maintenir une certaine intensité sans avoir forcément de blessure ». « Il n’y a pas un match dans lequel on s’est troué depuis le début de saison », se ravit Bourgis qui, comme, ses deux collègues, ne projette rien sur la fin de saison. « La super fierté, c’est d’avoir maintenu Brest dès le mois de février, conclut Lachuer. Pour le reste, on a un match important à préparer contre Le Havre ».

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