Posté le 4 septembre
Télécharger | Reposter | Pleine largeur

ENTRETIEN. Stade Brestois : « Brest a un déficit d’image et de structures », estime Grégory Lorenzi

A l’issue du mercato, Brest dispose d’un effectif équilibré. Mais cette fenêtre des transferts n’a pas été simple pour le directeur sportif du club finistérien malgré la perspective de la Ligue des champions. C’est la dure réalité du Stade Brestois.

Ouest-France
David GUÉZENNEC.




Grégory, l’effectif du Stade Brestois à l’issue du mercato apparaît équilibré…

Après une fin de cycle avec certains joueurs et d’autres en retour de prêt, l’idée à l’intersaison était de recréer un équilibre dans l’effectif. On a un groupe fourni. Pas forcément en nombre, mais 23 plus 3 gardiens c’est là où je voulais aller. Avec la Ligue des champions, l’enchaînement des matches, il nous fallait des joueurs qui puissent nous apporter plus d’expérience en Ligue 1. Dans une saison, généralement 90 % du temps de jeu est effectué par 15 joueurs et c’est complété par des joueurs plus jeunes. Ce sera différent cette année avec la Ligue des champions. Il faudra être prêt le dimanche en championnat qui reste notre priorité. Là, on a doublé pas mal de postes, avec des joueurs d’expérience et des jeunes d’avenir mais qui ont déjà connu un certain niveau. Maintenant, il faut trouver la meilleure synergie collective.


Offensivement, vous avez des joueurs aux profils différents, au milieu aussi…

En coupe d’Europe, il y a beaucoup d’engagement, de force athlétique. Il était important de rajouter de la taille, de la force. Offensivement, sur les côtés, ce sont les deux Romain qui jouent (Faivre et Del Castillo). Ce sont des joueurs techniques qui aiment jouer faux pied et rentrer intérieur. Sima, et Mama Baldé, vont apporter beaucoup plus de vitesse et de puissance, ça permet au coach d’avoir des atouts supplémentaires. Comme au milieu de terrain. Kamory (Doumbia) aime donner de bons ballons, jouer dans les interlignes, Mahdi (Camara) et Hugo (Magnetti) sont plutôt dans l’impact, le pressing et l’intensité des courses. Du coup, on est plutôt homogène.


Le retour de Romain Faivre a surpris…

On en avait discuté avec le coach qui aime beaucoup la polyvalence de ce garçon, sa capacité technique à garder les ballons. Le joueur voulait revenir à Brest dans un environnement qu’il connaît bien et où il s’était senti épanoui. On a travaillé discrètement pour que ça puisse se faire


Edimilson Fernandes a été recruté pour sa polyvalence ?

Il peut jouer latéral droit, milieu défensif, défenseur central, ça va amener plus de concurrence et certains ont besoin d’être mis en concurrence pour pouvoir élever leur niveau et être à 100 % sur le terrain.



Opter d’abord pour des prêts et mettre la majeure partie de votre investissement en fin de mercato, c’était dans l’idée que les prix baissent un peu alors ?

Oui aussi. Mais on a aussi acheté Ajorque (option d’achat obligatoire), Julien Le Cardinal, en enfin de mercato Mama Baldé, Doumbia. Massadio (Haïdara) arrive libre, Jordan Amavi aussi. Finalement en prêt, il y a Coulibaly, Sima, Faivre et Edimilson (sans option d’achat), et un prêt avec option d’achat pour Salah et Ndiaye. Il y a des joueurs qu’on souhaitait voir venir à Brest beaucoup plus tôt, mais il y a trois parties dans un mercato : le club acheteur, le club vendeur et le joueur. Il faut que les plantes soient alignées. J’aurais préféré éviter d’attendre les derniers jours pour que les choses s’accélèrent, mais je m’adapte.



Les critiques sur le mercato qui n’avançait pas forcément rapidement vous ont-elles énervé ?

Non. Je suis resté dans ma bulle. Quand on a les moyens, on achète et on a un effectif qui est prêt au premier août. Mais on est Brest. On n’est pas toujours le choix numéro 1 des joueurs quand ils sont en négociation avec d’autres clubs. Je ne prends pas des joueurs pour prendre des joueurs, ça fait 9 ans que je suis directeur sportif, si les gens ne le comprennent pas encore, je n’y peux rien. S’ils croient que les joueurs veulent tous venir au Stade Brestois parce qu’on fait la coupe d’Europe… Nos contraintes c’est qu’on joue la coupe d’Europe mais qu’on n’a pas les moyens d’un club européen.


Vous n’avez pas été surpris de ne pas être considéré comme un club attractif par les joueurs malgré la Ligue des champions ?

Je suis confronté à ça. Je le vis au quotidien, je ne suis pas surpris. L’important c’est de prendre des joueurs qui ont envie de venir à Brest. J’aimerais que les choses aillent plus vite. Parfois nos priorités numéro unes étaient sollicitées par des clubs plus importants et les ont choisis. On n’a pas une grosse histoire, ça ne fait que 6 ans qu’on est en Ligue 1. On n’a pas les infrastructures. On a un déficit d’image et structurel avec notre stade. Ça compte pour les joueurs. L’éloignement aussi. Des joueurs m’ont demandé si on avait une école internationale pour leurs enfants et n’ont donc pas répondu à notre projet.


Êtes-vous déçu que Martin Satriano ne soit pas venu et vous ait fait patienter…

Tous les joueurs sont libres de signer où ils souhaitent. Ils sont maîtres de leur carrière, je le respecte. Mais on est déçu pour Martin car on a mis beaucoup d’énergie, beaucoup de temps pour convaincre l’Inter de Milan pour faire le plus gros transfert du club, on a fait une très belle proposition au joueur. Il voulait l’Espagne, ne voulait pas revenir en France. D’abord, son agent nous disait qu’il n’avait pas d’autre option que Brest qu’il fallait lui laisser le temps qu’il digère, qu’il fasse le deuil car il devait partir définitivement de l’Inter de Milan, je le comprends. Et au fur et à mesure, Brest ne devenait plus un choix prioritaire parce que la France n’était plus d’actualité. Le coach a appelé 4-5 fois le joueur, il n’a jamais répondu. Je lui ai envoyé un message et je l’ai appelé, il n’a jamais répondu. Il signe en France. J’accepte les choix, mais ça doit interpeller les gens, Lens ne fait pas de coupe d’Europe. Peut-être a-t-il préféré la ferveur de Lens le stade de Lens, le poids médiatique du club Lens. Le salaire ? Ça m’étonnerait, on a vraiment fait des efforts pour essayer de garder Martin. Il ne faut pas croire que tout le monde veut venir à Brest. Je suis confronté chaque année à ça.


Était-ce votre mercato le plus difficile ?

Il était plus compliqué car il y avait la Ligue des champions et que tu aspires donc à avoir des joueurs d’un niveau supérieur, mais ces joueurs n’ont pas donné suite à notre projet. Certains nous ont écouté : “merci d’avoir pensé à moi, au revoir” ou alors “quelles sont les conditions ?” ça allait surtout dans ce sens-là. Avec des joueurs qui n’évoluaient pas dans des grands clubs. Financièrement, on n’était pas capables.




x
Éditer le texte

Merci d'entrer le mot de passe que vous avez indiqué à la création du texte.

x
Télécharger le texte

Merci de choisir le format du fichier à télécharger.