Posté le 31 mars
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« J’ai ça en moi », Martin Satriano, le guerrier uruguayen du Stade Brestois

Par Hugo Laborde

Le 30 mars 2024 à 18h00
Né en Uruguay, Martin Satriano est arrivé à Brest avec sa grinta. Un supplément d’âme précieux pour le Stade Brestois, avant son derby face à Lorient ce dimanche.


De violentes crampes l’avaient empêché de célébrer pleinement son égalisation face au Losc (1-1, avant la trêve, son deuxième but en Ligue 1 cette saison. Martin Satriano ne triche jamais sur le terrain. Ce supplément d’âme porte un nom en Uruguay : la « garra charrúa », la griffe en français, cet état d’esprit du petit peuple amérindien qui a servi à combattre l’envahisseur européen au XVIe siècle. Les Astérix et Obélix locaux.

L’Uruguay, petit pays de trois millions d’habitants coincé entre le Brésil et l’Argentine, a souvent dû résister pour s‘ancrer sur son territoire. « C’est quelque chose que tous les Uruguayens ont dans le sang, témoigne Martin Satriano. C’est aussi une façon de vivre le football. La volonté de rivaliser, de toujours vouloir gagner. Je crois que j’ai vraiment ça en moi. » Un atout indéniable pour Brest dans ce chaud derby face au FC Lorient.

Le football « coule dans (s)es veines » depuis gamin. Né dans une famille d’« hinchas » (fans absolus) du Nacional, club de la capitale Montevideo, Satriano y a été formé. Dans cette institution la plus titrée d‘Uruguay (49 titres nationaux), le joueur de 23 ans a vécu un rêve éveillé. « J’ai beaucoup profité de jouer pour mon équipe de cœur. C’est toujours un plus et ça se vit de manière différente », se remémore avec tendresse l’avant-centre formé comme milieu offensif. Avec sa femme, elle aussi amoureuse des « Albos », ils avaient d’ailleurs anticipé et mis la carte d’abonnement au stade au nom de leur fils Bautista, avant même qu’il ne naisse. « On veut transmettre. Comme ma mère m’a fait « hincha », je voulais le mettre dans le bain depuis petit. L’obliger ? Non (rires). De toute façon il l’aurait été (sourire). »

Sa famille, c’est « tout » pour lui, comme en témoigne sa célébration iconique : un baiser sur son poignet fort de sens, puisque c’est là où est inscrite la date de son union avec sa femme. Un geste de tendresse envers son épouse pour celui qui se mue en « guerrier » sur un terrain. « J’ai sondé le vestiaire quand un retour a été évoqué cet été (*). Il a été adoubé, ils ont été dithyrambiques sur sa mentalité, confie Éric Roy. Dans le groupe, c’est un très bon coéquipier, un garçon très calme, pas du tout la mentalité qu’on peut retrouver sur le terrain. »

L’entraîneur du Stade Brestois apprécie particulièrement le profil de Martin Satriano : « Sa grinta, c’est quelque chose de très marqué, poursuit Roy. Les joueurs uruguayens, argentins sont souvent marqués du sceau de cette agressivité mais dans le bon terme, de ne jamais rien lâcher. »

À 10 577 km de la rade de Montevideo, l’une des plus grandes d‘Amérique, le numéro 9 se plaît dans celle de Brest, où il est prêté, même si son plan de carrière est clair : « Ça fait quatre ans que l’Inter Milan a misé sur moi. J’étais jeune, ils m’ont fait grandir rapidement et j’aimerais pouvoir y jouer. Je l’ai déjà fait mais pas assez. »

* Il avait déjà été prêté à Brest de janvier à juin 2022.

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