Posté le 15 août
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Par Clément Bessoudoux et Paul Lopez

Le 15 août 2024 à 09h03
Alors que la Ligue 1 reprend le vendredi 16 août, le mercato a avancé au ralenti cet été pour les clubs français. Des agents de joueurs avancent plusieurs explications.



« C’est un mercato beaucoup plus calme, présente l’agent breton Yvon Pouliquen. Déjà, sur le plan financier, il y a eu des pertes à cause des droits TV qui sont moindres. Et pour un club de Ligue 2, les droits télé doivent représenter environ 50 % du budget, je pense. Sur un budget de 10 ou 12 M€, une baisse d’1 M€ ou un peu plus, c’est 10 % du budget en moins… Les clubs ont donc besoin de vendre pour acheter. »

Et forcément, le mécanisme touche le mercato de tous les clubs. « Ils n’ont pas moyen d’acheter au prix demandé. Ça négocie à la baisse et ça retarde », continue l’ancien entraîneur des Merlus qui évoque « les effectifs pléthoriques » comme l’un des facteurs : « Le FC Lorient (qui compte 32 joueurs professionnels sous contrat au 14 août) cherche à se séparer de six ou sept joueurs. Ils n’y arrivent pas, donc le recrutement est mis en stand-by. Le passage à 18 clubs amène à moins de matchs, donc les gros effectifs sont moins pertinents quand entre 16 et 18 joueurs font 80 % des matchs. » Une situation qui devrait offrir plus d’opportunités pour les jeunes des centres de formation.

Des clubs en moins, quatre avec la réduction de la Ligue 1 et de la Ligue 2 à 18, qui envoient « 100 joueurs supplémentaires sur le marché », selon Pierre Delcher de l’agence Kemari. Pour son douzième mercato estival, « le plus calme », il assure que des « joueurs aux CV honorables sont sans club et vont le rester ». Et quand des clubs toquent à la porte, ils arrivent avec des offres « drastiquement » revues à la baisse. « J’ai eu des propositions sur lesquelles j’ai cru qu’il y avait des erreurs. Je pensais qu’il manquait un 1 devant. Des titulaires en Ligue 2 à qui on propose 5 000 euros bruts mensuels, je me disais que ce n’était pas possible, décrit-il. Le mercato d’été suivant sera encore bien pire en France. Je pense qu’il faudra trois à cinq ans pour que le foot français s’en remette. »


Le marché français est souvent dépendant de celui de nos voisins britanniques, dont les clubs dépensent à coups de dizaines de millions. Ce qui a été rare cet été. « Le fait qu’il n’y a pas eu de grosse offre du marché anglais, à part pour Yoro (70 M€ avec bonus de Lille à Manchester United), a joué aussi. Les grosses offres sont entre eux. Le mercato n’est pas tellement à l’arrêt mais les clubs travaillent différemment : ils sont plus à l’écoute, se penchent plus sur des joueurs libres ou des joueurs des divisions inférieures », complète Joris Cézanne de Passe-D Football Management. Peut-être que les deux dernières semaines jusqu’à la fermeture, le vendredi 30 août à 23 h, vont laisser libre cours à un emballement. Les joueurs ne pourront plus se permettre de refuser. « Je dis à tous mes joueurs que la prudence est de mise, conclut Delcher. On a un joueur qui avait certaines aspirations, qui voulait retrouver un projet très ambitieux en Ligue 2. Il va rester en L2 mais peut-être pas dans le type de projet voulu. Ce n’est pas un manque d’ambition mais une réalité. Faire la fine bouche est très risqué. »

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