Posté le 3 septembre
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Grégory Lorenzi sur le mercato de Brest : « Pour certains, le projet de venir passer une saison avec nous n'était pas assez valorisant »

Le Stade Brestois a bouclé un mercato actif, mais compliqué, vendredi dernier. Pour la première fois, son grand artisan et directeur sportif, Grégory Lorenzi, explique ses choix, dictés par un contexte général difficile et un calendrier densifié par la Ligue des champions.

Franck Le Dorze
publié le 3 septembre 2024 à 18h49


« Êtes-vous globalement satisfait de votre mercato ?
Il était important de pouvoir étoffer notre effectif, puisqu'il y a eu pas mal de départs. C'est un mercato qui a été très long et, comme souvent dans pas mal de domaines, il faut être capable de s'adapter. Dans l'ensemble, je pense qu'on a plutôt réussi à rendre ce groupe un peu plus homogène et plus étoffé pour que le coach et le staff puissent travailler dans de meilleures dispositions.

Vous souhaitiez un effectif de 25 à 26 joueurs, dont 19, 20 capables de jouer régulièrement. C'est le cas, selon vous ?
Avec cette nouveauté européenne, il fallait un effectif un peu plus étoffé, pas forcément en nombre mais en termes d'expérience. Encore une fois, je vais être clair, notre objectif numéro 1 est la Ligue 1. Mais avec la proximité des matches, entre septembre et fin janvier, beaucoup de joueurs seront utilisés et laisseront de l'influx en Coupe d'Europe. Il faudra donc être prêt sur les deux tableaux. Je parlais d'augmenter le nombre de joueurs à 19, 20, ayant l'expérience de la Ligue 1.

Avec sept mouvements le dernier jour (5 arrivées, 2 départs), n'avez-vous pas craint de ne pas parvenir à renforcer ce groupe, comme vous le souhaitiez ?
J'ai toujours été de nature calme, à prendre beaucoup de recul. Ce n'est pas méchant mais, parfois, la presse profite de la situation pour ajouter des incertitudes, des doutes auprès des gens qui gravitent autour du club, c'est-à-dire les joueurs et les supporters. Moi, je reste dans une bulle, concentré sur ce que je souhaite faire. Un entraîneur a besoin d'avoir ses joueurs le plus tôt possible, mais ce n'est pas un souhait personnel que de mettre la fin du mercato le 30 août. J'aimerais que ça soit un peu plus court. On peut terminer un mercato rapidement, mais j'ai toujours eu une réflexion en étant le plus cohérent possible par rapport à la construction d'un effectif. Là, c'est vrai que ça s'est décanté sur les deux derniers jours... mais ça aurait pu, aussi ne pas se décanter. Si seulement trois joueurs nous avaient rejoints le dernier jour, on s'en serait contenté. C'est dans l'urgence que l'on fait pas mal de bêtises.

À quelles difficultés avez-vous été confronté ?
On a eu la difficulté d'être un club en Ligue des champions, sans histoire européenne et sans avoir les moyens d'un club européen. Quand on a voulu prendre un joueur de niveau supérieur, on s'est aperçu que ce n'était pas possible financièrement. Et, pour certains, le projet de venir passer une saison avec nous n'était pas assez valorisant. Ce n'est pas facile, mais je ne me plains pas, car c'est extraordinaire de vivre une telle aventure.

Un garçon comme Kamory Doumbia, en provenance de Reims, illustre bien ces difficultés. Le deal (4 M€), inaccessible il y a quelques semaines, a pu se faire dans les dernières heures...
Tout le monde a fait un pas. Entre bonnes personnes, il y a eu une réflexion positive. J'aurais préféré que ça se fasse beaucoup plus tôt, mais il y a trois parties dans un transfert : le club acheteur, le club vendeur et le joueur. Il faut que les planètes soient alignées et elles se sont alignées sur la fin.

Concernant les départs, on n'a pas vu venir celui de Jérémy Le Douaron (Palerme, D2 italienne)...
Ce n'était pas une volonté de notre part de le vendre, même si Palerme nous avait déjà contactés. Dans les derniers jours du mercato, ils nous ont fait une offre intéressante (4,7 M€) et le joueur nous a demandé d'accepter le transfert, car le challenge était pour lui plus attrayant que celui de rester au Stade Brestois. C'est un choix de carrière que je respecte.

Du coup, avec les départs aussi de Steve Mounié (Augsbourg, ALL, f.c.) et de Martin Satriano (Inter Milan, r.p.), vous avez dû beaucoup recruter sur le plan offensif...
Offensivement, on a investi sur Ludovic Ajorque (Mayence, ALL, prêt avec option d'achat obligatoire), Kamory Doumbia (4 M€) et Mama Baldé (Lyon, 4,5 M€). On était sur la fin d'un cycle et il nous fallait rebâtir ce secteur. Avec les prêts de Romain Faivre (Bournemouth, ANG), Abdallah Sima (Brighton, ANG) et Ibrahim Salah (Rennes), on a désormais pas mal d'atouts, qui permettent au staff de pouvoir composer.

Vous avez aussi recruté Edimilson Fernandes (Mayence, ALL, p.) qui, comme beaucoup de recrues, peut évoluer à plusieurs postes (défense centrale, milieu récupérateur, latéral droit). C'est une donnée prépondérante pour un club comme Brest ?
On l'a pris en tant que couteau suisse ! (Il est international helvète). Ça va apporter de la concurrence et j'espère que ça va permettre à certains de se remobiliser, de se remettre dans le droit chemin. Certaines choses m'ont interpellé sur certains postes. Il y a des joueurs qui ont la possibilité de jouer, qui ont une chance et ne la saisissent pas. Ça fait réfléchir. »

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